elle est belle, la volcanique.
((regardez-la.)) la fille du feu capable de maîtriser la glace.
regardez que moi, princesse au long règne. extraordinaire. rousseur contrastant avec le blanc, renard s'élançant dans la neige. elle est délicieuse sous la mélodie, hypnotisante de son corps élancé, prisonnier de sa tenue d’apparat. brillante. magnificente. splendeur et éclat, elle émerveille, prouesse de voltige. conteuse d’histoire par le biais de son corps. danseuse qui l’élance, virelote au gré des notes. blanche et pure, elle donne l’illusion le cygne.
elle brille, madalena. scintille l’enfant chérie de la glace vouée à une grande carrière. mais elle pèse l’ambiance. les notes s’assombrissent, se durcissent dans une mélodie insoutenable. lcygne perd sa tranquillité, le règne de son lac. ça aboie.
((c’est elle.)) ça plonge dans les profondeurs, les quelques s'écoulent bien trop lentement. temps en suspension, lsouffle retenu avant l’hécatombe. ombre qui se dessine, se rapproche, premières bulles de respiration, première tête d'animal affamé. et les premiers crocs l’atteignent.
((sale pute.)) mâchoire qui se referme sur les plumes blanches. déchirure.
((tu mla suces aussi chérie ?)) lsang impure remplace la couleur pure. et ça gronde de l'intérieur. ça hurle du plus profond dson être.
((c'comme ça qut'aimes être prise salope ?)) lvent monte, première mèche rousse rebelle qui sort du chignon trop parfait.
métaphore dta chute madalena. royaume de glace qui s'effondre. les colonnes se brisent en mille morceaux au sol. lsouffle saccadé, premier genou à terre qui sbrûle sur la glace. relève. reprise. premier froncement de sourcils. début de l'effritement du masque.
enfant du démon, elle vole de sa noirceur, elle survole de sa hauteur. emprisonne les âmes qui ne sont pas dignes d’elle. ça glisse sur la glace, ça rit du côté du feu.
((madalena, jla prends dans tous les sens.)) agression, gestes explicites. ça ricane d'un son horrible d'hyènes.
((flip, enfoiré, ptit chanceux.)) ça félicite, chambre. deux regards, deux lueurs. le gagnant, la perdante. l'adulé, la moqué. le héros dces hommes et dames, la pute dces gens.
alors, bouffé par les chiens.
il se meurt le cygne,
traîné dans lfond de l'eau sans plus aucun signe.
ces dernières plumes blanches flottent à la surface,
et voguent sans plus aucune audace,
ni lendemain.
c'est le hurlement. terrible. il fait trembler les murs extérieurs, courber la tête entre les épaules, grimacer pour les tympans les plus sensibles.
non !les griffes de tes ongles sur des bras qui ne t'ont jamais apporté aucun amour. des bras qui ne t'ont jamais entouré le corps pour te serrer fort comme le ferait un père aimant. des bouts de peau qui s'accrochent sous tes ongles, du sang de l'autre qui rougit au bout de tes doigts comme le ferait un félin.
non, ne fait pas ça ! il se détache, se sépare de toi sans l'ombre d'une hésitation, de compassion, d'amour. madalena, tu ne l'as jamais reçu l'amour. pourquoi là ? pourquoi maintenant ? pourquoi après ça ? d'autres t'entourent, te capturent pendant que tu te débats. elle est hystérique la sauvageonne aux cheveux de feu. elle est déchirée la renarde où les larmes de rage perlent sur tes joues.
papa ! le cri déchirant du cœur. ton corps que l'on traîne sur le chemin, ton corps que tu tentes d'échapper.
t'es belle madalena,
à te débattre comme une possédée,
irrésistible en folle.maman ! l'autre option, la dernière tentative. la dernière main qui ne se lève même pas pour t'aider.
ne le laisse pas faire ça. mais elle fuit la dame de glace, aucun dernier regard pour toi, aucun mot d'amour, encouragement, elle remonte dans la voiture comme si c'était trop dur. ou simplement comme si tu n'existais pas, comme si tu ne méritais rien.
reviens ici putain ! tu hurles, lcorps soulevé par le gorille, le chemin ouvert par la religieuse.
jvous déteste. allez crever ! insultes sur insultes, le regard sur l'homme qui est ton père, qui ne défaillit pas, ne dit rien, te regarde de la même manière qu'il le ferait avec un inconnu ou une chose futile.
la porte claque sur toi. tu le vois plus.
tu hurles.
je confesse à Dieu tout-puissant,
elles récitent, les glorieuses pécheresses t'entourant, pendant que l'ombre survole. les regards baissés, les mains liées comme l'obligent les nonnes, agenouillées au sol sur le carrelage. même pas un banc de bois, même pas un petit coussin pour soulager.
je reconnais devant mes frères,
les genoux broyés, ça tfait un mal de chien.
que j'ai péché en penséetoujours, ça tfait marrer. oh putain ouais, tu fais que ça. t'as tant de rêves féroces, tant d'insultes et de jugements au profil de tes
soeurs, de tes tortionnaires en robes si vierges, cruelles. si dépassées dans leur secte de merde. t'en veux à la terre entière, à elles. à eux. à tes parents. à cet enfoiré de flip.
en paroletoujours, ça tfait sourire. bordel, t'es bien la pécheresse des mots crus. la reine des salopes, des mots moqueurs et horribles. encore ici, dans l'espèce que de petite cour princière que tu t'es formée. t'es devenue princesse de l'institut des soeurs de saint geneviève. va en enfer geneviève.
par actionsouvent, ça tfait venir la lueur dans le fond de tes yeux quand tu repenses à tout cela. les effleurements de vos peaux, les baisers sur le corps de l'autre, les rires face à la caméra, les mots cochons pour exciter l'autre, les regards coquins pour la vidéo, les coups de reins, les gémissements et jouissances.
et par omissionjamais. c'était juste votre petite secret. votre petit jeu.
oui, j'ai vraiment péchétellement et tu recommenceras. encore et encore.
et par omission (...)putain de conneries. il est là le démon te percutant, traversant de toute part ton corps, te redonnant le souffle perdu, te donnant la bouffée d'air malsaine.
(...) amen.lsourire affreux sur les lèvres, tu relèves la tête vers lconnard en bois coincé sur sa croix. la lueur de défi dans les yeux, la moqueuse, ton majeur que tu visualises dans ta tête.
madalena, vous venez ? vos parents vont arriver. ça vient de ton dos. la tête que tu tournes légèrement sur le côté, tu te rends compte que tes chères
soeurs ne sont déjà plus là, déjà relevées, presque toutes sorties.
j'arrive soeur hélène. la métamorphose sur ton visage de poupée. ton sourire angélique fend ton visage alors que tu te relèves, retenant la grimace pour tes genoux rouillés, qui craquent. tu la rejoins comme la fille calme et prude que tu es censée être devenue alors qu'à la porte, tu t'écartes pour la laisser passer dans cette fausse politesse. les yeux sur le dos de cette connasse d'hélène, tu rêves de t'en prendre à elle comme elle t'en a foutu sur la gueule.
mais plus tard, car l'heure de ta rédemption est arrivée.
rions. l'heure de sortir la salope de son trou est venue.
chers amis,
chères amies,
chers connards et connasses,
à tous ceux qui ont diffusé,
j'arrive.
flip chéri,
mon coeur. mon mignon.
sale fils de pute.
pour que tu gémisses mon prénom,
dans ta douleur psycho,
j'arrive.
mimi,
ma chérie. jolie poupée.
je m'excuse même pas que l'on devienne des amies,
pour le toucher.
jsuis bientôt là.