Long live the king ♦ Harrison

01/ Le premier né des jumeaux O’Leavara, celui que son père avait longtemps attendu, celui qui perpétuerait l’une des plus influentes lignées de l’élite new-yorkaise. Le gosse n’a pas fait que naître au sein de la haute société de la ville : il en a totalement adopté le mode de vie et les idéaux, intimement persuadé de faire partie des rares élus destinés à changer la face de la ville qui ne dort jamais. Meilleure éducation du pays, jeunesse favorisée et fonds illimités, l’opulence et les privilèges animèrent son quotidien et alimentèrent ses préjugés concernant la plèbe des bas quartiers, celle-là même qui ternit la beauté éthérée de la plus belle cité du monde. 02/ Une vocation née d’un banal trajet en voiture au retour de vacances à l’étranger, alors que la berline de son père s’engouffrait dans les rues du Queens pour rejoindre les quartiers chics de Manhattan. Une simple réflexion prononcée par sa mère : « La beauté du Queens n’est plus ce qu’elle était… ». Incontestable vérité lorsqu’on voyait les façades usées et les graffitis osés qui dénaturaient la pureté de l’arrondissement new-yorkais, évidence pour un gamin irrémédiablement marqué par la laideur du paysage. Une carrière à partir de cet instant toute tracée, l’architecture comme arme pour littéralement changer la face du monde. 03/ Sa fraternité comme talon d’Achille, le jumeau n’a jamais réussi à être totalement fusionnel avec son autre moitié. Si l’enfance les a un temps épargné et que de bons souvenirs en ont résulté, l’âge adulte a vraiment créé une fracture entre ces deux caractères diamétralement opposés. Sa petite sœur, c’est sans doute son point faible, la variable qu’il ne peut pas contrôler mais qu’il ne veut pas non plus supprimer. Leur lien, c’est un amour que les convictions ont écrasé sans jamais réellement effacer, dans l’espoir qu’un jour elle comprenne et qu’elle change d’avis, elle qui ne voit pas la menace et l’impureté que représentent les faibles pour des gens comme eux. 04/ Le pouvoir et l’argent comme obsessions, ses aspirations ont fini par servir ses lubies lorsqu’il a saisi l’opportunité unique s’étant présentée à lui : diplômé d’architecture, ses talents innés dans le commerce lui ont ouvert les portes de la promotion immobilière. Plus qu’embellir la ville, il avait à présent l’ambition de la posséder. Sans aucune difficulté, il a trouvé une place auprès d'un investisseur privé dont il a su sauver les finances en déclin, notamment en s'appropriant plusieurs terrains dans le Queens sur lesquels il est maintenant chef de projet, souhaitant transformer les taudis et les usines désaffectées en nouveaux quartiers chics de la banlieue. 05/ Sans drogue ni alcool dans sa vie, ce qui pourrait passer pour de la sagesse n’est que pure paranoïa, la crainte de faire la une des tabloïdes ou de gaspiller sa vie dans un accident ou une overdose dictant son mode de vie. Comme seule addiction, il a la passion des corps en sueurs et des lèvres suaves, l’amour des courbes généreuses et des soupirs orgasmiques. Il érige la femme comme pilier de ses fantasmes sans pour autant en respecter les valeurs, les convictions du patriarcat s’exprimant dans ses remarques misogynes et ses préjugés sexistes. Mâle dominant, il n’a de cesse que de vouloir abuser de son statut et de son charisme pour piéger les proies de ses rêves lubriques, ne les relâchant qu’une fois que ces dernières n’ont plus rien à lui apporter. 06/ L'affront ultime découvert au détour d'un emprunt inopiné, des relevés bancaires dévoilant l'inavouable vérité. Aucune rage n'aurait pu être plus forte que celle du jeune homme outré par de telles révélations, une rancœur amère à l'égard de son père et qui ne s'est toujours pas estompée : l'impur demi-frère comme secret révélé, la honte de toute une lignée qu'il n'est pas prêt à pardonner. Si leur rencontre n'a pas encore eu lieu, la haine déjà présente pourrait drastiquement changer le destin tout tracé du golden boy et de son misérable pendant basané. 