born to die (meg)

traits de caractère / Meg, c’est la force. Meg, c’est une battante. Meg, elle n’a jamais eu une vie facile, elle a toujours dû se battre pour exister. Meg, elle est dure, parce que c’est de cette façon qu’elle a été élevée. Dans l’idée de ne jamais montrer ses failles, de ne jamais être faible. Elle est débrouillarde et indépendante, parce qu’avec une mère morte à sa naissance, un père militaire souvent en mission, elle n’a jamais eu le choix. Elle n’en est pas moins prévenante et protectrice avec les personnes qu’elle aime. Elle n’hésite pas à se battre pour elles, au sens propre comme au figuré. Meg, elle est puissante, elle a de la poigne, bien loin de se laisser impressionner par qui que ce soit. Drole et naturelle, c’est ce qui fait son charme. Certains iront jusqu’à dire que c’est son fort tempérament qui séduit, parce qu’elle ne se laisse pas marcher dessus, Meg. Elle n’a pas sa langue dans sa poche. Passionnée, elle a rapidement laissé tomber les bancs de l’école pour voler sur le parquet, la danse comme moteur. Brisée, elle a essuyé bien trop de souffrances pour son si jeune âge. Et depuis son accident de voiture, elle n’est plus la même. Une partie d’elle est morte, une partie d’elle est devenue instable, à l’opposé de la jeune femme déterminée qu’elle a toujours été. Violente envers elle-même, envers les autres, durant ses crises d’angoisses. Elle tente toutefois de se contrôler pour ne pas vriller, en prenant des antidépresseurs. Un peu trop. Jusqu’à en devenir dépendante.

on était heureux,
Malgré l’orage
Meg, ce n’est pas la vie château. Meg, ce n’est pas la vie de princesse. Elle est née bien trop tôt, arrivée bien trop vite dans la vie d’un couple qui n’avait pas les moyens de l’accueillir. Un père militaire, une mère coiffeuse. Elle est une erreur, un accident. Elle est un enfant non désiré qui a pourtant été assumé. Peut-être que s’ils avaient su, ils auraient pris une autre décision. Peut-être que s’ils avaient su, que tu serais une meurtrière dès ta naissance, ils ne t’auraient jamais eu. L’accouchement, les complications, les cris, les pleurs, tout s’enchaîne beaucoup trop vite, beaucoup trop fort. Premiers moments de vie marqués par les derniers de sa mère. Visage d’une mère qu’elle ne verra jamais, morte en la mettant au monde. Visage d’un père assombri, qu’elle verra beaucoup trop. Un père souffrant, dont les sourires se font rare. Un père qui, au fond, aurait préféré qu’elle ne vienne jamais au monde. Elle le sait, Meg. Il n’a jamais eu besoin de le lui dire pour qu’elle le sente. Elevée à la dure, élevée avec un tout petit brin d’amour derrière les montagnes de pierres. Ne pleure pas, Meg. Ne montre pas tes faiblesses. Reste forte, toujours. Reste forte, quoi qu’il arrive. Elle a grandi, elle est devenue une jeune femme, une battante qui se débrouille seule, toujours, alors que son père militaire retourne fréquemment en mission. Des semaines. Des mois. Des moments qu’elle aurait passés seule, si elle ne les avait pas eu, elles. Elles, sa famille. Elles, son tout. Elles, la source d’amour la plus forte qu’elle n’est jamais connue. Ses amies, ses meilleures amies, ses sœurs. Elles habitent toutes dans ce petit quartier, ce quartier dans lequel elles font leurs armes, qu’elles embellissent à coup de girl power. Et l’indépendance, elle disparaît totalement lorsqu’il s’agit d’elles.

on était heureux,
On se contentait de peu
Elle oscille. Elle oscille entre le quartier, les études, jusqu’à ce qu’elle ait enfin l’occasion de choisir. Femme de caractère, femme de poigne, elle sait ce qu’elle désire, Meg. Plus que tout, la danse, son monde. Le street jazz, son univers. Intégrer une école comme seul objectif, désireuse de faire ses preuves, elle se bat pour arriver à ses fins. Elle danse, elle trouve un job, elle passe des soirées à trainer avec ses amies, à refaire le monde, à s’imaginer ailleurs. Ce n’est pas le grand luxe ta vie, Meg. Mais t’es heureuse, tu ne te plains jamais, parce que tu sais que tu peux t’en sortir. Parce que tu n’as pas été élevée pour devenir faible. Et puis un jour, son cœur chavire. Elle le rencontre, lui, Chace. Tous les deux, c’est le même monde. Tous les deux, c’est deux univers qui se rencontrent pour réaliser qu’ils ne font qu’un. Une évidence, un coup de foudre. L’amour de sa vie ? Elle ne s’est jamais posée la question. Tout ce qu’elle a toujours su, c’est que la vie avec lui, c’était une putain de succession d’émotions décuplées. C’est son monde qui s’agrandit, avec lui. Avec eux, Chace, Reggie, Aquila. Des personnes auxquelles elle s’attache. Jusqu’à cette soirée. Ivres, défoncés, ils prennent la voiture. Chace au volant. La fête bat son plein, la musique explose les vitres, les filles s’amusent à l’arrière. Une voiture en face, une trajectoire mal maitrisée. Boom.

on était heureux,
Et j’suis plus qu’un putain de fantôme.
L’accident. L’accident. Le jour le plus atroce de son existence. La soirée qui reste gravé dans son esprit. Quatre mois après, elle s’en souvient encore comme si c’était hier. Tu les voit encore, ces images, Meg. Tu le vois encore, mourir sous tes yeux, l’homme avec qui tu partageais ta vie. Elle est restée une heure, une heure qui semble une éternité, à hurler. A pleurer. Une heure, durant laquelle elle a dû regarder l’homme qu’elle aimait mourir juste sous ses yeux. Impuissante. Une heure, seule personne consciente durant l’accident. Aquila beaucoup trop sonnée, beaucoup trop retournée à ses côtés. Reggie, hors d’atteinte à l’avant. Et toi t’étais là, Meg. Bloquée dans cette voiture retournée. Bloquée dans un souvenir prêt à te hanter pour le restant de tes jours. Lorsque les secours sont arrivés, c’était déjà trop tard. Chace était mort, le conducteur en face aussi, et elle est morte avec eux, Meg. Son cœur est mort, lui aussi. Rongée par la culpabilité d’être en vie. Persuadée qu’elle porte malchance à ceux qu’elle aime. Persuadée qu’elle tue ceux qu’elle aime. Qu’elle blesse. Sa mère. Chace. Hantée par ses démons, elle se réveille complètement différente. Une partie d’elle n’est plus la même. Une partie d’elle n’a plus cette force. Elle n’a que cette souffrance. Souffrance qu’elle comble en avalant des antidépresseurs pour ne pas vriller. Beaucoup trop. A en devenir dépendante. Et elle gâche sa vie, sa propre vie. Elle s’éloigne de tout ce qui compte.  Elle compromet ses chances de vivre son rêve. Plus rien. Et elle essuie les crises d’angoisse, celles durant lesquelles elle n’est plus elle-même. Elle ferme les yeux sur cette douleur qui la ronge de l’intérieur. Et plus rien n’a d’importance. Parce que ton corps est là, mais toi tu ne l’es plus, Meg. T’es plus qu’un putain de fantôme.