BATEAU IVRE (REN)

01/ maman abandonnée, l'alcool comme refuge et prunelles lestes sur les reproches. y'a des mots plus violents que les coups, des responsables à chercher lorsque tout n'est que la faute d'un être idéalisé. sourcils froncés lorsqu'elle se rend compte que la chevelure de ren est la même que celui du paternel. maison chaos, les personnes de passage d'une nuit ou deux, et des gamins laissé à eux-mêmes. et puis y'a eu la rage. celle qui tord le ventre, qui abîme les phalanges, celle qui a arraché une partie de son innocence à ren. les souvenirs, gravée dans des corps frêles et leur insipide envie de justice, la peau coupée, goutte d'hémoglobine sur le tapis en ramassant des débris de verre. 02/ les désillusions. ren, elle se voile la face. trop souvent. y'a les écorchés qu'elle pense pouvoir sauver avec des belles paroles. comme si ses mots auraient un sens lorsque la vie n'en a plus pour eux. des causes trop souvent perdues d'avance dans lesquelles elle s'engage. y'a ce désir, presque viscéral, d'aller hurler son mécontentement, de crier justice. gamine révoltée qui porte sur ses épaules le désastre et les catastrophes familiales. 03/ les astres, comme les promesses d'avenirs meilleurs, ren, ça la fascine. quand elle était gamine, elle connaissait la plupart des constellations. et y'en avait un tas. l'espace paraissait tellement abstrait, comme une possibilité parmi tant d'autre, et ça laissait la andreani complètement émerveillée. armstrong comme idole, l'espoir d'avoir la même carrière un jour. enfant rêvant de devenir astronaute, mais c'est pas un métier pour les filles. 04/ et puis y'a le squad. une bouée de secours pour ren quand ses démons remontent à la surface. elles sont quatre, et viennent du même quartier. quatre gamines, chacune avec leur caractère différents, mais amitié aussi solide qu'un roc. elles contre le reste du monde. 05/ ces origines que ren renient pourtant. des gens qu'elle ne veut pas connaître. après colère brûlante, le rejet. promesse faite, plus jamais ses yeux se poseront sur celle qu'elle appelait autrefois maman. le mal est fait, il ne reste plus que les cicatrices qui peuvent se rouvrir à chaque instant. y'a plus que le queens comme sauveur.