Wherever you will go. (Arya)

✩ Wherever you will go.

So lately, been wondering Who will be there to take my place When I'm gone you'll need love to light the shadows on your face If a great wave shall fall and fall upon us all Then between the sand and stone, could you make it on your own If I could, then I would I'll go wherever you will go Way up high or down low, I'll go wherever you will go And maybe, I'll find out A way to make it back someday To watch you, to guide you through the darkest of your days If a great wave shall fall and fall upon us all Then I hope there's someone out there who can bring me back to you.…

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Plus l’heure avance, plus elle croit devenir folle, Cassey. Elle ne cesse de tourner en rond dans son appartement. Elle change un objet de décoration de place avant de le remettre à sa place initiale. Elle nettoie ce qui est déjà propre. Elle range et dérange tout ce qui peut traîner pour s’occuper l’esprit, pour s’occuper les mains, à défaut de contrôler toutes les émotions qui la submergent. La raison d’un tel bouleversement, c’est la présence de sa fille ce soir, chez elle. Ce n’est pas par crainte qu’elle n’apprécie pas la manière dont elle a aménagé les lieux qu’elles ont choisi ensemble, non, si seulement ce n’était que cela. Mais, en vérité, c’est le premier moment qu’elles vont partager depuis qu’elle a revu Owen. Le moment, surtout, où elle a décidé de prendre son courage à deux mains pour tout lui avouer. Elle redoute énormément la réaction d’Arya. Elle n’a pas peur qu’elle accepte, ou qu’elle refuse de voir son père parce qu’au fond, elle s’est préparée à toutes les éventualités. Elle a surtout peur de voir son petit cœur fragile se briser une nouvelle fois. Peur de la voir se mettre en colère, en larmes, ou même de la voir jouer les indifférentes. Alors qu’elle le sait, Cassey, elle sait qu’elle ne le sera pas. Elle sait qu’elle va se sentir remuée de découvrir la présence de son père dans la même ville qu’elles. Alors qu’il l’a abandonnée, alors qu’elle a vécu avec le poids de son absence durant tellement longtemps. Elle a tellement peur qu’elle souffre, elle aurait voulu garder cette vérité pour elle au fond. Mais elle ne peut pas lui mentir, pas sur son père. De toute manière, elle serait incapable de lui cacher le fait que, elle aussi, elle a retrouvé l’homme qui l’a brisée autre fois. Elles sont trop proches, leur relation beaucoup trop fusionnelle pour qu’elle puisse en être capable. C’est pour cette raison que, ces derniers jours, elle a pris quelque peu ses distances avec Arya. Elle avait besoin de se sentir prête à lui parler de tout cela. Elle ne pouvait pas lui mentir, ni même omettre une telle chose. Alors elle a préféré prendre un peu de recul. C’est certainement pour cette raison que la jolie blonde a accepté, pour une fois, si facilement de la revoir. Elle a même proposé de dîner chez elle, suggérant l’idée de faire ce qu’elles ont toujours fait toutes les deux. Une soirée hamburgers maisons. Elle a senti son cœur se serrer, Cassey. Se dire que son bébé est si loin de s’attendre à une telle nouvelle. Comme celle qu’elle lui avait imposée des mois plus tôt, un autre dîner, une autre soirée hamburgers. Si jusqu’à présent, elle avait peur de la voir souffrir, elle commence aussi à redouter qu’elle lui en veuille, à elle. L’impression de toujours lui faire du mal. L’impression de tout gâcher alors qu’elles sont tout juste en train de se retrouver. L’impression qu’elle va encore une fois mettre leurs deux cœurs à mal. Mais elle n’a plus le temps pour se torturer l’esprit. Elle entend la porte sonner. Un petit pincement de se dire que sa propre fille agit comme une invitée chez elle. La main qui glisse fébrilement dans ses longs cheveux blonds, elle n’attend pas pour rejoindre l’entrée et lui ouvrir enfin. – Salut mon ange. lui dit-elle avec un beau sourire, heureuse de la voir malgré tout. Elle dépose un baiser contre sa joue avant de la laisser enfin entrer pour découvrir les lieux. La jeune antiquaire a pris soin de décorer tout à son goût, à leur goût à toutes les deux. Elle ferme la porte derrière elle avant de se diriger avec sa fille jusqu’à la pièce à vivre de l’appartement. – Alors, qu’est-ce que tu en penses ? demande-t-elle, oubliant cette sensation de nausée et de nervosité en elle. Un tout nouveau nid douillet, la bonne odeur des frites dans la pièce, et sa fille juste à côté d’elle. Cela pourrait être une merveilleuse soirée. Cela aurait pu être une merveilleuse soirée… Si seulement.

