red right hand (goswijn)

traits de caractère / arrogant, obsessionnel, instable, impulsif, sombre, possessif, tempétueux, violent, sang chaud, paranoïaque, protecteur, passionné, en proie aux remords et aux regrets, ravageur et ravagé, désarroi éternel, miroir d'une âme esseulée, solitaire, éternel séducteur, vil, manipulateur, tentateur, déloyal, infidèle, promesses éphémères, paroles du diable car beau parleur, misérable.

Le souffle premier est l'agonie ultime d'un patriarche maudit. Liquide carmin sur ses mains tremblantes, les visages sont endeuillés devant la perte tragique d'un paternel désabusé. Désarroi et effroi face à l'infâme fugue de l'homme accablé par les rejetons. D'horribles créatures braillant, jonchant la piètre bâtisse ; quatre murs en guise de demeure et un sol crasseux dans lequel il patauge. Car l'enfant est maudit, lui aussi. Il sème dans son sillage quelques blessures du passé, dont une fratrie manipulée. Cuisses écartées, la marâtre n'est qu'une ombre qui plane sur les visages juvéniles. Plaies béantes, les coups s'abattent et se mêlent aux larmes écarlates. C'est l'enfer qu'il côtoie, qui le ronge et le plonge vers le blasphème. Le pays n'est qu'un amas de ruines, un tas de cendres dans lequel il forge un avenir qu'il n'atteindra guère. Car Goswijn n'est que misère. Un fardeau pour l'humanité, un déchet qui glisse sur les pavés, parmi la fange et la crasse des horizons qu'il traverse.

Il n'est qu'ivresse depuis l'agonie croissante, l'abandon naissant. Femme infâme qui l'a rejeté, la marmaille n'est qu'un souvenir qui le hante. L'esprit est en proie à la fureur, à l'ardeur, à la détresse et à l'ivresse. De nuits enivrées, de corps dévorés, les mille amantes côtoyées ont achevé le mariage qu'il avait trop longtemps enduré. Las des coups de reins, des coups de vilains, la femme a fugué, emportant avec elle les rejetons dont il n'a jamais dénié s'occuper. Sombre reflet d'un paternel détesté depuis l'enfance, l'homme n'est plus qu'un cadavre animé. Un monstre au cœur arraché, brisé, aux erreurs d'antan et aux supplices l'accablant. Un pâle miroir du passé, lorsque la faim visait la justice, l'ordre, jusqu'à ce que le coup de feu ne s'échappe et atteigne une cible innocente. Une nuit d'été, ivre de regrets. Fausse manipulation, la déchéance s'est entamée. L'enfer s'est précipitée et les flammes ont léché ce qu'il restait de lui. Depuis, c'est la chute.

L'homme demeure pourtant l'éternel garçon solitaire, abandonné par un père trop frêle. La solitude s'est ancrée à son âme dès son premier souffle, elle ne le quittera jamais plus et il crèvera comme il est arrivé dans ce monde : seul et tordu de douleur. Sans amour, il n'est qu'un pantin du diable, animé par la colère et la rancœur d'autrefois. L'esprit est instable, fragile, et soumis à l'éternel rivage. Alors le cynisme frôle ses lèvres, en attendant le souffle ultime. Arrogant, il s'élève au-dessus de ce monde pathétique, qu'il juge avec la sévérité qu'on connaissait au père. Le sang Racz est maudit, empli d'un mal vil, qui se réjouit du malheur des autres. C'est dans la misère que ce monstre naît de ses cendres, il s'inflige mille supplices pour remédier à la douleur qui cisaille son cœur tendre. Car derrière le rictus, sa cachent les pleurs d'autrefois. L'enfant est triste, comme désespéré à l'idée de perdre ce vide qui lui suffit. L'homme ravagé et ravageur, las de promesses et de démence, avide de faiblesse et de violence. La décadence comme ultime refuge.