mourir pour toi. (ash)

traits de caractère / il est soleil et il est lune. il est paradoxe universel, aussi chaleureux qu'il peut être froid. la seule constante, c'est cet air indéchiffrable qu'il affiche toujours, et cette colère sourde qui semble émaner de ses entrailles. son comportement et son caractère ne sont pas taillés dans le marbre mais dépendent bel et bien de la personne avec qui il sera et avec qui il conversera. mais ash demeure d'une impatience féroce et d'une vénalité condamnable. ash ne fait jamais vraiment rien sans rien : d'un opportunisme outrancier, ash semble n'avoir aucunes attaches. il est véreux, il est violent, il est imparfait. mais quand ash donne de sa personne, c'est son être tout entier qu'il lègue bien volontiers. il faut se méfier de l'eau qui dort, puisqu'ash - ne donnant sa confiance que très difficilement - n'acceptera aucune trahison, aucun retour de bâton. s'il apprécie quelqu'un, il est impossible que cette personne se détourne un jour de lui... ou du moins, il préférera prendre la poudre d'escampette de lui-même, avant, pour ne pas avoir de souffrir de son absence... non sans avoir laissé les foudres de sa colère s'exprimer. ash est né des cendres et cendres il redeviendra. piétiné par la vie depuis son plus jeune âgé, habitué à n'être qu'envie - puisque privé de tout - ash est incontrôlable, insatiable et insatisfait.
ash est surtout compliqué.
from ashes to ashes.

l'argent est une chose fabuleuse.
l'argent achète les gens.
l'argent achète les gens.
l'argent achète tout, même les palpitants.
et l'argent, c'est ce qui a toujours manqué à ash nolan.
et l'argent, ça a toujours été un sujet compliqué pour ash nolan.
habitué depuis la naissance à tout vouloir et à ne jamais rien avoir, habitué à n'être qu'envies et déceptions, ash brûlait de se hisser et de se vautrer dans le luxe. il se voyait riche, passant ses journées et ses nuits dans un jacuzzi qui tiendrait place dans son jardin ou dans un yacht où il inviterait sa famille. une partie, du moins.
le souci, avec ce plan parfait, c'est qu'il fallait que ses parents croient en lui. et ses parents n'ont jamais cru en personne, pas même en eux. ils se sont laissés vivre, ont eu des enfants par envie et égoïsme, sans doute un peu pour les allocations aussi. ils ont travaillé à s'en défoncer la santé, ils ont souffert à en être dégoûtés. et il a semble logique d'offrir tout ça en héritage à leurs marmots.
cinq enfants.
ash, et quatre autres dont il n'a jamais été proche. ash comme deuxième né, ash jamais comme préféré. il a toujours eu les idées trop grandes, et n'a pas forcément envisagé de prendre la voie de la légalité. pas tout à fait, du moins.
dès l'adolescence, ses mains se sont mises à traîner et les conversations ont eu lieu dans des ruelles délabrées. les poches remplies d'herbes médicinales qu'il refourguait, ash était le dealer parfait : il ne posait aucunes questions, empochait le fric et était prêt à (presque) tout pour avoir de l'argent.
une vénalité à s'en étouffer.
une vénalité aberrante et inquiétante.
l'argent est la seule chose qui compte après tout, pas vrai ?
on n'a rien sans rien, et l'argent est la monnaie d'échange par excellence. pauvre ash, beaucoup trop ambitieux pour son propre bien. beaucoup trop rêveur pour s'arrêter là et se contenter de ce qu'il possède et des beautés de ce monde. de sa beauté. de sa gentillesse. de sa présence. de tout ce qu'elle représentait. de tout ce qu'elle représente.
les foyers n'ont rien arrangé. la solitude parmi cette bande d'orphelins, lui qui n'avait rien à faire là, lui qui avait été retiré de sa famille - comme ses autres frères et soeurs, disséminés en amérique ou même dans le monde - pour être sauvé de ces parents incompétents. c'est pas ce qu'il voulait, ash. c'est pas non plus ce qui l'a aidé. ça l'a encore plus rapproché de son besoin d'existence, de son besoin de reconnaissance. il devait s'en sortir, il était obligé. mais la drogue, c'était pas une bonne idée, alors il s'est perdu dans les casinos.