CODAGE PAR AMATIS

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give your heart a break
(cassey & arya)

Sa vie se chamboule, encore et encore. Elle ne cesse d’évoluer, de changer, au rythme des mois. De Los Angeles à New-York, avec son oncle ou avec sa mère, elle nage en eaux troubles sans savoir de quoi sera fait le lendemain. C’est peut-être pour cette raison qu’elle est si instable, émotionnellement, Arya. Elle était sûre d’elle. Sûre de ne plus vouloir parler à sa mère. Sûre de ne plus vouloir la voir. Et pourtant, la voilà ici, prête à sonner chez elle. Elle n’a même pas lutté, lorsque Cassey l’a invité ce soir. Elle a accepté directement. Directement, alors que quelques semaines plus tôt, elle ne répondait même pas à ses messages. Mais sa mère lui manque, sa maman lui manque. Et malgré toute cette rancœur, malgré toute cette souffrance qu’elle a provoquée en elle, elle a besoin d’elle. Besoin de l’avoir dans sa vie. Cela prendra certainement du temps, beaucoup de temps, avant qu’elles ne retrouvent une relation normale, avant qu’elles ne retrouvent une relation aussi forte qu’avant, mais elle est moins fermée. De moins en moins fermée. C’est elle. C’est ce comportement bizarre. C’est ce ressenti étrange. Et il n’y a pas qu’avec sa mère. C’est elle, d’une façon plus générale. Il n’y a qu’à regarder la relation qu’elle a débuté avec Quinn, pour s’en rendre compte. Elle sonne alors à la porte, imaginant sans mal à quel point sa mère va être heureuse de la voir. Parce que tout ce qu’elle souhaite, elle, c’est la retrouver. Et ce n’est qu’au bout de quelques secondes que Cassey apparaît, un beau sourire aux lèvres. - Coucou… Elle lui offre un sourire à son tour, en sentant son baiser contre sa joue. Et puis, elle s’avance finalement dans l’appartement de Cassey. Regardant autour d’elle, apprivoisant ce qui va être son nouveau chez elle. Peut-être leur nouveau chez elle, un jour. Tout ceci donne un sens beaucoup plus réel, beaucoup plus vrai à cette situation. Los Angeles, c’est terminé. Toute leur vie d’avant est terminée. Ne laissant plus place à rien d’autre qu’un nouveau départ. Elle avance encore, prend ses marques, avec toujours ce même sourire sur son visage. - C’est superbe ! Je vois que tu n’as pas laissé tes talents de décoratrice à Los Angeles. Affirme-t-elle, taquine. Juste avant de sentir une odeur lui chatouiller le nez. Une odeur qui lui est bien familière. - Hamburgers maison ! Les soirées hamburgers, c’est toute une histoire, dans la famille Warren. Toute une histoire entre elles. Ces soirées hamburgers ont été témoins de tous un tas de choses, confidences, rires, larmes. Ces soirées, ce sont des symboles de leur relation. De l’amour qu’il y a entre elles.

✩ Wherever you will go.

