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 rigor mortis (lobo)

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Message Sujet: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) Empty Jeu 16 Mai - 23:12

Décadence. La soirée est épuisée, immolée à enrager sous la lecture des mots qui s'insurgent. Un vieux rock à la voix rocailleuse hurle ses complaintes au quatre coins de la baraque, le cliquetis des  goulots de verres se rencontrant absorbant toute la puissance symphonique, les rires rauques et embourbés au poison  fignolant l'ambiance détendue, crépitements de voix qu'elle n'entend plus, digne gamine du vingt-et-unième siècle pianotant sur l'écran blanc pour le noircir de ses insultes. Énième bière portée aux lèvres pincées de rage, elle enrage en silence Sarai, de sa connerie, de ses tentatives avortées de lui faire avouer elle ne sait quoi. Peu importe. Ce n'est rien. ça n'a aucune putain d'importance. Corps fébrile, gestes nerveux, cancéreuse vite consumée au bord des lèvres, affective mendicité aux bouts de ses doigts usés. Les coups sur son épaule se répètent, implore l'attention de la reine pour fêter une énième victoire mais celle-ci a un goût amère, moins vivace sur la langue. L'esprit divague, ailleurs, à des centaines de kilomètres, fustigeant l'antagoniste de son unique vie. Lobo. Lobo. Lobo. Il n'y a que ça sous ses yeux et dans l'crâne, ça continue de la flageller, des coups de fouets rouvrant des plaies ayant à peine cessées de pleurer leurs larmes carmines. Les phalanges tremblent quand elles récupèrent la clope entre ses lèvres assassines, font tomber la cendre qui lentement s'effrite. Allégorie de son âme. Elle est toujours vibrante Sarai, en constant mouvement, jamais parfaitement immobile. Elle feule, elle hurle, elle jacte et ce soir, elle a l'irrépressible sensation d'être un volcan prêt à vomir sa lave. Elle rêve d'entendre ses os craquer sous ses poings, ses suppliques de souffrance, d'en faire un énième cobaye de sa colère insatiable. Joue pas. Joue pas, putain. Le téléphone manque d'être jeté contre le mur d'en face, un écho au verre ayant connu le même sort des nuits plus tôt. Elle se retient, sent les curieux lorgnaient son comportement étrange, sondant le moindre signe d'une explosion imminente. Elle s'enivre à l'effervescence mais rien ne tourne, rien ne tombe. Pas assez ivre pour oublier. Pas assez ivre pour l'arracher de sa tête sans avoir mal. Pas assez ivre pour ne pas se lever, finalement, attrapant le manche d'une béquille qui agit comme un annonciateur d'une humeur déjà sombre. C'est l'évidence de la faiblesse. L'exposition fatale d'un drame qui ne la quitte pas. La condamnation ultime à rester l'infirme du groupe. L'Héphaïstos faite femme qu'on lorgne avec plus de pitié que de dégoût. Sous la lumière ambrée, Sarai délaisse son portable au fond de sa poche, percute brutalement le pied de la chaise où Dmitri s'esclaffe encore, les yeux plongés dans ceux d'un angelot à la chevelure de cendre. Amène moi là-bas. Là-bas, en Enfer. Là-bas où, sûrement, je me jette dans les bras accueillants du démon. Mais elle bouillonne, a du mal à ne pas serrer les dents jusqu'à en faire grincer ses mâchoires. Épuisant combat qu'elle préfère poursuivre dans un face à face dont aucun d'eux ne ressortira sans balafres. Attends Lobo. Attends moi avant de redescendre. Elle est certaine d'avoir éveillée la Bête, celle qui ne cessera jamais de grogner au fond de sa tête, qui s'occupait de la marteler de coups comme un peintre peint la beauté de la violence sur sa toile immaculée. Déluge de poings rinçant la peau de ses ecchymoses bleutées, constellations qu'elle lui dessinait elle-même en pleine gueule. Combien d'os brisés ? Combien de muscles froissés ? Combien d'espoirs désintégrés ? Tout n'est qu'une lente débâcle de mauvais sentiments. Dmitri se lève, sourire toujours esquissé mais les yeux questionnent, interrogent, tentant d'y voir la faille dans laquelle il pourra plonger pour trouver la bonne question à poser. Mais Sarai l'ignore, coup de menton vers la sortie pour faire signe d'avancer. D'humeur muette, morose, elle déteste l'idée d'être l'assistée. Assez consciente pourtant, que seule, elle n'atteindra jamais la ville. Les kilomètres vite avalés dans un silence tendu, parfois percé par des questions qu'elle gratifie de grognements ou d'insultes. La louve est enragée, étrangle et étrangle encore la furie pour qu'elle n'éclate que bien après. Le moteur d'une Harley ronronne dans la rue abyssale, les égarés du samedi soir dansant ailleurs, faisant résonner leurs rires et leurs cris soudains à des rues de là. L'éclopée reprend la route contre le béton jusqu'à la porte s'ouvrant sur un deuxième acte où c'est à elle d'entrer en scène. Sauvage, incapable de réfréner la tempête désormais, le manche de la canne percute la porte. Le fauve est à la porte, prêt aux pires ravages pour faire sortir la proie. Elle sait qu'il entend ses coups de marteau incessants et agaçants, recule d'un pas quand enfin le battant s'entrouvre. Elle plonge dans le néant, tête la première. Réminiscences funèbres d'une dernière rencontre qui laisse derrière elle un épuisement psychique. Prêt à retomber malade j'espère ? Glaciale, elle s'avance, plantant son arme de fortune contre son ventre Surprise surprise ! Tu m'laisses entrer ? J'ordonne, tu t'exécutes avant que je m'en charge. Doucereuse est la voix, du coton pour mieux cacher les épines, un sourire pour éclairer son visage de poupée maudite. Geste abrupt quand elle le repousse à nouveau d'un coup de sa canne, visant l'abdomen, fantasmant du sang qui pourrait couler mais ne vient jamais. Bouge de là. On doit parler. L'air n'est plus léger, le sourire plus qu'un mirage quand le regard le fouille déjà de fond en comble. Elle entre par les fenêtres de son âme, prête à le déchirer de l'intérieur, amenant avec elle les trésors perfides qu'elle traîne en elle depuis trop de temps.
J'en crève. J'en crève de ne rien dire.
J'en crève que tu ne saches pas.
J'en crève plus encore à l'idée que tu saches.
Dans tous les cas, je ne ferais toujours que mourir à tes côtés.


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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) Empty Sam 18 Mai - 16:31



Le fantôme écorché sur le téléphone.
La phalange craque sous l’insistance de la culpabilité.
L’acier se fond entre les affres sentimentales. Les pensées pourpres où l’ivresse emporte les fragments du myocarde. L’incisive vérité qui tranche le derme et ronge les os. Charogne salivante du mal qui se déverse et gagne du terrain. Maladie raclant les carcasses animées par l’interdit. Un amour maudit étouffé au milieu d’un tableau lugubre. Épave d’une histoire qui s’associe aux cendres qui bouleversent. Le vert perdu vers la nuit ; le bleu scandant les dernières chimères. L’écho putride d’une seconde de perdition. Et de ces minutes au goût d’éternité. Salut vers la patrie. Doigt d’honneur aux saints. La gueule du divin piétinée d’une bouche assassine. Ces mots qui ont roulé trop vite, trop tôt. Ces mots colorés par l’accent déchirant les cordes vocales. L’étau autour de la gueule. L’animal controverse quand la poitrine a grondé trop fort. Cri symptomatique d’une douleur vieille de six années. L’abdomen marqué pour ne pas oublier. Vérité carnassière calquer sous le derme. L’encre pour communier de sentiments trop brûlants. Il avait dix-neuf ans, Lobo. La gueule moqueuse. Le sourire de prince. L’allure fière et les épaules redorées du blase. Il s’accrochait aux insultes. À la violence de ses phalanges quand les poings gagnaient le dernier combat. Et pourtant, il a perdu. Genoux à terre devant Sarai. Cinq lettres incendiaires au creux des reins. Désir derrière les barrières. Les railleries maculant les vérités assassines. Si tu savais, comme ça me brûlait de te regarder. Si tu savais, comme ça m’faisait étouffer d’te parler. Si tu savais, comme ton monde aurait pu m’arracher au mien. Si tu savais, comme je m’en veux. L’idéal de ta gueule tombé pour deux détonations. La première dans l’abdomen. La second dans la poitrine. J’suis mort avec toi. J’suis mort avec nous.
Les lettres percutent le tactile.
Les phalanges s’y apposent. Le palpitant s’écorche.
L’éclat des souvenirs ronge les couches de l’épiderme. Les émotions s’incrustent et s’installent. Des trésors maculés sous l’extrême onction de la colère.
La rancœur qui devient vice et creuse les viscères. La bile coincée au fond de la gorge. L’acidité piquant en plein cœur. La chaire à vif des stigmates. Cicatrices aussi incrustées sur celle qui orne l’abdomen. Désastre claqué en pleine gueule. Les traits de la bête étirés d’une soif impitoyable qu’elle nomme vengeance quand la langue roule. Les yeux incendiaires raclant chaque mot. Le sourire animal au bord des lippes. Ces roses cueillies sous l’audace des mensonges. Ces roses cueillies sous l’affolement du désir. Celui qui condamne. Celui qui assassine. Le rosé mêlé à l’écarlate sous l’ardeur des baisers. Le rosé amouraché du maculé quand le chapitre se ponctuait d’émotions symptomatiques. Comme les épines en plein cœur face à la naïveté de la reine. Contraste putride avec la fureur animale du roi. Pyromanes sentimentaux. Brasier rameuté à même le derme. Brasier rameuté sur les reins qui se découvraient. Des promesses susurrées entre deux soupirs. Poésie dégueulée sur papier blanc comme les mots qu’ils attendaient. Comme les mots qu’ils racolaient de quelques sourires. Versets captifs d’une époque révolue.
La déception arrachée de ses lèvres tremblantes. La vérité venue semer la discorde. Le roi peignant la dernière toile. Poupée maudite disloquée par l’affront. Champ de bataille où elle a été balancée à terre. Silhouette éprise de crasse. Les pieds de Lobo pour venir la piétiner. L’audace des godasses qui ont traîné sur chaque courbe. Celles désirées de ses yeux fiévreux. Celles racolées de ses mains libidineuses.
Elle avait été ses espoirs.
Elle avait été ses rêves.
Elle avait été son talon d’Achille.
Elle est son enfer.
Jusqu’au bain de sang. Jusqu’à l’agonie. Un premier coup de grâce contre la chaire. Un second quand les balles se sont logées sous le derme. Les paupières vacillantes comme le regard. Les supplications comme murmure macabre. Elle n’a pas idée, Sarai. Des chapitres qui déraillent. Des idées qui flambent. De la soif sanguinaire qui s’éprend du loup. Le regard aveuglé par le cumul de peine. Les retrouvailles ; et la séparation qu’elle force quand ça lui chante. L’appât du gain. Sa gueule au milieu des monstres. Papier glacé contre lequel les phalanges ont tremblé. Vengeance personnelle mêlée à la fureur du myocarde. Les années survolées pour oublier. Reconstruction où le féroce s’est mêlé à l’innocent. Incision à vif. Pansement arraché quand la langue a claqué. Quand les mots ont roulé.
Quand les hanches se sont pavanées. Bénédiction des courbes exposées comme la disgrâce de trop. Et lui, il a plongé. Rhétorique du faible. L’abus d’pouvoir pour l’ivresse du geste.  Équation à deux où l’inconnu s’est interposé. Les mensonges calqués au milieu de l’écho des balles. Des drames qui s’épousent pour s’faire une raison.
Distance forcée avec elle. Pour lui. Pour elle. Pour ce eux qu’il avait condamné d’sa poigne d’fer.
Pour ce eux qui n’existe que dans de rares fragments dorés.
Quand elle crève le paysage. Sentiments infiltrés sous le derme. Ceux parmi les mensonges. Ceux parmi les fantômes. Deux vivants au milieu des carcasses sans vie. Prit au piège d’une audace assassine.
Les lippes insolentes pour s’prouver qu’il ressent rien.
Le cœur affolé pour dénaturer les derniers espoirs. Reflet dans le miroir où c’est sa gueule qui transperce. Autant que le palpitant. Autant que les pulsations accélérées à chaque coup de rein, à chaque baiser sucré, à chaque morsure pour conquérir l’échine. La glace et le feu qui s’écorchent, qui dansent et rendent le dernier souffle. Ça cogne à la porte. Silence religieux comme les cantiques qu’on susurre pour s’sauver une dernière fois.
La porte qui s’ouvre.
Le bois s’érafle, racle le sol, puis claque.
Le regard qui transperce. Un frisson se décharge contre l’échine. Le sang qui ne fait qu’un tour. Colère éclatante le long des tempes. Ça cogne. Ça transperce. Mais pas autant que la rancœur. Prunelles assassines du bourreau. Prunelles rivales de la reine. Surprise, surprise ! Tu m'laisses entrer ? Bouge de là. On doit parler. Elle cogne la connasse, tape le torse avec sa canne. Alors il s’en saisit et tire violemment pour qu’elle s’approche, plus près, bien plus près. Quitte à ce qu’elle ait mal, quitte à ce qu’elle tombe. T’aurais jamais dû te ramener Sarai. Et de son autre main, referme la porte. « J’ai failli attendre. J’ai touché un nerf on dirait. » Les mots balancés comme un fléau.
Maladie soumise au corps. Fragilité ravalée par cette force. Six années à crever en silence. Six années à crever pour un amour inachevé des balles. Détonation dans le cœur. Le centre d’la cible visé sous l’éclat des rires sardoniques. Les diables. Les monstres.
Et elle, Sarai, qui s’infiltre.
Peau saccagée de l’empreinte des phalanges. Elles terrorisent. Elles maltraitent.
Mais pas autant que les mots. Lobo, il est hargneux. « Pourquoi tous ces messages Sarai ? »
Pêché capital qui résonne comme un sacrifice à l’âme. Les lippes ligotées de tous les aveux, de tout le mépris. Le sourire en coin sur le visage du loup pour annihiler les certitudes. L’affront qui devient audace. L’audace qui n’est que le verset insolent d’une vie ravagée.

