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(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !

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 Marche ou rêve (River&Camelia)

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Message Sujet: Marche ou rêve (River&Camelia)   Marche ou rêve (River&Camelia) Empty Sam 29 Mai - 20:11

Rencontrer quelqu’un, sortir quelques fois et tomber amoureuse. Après quelques temps, la demande en mariage, et la vie de famille qui commence enfin. C’est comme ça, dans les livres de Camelia ou à la télévision. Mais dans la vraie vie, l’amour n’existe pas. Dans la vraie vie, on ne choisit ni son époux, ni le reste de sa vie. Dans le monde des Reiss, le sommet de la chaîne alimentaire, les mariages ne sont qu’alliances. Une fille contre de l’argent, un fils contre un nom. C’est comme ça que ça marche. Camelia le sait. Camelia l’a toujours su. Pourtant, au fond d’elle, elle rêvait encore du prince charmant. Elle rêvait encore de pouvoir s’échapper, se redécouvrir un ailleurs plus grand. Enfermée dans sa cage dorée, elle ne peut que fantasmer.
Son père a essayé, par deux fois, de la marier. Et Camelia s’est déchaînée, incapable d’accepter cette brutale fataliste. De ses fiancés sans véritables personnalités, elle s’est très vite émancipée. Mais elle sait que ses jours sont comptés. Elle sait que son père ne sera plus aussi patient, qu’elle n’est plus une enfant, et qu’il ne lui passera plus aucun caprice.

Quand il a laissé échappé le nom des Hastings, au détour d’un diner, elle a su que tout était fini, qu’elle ne pourrait plus se dérober. Parce que jamais, au grand jamais, son père ne laisserait tomber une pareille alliance. Tout le monde connait les Hastings, son père le premier. S’est-elle résignée ? pas tout à fait. Mais pour le moment, rien de sert de contredire son ainé. Elle patiente, et observe, comme elle sait si bien le faire. De son fiancé, elle n’a qu’un nom et quelques photos trouvées sur les réseaux sociaux. De son fiancé, elle n’a que les rumeurs et les racontars.

Et pourtant, un jour, elle sera sa femme.

Qu’a-t-elle fait, dans une autre vie, pour mériter cela ? Elle, l’enfant au cœur trop tendre, qui ne voulait rien d’autre que vivre le grand amour, celui qui brûle le cœur et l’âme, celui qui permet de se lever le matin, d’avancer dans le brouillard d’un monde sans lendemain ?

Longtemps, River Hastings n’a été qu’un murmure. Jusqu’à aujourd’hui. Un diner chez ses parents. De la courtoisie, à dit maman alors qu’elle lui demandait de faire bonne impression. Mais Camelia n’est pas dupe. Elle connait les enjeux de ce diner et elle n’a pas encore décidé si elle resterait pion sur l’échiquier de son père.

Assise dans son dessing, Camelia se demande comment faire bonne impression. En a-t-elle seulement envie ? Doit-elle jouer le jeu et porter quelque chose de sobre, criant ‘je suis une bonne fille, je serais prendre soin de votre fils’ ou au contraire, doit-elle la jouer provocante, risquant la crise cardiaque chez son père ? Un sourire étire ses lèvres rosées. Elle sait exactement quel choix faire. Ses doigts glissent le long des tissus, hésitante, avant d’attraper un costume Saint-Laurent, pendue parmi ces cousines. Un deux pièces blanc au pantalon fluide. Elle l’agrémente d’un bustier en dentelle noir. Exactement ce qu’il faut pour faire bonne impression à la bonne famille, n’est-ce pas ?

Légèrement maquillée, les cheveux lissés et plaquée en arrière, elle s’observe dans le miroir. Parfait. Camelia attrape son sac. Le taxi ne devrait pas tarder. Elle doit rejoindre ses parents directement chez les Hastings. Ce n’est pas très loin mais elle se déplace exclusivement en uber, ces temps-ci, puisque le chauffeur que son père a mis à sa disposition est en arrêt maladie, pour surmenage.

Elle est en retard, et elle le sait. Ne jamais être à l’heure est une règle d’or, pour la jeune Reiss et un sourire vient fleurir ses lèvres lorsqu’elle sonne à l’immense porte de la maison de sa future belle famille. Elle devrait être anxieuse, pourtant Camelia se prend au jeu d’imaginer les très célèbres Hastings. Sont-ils aussi coincés que ses propres parents ? La soirée sera-t-elle digne d’intérêt ou va-t-elle diablement s’ennuyer ? La porte s’ouvre finalement et la brune offre un sourire de circonstance à son interlocuteur.