So lately, been wondering Who will be there to take my place When I'm gone you'll need love to light the shadows on your face If a great wave shall fall and fall upon us all Then between the sand and stone, could you make it on your own If I could, then I would I'll go wherever you will go Way up high or down low, I'll go wherever you will go And maybe, I'll find out A way to make it back someday To watch you, to guide you through the darkest of your days If a great wave shall fall and fall upon us all Then I hope there's someone out there who can bring me back to you.…

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Cela lui fait un tel bien de renouer avec sa fille. Pas suffisamment, pas assez pour étancher tout l’amour qu’elle ressent pour elle, ni pour combler son cœur bien trop vide depuis qu’elles ne vivent plus ensemble. Ce n’est pas assez, non, cela ne le sera pas tant qu’elles ne se retrouveront pas comme avant. Mais, peu à peu, elle a l’impression qu’Arya se laisse à nouveau approcher, de plus en plus. Elles retrouvent leurs sourires, leurs rires, leur complicité. C’est encore léger mais, elle y croit, elles vont finir par retrouver leur relation. Ce soir, pourtant, Cassey redoute de perdre tout ce qu’elle a mis tant de semaines à reconstruire avec elle. Car elle sait que l’annonce du retour de son père va bouleverser Arya. Elle peut autant les rapprocher que les éloigner. Mais elle ne supporterait pas de voir sa fille lui filer à nouveau entre les doigts, encore moins à cause de lui. Alors elle espère de tout son cœur que tout va bien se passer. Avec la jeune fille imprévisible qu’elle a mise au monde, elle sait que tout est possible. Mais, pour le moment, Arya a l’air dans de bonnes conditions. Elle a l’air heureuse de la voir, heureuse d’être avec elle ce soir. Cela réchauffe le cœur trop inquiet de sa maman. Comme de l’entendre complimenter son appartement, l’appartement qu’elle espère devenir le leur un jour. Un sourire amusé vient se dessiner sur les lèvres de la jeune antiquaire avant qu’elle ne réponde à ses compliments. – Je suis contente que cela te plaise. C’est important pour moi. avoue-t-elle avec transparence. Même si elle doit déjà le savoir, sa fille. Son opinion a toujours considérablement compté pour elle, bien plus que celle de n’importe qui d’autre. Un nouveau sourire, plus tendre, apparaît sur son visage quand Arya reconnaît le plat qu’elle leur a cuisiné. Elle a presque l’impression que tout va bien ce soir. Presque. – J’ai bien compris que t’en avais envie. lui dit-elle avec malice avant d’attraper sa main pour l’entraîner dans les autres pièces de la demeure. – Tu viens, je veux que tu vois tout le reste ! Elle lui fait visiter tout l’appartement, pièce par pièce, avant d’arriver jusqu’à la dernière. La plus importante. Elle ouvre la porte pour laisser entrer sa fille la première avant de la suivre. C’est avec plus d’hésitation qu’elle lui confie alors ce qu’elle a dû comprendre avec l’aménagement et la décoration de la chambre. – Et ça, c’est… Ta chambre. Celle que tu auras si… Enfin, si tu veux dormir ici, parfois, tu vois. Son regard s’accroche au sien durant quelques secondes, à la recherche d’une éventuelle approbation. C’est difficile de se dire qu’elle ne va pas habiter avec elle. Difficile de se dire qu’elle n’est qu’une invitée ce soir. Ce n’est pas ce qu’elle veut, Cassey, alors peut-être qu’elle va trop vite. Mais elle ne saurait pas faire autrement. – Ça devrait être évident mais… Je veux que tu saches que c’est chez toi, ici, Arya.

CODAGE PAR AMATIS

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give your heart a break
(cassey & arya)

