il n'y a aucun faux semblant quand les corps s'appellent pour s'appartenir le temps d'une nuit. tout est naturel entre eux, fluide comme de l'eau ou comme les mots magiques de jabez prononcés un peu plus tôt. il n'a plus besoin de se forcer pour ressentir quelque chose, ça s'impose à lui qu'il le veuille ou non. elle s'est immiscée peu à peu dans son existence pour prendre confortablement la place de son palpitant éteint. il ne peut pas arracher son coeur sans s'ôter la vie, la c'est pareil. le jour où son dernier souffle ce sera évaporé il partira avec elle, incapable de supporter une vie dans laquelle elle n'est pas. à ce stade même l'errance comme un loup solitaire ne l'intéresse plus, il compte bien régner sur la ville main dans la main avec la princesse italienne d'un regard sévère mais apaisé par la présence féminine se tenant fièrement à ses côtés. il veut que les autres amants baissent les yeux devant eux, s'inclinent devant la puissance qu'ils dégagent, cette aura commune que les a poussés à s'étreindre le temps d'une longue nuit pour ne plus se quitter. l'histoire se répète, la colère a laissé place à l'émotion palpable pour que leurs carcasses se trainent jusqu'à ce lit qui a déjà vu plusieurs ébats endiablés. l'unique différence est que cette fois les paroles viennent rythmer l'avancée vers le point de non-retour, il n'y a pas seulement des grognements dignes de bêtes affamées, il y a aussi des paroles qui suffisent à envoyer le cerveau de jabez un peu plus loin en orbite. elle a raison quand elle répond en toute franchise. le rêve est bien réel, ses doigts le frôlent à chaque instant. le seul objectif dans sa vie est de la garder farouchement pour lui seul même si pour ça il doit jouer de ses poings contre les dangers potentiels. ce n'est pas un manque de confiance en lui, encore moins en elle. mais il est comme ça jabez, il explose dans tous les sens pour un regard mal placé qui n'est même pas malsain à la base. le mal est partout, surtout chez les autres hommes. il est facile de les mépriser quand on connait leurs secrets, les murmures dits seulement dans groupes composés de personnes masculines, imbibées de testostérone. pour le moment l'heure n'est pas aux interrogations sur un avenir qui ne sera jamais certain, un grognement s'arrache des lèvres de l'israélien quand il se redresse un peu plus pour reprendre le jeu de leurs langues qui ne se lassent jamais l'une de l'autre. les paumes de ses mains viennent se plaquer dans le dos féminin pour la garder fermement collée à lui, le moindre écart ne serait pas supporté, il a ce besoin irrépressible de sentir sa chaleur envahir son corps. ce feu qui est embrasé par la main qui se glisse en dessous du tissu de son jean après avoir bataillé avec le bouton récalcitrant. il la laisse docilement planter à son tour ses canines dans sa lèvre inférieure pour l'aider à étouffer un long gémissement. les fauves blessés ne perdent rien de leur ardeur, tant pis pour les grimaces de douleur, pour les tremblements des corps qui ne demandant qu'un peu de repos pour retrouver des forces après cette dernière semaine. les esprits sont plus forts que la fatigue, tant pis si le moment n'est pas parfait comme dans les films à l'eau de rose, cette étreinte passionnée les représente parfaitement. blessés, un genou à terre, ils se redressent toujours pour emporter l'autre dans son élan de force. c'est ce qui se passe quand, après quelques minutes de longs râles de plaisir, jabez se sert une nouvelle fois de sa main pour changer la position qu'il a lui-même imposé un peu plus tôt, il veut juste laisser le corps d'anna se reposer contre le matelas pour calmer ses soubresauts, se sacrifier pour leur plus grand plaisir. il en profite pour envoyer son jean tout aussi trempe rejoindre sa chemise au sol pour être libéré de cette étreinte seulement maintenue par le tissu un peu plus lâche de son boxer. le manque du corps au sang rital se fait déjà sentir, il s'empresse de la rejoindre en se plaçant à son tour sur elle sans mettre tout son poids qu'il maintient à l'aide de la paume de sa main aplatie contre le matelas. les lèvres de jabez viennent essuyer les perles salées, comme si de simples baisers pouvaient suffir à panser toutes les blessures. ce serait trop simple pour leurs deux êtres écorchés vifs. à défaut de pouvoir l'aider convenablement il laisse ses lippes glisser vers le bas en leur laissant tout juste le loisir de s'attarder sur sa mâchoire ou sa poitrine toujours fièrement tendue et galbée. bientôt sa destination favorite se trouve sur le bout de sa langue qui amorce le travail en s'agitant sur le bouton de plaisir déjà bien sensible. la main libre elle se cramponne fermement à la rondeur de ses hanches pour mieux laisser son empreinte. il vient d'emprunter la pente descendante, il y fonce tête baissée sans se poser de questions sur les probables conséquences. il veut se rappeler de cette destination plaisir jusqu'à la fin de sa vie. leur vie.
