t'es qu'une môme (Lais)

traits de caractère / Lais est une perfectionniste. De son histoire et de ses ambitions, elle persévère, cherche à toujours faire plus et mieux dans un esprit de compétition. Son attitude provoque un certain agacement chez ses (anciens) amis, faisant d’elle une éternelle insatisfaite. Elle a ainsi pour habitude d’observer les différents tableaux pour lesquels elle ne sera jamais première, faute de talent inné ou de temps pour persévérer. Mais sous ses apparences de muse parfaite, se cache une personnalité solaire. La bonté des hommes de sa vie, son frère et son père, feront d’elle une personne profondément gentille. Elle aime prendre soin des gens auxquels elle tient, mais aussi d’autres plus anonymes et sa compassion la pousse à adoucir les âmes blessées. Malgré tout, elle en arriverait presque à être naïve voir effacée quant-aux décisions importantes de sa vie, bien qu’elle ait un côté acidulé voir revendicateur, hérité de sa mère. C’est une sorte de colère gisant au fond d’elle, qu’elle justifie par une violence verbale, trahissant une peur de se faire abandonner. En soit, c’est une gosse paumée, qui a toujours bien fait pour bien paraître sans réellement écouter ses propres envies. Lais est une jeune fille têtue et butée, mais qui n’en est pas moins attentionnée lorsqu’on la connaît.

«La môme chérie de son père»
Née un soir d’hiver 1994 au nord de l’Etat de New York, Lais est la seconde enfant de ses parents. Des lèvres de poupée, de grands yeux clairs, « personne ne pourra te contredire. » gazouille son frère ainé de huit ans à ses oreilles.
Mais vous êtes-vous déjà sentie de trop ? C’est précisément avec ce sentiment que la jeune fille grandit. L’enfance de Lais se déroule sans embardées, dans le sillage de cette mère féministe et de ce père effacé, dévoué à sa famille. Une inversion des rôles peu commune où l'homme est dénué d’ambitions personnelles et professionnelles. Il a toujours porté une profonde attention pour ses enfants, mais Lais espère in petto amadouer sa mère et son entière soumission à ses désirs. L'épouse Eberle aime sa famille mais elle aime apprendre par-dessus tout. Lais le comprit rapidement et se promit d’exceller partout pour être la fierté de sa mère, et non ce contretemps inattendu dans sa carrière.

Son frère quitte le foyer familial à ses vingt ans alors que Lais n’en a que dix. Il part à l'aventure, las de la banlieue moyenne américaine où il se sent oppressé par cette recherche de perfection continue.  La jeune cadette devint alors fille unique, dans une famille minutieuse mais finalement bien heureuse. Balade au bord du fleuve, expéditions dans la ville de New York où elle se promit d'y vivre, initiation à de nombreux sports, Lais se surprit à développer un esprit compétitif. Elle ne cherche pas à se parfaire où elle réussit mais se concentre davantage sur ses échecs.


« Oui, je pense t’aimer aussi »
La rencontre avec son premier et dernier copain est impromptue. Elle supplie ses parents de l’inscrire en cours du soir dans l’espoir de susciter l’admiration de sa mère. Lais aime la cuisine mais « Si tu cuisines, tu finiras mère au foyer. C’est un choix, mais je pense que tu peux faire mieux » à vrai dire, chez elle c’est son père qui cuisine. Alors a quinze ans, faute de mieux, elle s’instruit et dans ce cours, rencontre le cliché parfait du garçon un peu paumé. Un chiot à dresser. C’est facile pour elle, elle a vu sa mère faire maintes fois. Ils s’éprennent l’un et l’autre promptement, mais une divergence d’objectifs se ressent dans leur couple. Ce n'est pas un manque d'ambition de la part de son petit-ami, mais la peur de décevoir ses parents. Sa nonchalance rend Lais lasse, mais elle reste avec lui et s’enferme dans cette relation calme : l'assurance d'une vie sereine et fiable. Elle n’a jamais échoué et elle n'échouera pas.

« La jolie môme »
Oh, comme il l'aime son copain. Ses amies aussi l’apprécient. Mais Lais vit dans son propre monde. Elle perçoit le monde à sa manière, et a cette impression persistante que son entourage ne la comprend pas. Un détachement de la réalité qui devint limpide lors de son entrée en faculté.
Déménageant avec son petit-ami dans le Queens pour suivre une carrière médicale, elle aime se jauger avant une soirée. Oui elle est devenue belle, mais ce corps lui appartient-il réellement ? Que sait-elle faire ? Danser ? Non elle ne le maîtrise pas assez. Ses gestes sont timides et incertains. Elle feint l’assurance avec son minois, mais elle n’est qu’une gamine emprise de doutes. Elle aime ses yeux, et sa jolie voix, une petite tessiture qui apporte de l'émotion aux mots qu'elle chantonne. Il est alors facile de comprendre ce que Lais ressent ; à l'inverse de son visage de marbre, cruel et magnifique à qui ne laisse rien paraître. En vérité, Lais meurt d’envie de provoquer l’admiration et la jalousie, lui valant parfois des regards glacés.
« T’es la banlieusarde typique et timide, hein ? » Une grande biche aux yeux dorés et au sourire assuré lui fait face. Au fil des discussions, une amitié sincère et fusionnelle se révèle. Lais ressent à son contact un nouveau dynamisme, loin de sa perpétuelle impression de vivre le souffle coupé. « Quand est-ce que tu as fait quelque chose pour toi ?» lui adresse son amie. Surprise, Lais hoquette « J’ai toujours fait ce que je voulais » . Elles se toisent silencieusement. « Tu pourrais devenir chef cuisinier plutôt que médecin. C’est de loin le meilleur plat que j’ai mangé depuis un moment.»  Ses mots lui font l'effet de brûlures, mais un étrange soulagement l’envahie. Instinctivement le corps de Lais s'enroule autour de celui de son amie. Lovées dans le canapé, Lais prend la décision d’abandonner sa langueur habituelle. Elle qui a toujours considéré leur relation comme fraternelle, elle est forcée de constater qu’elle n’a jamais ressentie une telle affection pour quelqu’un. Lais ne se connaît pas intimement, et a toujours tout contrôlé. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle se sent fébrile.

« Lais, qui es-tu ? Découvre-toi »
Une rupture sans vagues, presque naturelle, et Lais se laisse tenter par la vie. Elle perd patience face au nombre d'années d'étude. Elle veut vivre, être reconnue. Elle commence à sortir et ivre, elle devient insouciante et indomptable. Elle se perd facilement, dans ce monde presque inconnu. L'ivresse des soirées, des bouches qu’elle ne rencontre que furtivement la rendent heureuse. Elle l’a toujours été, mais elle l'est encore plus maintenant. Elle renoue avec son amour pour la cuisine et décide de suive ses envies qui se sont tues avec le temps.