SKIN (atom)

« Ça ne serait pas vraiment un challenge pour toi. » Parce que tous les deux savaient quelles étaient ses missions au sein des Sons of Harpy. Atom n'était pas un enfant de cœur, ça se voyait à sa tronche d'ailleurs, à ses traits creusés par les atrocités. S'il avait vraiment envie de la voir, il casserait quelques dents, aisément, ça ne serait pas vraiment un défi pour lui. « Quoi qu'il faudrait que tu passes le hall d'entrée de la maison, ça pourrait être compliqué de rester concentré sur ton objectif. » Sourire malin aux lèvres, elle pensait bien entendu aux autres filles de la maison, à celles qui restent dans le hall en attente d'un client à charmer. Les effluves de parfum, les étoles douces, les regards de biche, ça pourrait être compliqué de résister pour un homme à femmes comme Atom, le cueilleur de pêches à outrance.

Quant à ses lèvres scellées, elles allaient le rester, pour diverses raisons. Inès était morte, ses sentiments et ses erreurs avec. Ce n'était que son fantôme qui polluait l'esprit de la gamine, ce n'était que des cendres encore fumantes qu'elle n'avait pas envie de rallumer en mettant des mots dessus. Inès était morte, elle en était persuadée, un point c'était tout. Elle préférait ne rien dire, simplement ronger son frein et passer à autre chose. Sa tête un peu penchée semblait dire "comme c'est mignon" quand le fin sourire, presque imperceptible, laissait comprendre qu'elle n'était pas d'accord avec lui. « Oh come on Atom, on sait tous les deux que c'est faux. » Que c'est impossible de tirer les ficelles dans l'ombre et pour ça, elle avait l'argument ultime qu'elle ne tardait pas à lui servir sur un plateau. « Tu ne voudrais pas être calife à la place du calife si c'était le cas. » Les choses étaient claires. Elle faisait référence à cette tension qui existait entre lui et Sly, celle pour le trône justement. Elle n'était pas idiote, et lui n'était pas idiot. S'il était réellement possible d'avoir les rênes en restant dans l'ombre, ils l'auraient fait depuis longtemps et Atom ne chercherait pas à posséder l'image de chef qu'Amor peut avoir.

« Est-ce que tu serais l'un de ses atouts si je me mettais en quête? » disait-elle en lui volant la clope qu'il avait dans le bec, goûtant ses lèvres par son intermédiaire. Dans l'optique d'accéder au plus haut rang du gang, serait-il à ses côtés? N'aurait-il pas peur lui-même qu'elle lui fasse faux bond, qu'elle l'utilise à bon escient pour mieux le trahir? Elle semblait réfléchir un instant quand une connerie lui traversait l'esprit et qu'elle n'était pas capable de la retenir. « Un véritable atout stratégique je parle, pas ta capacité à me détendre et me rendre mielleuse à coups de reins bien jaugés. » Elle en riait cette idiote mais elle ne pouvait pas lui enlever ça, il avait bien la capacité de la rendre chaton. Ils étaient vrais, oui, et ça marchait même au lit où elle ne faisait pas semblant contrairement aux moments avec des clients. Avec lui, ses gémissements étaient bien les siens et pas juste là pour gonfler l'ego du mâle.

La blonde, elle a clairement raison, elle te connaît bien toi et tes méfaits, rien ne pourrait arrêter ta folie, rien ne pourrait te stopper dans ta volonté à atteindre ton but. Toi Atom tu connais le potentiel de la belle, tu sais que derrière son regard et sa gueule angélique se trouve un joli succube prêt à se repaître de bien des âmes pour parvenir à ses fins et c’est pour ça que tu la veux à tes côtés parce que tu sais qu’elle est un atout indéniable autant que tu pourrais en être un pour elle.
« Tout dépend ce que rapporte l’objectif, et puis quand tu goûtes à la meilleure pêche de l’arbre toutes les autres deviennent fade à côté. »
Oui, tu lui dis ouvertement, tant pis pour ses chevilles, elle est clairement la perle rare de l’endroit et ce n’est pas nouveau, puis après tout peut-être que la caresser dans le sens du poil la mettra un peu plus dans ton camp même si tu doutes bien que quelques compliments éveillent son intérêt.

« Tu crois ça ? Assis toi sur ce beau trône doré qui fait tant d’envieux alors, il y aura toujours quelqu’un pour te faire de l’ombre. Je l’ai fréquenté d’assez près pour le savoir. Ou sinon…»
Tu marques un léger temps d’arrêt, il y a peut-être finalement une autre solution, peut-être qu’un trône pourrait être séparé en deux et peut-être offrirait il cette loyauté nécessaire à la construction et au maintien d’un empire.
« Sinon il faut couper la poire en deux. Deux trônes, deux couronnes. »
Ton regard s’encre un peu plus dans celui de Silene, désireux de savoir si ton idée à fait mouche, désireux de savoir si peu à peu t’arrives à l’emmener vers toi, derrière son visage qui semble imperturbable et son regard de biche.