@Sarai Barger  rigor mortis (lobo) 946831849  rigor mortis (lobo) 3227196488
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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) Empty Sam 18 Mai - 19:04

La fleur Sarai était belle sous les doigts du tentateur.
Douce sous la rosée.
Mûre comme un fruit à peine tombé de l'arbre.
La fleur était belle mais la fleur s'est fanée à présent.

Le goût des lèvres, le sucre savoureux d'un premier baiser aux épices sauvages. Torture lancinante des langues en parlant une autre. Inutilité des mots quand les gestes en dessinent mieux la valeur. Pour la folie, pour les corps titubant sous la houle d'un malsain désir. Pour les souffles éperdus s'avalant après un instant de résistance. Pour la lubie folle d'être objet de luxure entre des doigts inconnus. Pour les ecchymoses et les traînées griffues que laisse l'empressement. La montée vers l'apogée est vertigineuse. Le vertige arrache le cœur, l'esprit, joue à merveilles avec les cordons du myocarde. Éprise dès le premier regard, sourires de connivences chuchotant les mêmes espoirs, la harpe de la voix jouant des mots qui terminent en soupirs et plaintes. La symphonie de la débauche est toujours la plus belle. L'abandon douloureux, les heures d'attente, l'ennui qui effraie quand l'esprit ne tourne qu'autour que d'un seul nom. La jeune fleur se désole en silence, maussade, elle attend dans la nervosité, dans les ongles qu'on ronge, dans les tremblements irrépressibles, dans les êtres qu'on envoie chier sans raison, dans la peau qui se souvient encore et encore. Sarai qui passe de demi-déesse à la simplicité humaine. Elle n'est plus rien. Souvenirs fugaces d'un abandon du corps et de l'âme. Impression grandissante d'avoir signé sa condamnation. La pulsion croissante d'à nouveau recommencer. La fleur épouse si bien les épines, s'écorche pour faire couler la sève, pour pleurer d'amour, pour hurler de chagrin et murmurer la haine. Lobo comme un couteau planté dans le corps, l'appendice du crime, l'objet du désir vil. Il fait gronder la bête, lui tire encore et encore dessus pour espérer la voir se cabrer de douleur, la foutre à genoux, écrabouillant les cendres d'un fanatisme qui, comme une gangrène, se propage, grignotant tout sur son passage, serpent de mort cherchant toujours à l'engloutir toute entière. Elle n'est que morgue et insolence quand l'intérieur dégueule le sang des blessures rouvertes. ça saigne, cascade de sentiments inavouables, inondant les entrailles, remontant jusqu'à la gorge pour la pousser à tout recracher. Mais elle résiste, obstination agaçante. Tout est là, prêt à être avoué, hurlé, pleuré. Il est mort l'enfant, mort sous tes poings, mort sous tes ardeurs de Zeus en colère, mort sous ton courroux infernal, mort à l'abri de ton regard, mort au creux de mon propre ventre. Mort comme un soleil que je ne vois plus se lever. On est orphelins et tu ne le sais même pas. Elle hait le déchirement du palpitant, l'oscillation permanente qui fait hésiter. Aimer le coupable la condamne à l'être aussi. Elle refuse, elle manque de défaillir à la seule vue de ses yeux, à leurs caresses maudites. La louve serrent les canines, s'empêche de mordre mais pas de frapper. L'impact se prépare à reprendre pour faire reculer la proie mais les serres se referment sur l'arme de fortune. Les lèvres s'ouvrent sur une plainte mal retenue, inspiration brûlante entre les mâchoires contractées, sifflement de douleur qu'elle tait brutalement, le corps aux abois, les silhouettes trop proches quand l'arme est devenue le pont menant à l'Enfer. La jambe manque de faiblir, le pied de se tordre mais elle résiste, la main trop accrochée à l'autre extrémité, les phalanges blanchies par l'effort mais les opales ne se quittent pas. Salutations digne d'une divine malédiction, l'agressivité pour seule accueil. Promiscuité interdite, elle espère se déloger mais les entraves s'enroulent déjà, les chaînes invisibles saignant le corps et les formes, coulant comme le plus précieux des miels sur l'arrondit insolent des seins, ceinturant le ventre, dévalant, insoumise, la courbure charnue des reins pour mieux se perdre aux confins de l'être ébranlé. J’ai failli attendre. J’ai touché un nerf on dirait. La venue est un aveu de faiblesse. L'envie cachée de l'avoir en face. L'envie cachée d'un contact fugace, de se plonger de nouveau dans l'eau bouillante. De mourir, un peu. La reine est muette face au roi, haussement de sourcil pour seule réaction, lèvres aux commissures biscornues, sourire étreint par l'acidité. Tu n'as rien touché. Tu ne m'atteins pas. Tu ne m'atteindras plus. Le nous est mort en même temps que l'être innocent mal couvé. Comme au commencement, ce sont mes reins qui ont mis un terme à la résistance.
Le vice continue sa lente descente, avale les kilomètres sur l'épiderme, s'acharne sur les recoins inavoués, pique là où ça fera le plus mal. Pourquoi tous ces messages Sarai ? La tête relevée vers lui, le sourire en devient un véritable, en or massif, en pure arrogance, nectar de décadence. J'en avais envie. L'aveu est doucereux, caresse de la langue dans un soupir extatique. Avoue le moi, que toi aussi, tu le voulais. Crache les tes affreux désirs. Tu sais bien Lobo, que tu ne réveilles que le mauvais chez moi. Aphrodite qui prend possession de la voix, dessine des mots qui appellent à la perdition. Les doigts glissent sur le fer froid, illusion scabreuse d'une étreinte interdite, remonte tout comme les pas qui s'avancent et gravissent la distance pour qu'elle se meurt au bout d'un souffle. Sarai, tentatrice, appelle à la chute mortelle. Les lèvres subissent le crachin venimeux que le cœur continue de produire. Il n'y a rien qui a changé. Tu me regardes toujours de la même façon qu'il y a six ans. T'es toujours rongé par les mêmes vices Lobo, pas besoin de le nier. J'espère que tu souffriras mille ans à cause de moi. Même les catacombes des feux éternels paraîtront comme de douces caresses à côté de ce que je te ferais subir. Geste sec pour déloger sa canne, briser la proximité, le manche repris pour soulager, brièvement, les maux qui continuent de la tourmenter, hurlant et hurlant encore leurs grincements sinistres. La souveraine est claudiquante, ravale un morceau de fierté de travers alors qu'elle dérive. Quelques pas que le cliquetis de sa béquille accompagne, marteau annonçant l'arrivée du fléau. Elle déambule mais s'arrête rapidement, peu intéressée par le décor, glissant dans quelques recoins pour y voir un moindre danger. Elle foule le sol d'un royaume qui ne lui appartient pas, attrape les détails qui témoignent d'une autre présence, plus féminine, plus douce, moins orgueilleuse. Sa propre fierté commence à l'étrangler, elle refuse de s'asseoir et d'abdiquer, continue à jouer les tempêtes inépuisables, priant de ne pas fléchir maintenant. L'ambre des prunelles poursuit sa lancée, dérive sur chacun de ses mouvements, attendant la prochaine attaque. L'esprit est tourmenté, s'active en cherchant l'issue parfaite. Avouer ou ne rien dire, blasphémer la mémoire de l'enfant à la bulle percée ou lui donner vie en celle de son cruel créateur. Le soupir est lourd des larmes qu'elle n'a fait coulé qu'une fois. Et plus jamais, elle n'en sentira le sel. Pas ici et pas sous l'attention absolue du démon. Le regard est vide quand il se décide à replonger dans les affres de l'âme haïe Encore une fois, t'es un hôte bien pourri. Tu m'proposes pas à boire avant que je t'éclate la gueule ? Tu grignotes du temps Sarai, t'en manges du bout des lèvres pour essayer de retenir l'inévitable fin. On a quelque chose à fêter tous les deux après tout. Dis le. Dis le, putain. Elle tente de sourire mais rien ne vient, l'asphyxie est proche, guettant la prochaine inspiration pour la lui voler sans scrupules. Ou alors, j'peux juste me casser vu qu'apparemment, j'te dérange. Paroles attisant le mal implacable. T'as envie que je m'en aille Lobo ? Prêtresse des feux ardents, elle joue avec la pointe des dards enflammés, les fait vaciller. La peau réclame l'excès, la torture voluptueuse, nostalgie dévorante du passé mal rompu. Elle devient idiote, parlant avec les maux qui esquintent l'âme, toujours, éternellement. Mais jamais ne recule, laisse glisser le silence pour qu'il s'imbibe de l'écho de ses paroles. De leur impact glaçant et grisant.
J'aimerais comprendre pourquoi je t'épargne encore la douleur.
Tu mérites de savoir.
Tu mérites que je creuse un cratère de plus dans ton corps enlacé de lassitude.
Tu mérites mais rien ne vient.
Tu mérites mais je reste sans voix face à l'aveu avilissant.

@lobo mcgrath rigor mortis (lobo) 697000959 rigor mortis (lobo) 3227196488

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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) Empty Dim 19 Mai - 15:56