Elles marchent sur des œufs, toutes les deux. Elles entretiennent cette relation mère fille, celle qui s’est fragilisée avec le temps, au fil des mois. Cette relation mère fille autrefois si forte, aujourd’hui si vulnérable, à la merci du moindre faux pas, du moins mot de travers. Elle en est en partie responsable, Arya. Parce que c’est elle qui complique la situation, c’est elle qui ne semble pas prête à pardonner à sa mère dans son entièreté. Mais elles sont deux têtes de mules, difficiles et incapable de reconnaître leurs torts. Incapable d’avouer qu’elles ont fait des erreurs, l’une comme l’autre. Pourtant, c’est certainement tout ce qu’elle demande, Arya. Plus encore, c’est certainement ce dont elle a besoin. Qu’on lui arrache cette sensation que c’est de sa faute si ceux qu’elle aime partent petit à petit. Cette sensation que tout est de sa faute. Mais elle voit. Elle voit que malgré cela, Cassey fait tout ce qu’elle peut pour que leur relation reparte, comme avant. Pour oublier les mauvaises choses passées. L’étudiante tente de faire la même chose, de son côté. Elle a accepté cette invitation ce soir parce qu’elle sait combien son avis est important pour Cassey. Parce que tout ce qu’elle souhaite, c’est la retrouver. Et c’est d’ailleurs ce qu’elle lui avoue, au sujet de son appartement. Au même titre que lorsqu’elle comprend que sa mère a préparé des hamburgers, ce plat rien qu’à elle. Ce plat qui signifie énormément. D’un air le plus innocent qui soit, Arya répond alors. - Moi ? C’est plutôt toi qui en avait envie. Le rire s’arrache de ses lèvres alors qu’elle sent la main de sa mère s’emparer de la sienne. Et sans rien dire, elle la laisse la traîner dans toutes les pièces de l’appartement. Un appartement qu’elle apprécie sincèrement, un appartement à son goût, sans grande surprise, puisqu’elles ont les mêmes. Elle ne compte plus le nombre de fois où elles se sont échangées des vêtements, toutes les deux. Il y a vraisemblablement des choses qui ne changent pas. Cette chambre, supposée être la sienne, en est le meilleur exemple. Elle est différente de celle qu’elle avait à Los Angeles, mais les couleurs, l’ambiance, elles restent les mêmes. A tel point qu’elle aurait pu la reconnaître, cette chambre. - Je m’en serai douté… C’est beau. Affirme-t-elle, avec un sourire plus doux, plus timide. Elle n’imagine pas encore revenir vivre avec sa mère, mais savoir qu’elle en a envie lui réchauffe le cœur. - J’emmènerais peut-être quelques affaires, on sait jamais… Et la fierté, encore et encore. La fierté qui la pousse à jouer la carte du « on ne sait jamais », plus indifférente qu’elle ne l’est en réalité. Mais c’est déjà un pas, un nouveau pas qu’elle fait en sa direction. - Tu vas être bien ici. Cassey, c’est le genre de femme qui s’adapte facilement, le genre de femme qu’on apprécie toujours. Parce qu’elle est solaire, Cassey.

✩ Wherever you will go.

So lately, been wondering Who will be there to take my place When I'm gone you'll need love to light the shadows on your face If a great wave shall fall and fall upon us all Then between the sand and stone, could you make it on your own If I could, then I would I'll go wherever you will go Way up high or down low, I'll go wherever you will go And maybe, I'll find out A way to make it back someday To watch you, to guide you through the darkest of your days If a great wave shall fall and fall upon us all Then I hope there's someone out there who can bring me back to you.…