« T’as besoin d’un homme à tout faire, qui t’es dévoué prêt à éliminer tout ce qui dressera face à toi ? »
À mesure que tu prononces ses mots tu te lèves finalement à ton tour, la démarche sûre, le torse toujours autant bombé et dénudé vers elle, tu viens reprendre finalement ta clope de ses mains pour la remettre dans ta bouche avec un grand sourire en coin, la fumée que t’expire lentement avant de frôler les lèvres de la belle à nouveau des tiennes, tu joues sur la proximité, sur le désir, t’aimes ça.

« Et qu’est-ce que j’y ai à gagner dans cette quête, tu pourrais m’évincer à tout moment une fois arrivé au sommet. Il me faut plus que des mots. »

Sourire malicieux que tu dresses en entendant ses compliments sur tes prouesses de chambre, elle sait très bien que tu serais un atout précieux, ne serait-ce que pour l’expérience que tu avais et pour ton mépris du danger, mais peut-être était-ce ça que tu étais à ses yeux, un pion sacrifiable qu’elle tentée de charmer pour parvenir à ses fins, c’était un cercle vicieux, une danse enflammée où vous essayiez de vous convaincre que chacun avait besoin de l’autre.
Ton doigt que tu laissais filer le long de son corps, effleurant son épiderme sourire aux lèvres, avant de poser enfin la question cruciale.

« Si tu veux que je marche avec toi, tu vas devoir me convaincre et être honnête parce que si j’accepte, au moindre mensonge ou pas de côté, je disparaîtrai dans l’ombre. Et je suis certain que tu sais qu’à ce jeu-là, je suis assez doué. Donc on va devoir jouer cartes sur table maintenant ma douce. »

« Je note que tu as goûté toutes les pêches en question pour en arriver à cette conclusion. Ça m'étonnes presque pas. » souriait-elle malignement. Elle paraissait toujours sûre d'elle, la réalité voulait qu'elle se cachait derrière l'humour pour éviter la gêne des compliments. Elle n'était pas ses jolies filles à ignorer leur beauté ou faire semblant pour avoir des compliments mais elle n'était pas non plus de ces demoiselles à s'être habituées qu'on lui dise de telles choses. Elle était ce qu'elle était, sans chercher à plaire à qui que ce soit, voilà tout. Elle était elle et si ça ne plaisait pas, les personnes pouvaient aller voir ailleurs, si ça plaisait, tant mieux mais ce n'était pas son objectif premier, loin de là.

Il piquait sa curiosité une nouvelle fois. Ses paroles faisaient leur chemin dans sa tête, il introduisait en douceur ses idées dans la caboche de sa cadette et ça se voyait à l'attention qu'elle lui portait, à ses lèvres entrouvertes qui reflétaient sa réflexion. Un empire mais deux gouvernants. L'idée n'était pas mauvaise en soi, elle était même plutôt bonne parce qu'elle laissait savoir qu'elle ne serait pas qu'une reine trophée que l'on a à son bras mais bien plus que ça, avec un réel pouvoir sur ses sujets. L'idée plaisait à la poupée et à la fois, ses pensées se tournaient vers Sly, vers cet homme pour qui elle avait beaucoup de respect et d'estime, peut-être trop. Elle savait que lorsqu'il parlait de ça, Atom ne pensait absolument pas à Sly et la conception était difficile à admettre. « Sly en ferait de même tu sais. » Loin d'elle l'idée de les mettre en concurrence, elle ne disait que la vérité. Elle se doutait qu'il parlait de lui-même quand il disait qu'elle aurait besoin d'un homme à tout faire, prêt à se dresser contre quiconque serait contre elle mais elle savait que Sly en ferait autant, elle en était persuadée. Ce n'était pas pour rien qu'elle cherchait à être à ses côtés. « J'ai besoin de savoir ce qui te distingue de lui, quel est ton plus. » A l'instar d'Atom, elle avait besoin de plus que des mots.

Des frissons s'accrochaient à son épiderme quand il s'approchait, l'obligeant à redresser son visage pour ne pas le quitter des yeux. C'est qu'il était sacrément grand le bougre. Ses lèvres presque sur les siennes, son doigts qui flirtait avec sa peau, il cherchait à la déstabiliser, à se faire imposant face à elle, à la réduire à son état de cadette, presque de gamine trop gentille à côté de lui. Et il y parvenait, sans qu'elle ne soit capable de savoir si cet ascendant lui plaisait ou non. Il lui arrachait des frissons sans qu'elle ne sache si c'était davantage du désir ou de la méfiance, peut-être même une espèce de sueur froide. « Ne m'appelle pas comme ça. » Elle n'était pas sa douce, elle n'était la douce de personne, elle n'était à personne tout court, elle s'y refusait. Cœur sauvage.