« Sarai … » Les lettres acerbes pour soulever le cœur. Conscience balancée au milieu des flammes.  
Désir refoulé pour ce corps trop alléchant. Désir refoulé pour les regards de cette reine trop souvent condamnée. Désir éteint sur cette chaire à vif. L’aiguille pour transpercé le rosé. Entaille forcée pour y semer les souvenirs. Éclats d’une mémoire fustigée en pleine adolescence. L’évidence derrière la vitre du parloir des années après. Personne, elle n’est jamais venue te voir.
Sarai. Reine au milieu des fragments de vie.
Reine au milieu des crasseux.
Elle est belle, Sarai. Elle est solaire avec le rouge sur ses lèvres et la hargne au creux des prunelles. Elle est forte, perchée sur sa canne. Les courbes ravageuses pour écharper les reins. Ceux en éveille sous l’effluve sucrée de son parfum. Sarai, elle était d’passage. Et pourtant, y avait que les certitudes de Lobo pour l’faire vivre. Je t’ai voulu, tu sais. Je t’ai tellement désiré. Je t’ai rêvé sous mes doigts assassins. Je t’ai imaginé sous ma langue acérée. Je t’ai condamné d’une phrase, d’un regard. Je t’ai fait mienne et putain, si tu savais, comme parfois ça me ronge. J’voudrais te libérer d’moi. J’voudrais te libérer d’ce blase. J’voudrais te prouver que tes ailes, elles ont qu’à se déployer pour que tu te remettes à sourire. Les épaules creusées de la culpabilité. Tombé au front pour ce regard cendre. Tombé au front pour l’arnaque d’un sourire.
Tombé au front pour cette gueule qui transperce le palpitant. Tombé à terre pour se ronger la bouche de sa chaire. Il a baissé les armes, le roi. Il a capitulé sous les chants patriotiques. Ceux dégueulés par les soldats au milieu des tranchées. Les derniers souffles qui se claquent dans l’asphalte. Comme les divins qui ont gerbé les scènes putrides. D’une baise graveleuse écharpée pour les néons. De ces corps dansant sous l’audace du réel. Psaumes craché des langues amoureuses. Bénédictions des bassins qui ont cogné trop fort, trop souvent. Sermon assassin quand les genoux ont fini écorché. La bouche satisfaite. Les joues rassasiées. Et le cœur condamné à mort. J’en avais envie. Tu sais bien Lobo, que tu ne réveilles que le mauvais chez moi. Il a rien vu venir, l’irlandais. Claque dans la gueule. Vingt-huit désillusions pour combattre le mal. Vingt-huit écorchures pour éradiquer la maladie. Vingt-huit années pour maculer les lettres du blase. Et il a suffi d’une seconde. D’un regard. D’un sourire. D’une provocation. D’elle. Pris au piège de ses traits. Pris au piège de son souffle brûlant. Les reins creusés pour l’aguicher. Les reins creusés pour racoler. J’aurais tout fait, au fond. Pour que tu me remarques ce soir-là. Pour que tu te mettes à me sourire. Pour pas que tu me fasses rire. Pour que tu me bénisses de tes lèvres. Que tu m’empoisonnes de ta chaire. Que tu me ronges de ton poison. J’aurais pu m’foutre une corde autour du cou pour que tu t’accroches, pour que tu restes. J’étais foutu avant même que tu me remarques. Vaincu par les détonations de sa présence. La vie pour caresser ses reins quand la mort s’est trop amourachée du quotidien. Il n'y a rien qui a changé. Tu me regardes toujours de la même façon qu'il y a six ans. T’es toujours rongé par les mêmes vices Lobo, pas besoin de le nier.
Il a craché des prières, le loup.
Il a craché des excuses.
Il a craché des sanglots refoulés.
Parce que les hommes, ça ne pleure pas. Les hommes, c’est fort. Les hommes, ça garde la tête haute. Même quand le myocarde se tranche. Même quand l’échine n’est plus qu’un bain de sang. Même quand les promesses deviennent ruines. Celles crachées sous les astres. L’aimer à en crever. L’aimer à lui faire mal. L’aimer en la condamnant. Dans le meilleur. Surtout dans le pire. Même quand tout deviendra compliqué. Même quand tout deviendra confus.
Jamais sans elle. Jamais eux. Murmures du bout des lippes quand la canne marque son territoire. Phalange en pleine conquête du métal maudit. Le dégradé pour capter le sacrement. Les vagues cognant sur la carcasse. L’espoir pour faire pâlir les démons. Trois chapitres. L’habitude à la fin des pages. Les doutes entre les lignes. L’encre noire qui ne suffisait plus à calmer les maux. Les doutes calqués dans sa poitrine. J’me suis toujours demandé si tu n’avais été qu’un passage. Une hésitation entre cinquante autres. J’me suis toujours demandé si c’était réel ou le fruit d’mon esprit torturé. J’ai cru que ça passerait. J’ai cru que le mal disparaîtrait. Tu m’as bouleversé. Tu m’as renversé. T’as semé le chaos. J’suis devenu ton esclave. J’suis devenu mon propre démon. Une nuit qui devient trois ans. Une effusion graveleuse qui devient la chimère d’un futur à deux. Idée saugrenue qui l’fait marrer, Lobo. Pauvre connard prêt à abandonner les mauvaises habitudes pour conquérir le terrain d’cette reine qui s’ignore. Reflet dans le miroir pour le faire dégoupiller. Fusillé avant l’heure. Par les regrets. Par la peur. Par l’asphyxie. Les poumons gangrenés avant l’heure. Quand le myocarde renaît de ses cendres.
Trois années pour semer la discorde.
Trois années pour révéler les sourires.
Trois années pour fondre les échines.
Les lèvres qui cognent. Les lèvres qui se rongent. Les sens qui se décuplent et se précipitent au creux des reins. Lames de poignard qui tranchent et ravivent chaque terminaison nerveuse. Douceur des splendides qui sèment le maléfice. Douceur des phalanges qui bénissent l’échine. Pourtant, d’un coup sec le fléau s’éloigne, marche, découvre un terrain inconnu. L’antre du démon. Encore une fois, t'es un hôte bien pourri. Tu m'proposes pas à boire avant que je t'éclate la gueule ? On a quelque chose à fêter tous les deux après tout. Il arque un sourcil. Fauve qui reprend ses droits, il marche lui aussi ; encercle la reine. « Désolé, on ne joue plus dans la même cour, l’estropiée. » La fierté, grand vice de la tête couronnée. Il sait où la frapper, sans les phalanges, juste avec les mots. Ou alors, j'peux juste me casser vu que qu'apparemment, j'te dérange. T'as envie que je m'en aille Lobo ? Lobo, il sent son cœur battre à s’en rompre. Anarchie des mouvements. Précipitation des pulsations. La poitrine déformée par chaque appel. Pour chaque supplication. Incapable de s’arrêter. Saloperie d’aguicheuse. Tu m’as eu comme ça la première fois, tu m’as TOUJOURS comme ça. Il s’avance, se rue vers elle. Contact nécessaire. Contact devenu vital. Étreinte divine pour faire chanter les louanges ; pour la faire taire cette garce. Étreinte divine pour faire vomir les réfractaires.
L’échappée dans les mèches châtains. Le contact vorace sur la courbure de sa nuque. L’irlandais pour perdre pieds. L’irlandais pour plonger en enfer. Il tire sur la crinière sauvage.
Purgatoire où il expire les dernières craintes. Purgatoire où il réclame le coup de grâce. Liberté de l’oxygène autour des couches nécrosées. Liberté des lèvres qui s’écartent d’un sourire. « Tu peux le dire cash, t’sais ? T’peux le dire que si je m’écoutais je te prendrai sur le canapé. Je t’ai connu plus grande gueule. » Tourner autour du pot c’pas mon genre, tu devrais le savoir. Audace de la salive qui s’infiltre. Souvenirs des langues qui cognent. Des langues qui vivent à l’unisson. Sentiments, tapis dans l’ombre d’une relation anonyme d’aveux. Et parfois, il en crève, Lobo. Parfois, il voudrait lui cracher la vérité à la gueule. J’crois que j’me suis fait prendre au piège. J’devais pas ressentir ça. J’devais pas avoir l’impression de crever face à tes absences. J’devais pas avoir l’impression de craquer face à tes silences. J’devais pas trembler d’la peur d’te perdre. J’devais pas sentir la colère s’extasier dans mes veines en t’imaginant dans d’autres draps. Tu m’as retourné le crâne. Tu m’as bousillé le cœur. Alors maintenant, répare les dégâts. Tout ce qu’il ne dit pas. Tout ce qu’il voudrait cracher. Tout ce qu’il aimerait souffler d’une voix tremblante. Tout ce qu’il pourrait regretter. Tout ce qu’il pourrait perdre. « On en est encore là toi et moi ? » Parce que ça ne s’arrêtera jamais. Regard vers la reine de cœur qui survit dans les flammes. Regard vers le divin qui pleure face au blasphème. Regard vers les saints qui rougissent de l’effusion de ces corps. Ça dérange. Ça abîme. Ça rend vivant.
Çà le rend vivant.
« C’est ça que tu voulais me faire dire avec tes messages à la con ? » Les mots repris. Les mots meurtriers. Mais pas autant que son regard.
Dédale à la noirceur sans égal. Les cordes vocales qui ploient d’une intensité où les mots sont rugueux. Ça rape la trachée, ça brûle, ça chasse les sursauts salivaires. Il est mort, Lobo. Quand leurs chemins se sont séparés. Quand les balles ont condamné. « Suffisait de demander, ça t’aurais évité de bouffer ton crédit de connasse illimité. »
Il est mort, Lobo. Et parfois, il voudrait remonter à la surface.
Un mouvement d’arrêt. Les pas félins et la silhouette si proche. Et pourtant si loin. Comme si un fracas venait de les assassiner un peu plus. Comme si une lame incisive s’enfonçait dans les entrailles et extirpait les organes. Un à un.
Le cœur en dernier.
Toujours en dernier. Ça ne devait être qu’une comédie. Qu’un manège qui tourne pas rond.
C’est devenu réel.
C’est devenu eux.
Et ça n’a pas de cran d’arrêt.
Il s’écarte ; montre d’un geste de la tête la table basse tout en s’allumant un bâton de cancer. Une bouteille, et deux verres.
Parle-moi Sarai.
Crache ton venin.
Dévoile-moi tes vérités.
Ravage ma poitrine pour que je te rende le tout fois mille.


@Sarai Barger   rigor mortis (lobo) 2746119247 rigor mortis (lobo) 2781936883
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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) Empty Mar 21 Mai - 21:44

La pénombre avale le patronyme soufflé. Le myocarde peine à encore chanter en silence. Le corps murmure les désirs inavoués, cachés dans les moindres creux du corps, frémissant sous la peau, y creusant la plus délectable des douleurs. Les sentiments morts ranimés d'un regard, de la pointe des prunelles caressantes, aussi perceptibles qu'un doigt trop curieux courant sur la peau. Sarai, rien que mortel, aspirant à chavirer comme un marin attiré par le chant des sirènes. Elle dérive. Elle ne tombe pas quand tout dégringole à l'intérieur. Cadavre d'une passion qu'on croit éteinte, elle est le cimetière de temps de rêves gâchés, d'espoirs estropiés, rien que des cendres d'amour enflammé pour virevolter au creux de son être. Tout s'emmêle, destruction massive d'un calme qu'elle ne tient jamais longtemps. Les dents ravagent la pulpe des lèvres, y tatoue l'angoisse et la colère réveillées. Le combat n'en est qu'aux préliminaires, lente remontée vers les cieux d'une bataille sans merci, sans adieu. J'ai jamais eu la force de t'arracher de ma tête. T'es comme une lame plantée en plein cœur dont les chairs ont grignotées l'acier pour s'y refermer définitivement, comme on enferme les plaintes au creux de lèvres avides. Toujours, éternellement, la putain de peur de tenter de la déloger, quitte à créer l'hémorragie fatale. Si tu pars, j'en mourrais. Si tu meurs, j'en mourrais. Si tu respires, je meurs, encore. Je crève d'envie, je crève des frayeurs que tu crées en moi, je crève d'un désir déplacé, je crève, à croire que c'est la seule fin possible à tes côtés. Seule spectatrice de ma lente extinction dont tu es le seul coupable. Rien n'est dit, tout est exfiltré par bouts de mots qui font parler le silence gardé, sa boîte crânienne comme un trésor de Pandore abritant toujours les mêmes secrets, démons destructeurs attendant d'être recrachés par les lèvres pécheresses. Elle s'entend encore suffoquer, le sifflement du souffle pour seule musique, la chaleur visqueuse d'un sang ruisselant sur la peau dévoilée et rien d'autre qu'un affreux silence, son corps figé dans une puissante torpeur, les yeux ouverts sur le vide car elle avait déjà compris. Compris qu'elle ne donnait naissance qu'à la mort. Deux êtres chaotiques aspirant à l'annihilation de l'autre. Seule. Seule à affronter la perte, les murs d'une piaule qui avaient été trop témoins des affrontements vengeurs et de l'ultime sévisse. L'acide de la bile remonte jusqu'à la gorge, souvenirs tortueux d'une soirée d'épouvante la hantant encore quand six années ont coulées. Il n'y a que que l'odeur du sang pour signer ton départ. Ton sang, le mien, celui de l'enfant gâché et d'un morceau de mon clan. Que des cadavres que tu sèmes sans pitié. Le noir encercle l'ambre des prunelles, charbon prêt à la fusillade ne quittant jamais le visage de l'être aimé puis haï et encore aimé dans un rituel maladif. Désolé, on ne joue plus dans la même cour, l’estropiée. Raté du cœur. Il s'arrête alors que la poigne se resserre sur le manche d'une canne qu'elle veut faire devenir arme. Va bien t'faire foutre. Les poings des mots frappent là où il faut, menaçant la chute de la reine, la délogeant de ce trône auquel elle aspire toujours. Le sang n'est plus qu'un poison entamant lentement son processus de destruction. Danse mortelle, suppliques du palpitant désirant l'arrêt de la torture.
Enflammée, elle s'enlise dans les bras brûlant de l'affreuse tentation, paroles délirantes perlant d'un sourire esquissé, appelant la perdition totale. Ordonne et peut-être que j'abdiquerais. Supplie mon départ, ma clémence, avoue tous tes crimes et alors, peut-être, je m'évaderais pour ce soir. Rien ne sort des lèvres scellées, que le bruit sourd des pas menant vers elle. Le temps file d'entre les doigts comme l'élixir d'une vie partant en un soupir. Un pas en arrière face à la collision mais la fuite est avortée quand ses mains la font captive. Lèvres saccagées par d'autres, elle n'entend rien Sarai. Facile de s'abandonner, s'entichant de nouveau d'une saveur trop connue. Les langues réapprennent la danse des feulements divins. La plainte, douleur ou plaisir, elle oublie, vite écrasée contre le cancer de sa bouche. Je n'ai jamais oublié, jamais gommé les empreintes qu'a laissée ta bouche assassine sur ma peau, avalant mes rires, mes pleurs ou mes cris. Tous tes baisers appellent encore à la plus mauvaise des débauches. Miel d'une mélancolie amoureuse aux coins des lèvres. Un instant, l'oxygène ne provient que des deux bouches dévorantes. Les tremblements s'accrochent à la peau quand le corps s'avance, cherche la fonte totale, l'obscur coalition des âmes. Libération du souffle bordélique, les paupières relevées pour mieux l'attaquer de ses prunelles maudites, Méduse cherchant à le figer en pierre. Mais elle ne sent toujours que sa chaleur, son parfum d'arsenic pourrissant la moindre parcelles de peau, la pression des doigts contre une nuque tendue à l'extrême et elle reste muette Sarai, condamnée à un silence précaire, figé sous l'affront qu'elle vient de s'infliger. Tu peux le dire cash, t’sais ? T’peux le dire que si je m’écoutais je te prendrai sur le canapé. Je t’ai connu plus grande gueule. Le rire est sec, moqueur, singeant sa propre faiblesse et le fiel sensuel que les paroles engendrent au creux des cuisses. Les yeux se détournent, découverte d'une main coupable agrippée à sa peau qu'elle retire brutalement. Le réflexe d'effleurer ses lèvres à nouveau maudites est ravalé, remplacé par un sursaut du corps reculant de plusieurs pas. Je t'avais dit de pas m'toucher. Arrête de te faire des films. Qui est-ce que tu convaincs Sarai ? Qui peut croire à tes mensonges maladroits ? La sainte bafouée n'en a jamais été une. Elle est celle qui châtie volontiers, qui outrepassent les limites, qui rêvaient de toujours les briser entre ses doigts bénis par Hadès, façonnés pour ne faire que détruire. Tu n'es pas créatrice de rêves et de jolies chimères. Déesse des maudits, des rebuts que la société crache, des démons et esprits vengeurs. Tu ne crées que l'anarchie. Et l'anarchie entre tes bras avait l'air parfaite, créée pour nous plaire et nous inviter à toujours plus plonger dans les limbes d'un chaos total. Je t'ai aimé. Mais trop. Dans l'excès. Comme une boulimique jamais rassasiée. Comme une addict à l'aigreur. On en est encore là toi et moi ? Peut-être. Peut-être et ça me flingue l'esprit.Le chamboulement persiste, l'étrangle si fort qu'elle peine à parler. J'en sais rien. Murmure ensablé de regrets, de dégoût. Elle se hait d'avoir cédé pour quelques secondes. Hait encore plus l'envie d'y goûter à nouveau. C’est ça que tu voulais me faire dire avec tes messages à la con ? La ferme putain. La ferme. Le regard se détourne, le soupir jamais trop loin des lèvres entrouvertes sur le néant des mots. Suffisait de demander, ça t’aurais évité de bouffer ton crédit de connasse illimité. Elle cherche un point d'ancrage autrement que dans ses yeux, les ferme pour y trouver une sérénité déjà éteinte. La ferme ! Y'a rien ok ? Arrête de jouer avec moi putain ... La voix porte, éraillée des souvenirs, de la fumée trop souvent avalée, des mains invisibles qui compriment encore les cordes vocales. Elle lorgne l'alcool déposé, abandonne le fer de la canne sur le canapé pour mieux plonger ses mains dans le châtain des mèches, nerveuse jusqu'au bout des doigts. Tu devrais poser ton cul et te servir un verre. La voix sans timbre, écaillée par les aveux qui approchent et rampent le long de la gorge. Tu veux savoir ce que t'as perdu Lobo ? Autre que six ans de ta vie et ta liberté. C'est vers lui que ses pas la mènent, prête à se jeter entre les bras de l'Enfer, s'offrant à la damnation. Presque si elle ne boite plus, comme si c'était toujours si aisé et limpide de le rejoindre, d'attraper entre ses doigts un poignet où bat la vie qu'elle rêve de lui arracher. La caresse est douce le long des os, frôle avec une délicatesse surprenante la peau et l'encre qui s'y perd, jure avec la violence toujours tissée entre eux. Et elle mène la main jusqu'au ventre où ne bat plus rien. Tu sens ? Tu sens le vide, pas vrai ? Rien du tout. Pas un putain d'mouvement. Regarde moi jusqu'à la fin. Je veux voir à quel point tu souffriras. Je veux voir l'exact moment où tu comprendras que tu peux être sacré comme le roi des enfoirés. Les doigts se mêlent, se perdre dans une étreinte que le cœur apprécie trop. Ce soir-là, t'as pas juste buté quelqu'un d'mon clan. T'as fait pire que ça. Pire que tout. Les paupières sont lourdes des sanglots qu'elle aimerait rejeté mais rien ne vient. Tout reste aussi sec que le sont ses paroles. Tu dois te souvenir du premier poing que tu m'as foutu dans la gueule et des suivants. D'à quel point t'as déchargé ta haine sur moi. Frustré, comme toujours, que j'comprenne pas le moindre tes actes, que j'comprenne pas que t'ai buté l'un des miens. Et t’as donné le coup de trop. Les paroles s'étiolent, dérivent et s'essoufflent alors que le chagrin prend la place du reste sur la langue avachie par le poids de la confession. J’étais enceinte. La fêlure est faite en quelques mots qui sonnent à l'imparfait et au passé tout sauf simple, accusent toujours sans vergognes. Jamais une larme pour humidifié la sècheresse, le cœur sanglote déjà en des battements effrénés, la nausée la guettant du fond de sa gorge enserrée. Elle hésite à reculer mais rien ne bouge, que les battements des paupières en ailes de papillons attendant la chute de l'archange, qu'il touche enfin le sol après des années à voler au dessus des nuages sans jamais voir l'affreuse réalité.
J'espère que t'as mal.
J'espère que tu saignes tellement que tu suffoques.
Parce que moi j'ai mal. Parce que moi je m'étouffes encore.
Parce que j'ai l'impression d'avoir avoué mon propre crime.
Parce que j'ai toujours la sensation que je suis aussi coupable que toi.
Parce que je suis malade de toujours m'entendre vivre sous tes yeux d'assassins.