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C’est difficile de se sentir si loin de sa propre fille. Difficile de se dire qu’elles ne seront peut-être jamais plus aussi proches qu’auparavant. Cela ne s’est pas fait d’un coup, cela s’est fait bien avant qu’elle n’incite Arya à quitter Los Angeles pour venir vivre, ici, chez son oncle. Cette distance s’est instaurée au fil des mois. Pourtant, elle ne l’a pas vue, Cassey. Elle ne s’est pas rendu compte qu’elle délaissait sa propre fille. Son travail, ses problèmes d’argent, ceux avec son créancier, tout cela, elle ne l’a fait que pour elle. Mais elle n’avait pas conscience de l’abandon qu’elle lui infligeait. Abandon qu’elle ressent elle-même à présent, comme, un juste retour des choses. Et il y a ces jours où elle a littéralement envie de secouer Arya, lui dire qu’elle voulait juste la protéger, et maintenant juste la retrouver. Mais elle se contient, Cassey. Elle se contient depuis des mois. Elle sait que ce n’est pas le moment de flancher. Pas maintenant qu’elle parvient enfin, tout doucement, à renouer avec la petite blonde. Les petits échanges complices deviennent de plus en plus réguliers entre elles. Comme à cet instant, quand elle entend la jeune femme lui remettre la faute de leur repas calorique sur le dos. Un petit rire léger s’échappe des lèvres de l’antiquaire devant cette mauvaise foi évidente. Bien sûr, elle tient d’elle, sa fille. – C’est ça, mets-moi la faute sur le dos ! s’exclame-t-elle malicieusement avant de saisir la main de sa fille dans la sienne, pour l’entraîner dans la visite de cet appartement. Son appartement et, elle l’espère, bientôt le leur. La guidant dans les pièces une à une, elle lui fait découvrir les lieux avant d’arriver jusqu’à la chambre qu’elle a décorée en pensant à elle. Les yeux rivés sur Arya, elle ne loupe pas un instant sa réaction. Elle a l’air touchée, presque, intimidée. Elle sent son cœur se réchauffer instantanément, Cassey. Personne ne peut faire naître ce bonheur en elle comme sa fille. – Je préfère autant. Ça t’évitera d’emprunter les miennes. fait-elle remarquer malignement. Elle se contente de hocher la tête à ses paroles suivantes. Sa main toujours dans la sienne, elle décide de l’attirer jusqu’au lit pour qu’elles s’y assoient toutes les deux. – Trésor, il y a quelque chose dont… Je dois te parler aussi. Elle aurait pu attendre la fin de la soirée. Elle aurait pu attendre d’avoir passé un bon moment avec elle. Mais elle ne peut pas, elle n’arrive pas à lui cacher quelque chose d’aussi important. Depuis qu’il est revenu, Owen, c’est à elle qu’elle ressent le plus besoin d’en parler, mais elle s’est retenue pour le faire comme il faut. Et… C’est peut-être bien le moment. Elle prend une profonde inspiration. – Owen, tu sais… Ton « père ». Bien sûr qu’elle sait, Cassey. Allez, arrête de tourner autour du pot. – Je… Je l’ai revu. Il est à New York.

CODAGE PAR AMATIS

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give your heart a break
(cassey & arya)

Il y a cette complicité, celle qu’elles semblent retrouver, petit à petit. Celle qu’elles ont longtemps partagée. Celle qui s’est doucement effacée pour laisser place à une colère, une incompréhension, une rancœur. Tant de choses qu’elles auraient pu éviter, l’une comme l’autre, si elles s’étaient parlées. Si elles s’étaient confiées. Mais elle revient, cette complicité, parce qu’au fond, elles partagent un amour que rien ne pourra jamais ébranler. Et il y a toujours cette tendresse, celle qu’Arya voit encore dans les yeux de sa mère, chaque fois qu’elle fait un pas vers elle. Chaque fois qu’elle lui montre une ouverture, chaque fois qu’elle lui montre que tout n’est pas encore perdue. Comme ce soir, alors qu’elle visite l’appartement, qu’elle s’y projette, dans cette chambre qui est vouée à être la sienne. Dans cette chambre qu’elle a décoré à son goût. Elle ne perd pas espoir, Cassey, et au fond, c’est tout ce qu’attends la jolie blonde. Tu veux juste voir que tu comptes, Arya. Que tu comptes autant pour elle qu’à l’époque. Parce qu’il y a toute cette souffrance en elle que Cassey n’a jamais vu. Toute cette souffrance qui les a éloignées lorsque son regard était détourné. - C’est un comble ! Tu t’es plus servie dans mon armoire que dans la tienne ! Affirme-t-elle en riant, réalisant à quel point elle lui a manqué, sa maman. Parce que personne sur cette terre ne peut compenser l’amour qu’elle lui offre. Mais lorsque la main de Cassey attrape la sienne pour l’emmener s’asseoir sur le lit, elle comprend rapidement que quelque chose se passe. Que ce n’est pas une simple soirée entre une mère et sa fille. Brève sensation de déjà-vu, Arya. Et les paroles retentissent. Les paroles tombent comme la foudre. Son père. C’est sans même s’en rendre compte, qu’elle se crispe. Que tout son corps se crispe. Elle ne supporte pas de penser à lui, elle ne supporte plus de penser à lui. Et la simple idée qu’il puisse être ici, que Cassey ait pu le voir, la rend malade. - Pardon ? Mais comment ça revu ? Vous vous êtes croisés par hasard ? Oui. C’est ce qu’elle veut savoir, maintenant. Parce qu’il n’y a pas de place pour lui dans sa vie, dans leurs vies. Il n’y a plus de place pour lui depuis le jour même où il a choisi de partir, sans se retourner. Parce qu’il t’a brisé le cœur, Arya, avant même que tu ne viennes au monde. Et ce n’est pas le moment. Pas du tout. Pas alors qu’elles en sont là, toutes les deux. Pas alors qu’elles commencent à peine à se retrouver.