Et pourtant, c'était dans un baiser fougueux qu'elle scellait leurs lèvres, c'était son corps entier qui cherchait le contact plus franc de ses doigts, de sa main. D'un geste sec et rapide, entre deux baisers, elle écrasait la clope dans le cendrier pour mieux revenir à lui, attiser son désir de ses lèvres, de sa langue se mêlant à la sienne, profitant de ses mains libres et de son propre poids léger pour grimper et s'imposer dans ses bras. Elle devenait brindille ainsi calée entre ses bras imposants, il pourrait la casser s'il le voulait mais elle imposait une résistance quand, en dépit du désir grandissant, elle ne perdait pas le nord. « Si on joue cartes sur table, qu'est-ce qui m'assure que tu me la fera pas à l'envers à ton tour? » S'il avait raison de douter de Silene, elle en avait tout autant le concernant parce qu'ils se ressemblaient sûrement un peu trop.

Malheureusement, Silene se trompait, des pêches t’en avais goûté ça oui, mais pas toutes, ce visage braqué, marqué par toutes les atrocités commises il en rebutait beaucoup, c’était inconcevable pour toi de partager ton lit avec une petite chose apeurée, fragile, tu avais besoin de quelqu’un capable de te faire face sans rejeter ta part démoniaque et c’était le cas de Silene, peut-être que c’était parce qu’après tout elle aussi avait une part sombre derrière ce sourire angélique.

« Pas besoin de toutes les goûter Silene, tu sais quand tu tombes sur celle qui sort du lot. »

Sly venait enfin sur le tapis, finalement, c’est elle qui osa prononcer son nom en première, il était clairement la pièce centrale de la partie, celle qu’il fallait renverser pour tout gagner, ses doutes étaient fondés pourquoi ferait-elle le pari de miser sur toi et de risquer de perdre tout ce qu’elle avait. Peut-être parce que le jeu en valait la chandelle, elle pouvait continuer à vivre sa vie à la maison close à faire ce qu’on attend d’elle et à être dépendante de la volonté d’un homme ou alors elle pouvait faire la folie de parier sur toi, l’homme de l’ombre.

« Mon plus ? Ne bouge pas. »

Tu te levais finalement pour aller trifouiller dans ta chambre déplaçant des meubles soulevant des trappes, tu laissais la belle patienter quelques minutes le temps de revenir vers elle les bras remplie d’un butin, sur la table, tu déposas ton artillerie lourde, M4, Desert Eagle, Bayonette.

« Mon plus c’est que je sais comment m’y prendre et que celui qui me fait chier, je lui règle son compte sans broncher, si tu dois parier sur un homme, parie sur celui qui n’a plus d’âme. »

Voilà ce que tu avais lui offrir un homme bien équipé qui n’aurait aucune hésitation lorsqu’il faudrait presser la gâchette, un homme qui n’aurait pas de pitié, encore une fois peut-être que ça la ferait douter de ta possible loyauté, mais il fallait s’y risquer, vous aviez chacun votre truc à apporter et toi, c’était clairement ta connaissance des armes.

« Comme il plaira à mademoiselle Silene. »

Tu la cherchais comme elle savait le faire avec toi, si elle n’acceptait pas ce genre de surnom t’allais l’embêter autrement, fallait que tu sois toi aussi une sale bête, même si elle était en mesure de te punir d’une façon bien plus embêtante qui te le ferait regretter.
Tu te laissais prendre à son jeu, ce rapprochement, ce baiser langoureux, t’en profitait, tu te laissais faire comme hypnotisé venant à ton tour intensifier le tout, tes bras pour venir attraper ses cuisses, ton regard ancré dans le sien que tu peines à décrocher.
« J’ai bien peur que tu doives te contenter uniquement de ma parole, je peux juste te dire que si c’est un cinquante cinquante, y a aucune raison qu’il y’ai des histoires. »

T’achevais ta phrase sourire en coin, toi t’avais aucune envie de la trahir la jolie gueule d’ange, tu voulais qu’elle joue le jeu autant que toi pour que cette alliance porte ses fruits dans tous les cas toi tu n’étais pas fait pour rester trop longtemps dans la lumière, cette place de roi, tu la revendiquais par pur principe.
Malgré toi, toute cette discussion prenait une tournure bien plus charnelle, bien plus alchimique, comme des aimants vous n’aviez de cesse de vous rapprocher et une fois encore, tu succombais à ses courbes si envoûtante, ses lèvres que tu saisissais des tiennes, vos langues qui s’entremêlaient alors que tu la déposais finalement sur la table.
Cette chemise trop grande pour elle dont tu la libérais, ce sillon que tu dressais de tes doigts tout le long de son corps jusqu’à la naissance de ses cuisses, ce sourire en coin que tu dressais sur ton visage, ses mains que tu attrapais avec les tiennes l’étendant tout en long, la surplombant comme tu avais l’habitude de faire, elle était ta prisonnière, prisonnière de tes muscles, prisonnière de tes désirs, prisonnière de ta passion.

« Ca fait aussi partie des négociations ? »

Tu ne te leurrais pas, face à elle t’étais un homme faible dans cette situation, ce n’était plus ta tête ni ton esprit vif qui était aux commandes, non, c’était une partie bien plus primitive.
De tes lèvres, tu effleures son épiderme, traçant à nouveau un sillon de sa nuque à sa poitrine, tu la connais bien la belle, assez d’expérience passées avec elle pour savoir comme la faire vibrer, mais à ce jeu-là, elle risque d'être meilleure que toi.

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