@lobo mcgrath rigor mortis (lobo) 3176379322 rigor mortis (lobo) 3227196488

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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) Empty Mer 22 Mai - 9:04



Les insultes qui débordent. Les haines qui éclosent. Fleurs en extase sous le soleil printanier. Quand le maculé disparaît du paysage. Froideur éradiquée par l’empreinte suave des contacts. Front contre front. Buste contre buste. Condamnation des poitrines. Le gauche pour transpercer le réel. Le droit pour s’filer du répit. Les synapses volcaniques du désir. Les synapses en érosion sous le vice. Douceur pourtant de mise quand les sourires s’impriment. Toile d’un artiste que Lobo voudrait tracer du bout des pulpes. Crasse abandonnée par la beauté du geste. Il sourit. En la regardant. En s’imprégnant des cendres. Foudroyé de l’audace des prunelles. Foudroyé de l’audace du geste. Il lâche pas sa main. Incapable d’le faire. Comme si ça voudrait dire, stopper tout ça.
Course effrénée à la vie offerte pour la réminiscence sentimentale. J’te déteste parfois. J’me déteste aussi. J’devrais pas tant te donner. J’devrais pas t’autoriser à m’ronger de la sorte. J’devrais te rire à la gueule comme tu dois l’faire parfois. J’devrais t’faire du mal encore et encore, ma vie dessinée depuis que je t’ai rencontré. J’devrais ricaner de ta détresse, cracher à tes pieds et te demander d’te tirer. J’devrais pas ramper, réclamer, prier pour obtenir. J’devrais pas tout remettre en cause pour toi. Alors dis-moi, pourquoi j’suis ton pantin ?  Peut-être parce qu’il aime ça, Lobo. Peut-être parce qu’il peut plus rien changer.
Peut-être parce que c’était écrit.
Rien pour les réunir. Tout pour les éloigner.
Et pourtant, les chemins qui se croisent. Les chemins qui se superposent. Une vie pour une autre. Coup fatal du destin pour cracher sur les idéaux. Coup fatal du Malin pour rompre les certitudes. Il a lutté, le McGrath. Il a essayé. Les poings serrés sous les draps froids. Les poings serrés qui ont cogné à chaque fois plus fort. Gueule défoncée par les ecchymoses. Les écorchures. Les flaques de pourpre pour dépeindre l’immuable vérité. Phalanges liées pour une dernière prière. Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en luttant contre le péché. Murmure du tout-puissant au-dessus de la carcasse sans vie quand les rêves deviennent des cauchemars. Et il veut plus penser. Et il veut plus respirer. Il veut continuer à étouffer de ses lèvres. Se narguer de ses sourires. Se vivifier de ses soupires. Il veut faire taire la petite voix au-dessus de ses épaules fracassées. Il la veut elle et tant pis si ça ne dure que quelques minutes. La gourmandise qui cogne sur la mâchoire, sur les lèvres, sur les traits abimés par la vie. Le souvenir de la belle qui grogne dans un coin du myocarde. Flèche qui transperce comme les mots assassins prêts à bondir hors de sa gorge. Il se laisse faire quand les corps se rapprochent. Il se laisse faire quand les corps cognent. La gauche pour fustiger son visage. La droite pour étreindre sa dominante. Les lèvres bonnes qu’à se frôler, qu’à se chercher. Les lèvres qui s’aimantent. Comme leurs vies. Mais il s’arrête. Qu’est-ce que tu fous, putain, Lobo ? « C’est ça que tu voulais me faire dire avec tes messages à la con ? Suffisait de demander, ça t’aurais évité de bouffer ton crédit de connasse illimité. »
Pour effacer la question. Pour effacer les doutes.
Parce que là tout de suite, c’est l’angoisse d’te perdre qui ravive mes yeux.
Parce que là tout de suite, c’est l’angoisse du lendemain qui m’fait vriller.
Parce que là tout de suite, c’est le mal avant le bien.
Alors accroche-toi. Embrasse-moi. Enivre-moi.
Condamne-moi à tout ce que je ne dis pas.
Condamne-moi à tout ce qui remue mon myocarde.
Condamne-moi à toi.
La ferme ! Y'a rien ok ? Arrête de jouer avec moi putain ... Ton cœur, Sarai. Tu m’en parles ? Tu vas essayer d’me dire pourquoi il bat si vite ? Tu vas essayer d’trouver une excuse pour expliquer l’intention ? Rien à foutre de ce que tu diras. J’sais que là tout de suite, c’est moi. C’est moi la cause à effet. C’est moi la cause à effet quand tes sens déraillent. Quand ton palpitant s’embrasent. Quand nos vies vont éclater. Mais soit. Fais la fière, j’ferais l’con. Tu devrais poser ton cul et te servir un verre. Tu veux savoir ce que t'as perdu Lobo ? Muse qui revient, qui s’approche. Véritable torture. Sillons brûlants le long de son bras. Cœur transpercé par le contact des phalanges. Les doigts s’entrelacent. Les siens qui s’amourachent des siens pour espérer ne plus jamais en partir. Éclat des dominantes l’une contre l’autre. La valse des paumes pour mieux permettre aux pulpes de danser, pour mieux se poser sur le berceau. Le ventre. Tu sens ? Tu sens le vide, pas vrai ? Rien du tout. Pas un putain d'mouvement. Il hausse les épaules, Lobo. Rictus en coin à l’interrogation de la jolie. Vestige d’une bagarre de trop. Six années au compteur et la rage au cœur de l’avoir perdu, elle. Six années écrasées par la rage d’une famille. Six années où les deux déflagrations résonnent encore. Six années où le sang écharpe le maculer. Six années où les poings se mettent à cogner trop fort. Les os broyés. Le corps disloqué. L’abandon de l’espoir. Les lèvres tremblantes, assoiffées de violence. Les lèvres tremblantes, assoiffées de répit. Le ring, Sarai, pour lui offrir. Les cordes rêches contre lesquelles il a cogné pour se rappeler qu’il était encore un peu vivant. Où tu veux en venir, Sarai ? Ce soir-là, t'as pas juste buté quelqu'un d'mon clan. T’as fait pire que ça. Pire que tout. Des mots d'amour nécrosés au bout de la langue. Les vestiges de la princesse diaphane. Le cœur replié dans ses blessures. Chaque cellule gorgée de poison. Une solitude fissurée dans l'étreinte de la famille maudite. La rage au ventre, comme si tous les cadavres les rapprochent. Une terre promise derrière la gâchette qui hurle son nom. La pression des doigts sur l'acier pour enflammer le canon jusqu'à s'en rompre les membres. Le danger perfore sa chair. Un prédateur furetant dans l'espace mais la proie c’est lui. La proie se distille dans la fourrure du loup. Meute de cons. Meute de rien. Les épaules redressées sous les néons de la lampe. Le vice battant à toute rompe. Les pulsions qu'on cingle au fond du myocarde. Les doutes infectant la pensée laiteuse. « La ferme … » T’es en train de saisir. T’es en train de comprendre ce qu’elle essaie de dire. Une impulsion de l’émotion interdite. Celle qui ne s’oublie pas. Le calme avant l'avalanche. Le calme annonciateur du désastre prochain. Tu dois te souvenir du premier poing que tu m'as foutu dans la gueule et des suivants. D’à quel point t'as déchargé ta haine sur moi. Frustré, comme toujours, que j'comprenne pas le moindre de tes actes, que j'comprenne pas que t'ai buté l'un des miens. Et t'as donné le coup de trop.
Pointe de sel sur chaque plaie béante.
Sur chacun des sentiments qu’il veut anonymes.
Il a sacrifié Sarai. Il a sacrifié la vie.
Il a choisi la mort.
« Ferme ta gueule, putain ! » La bombe à retardement. Des émotions empaquetées près du thorax. Pour ne rien laisser paraître. Pour ne rien laisser tomber. Le sang coulant avec la vérité. Le chant des morts qui délie les nœuds au fond des entrailles. Le souvenir baisé sur le rivage. Fantôme de l'amante. Fantôme d'une vie de deuil. La sensation d'être sale. Ignare du sentiment. Ignare de la douleur qui crève sous la peau. J’étais enceinte. Ne les dit pas ses mots.
Le gosse qui respire plus. Le gosse qui espère plus. Le gosse qui ne veut plus imaginer une autre gueule que celle de Sarai. La trahison pour contrer la maladie.
La trahison de lui avoir balancé à la gueule une vérité vieille de six ans. Sans la folie collée sur l’abdomen. Là où le tatouage règne. Là où les lettres se collent une à une et forment une dernière promesse pour la reine des morts. Pour le disparu. Pour le fantôme. Till I die, SB. Le stigmate pour pas oublier.
Quand ça paraît impossible. Quand les années se disséminent comme des cendres.
Quand les années s’évaporent autant que le spectre qui oppresse la poitrine.
« Pourquoi tu me dis tout ça maintenant ? » C’est pour me mettre à genou, c’est ça ? Il y a ces images qui se découpent. Il y a ces sentiments qui gangrènent. La colère annihilée au creux des poings. Le deuil porté comme une rature sur la peau. Le mirage d’un bébé qui se dissipe entre ses paupières. Peut-être une fille, ou un garçon. Petit et mignon. Et il n’en reste plus que le spectre. Il retire sa main, repousse violemment la vile sirène. Il a les mains qui tremblent. Ça le démange. Ça le démange de la frapper. Encore. Mais la haine il l’abat sur un meuble. Les phalanges qui suintent d'un liquide rouge écarlate, elles frappent, elles crachent toute la haine qu’il ressent. L’gosse il sait pas gérer les choses autrement, quel intérêt, quelle importance ? C’est comme ça qu’il a toujours appris, comme ça que les McGrath gèrent tout. Les poings, les armes, le sang, ce jeu ne l’apaise même plus, c’est plus un rituel, une pulsion aussi banale que le sexe, la faim. Lobo il a faim de violence. Alors il frappe alors que le meuble s’effondre. « Pourquoi t’as attendu si longtemps ? »
L’appartement qui devient prison. L’air qui commence à manquer dans les poumons.
Mais est-ce que t’es vraiment capable de respirer, de toute façon ? Est-ce que ça fonctionne encore, alors qu’elle est là ? T’en es pas certain, Lobo. Le regard se détourne à nouveau, retrouve les traits de l’autre. Détaille les gestes des phalanges contre le ventre. Le vert se perd contre les cheveux coupés plus courts. Sur la mise en valeur parfaite du faciès de l’autre. Coup dans le crâne. Coup dans la poitrine. Comme si tu ne pouvais pas être plus belle encore. Comme si tu ne pouvais pas plus me détruire. T’as fait exprès, ou quoi ? Tu t’es dit que c’était une bonne idée, de te pointer avec cette allure et de me provoquer de la sorte ? Parce que putain, j’te jure que ça marche. C’est à peine si j’entends mon propre souffle tellement que les veines battent dans mes tempes. J’suis foutu à terre par ta splendeur.
« T’as pas le droit, t’as pas le droit d’te pointer du jour au lendemain pour me balancer ta merde. » Il se rapproche de nouveau. Les ténèbres dans les pupilles, les mains en sang. « Qu’est-ce que t’attendais exactement en me le disant ? Que j’chiale ? Que je me mette à tes pieds pour t’demander l’absolution ? »
L’incompréhension face aux fêlures. La gueule qui s’amenuise à chaque fois que les échanges deviennent champ de bataille. Complicité héroïque étanchée par les erreurs et les quiproquos. Des mots pour provoquer l’accroche. Créer l’attachement. Provoquer le feu sacré au creux des reins. Assassiner à la moindre connerie balancée sous la hargne. La crainte à chaque mot balancé. La peur de la réaction du divin. De l’amour à la haine. « Va te faire foutre Sarai … Va te faire foutre. » De la haine à l’amour. La tête qui mime la négation à nouveau, quand les mots remplissent le salon. Enceinte. Enceinte. Enceinte. Que sa voix recouvre les cris dans son crâne. Ceux des saints, ceux des juges. Ceux des bourreaux. J’ai pas demandé tout ça. J’ai pas demandé à entendre les verdicts des divins parce que j’suis tombé à tes genoux la première fois que je t’ai vu. J’ai pas demandé à supporter ces palabres assassins à chaque fois que j’croise ton regard et que mes reins s’embrasent. Les regrets qui pointent au bord des lèvres. L’intérieur de la joue rongée par les dents. L’erreur, les mots acides balancés. « Si t'as fini, dégage ... »
J’en peux plus,
De cet amour qui tue.
Regarde-moi, regarde-nous.
est-ce que ça s'arrêtera un jour ?