✩ Wherever you will go.

So lately, been wondering Who will be there to take my place When I'm gone you'll need love to light the shadows on your face If a great wave shall fall and fall upon us all Then between the sand and stone, could you make it on your own If I could, then I would I'll go wherever you will go Way up high or down low, I'll go wherever you will go And maybe, I'll find out A way to make it back someday To watch you, to guide you through the darkest of your days If a great wave shall fall and fall upon us all Then I hope there's someone out there who can bring me back to you.…

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La complicité légère qui revient, cette insouciance entre elles qui lui met du baume au cœur. Elle se sent bien à cet instant, Cassey. Heureuse d’être avec elle. Heureuse de sentir à nouveau combien elles ont toujours été si fusionnelles toutes les deux. Heureuse, tout bonnement, d’avoir la sensation de retrouver pleinement la fille qui lui manque tant. Elle pourrait continuer longtemps. Plaisanter avec elle, la taquiner en se demandant laquelle a pu emprunter le plus de fringues à l’autre, la retrouver simplement. Elle aurait pu continuer longtemps, oui. Mais elle ne peut pas repousser ce moment, pas encore. Elle doit en parler à Arya, ne serait-ce que par honnêteté envers elle. Ne serait-ce que pour elle. Pour Owen, aussi, devant qui elle s’est engagée à dire toute la vérité à leur fille. Malgré toutes ses appréhensions inévitables, la jeune femme se lance enfin, sans prendre la peine de se lancer dans un long discours. Elle lui annonce le retour de son père, purement et simplement. Et elle essaie de faire preuve de calme, de neutralité surtout. Elle ne veut pas que son propre jugement sur l’homme qui les a abandonnées n’influe sur celui de sa fille. La seule chose qu’elle désire, c’est son bien-être. Elle veut la voir s’épanouir. Et peut-être qu’elle a besoin d’un père pour y arriver. Elle ne sait que trop bien combien ils sont importants, Cassey. À ses mots, le visage angélique de sa petite princesse semble soudain pâlir plus encore que d’ordinaire. Il se décompose littéralement alors qu’elle ne semble pas prête à y croire, pas prête à l’entendre. Sa mère sent sa main, toujours dans la sienne, se crisper, comme le reste de son corps devant cette nouvelle qu’elle n’attendait pas. La première réaction d’Arya est de lui demander comment elle a pu le revoir. Elle sent qu’elle va devoir mesurer ses mots, Cassey. – Oui, il… Il est pompier et… Il y a eu une intervention dans l’immeuble. La fierté mise à mal en repensant à la manière dont il l’a attrapée pour la sortir de force. Détail dont elle va épargner sa fille. – Le lendemain, il est venu sonner à ma porte. Il… Il voulait parler de toi. Te connaître. ajoute-t-elle, le ton toujours aussi calme. Malgré toute la rancœur, toute la colère, toute la haine qu’elle a pu ressentir et qu’elle ressent encore au fond d’elle, elle garde son calme. Et c’est tellement difficile devant sa fille. Elle a toujours été transparente avec Arya. Elle n’a jamais mesuré ses propos, ses pensées sur tout ce qui les a toujours entourés, devant elle. Que ce soit l’une de ses profs qu’elle ne supportait pas, de ses états d’âme à cause d’un petit-ami minable, ou même sur les propres amis de la jeune fille. Elle ne lui a jamais rien caché. Mais c’est différent cette fois, parce qu’il s’agit d’Owen. Owen qui lui a fait du mal, à elle, mais qui en a aussi fait à Arya. Elle ne lui a pas pardonné, Cassey. Mais elle ne compte pas, elle. La seule chose qui compte, la seule personne qui lui importe, c’est sa fille.