la première fois, il était complètement ivre. les fois d'après, c'était par amusement. et les fois d'encore après, c'était par addiction. on tombe rapidement dans ce genre de travers quand on a rien à perdre, et surtout pas de l'argent qu'on n'a pas. on a déjà rien pour exister, et on se pourrit encore davantage la vie en perdant tout ce qui nous reste - les quelques centimes qui tintent au fond de la poche du jean.
ça aurait pu être parfait, quand il l'a rencontrée.
elle était tout.
portefeuille.
amante.
cuisinière parfois, quand elle faisait tout pour lui plaire.
elle était perfection quand il n'était qu'un mur gribouillé par la crasse et les cicatrices du passé. elle était trop bien pour lui, et il le savait. mais il avait besoin d'elle pour respirer. il avait aussi besoin d'elle pour éponger ses dettes.
peut-être qu'au début, ça a juste été ça. une pouliche bien mignonne à ramener dans son lit et qui paierait tout ce qu'il ne pouvait pas s'offrir. elle était la naïve petite fille de riche espérant le chaos et l'anarchie dans sa vie, faisant preuve d'une rébellion qui n'aurait jamais dû naître. elle avait besoin de s'émanciper, elle avait besoin d'exister.
de changer de vie (mais pas trop).
comme lui.
elle était parfaite pour être utilisée puis oubliée. sauf qu'ash, il s'est attaché. mais ça l'a pas empêché de continuer ses conneries, parce qu'il touchait le fond et brûlait de découvrir les abysses. il était la goule qui aspirait l'essence même de siam, sa poupée, son aimée. il s'emparait de son âme et la délestait de tout ce qui la rendait désirable. elle se serait damnée pour lui, et elle ignorait qu'il aurait fait la même chose pour elle.
alors quand son meilleur ami est venu le trouver pour lui ouvrir les yeux sur tout ce qu'il faisait, sur le fait qu'il était nocif pour elle et qu'il ne faisait que la guider vers les enfers à ses côtés, perséphone personnifiée, il a fait le choix de s'en aller. il a fait le choix d'aller la voir et de lui cracher des atrocités, de lui mentir jusqu'à se déchiqueter le palpitant en lui racontant qu'il ne l'avait jamais aimé, qu'elle n'était bonne qu'à payer. il lui a dit tout l'inverse de ce qu'il pensait pour la préserver : il fallait qu'elle cesse de l'aimer pour qu'elle puisse l'oublier. il fallait qu'il cesse de ne penser qu'aux jeux d'argent et qu'il quitte sa vie à tout jamais.
alors il est parti. il a voyagé pendant à peu près un an, avec tout ce qu'elle lui avait fait gagner. il se sentait horrible de profiter de ses gains alors que tout lui revenait, mais l'idée était d'expier ses pêchés, de réfléchir pour mieux changer. ça a pas franchement fonctionné.
il a jamais pu penser à rien d'autre qu'à elle. alors il est revenu. il a débarqué sur le pas de sa porte avec l'idée de se faire pardonner.
mais les démons sont toujours là, sur son épaule, à lui chuchoter les mauvais choix à faire. les démons sont toujours là, sur son épaule, à le guider vers un précipice qui entraînera sa mort. ash vit toujours autant dangereusement si ce n'est plus, ash n'a pas les meilleures relations qui soit et ash n'est absolument pas le genre d'homme que siam devrait avoir à ses côtés.
brisé, chaotique, ash n'est qu'un amas de déchet qui voudrait retrouver un peu de son éclat, qui voudrait qu'on le récupère et qu'on déniche toute sa beauté. mais ash a trouvé sa déesse de la désolation et ash ne compte pas la lâcher.
l'argent achète tout, mais certainement pas le bonheur.