@Sarai Barger   rigor mortis (lobo) 2941531464  rigor mortis (lobo) 3794924939  rigor mortis (lobo) 3794924939  
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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) Empty Dim 26 Mai - 2:14

Les lèvres ont avouées. Fatalement, le souffle est rompu par le contact coupable qui traîne encore sur l'ourlet d'une bouche aux plis amers. Spectre d'une passion dévastatrice, explosant le palpitant fragilisé, les fêlures faisant céder l'organe pour ne laisser que des morceaux de sentiments épineux. Elle s'écorche toujours de la même façon contre sa peau, l'impression incessante de se mettre à saigner et d'y trouver son point d'encrage au sol. Contre ses lèvres, elle ne tangue plus. Contre ses lèvres, les chaînes se dérobent de sa cheville pour échouer, enfin, loin d'elle. Le réconfort a un goût d'acide, de dégoût profond. Les jumelles effleurant son visage portent les stigmates invisibles d'un fruit envolé, écrasé sous ses poings, coupable du noir toujours porté, le deuil habillant son corps pour une éternelle tristesse. Rien n'éponge les larmes du cœur, rien qui ne puisse absorber assez son chagrin pour qu'il s'amenuise. Ramène le moi. Ramène le nous. Fais le revivre. Peut-être alors que je te pardonnerais. Peut-être que si t'avais frappé moins fort. Peut-être que si t'avais jamais levé le poing. Peut-être que si on s'était moins aimés dans la haine. Mon monde n'est plus que l'écho d'un peut-être à cause de toi. Elle crache Sarai. Elle tremble de toute son âme quand les brasiers des lèvres s'estompent, que les corps s'arrachent à l'autre. Sarai elle pourrait chialer d'avoir céder à croquer la pomme tendue par le serpent pendu à son arbre. Ève soumise au péché depuis sa naissance. Elle hait l'aveu soufflé. Elle hait la nausée qui vient toujours ensuite l'affreuse vérité. Crime passionnel. Infanticide involontaire. C'est un nous à trois syllabes que t'as buté Lobo. Glissade d'une main contre une autre, le raté d'un battement sous le touché interdit, sous la caresse des doigts abîmés par l'existence épuisante, par les poings souvent fermés pour mieux arracher les cris, par la poudre à canon que soupir les flingues tenus. Leurs deux êtres exposent à eux-mêmes tout l'épuisement du destin qui les enferme. Le nom pour sanctifier un avenir scellé par la mort, baignant dans l'orient sanglant, imbibé de douleur. Deux souverains régnant sur l'Enfer, jetés trop jeunes dans la fosse aux fauves, forcés de bâtir une armure à la va vite pour ne pas céder trop vite à la pression. C'est contre cet amour vicié qu'elle a jamais su se barricader. Le premier regard condamnant la jeune fleur aux pétales encore intacts. Le premier sourire pour plonger un peu plus dans les profondeurs d'un sentiment étouffant. Les premières paroles pour s'estropier le cœur, pour se le donner en cachette, en détournant les yeux, en riant trop nerveusement, en comptant les secondes avant l'explosion, en quémandant les lèvres de l'autre, en hésitant constamment sur la position à tenir et sur les mots à sortir. Nerveuse Sarai, à l'époque, comme une gosse cherchant à plaire au plus parfait des princes. Prince des abîmes, c'est là où t'as toujours si bien régné, là où est ton unique place. McGrath sonnant comme la dernière des sanctions avant l'absolution non-entendue. McGrath comme l'incantation appelant le démon qui sèmera le Chaos sur son sillage.
Prunelles l'une dans l'autre, elle s'incruste dans les couleurs irisées, les bordent d'une tendresse caustique, l'effleurement avant la grande gifle. Les doigts se crispent autour des siens, s'y accrochent pour faire mal ou ne pas fléchir, ne plus se dérober face à l'inévitable. Il ne voit pas Lobo, ne comprend pas bien les mots qui sortent pour tisser un mystère dont elle soulève lentement les voiles. Tu vois toujours pas, pas vrai ? Faut toujours être plus clair, être plus limpide quand on prononce l'horreur. Elle ne brode pas d'habitude, évite de tournoyer autour du pot pendant des secondes interminables mais la vérité est lourde, elle risque de la faire brutalement tomber si tout part d'un seul coup. Pourtant, elle cède. Elle cède à la tentation, laissant la balance flancher du côté de la réalité. L'écran du passé est sanglant. Réminiscence d'une nuit d'horreur, dégoulinant dans la chair morte, dans les cris sombres, dans les sanglots mal contrôlés, dans le silence. Ce putain de silence alors qu'elle a compris, à son tour, que l'enfant n'en serait jamais un. Jamais digne d'en porter le titre. L'œuf crevé pour la faire mourir à son tour. Douleurs insoutenables crispant les entrailles, les appels au secours ravalés au fond de sa gorge trop serrée, le plancher pour réceptionner l'être donnant naissance à un fantôme. Et les heures si longues, si dangereuses, à rester seule, à ne rien dire comme pour ne pas briser le sommeil éternel dans lequel l'enfant s'est plongé. Les perles d'un sel irritant glissant mortellement le long des joues trop blêmes. Elle a tout au fond des yeux alors qu'elle ne le lâche pas, que la lucidité éclair lentement ses prunelles. La ferme … Non. Non, j'arriverais plus à me taire maintenant. J'arriverais plus à arrêter les flots de paroles qui viennent ensuite. J'ai besoin que t'entende Lobo, j'ai besoin que ta sentence soit terrible, que tes maux ne guérissent jamais comme les miens saignent encore, que tu sanglotes à ton tour du pire des crimes.
La voix vibrante de rage, les phalanges entremêlées pour mieux donner l'impact, pour qu'il puisse ressentir à travers la peau qu'il n'y a plus rien. Rien qui puisse soupirer, rire ou pleurer. Rien d'autre qu'un vide immense. Tu ne sais pas, Lobo, à quel point ton absence a été dur à combler. Parce que tu ne m'as rien laissé. Ferme ta gueule, putain !  Résonance de colère, de désespoir qui l'atteint en plein cœur mais elle ne flanche pas, soupir ses derniers aveux pour une libération éphémère. Le poids ne s'allège même pas un peu. L'absence est toujours la même. La colère aussi vivifiante qu'auparavant. L'impression que tout a tremblé mais rien n'a vraiment bougé. Pourquoi tu me dis tout ça maintenant ? Les incisives mordent une joue, la déglingue pour essayer de calmer la fureur mortelle. Pourquoi ? Tu crois qu'c'est un truc facile à dire peut-être ? T'aurais été plus heureux que j'vienne te le dire en taule, à travers une putain d'vitre ? J'serais jamais arrivé à t'regarder sans avoir envie de te buter. A peine s'il l'entend. Elle sent à la première secousse qu'elle l'a perdu, reculant d'un pas sous l'impact de ses mains. A qui tu vas t'attaquer ? Est-ce que c'est contre moi que tu vas de nouveau aiguiser ta rancœur ? Et elle serre les dents la reine, pour ne pas s'effondrer maintenant, observant le carnage avec un calme étrange, spectatrice d'une débâcle souvent mise en œuvre auparavant. Rien ne change. Pas même la manière d'exploser la haine contre l'inanimé, pas les fracas du verre épousant brutalement le sol, pas les grognements et les insultes crachées. Rien n'a bougé. Lèvres scellées, elle détourne les yeux pour trouver un moyen de ne pas se laisser aller aux sanglots qui la menacent. Une reine ne pleure pas, une Hell's ne pleure pas. Personne ne chiale dans la famille. On hurle quand on est triste, on hurle quand on est heureux, on hurle quand on aime ou qu'on hait. Pas une putain de larmes qui ne doit franchir les paupières lourdes sous les flots. Paupières un instant scellées pour trouver un calme qui n'existe plus.
Arrête. L'ordre jeté mais vite noyé dans les fioritures de la colère, de l'affliction fulgurante. Arrête putain ! L'hurlement vite envolé contre les murs alors qu'à nouveau il se tourne vers elle. Le rouge pour tâcher les mains fatiguées, pour y apposer le baiser d'autres stigmates de ses conneries. Un instant, elle en fixe le carmin, le souffle manquant, ratant le coche pour n'offrir que l'asphyxie. Pourquoi t’as attendu si longtemps ? La tête se relève pour mieux l'observer, souffler un rire sec pour unique réponse, le fiel du mépris au bord des lèvres. T’as pas le droit, t’as pas le droit d’te pointer du jour au lendemain pour me balancer ta merde. L'interdit s'affiche ouvertement sur son visage, l'extase de l'insulte faite à l'enfant défunt, à sa souffrance jamais cicatrisée, mal avalée. Tu t'fous d'ma gueule là ? T'aurais sûrement voulu que je t'épargne tout, je sais. T'aurais peut-être voulu ne rien savoir et t'arranger pour me mettre le rôle de reine des salopes sur le dos. Elle n'avance pas, certaine de faire ruer les bêtes si elle en a l'audace ou la bêtise, recule contre le dossier d'un canapé pour permettre au corps de s'apaiser un instant, la jambe criant au même rythme que la furie des sentiments coulant dans les veines, dans un galop effréné tiraillant les méninges et menaçant de la faire tomber dans les limbes d'une folie dont on ne ressort pas. Qu’est-ce que t’attendais exactement en me le disant ? Que j’chiale ? Que je me mette à tes pieds pour t’demander l’absolution ? Le cynisme attaque les bons endroits, la nécrose des mots est parfaite, toujours venant de lui. L'acide ronge les bords pour mieux entrer au sein des endroits où la douleur est la plus forte. Elle cille Sarai, presque sonnée sous la gifle de l'indifférence qu'elle espère fausse. Arrête. Arrête de faire semblant que ça ne te touche pas. Arrête d'abdiquer dans le sens du rôle de connard. Arrête de jouer à l'inhumain. Pas devant moi. Jamais devant moi.
Va te faire foutre Sarai … Va te faire foutre. Elle entend là le bruissement des plaies qu'elle vient de lui infliger, les trémolos d'un tourment qui le collera à tout jamais. La vengeance n'a qu'un goût froid, sans saveur. Pas une pointe de plaisir venant effleurer l'âme qui aspirait depuis trop longtemps à le voir ployer le genou. Voilà tout ce que tu es face à lui. Faible. Asservie à la moindre de ses paroles, à ses gestes de dieu sans cesse en colère. Si t'as fini, dégage ... Brutale inspiration pour retenir l'ouragan. La pluie des larmes, le vent des insultes, le tonnerre grondant de la haine. Elle inspire en vain, visage offert au plafond pour tenter l'impossible. Aucun moyen de défaire les chaînes cette fois, de ne pas foncer vers sa proie, les poings acérés, hésite à fendre les lèvres d'une autre façon, de la plus violente et la plus assassine mais c'est finalement les mains du désespoir qui s'accrochent à lui, froisse les fringues entre ses doigts engourdis pour le tourner vers elle. Image même de la descente aux Enfers, le visage se fissure sous la brise d'un sanglot mal contrôlé. La haine de laisser l'orée de ses yeux devenir la falaise où finissent par s'écraser ses larmes. La haine de la faiblesse évidente dévoiler aux yeux du pécheur. La haine, encore, d'être incapable de faire le deuil. Encore une fois, River Barger est maudit en silence de l'avoir craché au monde avec une âme aussi sensible que la sienne. Sarai, naufragée de ses propres divagations, peinant à retrouver la régularité d'une respiration sereine sous les attaques crève-cœur. T'as pas un peu mal Lobo ? T'as pas mal comme moi ? Ca t'fait rien de savoir que tu m'as laissée toute seule avec ta merde sur les bras ? Tant de questions à poser, trop de réponses qui resteront coincées au fond des gorges trop serrées. A travers la calamité, elle esquisse un sourire sans la saveur du bonheur, sans détourner les yeux. Tu sais, j'savais même pas si … si j'le voulais. Si c'était ce que j'voulais offrir à un gosse. Pas ça. Pas nous. On est le pire des cadeaux et tu le sais. Mais je l'ai un peu aimé sans m'en rendre compte. Mais je l'ai bien senti partir et me délaisser à travers le sang pleurant entre mes jambes. Elle est cruelle Sarai dans sa colère chagrinée, dans sa folie malheureuse, vicieuse jusqu'à s'approcher pour mieux murmurer, pour jeter l'ultime secret. J'suis bien contente que tu l'aies fait crever au fond. T'aurais été le pire des pères. Arrière-goût de mensonge, d'espoir planté en plein bide, laminé par les lames de la hargne. Frustrée Sarai de l'inachevée, du lien sectionné en pleine course, des sentiments au souffle brutalement coupé. Frustrée de ce qui n'a jamais pu voir le jour ni éclore. Frustrée des cadavres d'espoir laissés derrière eux. Les doigts se desserrent lentement, l'air hagard, prête à flancher. Elle recule d'un unique pas, laissant flotter le malaise sous le choc des paroles qu'elle vient de recracher. La louve range les crocs, détourne la tête pour mieux cacher l'évidence. T'as raison, j'vais m'en aller.
Mais j'aurais encore l'impression de laisser un flottement.
L'impression qu'on mettra juste en pause quelque chose.
J'ai l'impression d'avoir rouvert des plaies trop bien cachées.
De dégueuler du sang comme une malade en phase terminale.
Finalement, la fin est toujours la même;
nos deux pieds baignant dans les flaques de nos erreurs.