CODAGE PAR AMATIS

☾ ☾ ☾
{ give your heart a break }
crédit/ tumblr ☾ w/@cassey warren

En une seconde, une seconde seulement, elle a la sensation de se retrouver dans un autre monde, Arya. De se retrouver dans un monde qu’elle a imaginé un bon nombre de fois, étant petite, un monde sur lequel elle a tiré un trait en grandissant. Elle a pensé à son père, un bon nombre de fois. Elle a pensé à lui, à le retrouver, au fait qu’il pourrait la retrouver, elle. Mais il ne l’a jamais fait, et cette idée s’est effacée les années passant. Elle a simplement placé un mouchoir dessus, un mouchoir pour l’oublier, lui. Pour ne plus avoir en tête l’image d’un père qui ne sera jamais le sien. Pour ne plus se comparer sans cesse aux autres petites filles. Aux moments qu’elle aurait dû passer avec son papa. A la fête des pères qui ne l’a jamais concerné. Elle a voulu oublier, compenser ce manque avec la présence de Nikolaï. Au fond, c’est lui qui s’est toujours comporté comme un père pour elle. C’est lui qui a toujours été présent. Lui qui s’est toujours occupé d’elle. Et maintenant, Owen est de retour. Subitement. Il veut te connaître, et ton cœur déraille, Arya. Il veut te connaître, mais c’est beaucoup trop tard pour ça. - Wahou, sans blague. La carapace qui durcit un peu plus à chaque seconde. Elle sait bien que ce n’est pas la faute de sa mère, qu’elle n’a rien demandé, et que tout doit être aussi difficile pour elle. Mais elle se protège, elle tente de ne rien ressentir. De ne rien ressentir qui pourrait lui faire mal, encore. - Il arrive dix-neuf ans trop tard. Elle a déjà du mal à pardonner à sa propre mère de l’avoir abandonné l’espace de quelques semaines, alors pardonner à Owen, accepter de le revoir, cela lui semble juste inimaginable. Mais elle ne laisse pourtant rien paraître. Rien de plus que sa colère, que sa fierté. Rien. Parce qu’il ne mérite pas la moindre émotion. Il ne mérite pas la moindre souffrance supplémentaire. Arya tente pourtant de se détendre, rien qu’un peu, pour sa mère. Laissant sa main dans la sienne, elle reprend la parole. - Et… Toi ? Comment tu vas… ? Cassey aussi a été blessée, et comme bien souvent, elles sont dans le même bateau, toutes les deux. Comme bien souvent, elles sont seules contre le reste du monde. Elles se sont toujours accommodées à vivre à deux, sans la présence d’aucun homme. Elles s’en sont sorties. Et aujourd’hui encore, elles s’en sortiront.

✩ Wherever you will go.

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Elle sait combien elle lui fait du mal. Elle sait combien elle souffre à cet instant. Elle sait tout cela. Elle n’a pas besoin de le dire, Arya. Elle la connaît par cœur, elle la connaît mieux qu’elle ne se connaît elle-même. Elle la connaît comme la maman qu’elle est. Alors elle aura beau jouer la carte de l’indifférence, Cassey n’est pas dupe. Elle ne décèle que trop bien la colère, la rage, et malheureusement la douleur qui se trouve dessous. Mais elle ne dit rien, elle ne bronche pas. Elle la laisse réagir comme elle le ressent. Comme elle a besoin de le ressentir. Ce n’est qu’un moyen de se préserver elle-même, la jeune femme le devine parfaitement. Mais, devant elle, Arya n’a pas besoin de se protéger. Elle sera là pour panser la moindre de ses plaies, apaiser tous ses maux, si seulement elle lui laisse une chance de le faire. Sa main serrant celle de sa fille avec force et tendresse, elle prend une brève inspiration en entendant sa question. Une mère normale lui dirait qu’elle va bien. Que ce n’est pas elle qui compte. Tout ce qui serait en son pouvoir pour ne pas influencer la jeune fille dans ses réactions. Mais elle n’est pas une mère comme les autres, elles n’ont pas une relation comme les autres. Elle est incapable de mentir à Arya. Les véritables raisons de leur emménagement à New York sont encore douloureuses à conserver pour elle. Mais, là, elle ne peut pas. Elle ne peut simplement pas. – Pas très bien. Je me sens… Perdue. En le revoyant, j’ai eu l’impression d’être à nouveau la gamine qu’il a quittée du jour au lendemain. J’ai toute la colère qui est remontée, j’ai littéralement fait un scandale. Et, maintenant, je… J’essaie d’accepter l’idée qu’il veut nouer quelque chose avec toi. Ce n’est pas du tout ce qu’elle avait prévu de dire. Elle devrait se montrer responsable, mature, à la hauteur pour sa fille. Mais peut-être aussi qu’en se livrant sans filtre à Arya, elle lui laissera l’occasion de se confier également. Laisser tomber ce masque de froideur si loin de la personne qu’elle est véritablement. – Mais ce n’est pas moi qui compte, chérie. C’est toi. C’est ce que, toi, tu ressens. Et cela ne fait aucun doute. De sa main libre, elle caresse tendrement les cheveux de son bébé sans la quitter des yeux. – Je veux que tu me parles. Au moins, à moi. Car il n’y a qu’elles. Il n’y a toujours eu qu’elles.