07/ Le Queens comme nouveau fief, il a décidé d’y emménager pour être plus près de son royaume naissant, la vue sur les chantiers qu’il a de la fenêtre de son loft ne faisant que gonfler son ego déjà surdimensionné. Revenu aux origines de sa passion, il espère bien que cet endroit sera le point de départ d’une conquête bien plus vaste et qui redorera la superbe à la Grosse Pomme dont la vermine n’a que trop longtemps tiré profit. Aujourd’hui, il souhaite convaincre certains de ses associés de venir investir dans les environs afin de montrer qu’avec de l’argent et de la détermination, rien n’est impossible. 08/ Il garde sa place à droite de son paternel sur les photos officielles et lors des grands événements, conscient que la renommée de la famille vaut bien plus qu'une querelle familiale. Pour autant, le téléphone d'O'Leavara senior ne sonne plus après les matchs de baseball des Yankees et la chaise reste vide lors des barbecues du dimanche. Le fils qui renie le père, la fin d'une complicité longtemps jugée inébranlable. La fierté envolée d'un garçon frappé par la désillusion, pour qui le héros de toujours s'est avéré n'être qu'une piètre mascarade infidèle. 09/ L'hyperconnexion comme maladie dégénérative, la vie sans écran comme existence sans saveur. Toujours en quête de la dernière nouveauté technologique, certains vident leurs comptes bancaires en clopes et en champagne quand lui investit dans son téléphone et ses consoles. Il a le web au bout des doigts et les jeux-vidéos comme exutoire, seule activité populaire à laquelle il est prêt à s'adonner. 10/ Un roi ne peut régner sans reine à ses côtés et si la luxure éphémère lui fait régulièrement office d'amante d'un soir, il se dit qu'une épouse serait un atout non négligeable pour continuer à se faire croître sa renommée. A la recherche d'une femme trophée plus que d'une compagne à aimer, nombreuses sont les jeunes prétendantes dont il ne semble pourtant pas se soucier, bien plus intéressé par quelques partis plus expérimentés, le jeune homme ayant un faible pour la maturité de la femme plus âgée.

En vrac : malgré ses airs de gosse de riche propre sur lui, il a pratiqué plusieurs sports de combat dans sa jeunesse et s’entraîne encore régulièrement aujourd’hui, montant sur le ring au moins une fois par semaine pour boxer et s’entretenir physiquement. • C’est un fan incontesté des New-York Yankees. Il est rare qu’il ne prenne pas le temps de suivre les matchs de l’équipe et jamais il n’a manqué une seule rencontre contre les Red Sox. • Amateur de cuisine raffinée, il n’a cependant jamais pris un seul cours de cuisine et serait incapable de préparer un plat, commandant à l'avance ses repas qu'il se fait gracieusement livrer chez lui. Il ne mange également jamais de nourriture issue de fast-food, à l’exception peut-être des célèbres hot-dogs new-yorkais. •  Il a une peur inconsidérée des requins, traumatisme hérité d’un visionnage précoce des "Dents de la mer". • Amoureux de l'art sous toutes ses formes, rien ne sait plus l'apaiser qu'une exposition contemporaine ou un concerto. • Il n'a jamais pris la peine d'apprendre l'espagnol, langue pourtant grandement parlée aux Etats-Unis. A la place, il a préféré choisir le français et le russe, y voyant plus d'intérêt d'utilisation dans les hautes sphères de la société, pour séduire comme pour négocier. • La capacité de conduire est totalement absente de son curriculum vitae car le privilégié ne sait que passer son temps sur la banquette arrière des véhicules qui le transportent, ne voyant que peu d'utilité à prendre lui-même le volant. S'il a déjà essayé de passer l'examen, ses piètres performances lui ont fait abandonner l'idée d'avoir un jour son permis.