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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) Empty Dim 26 Mai - 18:41



Lobo, il y croit trop. Lobo, il s’accroche trop.
Pourvoyeur souillé par la distance. Le ravage scotché aux iris. Une main le long de cette carcasse. La gueule cassée par la haine. La gueule cassée par l’amertume.
Nébuleuse sentinelle qui rôde. L’expiration chasse l’inspiration. Il y a le silence qui pèse. Il y a le silence qui blesse. Distance imposée par la haine chagrine. Distance ravalée par le roi en pleine déchéance. Amas sentimentaux. Fracas émotionnels. La rage qui ricoche sur les traits pétris de son spectre. Paupières closes sur une réalité fétide. Contre-courant qu’il se ramasse dans la tronche.
Alors, le loup, il espère. Petit con qui s’autorise un énième rêve. L’ombre d’un enfant après quoi il court.
Un face à face forcé. Une confrontation engagée. Son bassin qui condamne le sien. Valse de ses phalanges contre sa barbe. Lobo, il sent chaque muscle s’atrophier. Sensation mutique. Sensation orpheline. Une peau endormie d’un souvenir plus brûlant, plus vivant. Des lèvres paralysées qui s’échappent des siennes quand elle veut gagner la terre sainte. L’arrêt est brutal. La paume virile pour fracasser. Cascade de désillusions sur l’échine. Sarai, elle est là. À moitié morte, à moitié entichée d’un souvenir empiété. Le creux de ses cuisses glacé de ressentiments. Le cœur annihilé de cet amour qui rime avec un adieu naissant. « Si t'as fini, dégage ... » L’éloignement forcé. L’éloignement subi. Il racle sa gorge, s’étouffe de la blessure béante. Il y repense trop. Les lettres corrosives. Une chute à terre. Une chute en enfer. Diable bonifié par le vice. Fantôme prêt à l’achever. Chaînes sépulcrales autour des poings. Ceux qui cognent. Ceux qui arrachent les derniers signes de vie. Tissu qu’il orne sur cette peau tatouée. Tissu pour l’éloigner de tout contact. Sarai, elle est abandonnée. Peau d’ivoire laissée comateuse de son souffle ; de sa respiration. Lèvres cerises contant chaque échec, chaque doute. Le myocarde qui crève. Et Lobo, avec. Pourtant, une main se saisit de ses vêtements. Forçant le condamné à regarder le bourreau. T’as pas un peu mal Lobo ? T'as pas mal comme moi ? Ça t'fait rien de savoir que tu m'as laissée toute seule avec ta merde sur les bras ? Les mots sont imbibés de tristesse. Un sanglot. Des dizaines d’autres. L’irlandais en proie aux angoisses. Il tremble. Il devrait se baisser et l’embrasser. Il devrait ronger son derme pour mieux la consoler. Lui balancer un romantisme désabusé pour taire les doutes. Il devrait l’ériger comme reine. Il devrait cogner les genoux à terre pour se confondre en excuse. Il devrait arrêter de racler les rêves de sa peau comme chienne d’un autre.
Comme son regard. Comme le coup de lame sur la carotide. L’hémorragie qui renaît. Les cendres qui bouffent le myocarde. Y a cette vision. Y a cette lueur. Y a ce bébé. Utopie scabreuse. Fantaisie romanesque. Héros maudit d’une tragédie crée sous l’audace des néons. Héros maudit d’une gifle sur l’échine. Autant que le claquement de la chaire sous le palais. Péché ultime vendu par les démons qui le bouffent. Transgression biblique valsante entre deux respirations. Tu le vois pas ? Tu ne vois donc rien ? J’suis déjà mort, et pourtant t’arrives encore à me blesser, à me tuer de nouveau avec tes mots assassins, avec cette vérité putride. Un monde érigé pour elle. Pour eux. Des pensées tel ce tourbillon. Un jardin d’Eden aux conséquences enracinées. La respiration bloquée. Les poings serrés à l’abri des regards. L’ignorance feinte ; quand le feu sévit. Pulsion assassine. Colère au creux des iris. Tu sais, j'savais même pas si … si j'le voulais. Si c'était ce que j'voulais offrir à un gosse. Pas ça. Pas nous. On est le pire des cadeaux et tu le sais. La honte de toi, la honte de moi, la honte de nous. La honte de ta bouche sur sa ma peau. La honte de nos corps en exil des autres. La honte du lendemain. La honte du futur. La honte de ce qu’on aurait pu revivre, Sarai. Ravage de ses mots, ravage de ses doutes. Il a morflé, le loup. Au point d’être prêt à chialer. Abandon des perles humides au profit de la hargne. Crochet du droit, crochet du gauche, dégagement, esquive, riposte. Il a accumulé les combats comme on accumule des plans baise. Il a accumulé les combats comme on accumule les déceptions. La plus grande en face de lui. Un putain de non-sens, une erreur glorifiée par la passion. Alors Lobo, il se penche au-dessus d’elle. Impulsion divine. Geste anodin pour toute l’ivresse de la rage qui coule. Ses phalanges qui frôlent les siennes par erreur. Un contact furtif. Un geste qui fait frémir l’échine et diabolise le désir. Un geste presque tendre qui se fait toujours trop rare entre eux. Un geste du pardon silencieux.
J’suis bien contente que tu l'aies fait crever au fond. T’aurais été le pire des pères. Parce que j’suis qu’une putain de honte à tes yeux ? J’suis qu’une putain d’erreur entre mille autres. Une étoile que tu as allumée pour mieux la tuer de tes mots. Un clair de lune que tu as souillée pour mieux l’empêcher de rêver. Rancœur accrochée à la gueule. À cette arcade meurtrie par un coup de trop. À cette lèvre tailladée par un coude victorieux. Les ecchymoses aussi étouffantes que celles du palpitant. Les mots le taillade un peu plus, ne laissant qu’une hémorragie de plus. T’as raison, j'vais m'en aller.
Sa gueule caramel pour royaume.
Chevalier de l’infâme pour qui, il combattrait.
« Restes là. » Peine qui étouffe la colère. Peine qui étouffe l’animal. L’enclave sentimentale au creux du palpitant. Il est contaminé, Lobo.
La chaire bousillée par les souvenirs.
La chaire bousillée d’elle.
Raclure des rues qui frôle l’asphyxie pour la reine. « J’avais le droit de savoir, c’était aussi mon … » La chair de ma chair, le sang de mon sang. Fruit d’un amour bancal, mais pourtant véritable. Sarai, c’était le désir, l’amour. Sarai, c’était le malheur, l’ivresse. Trophée qu’il aurait pu trimballer pour crier victoire. Avant que les sentiments se pointent. Avant que les émotions terrassent. Murmure d’un éternel quand le chaos n’a jamais semblé aussi proche. Partenaire assassine, flinguée par le spectre d’un esprit démoniaque. Partenaire assassine, flinguée par la chute amoureuse. Culpabilité pour pulser sous chaque veine. Culpabilité pour ramoner le palpitant. Regard insoutenable de ses yeux qui puent la tristesse. De ses yeux qui lui rappellent que c’est qu’un putain de connard. Dégoût de lui-même. Dégoût de tous les autres qui semblent trop fades à coté de Sarai. Les poings qui cognent et qui blessent. Les poings qui deviennent le refuge du mal. Comme ce désir au creux des reins. Comme l’oxygène sous les décombres. La rage est reine. Impératrice de l’échine qui se violace, qui s’échauffe. Impératrice du sang qui coule. Poussière pourpre ; nébuleuse macabre. Les stigmates sous l’explosion d’une détresse sanglante. Celui qui est lent à la colère a une grande intelligence, mais celui qui est prompt à s’emporter proclame sa folie. Peut-être qu’elle est devenu sa folie. Peut-être qu’elle est devenu une victoire au milieu de la défaite. L’inconnue d’une nuit. L’inconnue d’une vie. L’esprit qui se condamne aux méandres de son souffle ; aux méandres de ses baisers. « Moi, j’aurais voulu que tu le gardes. » Damné pour tous les saints qui cracheraient sur leurs tombes. Damné pour tous les saints qui se cogneraient les genoux pour des prières nommées rédemption. L’odeur de sa peau comme verset pour égosiller l’innocence. Ses crises de rage, il frappe tout ce qu’il refoule. Dans ses crises de rage, il aime tout ce qu’il exècre. Le public qui racole la violence. L’irlandais qui se la greffe au cœur. La violence que tu causes, la colère à laquelle tu me condamnes. Ça me crame, ça me défonce le cœur. Mais c’est rien comparé à ton absence.  
Les Échos insalubres de tous les mots soupirés quand sa mâchoire claquait à même le sol. Le coup de trop. Chute qui se fera fatale. Sentiment qui devient létale. Traînée d’or qu’il voudrait étaler sur sa peau une dernière fois. Pour revivre le mieux. Pour carboniser le pire. Distance imposée. Distance forcée. Et le manque visible sous l’égo de ses poings. Il sent sa mâchoire se contracter, comme il aurait aimé la sentir faiblir sous l’impulsion de sa chaire. L’appel du diable pour plus beau tourment. Le monde qui ne tourne plus. Les sirènes qui n’existent plus. Il n’y a qu’elle. Comme depuis deux semaines. Depuis qu’il l’a revu. Coup bas du bout des lippes alors que Lobo perd pieds. « J’aurais voulu que tu me l’annonces avec un sourire, j’aurais voulu te voir avec le ventre rond, j’aurais voulu le voir naître ... » Parce que mon amour était vrai, et le pire, c’est qu’il l’est peut-être toujours. Une main de l’irlandais pour glisser contre son cou. Les pouces ensanglantés débordant sur la ligne de la mâchoire. Caresse faite de miel au milieu des décombres. L’autre contre le tissu pour le rapprocher. Leurs fronts qui cognent. Les souffles qui se condamnent. Union colorée d’un métissage sentimental. « L’enfant du pêché pourtant adulé. Le notre. » Union sacrée quand il frôle sa bouche. Contact éhonté. Contact qui ravive chaque terminaison nerveuse. Putain que c’est bon. Putain que c’est fort. Putain que c’est eux. Rencontre graveleuse. Un contact pour dépoussiérer un myocarde mort depuis longtemps. Impression d’un sur-place basculée par le premier baiser. Et tous les autres. Comme celui que Lobo lui offre. Leurs lèvres pour flirter, pour se chercher, pour se trouver. Leurs lèvres pour se narguer. Puis sa langue qui force le passage. Sa langue qui racole la sienne dans un supplice. Une main contre sa gueule et l’autre qui descend le long de son bras. Chute aux enfers alors que leurs phalanges se cherchent. Mesure maladroite des pulpes qui s'apprivoisent au milieu des doutes. J’veux pas rester tout seul. J’veux pas faire face à l’horreur.
Et elles finissent par s’étreindre. Contact des chaires là où l’acier n’existe plus que dans des chimères amoureuses. Contact des chaires pour bâillonner les dernières incertitudes. Les mains qui s’élèvent dans les airs pour profiter de l’accalmie, pour se fourvoyer un peu plus. Et sa bouche qui aguiche la sienne. Il en redemande, McGrath. En se rapprochant un peu plus. En cherchant à tout prix sa carcasse contre la sienne. L’air lourd dans la pièce. L’air brûlante. Autant que la surface rougie des charnues. Manque d’oxygène, mort naissante pour laquelle il signe dans la seconde. La faible encore libre qui quitte son visage et vient se glisser sous le haut. Bout des pulpes pour danser sur l’échine. Bout des pulpes pour flirter avec l’abdomen et les flancs. Baiser où les sentiments noient le chagrin. Baiser où la sensualité marque le derme au fer rouge. Incapable de reculer. Incapable de l’abandonner. Les lippes amourachées avec l’éclat des soupirs. Les lippes ensorcelées avec l’éclat des envies. Le vice condamné par le tout puissant. Lobo qui lui crache à la gueule pour un peu de répit. J’pourrais crever rien que pour avoir ma dose. J’pourrais me foutre à terre et réclamer à chaque fois plus. J’pourrais t’espérer pendant mes nuits d’insomnie pour te retenir. J’pourrais te deviner dans toutes les autres silhouettes. J’pourrais me taire pour t’écouter et te désirer. Il se recule à peine, l’irlandais. Leurs mains encore liées. Leurs mains encore épousées par la douceur. Il resserre ses phalanges autour des siennes. Les lèvres se frôlant. Les respirations se bouffant sous l’égide du scandale. Qu’est-ce qui tourne pas rond ? Chez toi. Chez moi. « Restes avec moi. » Pardon, pardon.
Embrasse-moi encore et t’en lasse pas.
Embrasse-moi encore et condamne-moi.
Embrasse-moi encore et fais-moi tiens.
Embrasse-moi encore et prouve-moi qu’on avait pas tord.
Embrasse-moi encore et j’pourrais te construire un monde.