CODAGE PAR AMATIS

☾ ☾ ☾
{ give your heart a break }
crédit/ tumblr ☾ w/@cassey warren

En demandant à sa mère comment elle vit la situation, le retour d’Owen, leurs retrouvailles, elle sait, Arya. Elle sait pertinemment qu’elle aura une réponse franche, directe. Une réponse honnête, parce qu’elle l’est, Cassey. Elle est honnête. Elle ne triche pas, jamais. Et avec elle, encore moins. Elle ne l’a jamais fait, elle n’a jamais rien caché à sa fille. Aucun de ses malheurs, aucune souffrance, ni même la moindre hésitation. Elles sont fusionnelles, toutes les deux. Elles ne font qu’une, et n’ont toujours fait qu’une. C’est de cette façon qu’elles ont évolué, grandit, l’une avec l’autre. Parce qu’elles ont grandit l’une avec l’autre. Cassey est devenue une femme, avec elle, alors qu’Arya est devenue une jeune fille, puis une jeune femme. Elles sont sur un pied d’égalité, toutes les deux, et c’est pour cette raison qu’elle demande à sa mère de se livrer à elle, parce que même en froid, elles sont toutes les deux contre le reste du monde. Et sans surprise, c’est ce qu’elle fait, Cassie. Elle se livre, bien plus que toi, Arya. Bien plus que t’es capable de le faire, toi et tes barrières. Et elle a mal. Elle a mal parce qu’elle ressent la souffrance de sa mère. Elles sont éponges, l’une avec l’autre. Quand l’une à mal, l’autre aussi. Et l’idée même qu’Owen soit revenu mettre le bazar dans sa vie la rend malade. - Maman… Elle serre sa main, s’approche, et pour la première fois depuis des semaines, des mois, elle la prend dans ses bras. Elle lui offre une étreinte, d’elle-même. Elle n’en avait plus l’habitude, tellement, que cet élan d’amour la submerge, la bouleverse. Mais c’est Cassey, c’est sa maman, et quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, elle l’aimera toujours. - Je suis désolée. Mais tu sais, tu n’es plus la même, tu as changé, t’es beaucoup plus forte… Crois moi. Non pas qu’elle aie pu la connaître, lorsqu’elle était jeune, mais elle voit sa mère un peu plus forte chaque jour. Se dégageant un peu, juste pour la regarder, juste pour croiser son regard, elle soutient ses propos. Jusqu’à ce que la conversation se retourne sur elle. Ce qu’elle craignait. Ce qui est beaucoup plus difficile. - Qu’est-ce que je pourrais dire ? Ce n’est pas un père. Et c’est trop tard pour vouloir créer quelque chose avec moi. Niko a assumé son rôle pendant plusieurs années, alors c’est culotté de venir te dire ça maintenant. Et elle reprend, rapidement. - D’autant plus que c’est uniquement parce qu’il t’a croisé par hasard. Parce qu’au fond, t’aurais juste voulu qu’il veuille te connaître pour de vrai, Arya.

» don't ask me why (arya)
» going bad (arya)
» art is everything (arya)
» Frozen. (Arya)
» No hero (Arya)