«Au bout de combien de temps oublie-t-on l'odeur de celui qui vous a aimée ? Et quand cesse-t-on d'aimer à son tour ? Qu'on me tende un sablier.» anna gavalda
La douloureuse mécanique des battements de ton coeur reprend, de façon violente et effrénée. Comme s'il tentait de rattraper ce retard sans celui du zombie. C'est donc bien ça, vos palpitants refusant toute activité autre que celle pourquoi il est destiné. Maintenir l'autre debout, lui donner cette raison de ne pas abandonner. D'abattre toujours plus de murs, d'entourlouper une nouvelle fois la mort pour lui prouver qu'à deux vous êtes plus forts. Indestructibles, le monde offert à vos canines aiguisées bien prêtes à s'abattre sur le moindre de vos ennemis. C'est pour ça qu'il est revenu non? Pour ne plus t'abandonner, ni maintenant ni jamais. Pour t'prouver qu'encore une fois, l'ordalie s'est retrouvée couronnée de succès, combien même le sang à coulé. Combien même les larmes aussi. Ta voix chatouilles le silence, tremblante mais d'une douceur qui t'avais quittée ces derniers temps. Ce rêve commun, il le touche déjà de la pulpe de ses doigts. C'est bien pour ça, qu'il a fait tout ce chemin, qu'il n'a pas hésité un seul instant à chasser la mort rôdant à tes côtés, lorgnant, prête à t'emmener.
L'animal blessé se redresse en grognant chaudement, collant son torse à ta poitrine encore trop fraîche de cette douche. Ses mains brûlant l'encre de ton dos, vos langues se retrouvent une nouvelle fois. Pas besoin de mots, les trois prononcé suffiront. Ils te suffiront pour l'éternité. Vos carcasses sont douloureuses, des sévices que vous vous êtes plus ou moins auto-infligées. Plus rien n'importe, ni la fatigue qui se fait ressentir dans tes membres tremblants, ni la douleur de vous être perdus un court instant. Ta main vient se faufiler dans l'interstice entre son jean et son boxer pour venir se réchauffer tout contre son entre-jambe bien réveillée, tout comme vos instincts nettement échauffés. Tu te contentes de brèves caresses, bien trop occupée à alterner entre les lippes encrées ou la jugulaire de Jabez pour venir y apposer tes canines affamées. Ta chambre se retrouve une nouvelle fois de cette chaude mélodie conjuguant vos souffles. Tu peux aujourd'hui prétendre avoir eu trois hommes dans ta vie, aucun ne t'ayant fait vibrer de cette manière combien même tu aimerais pouvoir dire qu'il s'agit de ton ex-mari. Ex. Ça te fait bizarre de rajouter cela, parce que t'as tourné la page non? C'était pas ce que tu t'étais promise secrètement, de laisser derrière toi cette douloureuse partie de ta vie lorsque tu as mis à feu et à sang ta ville d'adoption à l'orée d'un jour nouveau? Lorsqu'enfin, tes nuits d'errance dans la pénombre ont prit leurs sens quand enfin, tu les as vengés?
La main de l'israélien vient te faire basculer sur le dos, t'arranger un léger soupir de soulagement. De façon bien plus habile que toi, il vient défaire ce fichu bouton t'ayant porté préjudice et quitter son jean vous gênant bien trop. Peau à peau, corps contre corps voilà ce qui vous va le mieux. Il revient rapidement tout contre toi, venant glisser sous tes draps pour se replacer une nouvelle fois au dessus. T'es trop fatiguée, pour pouvoir revendiquer une quelconque dominance cette nuit. Ce n'est pas le but recherché, que d'avoir un éventuel dessus cette fois, vous dont les ébats se veulent tous plus sulfureux les uns que les autres dans cette perpétuelle recherche d'égalité. Ce soir, une douceur qui vous est presque inconnue anime vos membres, les guidant pour vous. Ses lippes retrouvent les tiennes, viennent les embrasser débordant d'affection. Puis il vient chasser ses vilaines perles salées, qui viennent mourir sur le long de tes joues. Une par unes, il prend le temps de les faire disparaître du bout de ses lèvres. De tes pommettes, à ton menton. De ta jugulaire jusqu'à la pointe de tes tétons percés dressés par l'envie. Ton corps réagit pour toi, se prêtant à cette danse qu'il ne connait que trop bien. Ta gorge laisse échapper un feulement chaud, tes mains venant s'agripper aux épaules tatouées pour ne pas te laisser chavirer lorsque son souffle vient se perdre tout contre ton nombril. Descendant toujours plus jusqu'à atteindre tes cuisses venant les ouvrir d'un geste de main habile.
Tu n'es que gémissements, ton corps se soulevant légèrement du matelas sous l'effet des baisers électrisant ton épiderme pour le faire frissonner si fort que s'en est presque douloureux. Tu lui appartiens, et c'est ce que sa langue vient claquer tout contre ton bouton de plaisir ne tardant pas à se gorger de sang pour venir se gonfler de bonheur. Le monde se remet à tourner violemment, à se remettre en marche. Tu perds rapidement pied, ne manquant pas de te cambrer de par ses caresses lorsqu'il se retrouve fièrement entre tes cuisses te disant qu'il t'aime autrement. Tu te contentes de savourer l'instant plaisir, de gémir de tout ton être, lui prouvant que t'es bel et bien vivante. Électrisée, frémissante du bout de tes doigts de pieds jusqu'à la racine de tes cheveux chacune des parties de toi lui implores de continuer, te mener à ta perte s'il le faut. Qu'il te tue ici et maintenant dans un dernier orgasme si tel est ton destin, t'auras vécu assez longtemps pour qu'il t'appartiennes entièrement.