@Sarai Barger  rigor mortis (lobo) 2941531464  rigor mortis (lobo) 2941531464
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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) Empty Mar 4 Juin - 19:06

Clair obscur bordant les prunelles embrumées. Désarmées pour la hargne pour la furie du chagrin retenu, sensation de deux siècles entier de larmes ravalées au creux de la gorge. Elle est au dessus du vide, son cœur semblable à un marteau tapant contre la terre pour s'y enfoncer et étouffer ses battements incessant. Le fou toque contre la poitrine, désarme à s'en sentir vulnérable de tout, déshabillée de l'armure qu'elle a mit tant de temps à forger. Jamais de larmes, jamais de sanglots, les cris pour la tristesse, les cris pour la colère, les cris pour l'amour, les cris pour la passion, les cris pour une tendresse mal gérée. C'est dit. C'est avoué. C'est un péché délivré mais dont les doigts invisibles s'accrochent encore à elle, l'attirant toujours plus bas, jusqu'aux tréfonds d'un abîme dont on ne revient pas indemne. Sarai, reine dont le trône bascule, les chaînes l'y reliant la menant dans les dédales des eaux sombres qui engloutissent l'esprit. Le noir complet, l'obscurité du chagrin, le pourpre des blessures jamais cicatrisées, les rivières pourpres ramenant avec elles les cadavres de souvenirs tachés par leur sanglant amour. Jamais le mot prononcé, jamais le mot murmuré, jamais dit de vive voix, bien caché derrière les sourires qu'on tente de réprimer, dans les lèvres qui assaillaient les siennes, les soupirs d'un soulagement profond. J'voulais pas l'entendre dire. J'voulais pas qu'on voit à quel point j'étais atteinte par toi, par ta présence, par ton absence. Toujours l'absence et la présence qui n'en donnait jamais assez. Gourmande jusqu'à la boulimie de ton âme que je voulais toujours mienne. L'accord des notes vocales qui dégringolent en sanglots torturés, strangulations de chagrin inépuisable, dérivant des paupières pour mourir sur un visage n'aspirant qu'à la fureur mortelle. La faiblesse regrettée, la faiblesse amère. Elle s'en rongera les ongles plus tard d'avoir cédé à la pression des larmes devant lui. Prête à reprendre le large, l'idée trop mauvaise d'avoir sonnée à sa porte comme un loup attendant d'aspirer le toit pour faire sortir le porc. Sonnant et sonnant encore, le cœur prêt aux aveux quand la gorge ne l'est pas. Les idéaux d'une belle et magnifique vengeance tombant dans l'eau saline, croyances bétonnées d'un plaisir exquis lorsque les aveux seraient tombés. Le voile des illusions se fane et brûle juste sous ses yeux, le visage de sa Némésis crispé sous la douleur n'apportant qu'une peine de plus. Restes là. Le corps cesse ses mouvements de fuite, les lèvres entrouvertes sur des mots écorchés mais qui ne viennent pas. J’avais le droit de savoir, c’était aussi mon … Arrêt des battements, déclaration de la mort dans un silence qui offre une possibilité aux secrets de se dévoiler. Elle entend la souffrance, le tic-tac incessant du sang qui perle sur le sol de leurs deux âmes éventrées, le vide cuisant et éternellement ressenti prenant toute la place au creux de son ventre. Il n'y a plus rien qu'un sarcophage au fond des entrailles, tombeau d'un enfant qui n'a eu le temps de rien. Elle dessinait les traits qu'il aurait pu avoir, sans savoir si elle le voulait, si elle l'aurait chéri comme il le fallait ou comme sa mère avait tenté de l'aimer. Bouleversement violent quand elle essayait, dans la torpeur du deuil, d'imaginer le visage d'un gosse offert à la sombre vie qu'elle menait et qu'elle mène encore. De sa peau au mélange sucré, à ses yeux d'un miel parfait, à son sourire espiègle, à ses cheveux tirant sur un sombre châtain, elle aurait aimé une fille qui aurait pu prendre le sceptre du pouvoir entre ses mains, l'offrant à une existence baignant dans le souffre. Moi, j’aurais voulu que tu le gardes. Le trouble s'esquisse au fond des prunelles, fugace froncement de sourcils, froissement des muscles des poings resserrés, les doigts repliés dans le cocon des paumes pour ne pas se raccrocher à quoi que ce soit. Ni à ses mots ni à lui. Pour tenter de ne pas tanguer et toucher le vide alors que la chute libre se poursuit sous la poitrine. Tu fais toujours tout trembler. En quelques tonalités, le cœur est prit de convulsions, les muscles de secousses, le désir d'ardeurs chancelantes. Le pire des séismes ouvrant des cratères dans le myocarde, impossible à refermer. Les regards s'ancrent dans leurs hantises respectives, s'affectionnent dans le mutisme incessant, sous la brise aride des paroles asséchées par la lassitude. Craque le corps. Craque l'esprit. Craque les barricades protégeant la reine du roi fou. J’aurais voulu que tu me l’annonces avec un sourire, j’aurais voulu te voir avec le ventre rond, j’aurais voulu le voir naître ... La tête secouée pour ne plus entendre les espérances, les envies qui l'ont trop cisaillées jusqu'ici. Des et si et des j'aurais voulu sans points car les demandes sont éternelles demeurant pourtant sans réponses des cieux. Toutes les prières du monde ne ramèneront jamais le souffle d'une vie en elle. Rien. Condamnée, Sarai, à donner la mort, mère des cadavres marchants, déesse de l'au-delà. La puissance pourtant oubliée pour ne redevenir que la naïve qui aspirait à l'amour divin, à la passion qui ne laisse derrière elle que l'épuisement fatal. Possédée par la douleur fantôme d'un mal rongeant les tripes, dégustant avec envie chaque recoin de son être en perdition, par l'absence de l'arracheur de cœur, par l'absence de l'enfant défunt, par l'absence de ses propres cris. La terreur subite d'être maudite par la solitude, âme sœur transmise par une mère butée à l'héro. Tu ne sais pas les heures que j'ai passé à te maudire, à supplier dans mes crises ton arrivée, à cauchemarder de ton sourire, à rêver de ton sang sur mes mains, à faiblir, à espérer qu'on souffre à l'unisson même à distance. Remplie d'espoir, remplie d'acide, tout a fini par moisir pour faner et ne laisser que des ruines d'un joli jardin. Le cataclysme a beau hurler en elle, tout reste trop immobile, assez pour le laisser s'avancer sans repousser, respiration passée au hachoir quand les mains, serpents infâmes, esquissent des mouvements contre la gorge, dérapent sur la ligne tendue d'une mâchoire prête à céder sous les dents serrées. Tout cri au rejet mais les yeux cèdent à la libération, le palpitant reprenant la même symphonie de battements qu'avant, même sensations vibrant sous l'épiderme, endormies et brutalement éveillées par le touché d'un spectre revenu d'entre ses souvenirs brumeux. Ses propres doigts agrippant le coton dans un réflexe que les mains connaissent sans jamais se tromper, geste venu de l'âme, répétés trop de fois pour oublier l'apaisement que ça procure. L'impression d'appartenir à l'autre, de tenir entre ses mains celui qu'elle aspire à toujours posséder. Courbures des cils se rencontrant quand les paupières n'aspirent qu'à se fermer, les lèvres entrouvertes sur un souffle qui disparait sous le poids de la proximité. Sarai qui dévie, cupide des désirs refusés depuis un temps infernal, en misère de caresses, orpheline de ses lèvres. L’enfant du péché pourtant adulé. Le notre. Les paupières abdiquent pour mieux couper la route des larmes qui s'impatientent de mourir sur la peau, vestige du mal-être si bien caché qu'elle laisse à nu, offrande d'une confiance rompue mais jamais vraiment morte, sanglots d'une mère abandonnée mal enfouis dans la gorge parcheminée. Elle se hait, s'assassine elle-même quand elle accepte l'attaque de la luxure contre les lippes, le poison puisé contre la langue, vertige céleste sous l'allègement procuré par la dérobée de l'oxygène. Je t'ai appris par cœur, comme un poème, une chanson qui résonne dans l'esprit, qui retourne l'estomac, qui donne envie d'écouter, de lire encore, de comprendre, de savoir, d'en décortiquer les moindres aspects. Jalouse de celles qui ont pu en effleurer les premières notes, jalouse de celles qui ont su entendre ce que je n'ai pas eu le temps d'écouter. Les bouches déclarent la nostalgie amère, la colère orageuse, la tendresse jamais donnée, la frustration jamais soignée. Les doigts déliés bientôt effleurés par la présence intruse, le péché originel à qui elle se lie, les phalanges attrapées, prisonnières des siennes, deux bourreaux pour s'épuiser dans la convoitise sanglante. La poigne se resserre. Pour ne jamais lâcher. Pour ne jamais tomber. Pour s'y accrocher comme elle s'accroche à tout. La vie, la mort, la violence, l'espérance, la passion. L'amour trop attendu. L'impatiente du risque, de la chute vers l'Enfer, elle fonce dans les bras du Diable, Perséphone aussi vicieuse que l'Hadès, coup du droit en plein ventre, elle étouffe mais tout est un appel au passé. L'éraflure de la barbe contre la peau, le parfum d'un musc entêtant, le goût des lèvres au saveur alcoolique et cancéreuse, la rythmique de la respiration qui s'affole sous les flots de sensations ravageuses. Elle connait Sarai. Trop fière la Sarai d'autrefois, de l'avoir au bout de ses doigts, d'allier sa main à la sienne, accroc au plaisir de savoir que chaque sourire aurait pu être pour elle, chaque regard pour chercher sa présence. Merveille d'un monde construit sur la gourmandise d'un espoir. Tu m'embrasses comme la première fois. Tu me touches et me respire comme au premier soir, sous des néons vacillant, avec des litres de plus dans le sang. Même ardeur. Même fièvre. Même putain de maladie incurable qu'on s'est transmise. Liberté du souffle pour quelques centimètres d'espace, le visage de la reine relevé vers celui du roi, vulnérable pour une unique fois, la poigne resserrée sur leurs doigts enchevêtrés. Ne me lâche plus jamais. La crainte est réelle, oublie la fierté qui se fait ronger, qui hurlera à l'agonie d'avoir réclamé. Restes avec moi. J'ai supplié de la même façon dans la nuit noire, j'ai craché ma demande de mes lèvres ensanglantées, j'ai hurlé à en faire mourir ma voix. Et je n'ai jamais eu de réponse. La supplique est entendue, frappante comme une gifle, sifflante comme une balle éclatant les os. La jambe faiblit comme en rappel d'une blessure déjà creusée, image de l'esprit accaparé par la panique. Regards emplis d'excuses, les doigts crispés hurlant leur pardon incessant et l'incapacité à l'accepter, à l'avaler, à courber la tête pour gommer les morts laissés derrière. J'veux pas y penser. Voix brisée, écorchée sous les épines malheureuses. J'aurais aimé ne jamais vivre tout ça. Ne jamais te vivre, ni te survivre. Confessions automnales, ça goûte la pluie, la grisaille et le regret. Main libre qui remonte jusqu'au visage exploré mille fois, où le temps a creusé ses sillons, où l'amertume a dessinée ses lignes pour signer son passage. Douceur éphémère. Le temps d'un oubli. Lancinante descente sur la peau souillée à l'encre, dégringolade jusqu'à l'endroit où le fou continue de battre du poing, l'arrêt d'un instant pour mieux en sentir la vie. Chemin frayé jusqu'à l'abdomen, où s'y inscrive les lettres promises, le poing refermé à l'ourlet. Enlève le. L'exigence impériale, la reddition silencieuse. Prête à l'amnésie nocturne, à donner un bout d'une âme déjà viciée, à régner sur l'Enfer pour une nuit.
Je veux que tu sois l'opium qui me fera m'envoler.
Je veux que tu sois la poudreuse qui me fera chavirer.
Je veux que tu sois l'alcool qui me fera m'enivrer.
Je veux que tu sois tellement, toujours trop.
Je veux que tu m'offres l'oubli avant les adieux meurtriers.
Avant que mes larmes se mêlent à la rosée de ton sang.



