(lexxi) pretty boys cry

01/ San Diego. il a passé les cinq premières années de sa vie sous le soleil de la californie, lexxi, bien loin de la grisaille de la côte est pour profiter de la proximité des plages du Pacifique. un début d'enfance normal au sein d'une famille aimante; une famille mexican-american très catholique aux exigences pourtant multiples. et il aurait pu se complaire auprès des siens, peut-être même conserver une vie de famille stable; pourtant le divorce de ses parents est venu perturber leur équilibre familial, le forçant à abandonner la douceur californienne pour se retrouver dans la jungle de Newark avec sa mère. 02/ new jersey. un choix qui lui avait semblé drastique, voire même inapproprié. du haut de ses cinq ans, il n'avait pourtant pas eu son mot à dire. c'était comme si sa mère avait trouvé le meilleur état du pays pour s'éloigner de la présence toxique de son ex-mari. et il n'a pas tout de suite compris, lexxi, même avec la maturité grandissante et l'absence répétée de son père dans son éducation. ce n'est qu'une fois avoir atteint l'adolescence qu'il a réellement pris conscience de son unique désir de lui imposer son rythme de vie. des idéaux bien loin de combler lexxi et qu'il a préférés laisser de côté. la réelle rupture entre eux s'est imposée à son coming out. il n'a d'ailleurs plus jamais remis un pied à san diego depuis, mettant ainsi fin à une relation père/fils jamais vraiment aboutie. 03/ sa mère a été plus ouverte sur sa pansexualité. sans vraiment comprendre, elle n'a jamais tenté d'y remédier. elle l'a simplement laissé faire, sans intervenir ni même mentionner une seule fois la situation en face de lui. une forme de soutien camouflé derrière ses silences et ses regards vides. il aurait pourtant eu besoin de plus, lexxi, de se sentir accepté à bras ouverts et non de manière restreinte. 04/ grandir dans les quartiers difficiles de newark l'a forcé à se défendre plus d'une fois, que ce soit simplement dans les rues de la ville ou au lycée. les confrontations multiples au lycée ont d'ailleurs fini par l'envoyer dans un lycée privé catholique newyorkais avec port de l'uniforme obligatoire, forçant sa mère à de nombreux sacrifices financiers. se défendre face aux insultes a en effet été suffisant pour le renvoyer de son ancien lycée public et sa mère n'a rien trouver de mieux que l'enfermer auprès du savoir des religieux pour lui apporter le cadre nécessaire pour obtenir son diplôme de fin d'études. une situation que lexxi n'a pas vraiment acceptée mais à laquelle il s'est finalement plié au point de réussir ses SATs avec des résultats honorables. 05/ la fin du lycée a marqué son début d'installation dans le queens et de ses études d'art. c'est pendant ses études qu'il a de nouveau regardé le drag avec un intérêt certain. car s'il avait déjà eu la chance d'y être confronté avant, en testant à plusieurs occasions le maquillage et les sorties dans les bars lgbtq+ de new york, ce n'est qu'une fois majeur qu'il a pu construire entièrement son drag persona sans peur d'être jugé. alors le queens, ça représente pour lui l'acquisition de sa liberté en tant qu'artiste. 06/ il a lentement mais sûrement abandonné ses études par manque d'envie et de temps. le drag, le besoin de financer sa vie et cette passion. il a préféré enchainer les petits boulots plutôt que de passer ses soirées à étudier. un choix de vie qui n'a pas été compris mais qu'il n'a certainement pas regretté. il a tenu les études jusqu'à la licence, ce qui est pour lui déjà un exploit en soi. 07/ lexxi, c'est aussi bien l'artiste que la drag queen. il ne fait pas tellement de distinction entre le personnage qu'il présente sur scène et la personne qui se cache derrière. il se joue de la barrière en effaçant la construction des genres, se fiche des avis arrêtés des personnes osant émettre des avis ignorants sur lui. son drag commence d'ailleurs à peu à peu prendre une nouvelle forme avec l'apparition des chansons qu'il compose et expose dans les clubs lgbtq+, effaçant doucement mais sûrement ses performances en lipsync. il reste néanmoins dans un genre rock, grunge, punk, s'inspirant autant d'Anna Nicole Smith que Marilyn Manson. 08/ le mermaid, c'est une autre partie de sa vie et un moyen de collecter un argent nécessaire pour la poursuite de sa carrière. il expose son corps au rythme de la musique burlesque, le met à la disposition des autres regards curieux en jouant sur le flou de son identité. et il n'en a pas vraiment honte. il faut ce qu'il faut pour vivre et le strip-tease, la sexualité qu'il vend à travers ses numéros, n'a rien de différent de ce qu'il peut habituellement faire dans les autres clubs lgbtq+ en tant que drag queen. alors il continue de s'y produire, lexxi, profite de l'argent et du différent public qu'il rencontre là-bas sans se poser davantage de questions. 09/circé. leurs regards se sont croisés pour la première fois au mermaid. une passion du burlesque, du drag, et la fascination quant au personnage de l'autre. il y a tout de suite eu quelque chose de différent avec lui, une amitié bien loin de celles entretenues avec les autres. et il ne se pose pas vraiment de questions sur la nature de leur relation, lexxi, préférant noyer son ressenti derrière des sourires moins équivoques. 10/en vrac parle aussi bien l'anglais que l'espagnol ; se fait régulièrement dépister malgré son traitement en prep; party girl qui vit majoritairement la nuit; cat person; cuisine majoritairement que de la nourriture mexicaine lorsqu'il n'est pas atteint du syndrome de la flemme. il se sert d'ailleurs régulièrement dans les plats laissés par ses colocataires; possède une grande fascination pour le club des 27 et appréhende d'ailleurs son âge assez difficilement à cause de la malédiction qui semble s'abattre sur les artistes de cet âge; souvent high pour calmer les crises d'anxiété qui le rongent.