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Message Sujet: Re: rigor mortis (lobo)   rigor mortis (lobo) Empty Ven 7 Juin - 13:50



Au nom du père, du fils et du saint esprit.
Le souffle haletant. Respiration d’un éclat colérique. Les poumons gonflés par l’adrénaline. L’écho pour rythmer les lieux. Phalanges prêtes à se lier pour implorer le tout puissant. Répit ravalé par la douleur. Fantôme errant sur l’échine. Lieu de perdition. Lieu d’éclat pour la constellation de ses lèvres. Soleil bon qu’à le cramer ; Apollon bon qu’à le visser au sol. Le corps possédé de tout ce qu’il a laissé subsister. L’absence. Le désir. La colère. L’amertume. L’absolution impossible.
Y a plus que le deuil à faire.
Y a plus que l’oubli à accepter.
Y a plus que les émotions à dessécher.  
Au nom du père, du fils et du saint esprit. Spirale corrosive qui racle le palpitant. Les déchirures trop vives pour les évoquer. Les souvenirs comme une putain de croix sur la poitrine.
Ce couloir aseptisé. Les pas pour ratisser le sol. Sarai tremblante après les coups. Nana et Nene souillées par le mal qui attendent. Lobo, il a qu’à fermer les yeux pour replonger en enfer. Les phalanges pour supplier Dieu de se pointer. La voix grave pour rassurer le clan. Il a suffi d’une phrase, de quelques mots balancés. Nevaeh, viol, hell’s. Les informations qui ondoient. La carcasse abîmée par l’émotion. Le palpitant léthargique. Sarai qui serre sa main. Mais le loup se recule. Premier abandon. Porte ouverte à la détresse. Porte ouverte à une réalité frelatée. L’aîné pour porter le navire à bout de bras. L’aîné pour défier les vagues à l’âme. Le brouillard pour camoufler les émotions. Des planches de bois où le corps de cet enfoiré va refroidir. Dieu est pour nous un abri sûr, un secours toujours prêt dans la détresse. Verset gerbé par la gueule réconfortante du prêtre. Ça soulève le cœur de l’animal. Décharge ibérique pour le condamner à un deuil trop soudain. Une épreuve pour chasser une autre. Lutte contre lui-même là où le mal a choisi de se déverser. Diable mutin pour l’entraîner au poteau des limbes. Issue de secours entreprise par le contact écorché. Tout lui revient dans la gueule. De la déchéance de sa sœur à sa propre mort un soir trop sauvage. Des prières familiales au supplice de sa voix pour réclamer un peu d’elle encore. Il en a pas eu assez. Pénurie de vie au creux des reins. Des silences pour le rappeler. La taule, putain de calvaire. Reviens, Sarai. Tu es parti trop vite. Fallait pas t’pointer avec ta belle gueule. Fallait pas me bousiller la chaire. Fallait pas me déchirer le cœur. Fallait pas t’imposer dans le paysage. Comme il a imposé sa chaire au creux de sa bouche. Battement intempestif des veines. Les trapèzes contractés, tendus. Toute cette rage éliminée d’une langue trop insolente. Une putain de chienne qui en a redemandé, une inconnue, les mains scotchées à sa chevelure. Le palais délivrant les supplications. Encore. J’veux pas me passer de ça. J’veux pas me passer de toi. Il a étouffé de son départ autant que de son envie d’elle. Chimères pour dérouler le tapis graveleux.
Commotion à l’horizontale ; à la verticale. Secousse sectaire avec les yeux levés vers le pardon éternel. Déraillement pitoyable. Émeute sentimentale pour Perséphone.
La rage, cette vicieuse. La rage, cette pute qui cloue au sol. Les bouteilles qui se brisent. Les psaumes qui parsèment un esprit ravagé. Nature égoïste qui gagne du terrain. Existence fauchée à cause d’elle. Existence défaillante d’une empreinte assassine. La godasse qui tape, la godasse qui martèle des coups contre la crasse. Il inspire. Mais l’expiration est fantomatique. Manque d’oxygène qui devient chef d’orchestre de sa détresse. Celle qu’il dépeint de ses yeux brillants. Celle qu’il dépeint de l’allure creusée de ses reins. Un adieu. Un énième adieu. Une fin de partie où le monstre gagne. Craquèlement de ses phalanges au milieu de la noirceur installée. Comme le bruit de la porte. La silhouette qui sursaute. La gorge nouée. La surprise. La rage. La gueule assoiffée d’elle. Pourquoi t’es là Sarai ? T’es toujours là quand je t’attends le moins putain. Désir qui fait désordre dans le paysage. Il l’observe. Il la dévore du regard plutôt. Nervosité symptomatique. Trémulation des lippes alors qu’il ne bouge pas. Distance qu’il a tué et qu’il assassinera encore s’il faut. Férocité du palpitant. Menace d’une implosion à chaque seconde qui passe. Le temps assassin, le temps cette lame contre la jugulaire. Le visage du roi. Le visage flou d’un bébé. Les pièces d’un échiquier où coule le vice. Impudeur pour dernier jugement.
Écho de la musique. Écho des souvenirs. La gerbe au bord de la trachée. Rage pénétrante sous le derme.
Celui qu’il rêve de voir pris d’assaut par les lèvres de Sarai.
Celui qui bat d’une mélodie qu’il lui dédie.
Symphonie résonnant des lettres du prénom maudit.
« Restes avec moi. » Le ton rauque. La voix chancelante. Mâchoire tellement serrée que la contracture s’affole. Décharge électrique comme celle dans son bas-ventre. Là où grouille son absence ; comme sa présence qui atrophie le palpitant. L’étincelle vérité en face. Tentateur au goût empreint d’un monde de gloire. Tentateur au goût trop vorace là sur cette peau qui frémit. J’veux pas y penser. J’aurais aimé ne jamais vivre tout ça. Ne jamais te vivre, ni te survivre.
McGrath, il a plus beaucoup de forces. Lutte continuelle. Ici et ailleurs. Ici et devant elle. Terres saintes conquises par son ignorance ; par sa présence. Distance prête à se rompre. Les quelques centimètres restant pour lui offrir une lame dans la poitrine. Buste qui se contracte, comme tout le reste. Le feu qui se rameute ; la glace qui dégueule dans ses yeux. Les espoirs enracinés au fond de la bouteille de bourbon. Les mots qui résonnent. Les mots qui terminent de l’achever. Des minutes de latence où il l’omet du tableau manquant de vie. Plus personne dans le viseur. Y a qu’elle. Y a qu’elle putain et il en crève. Si tu savais comme ça brûle là, partout. Si tu savais comme tu me bouffes l’esprit. Tu ne pouvais pas continuer à faire la morte comme pendant six ans ? Lobo, il la méprise du regard. Il la méprise de ses vérités morbides. Il joue au grand dieu quand celui là haut a décidé de le baiser jusqu’à la moelle. Métaphore biblique devenant un affront pour tous les enfants de cœur.
Putain que le sien devient enragé.
Putain que le sien devient un accroc sur le bitume.
Nouveau soupir. Frisson terrible.
Sa main, douceur fugace qui s’aventure ; caresses un corps encore trop tendu.
Les paupières closes pendant une seconde. Clôture du temps fugace qui disperse le chaos. Détails sordides qui reviennent. Détails sordides qui aspergent l’acide sur sa peau. Le bébé. Combustion éhontée pour laquelle il raclerait la moisissure de ces murs. « Enlève-le. » Il perd pied Lobo. Comme il se perd sous le poids de sa présence. Le contrôle flingué de toi. Y a plus grand chose qui percute dans la caboche. Les émotions qui se fissurent. Il respire comme un animal blessé. Dernier souffle prêt à se rendre pour la gloire de ce sourire. Il a rien oublié, putain. Chaque parcelle de l’instant gravé au fer rouge. Indélébile souffrance qui l’oblige à arrêter de respirer. Agonie qu’il lui dédierait là à même le sol. Les pensées qui se succèdent. Les pensées qui dévient du droit chemin. Regard insistant sur sa silhouette. Regard insistant sur ses lèvres. La langue pour humidifier le manque d’elle. La langue pour se faufiler sur sa lippe. Dernière inspiration. Dernière signature pour l’enfer. Il réfléchit plus. Il enlève son t-shirt ; sa carcasse qui se précipite, qui accourt et qui fonce droit contre Sarai. Les poings contre le haut. Les phalanges qui accrochent le tissu. Le regard hissé vers ses iris dévastatrices. Hauteur ascendante par sa taille. Il la repousse. Son dos qui claque le béton. Son dos qui s’ancre au mur. La rage déversée de cette étreinte. La rage écrasée contre les traits tirés de sa gueule. Les cernes prononcés des heures sans sommeil. Insomnie où les lettres de son prénom se calquent. Dans mes songes, y a ton sourire. Y a le goût de ta chaire. Y a ton souffle en cascade au creux de mon oreille. J’ai envie d’rire. Mais le réveil, il est brutal. T’es où ? Nul part. Et partout à la fois. Il la lâche pas Lobo. Il la domine de son poids. La carcasse lourde et pesante contre la sienne. « Et pourtant, t’es là. Encore. » Toujours.
La colère surplombe chaque mot. Anarchie qui déborde de sa gueule. Il respire à peine. La bande vidéo d’un film qui s’achève comme une tragédie. Chaque parcelle qui n’est que drame et tristesse. Pathétique, putain. Il se mord la lèvre - geste empreint d’une sensualité à peine contrôlée. Peut-être que si en vérité. Des eaux troubles où il se perd. Des eaux teintées de haine où il se noie. L’incandescente réalité pour lui faire perdre toute notion de bon sens. Il tire un peu plus sur le tissu. La tête de la bikeuse qui se courbe. Assez pour que leurs visages se rapprochent. Assez pour que la distance ne constitue plus aucune sécurité. Les lippes qui dansent. Les lippes qui se condamnent une dernière fois. Avant toutes les autres qu’il espère comme une pauvre merde. Le souffle qu’il expulse, la rage qu’il étreint. Il se voit prisonnier de sa bouche. Il se voit captif de sa langue. Fallait que ça arrive, fallait que tu me fasses vriller, totalement. Till I die, SB pour pourrir un peu plus la pièce. La peau exposée. La peau offerte. Les trapèzes qui se contorsionnent. « Enlève tout. » Sarcasme de répétition. Les armes baissées. Les armes rendues.
Le chevalier victorieux prisonnier du mur. Le chevalier vaincu à terre.
Nourris-toi du spectacle.
Nourris-toi de ma détresse.
Renfloue toi l’égo de ma captivité.
Renfloue-toi le cœur de ma colère.

Et la bataille au goût de sang prend fin dans un souffle haletant.
Les mains sur ses hanches, sur tout son corps, deviennent comme des millions d’aiguilles plantées dans sa chair. Comme des brûlures qui s’impriment à même la peau quand un haut est censé leur interdire l’accès. Lèvres qui entravent les siennes. Un baiser sauvage, indélicat. Impatient, et à la fois amoureux. Possessivité maladive qui les a toujours forcés à se retrouver dans un fracas violent, nouveau trou noir qui se créera dans la galaxie à chaque fois que les âmes se rejoindront – âmes sœur dévoyées. Lèvres qui apposent, marquent leur territoire d'une chaleur sur le satin de sa peau ; tandis que ses mains refont connaissances avec ses volutes de déesse qu’il n’a jamais pu oublier. Elle bouscule tout. Tout le temps. Il lutte pour ne pas céder mais le désir est là. Lui creusant l'estomac. Ce parfum qu'on ne peut jamais mettre en flacon. Il demeure volatil et volage. Attrapant le bas de son t-shirt il le lui retires et le jette derrière eux. Un trop plein de tissu qu’il arrache presque. Tes yeux voguent et dévorent son corps tandis que ses derniers mots résonnent encore à ton oreille, comme suspendus dans le temps. Son cou est saupoudré de grains de beauté minuscules, constellations descendant le long de sa clavicule. Il devient l'astronome de sa peau, fourre son nez dans ses étoiles. Sa bouche entrouverte le fait loucher, il a des bulles dans le sang et des éclairs entre les cuisses. Il l’effleure de toutes ses forces, de ses mains coule une douce électricité.
J’voudrais t’appartenir, j’voudrais que tu sois mienne.
Capitule à même ma peau. Capitule à même mon souffle.
Toi-même, tu le sais.
Dès que je t’ai vu, j’ai su que j’étais foutu.
Maladie incurable.


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