« Bonsoir. »
dit-elle sobrement, son visage lunaire ne trahissant, comme souvent, aucune émotion.
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Message Sujet: Re: Marche ou rêve (River&Camelia)   Marche ou rêve (River&Camelia) Empty Sam 12 Juin - 19:03

tu la sens, l’entourloupe. l’invitation qui n’en est pas une au fond. non tu n’es pas invité. tu es prié, ordonner, convoqué. une putain de convocation au diner familial. maman ne cuisiniers pas, papa n’allumera pas lui-même la cheminée. rien de tout ça. rien que de la poudre aux yeux, briller le plus possible à la face du monde, leur montrer à quel point les Hastings peut être… important. et influent. tu sais très bien pourquoi l’invitation est venu jusqu’à toi, tu sais très bien qui il y aura à cette soirée-là… Elle. Camélia. Rose ou Lilas qu’importe de la fleur, tu lui arracheras ses pétales.
aucune idée de comment y échapper, t’as beau chercher, remuer ton crâne, tu ne trouves pas de solution, de porte de sortie. Aucune. parce qu’il n’en existe pas River, parce qu’il n’y a pas de sortie de secours à ce foutu destin que l’on t’impose. tu sais bien que ça se passera comme ton père l’a décidé, même si tu refuses de l’admettre. toujours convaincu de pouvoir y échapper, toujours convaincu de pouvoir dire non quand le moment sera venue. et pourtant, au fond de toi, tu sais bien que cela ne sera pas possible. qu’aucune vraie cabriole ne t’éloignera du chemin tracé pour toi. et il ne te reste qu’une chose à faire : obéir. alors, en bon fils, tu obéis. enfile le costume déposé dans ton appartement. tu détestes quand ta mère fait cela. quand elle te pense encore incapable de laver, repasser, choisir tes costumes. elle le fait pour toi. pourtant, tu choisis seul, toi et toi seul, la cravate que tu porteras ce soir. T’es sûr que ta mère t’en fera la réflexion. tant mieux.

T’es à l’heure. du moins celle que ton père a indiquée dans le message qu’il t’a envoyé. en avance par rapport à celle-ci donner aux invités. et pour cause, convoqué dans le bureau du paternel, des sermons sur ta conduite. il ne parle pas du mariage, ne parle pas des fiançailles, ne parle même pas d’union. il sait que la moindre mention à ce sujet te ferait vriller. définitivement. alors il évite le sujet. te demande juste de faire bonne impression.

le bourbon tangue entre tes mains, valse douce au cœur du cristal, des paroles polies, des sourires coincés. elle est en retard. et tu détestes ça. encore une pimbêche qui se pense indispensable, aime se faire désirer, attendre, parce qu’elle pense que c’est ce qu’une fille de son rang doit faire. foutue gamine capricieuse, elle allonge le temps, rend le supplice plus long. arrivé enfin, sourire aux lèvres. Voilà. elle t’agace. son attitude t’agace. tout en elle.
pourtant si belle,
pourtant si différente que dans tes souvenirs,


t’accroche le sourire au bord des lèvres, porte un toast. “À cette entrée des plus remarquables”, tu soulignes, taquin, mesquin, cruel. joueur. le repas est servie, comédie en plusieurs actes, se gargarisant de vin et d’anecdotes. tu parles peu, souris quand il le faut, commente quand il le faut, mais n’engage pas la conversation. pas une seule fois. distant, comme étranger à la situation. spectateur. Des discussions d’une banalité affligeante, n’ont-ils pas mieux à raconter ? On vous a, évidemment, placé l’un en face de l’autre, et par-dessus ton verre, tu lui jette un coup d’œil. Elle a l’air de s’ennuyer autant que toi, c’est rassurant.

En attendant le dessert, on vous autorise à quitter la table, comme des enfants, tandis que votre père s’éloigne pour parler affaires. Tu t’échappes, par les cuisines retrouve la petite terrasse à l’écart. Une blonde sortie de ta poche, si tôt allume. Maman déteste quand tu fumes. Tu balayes du regard la nouvelle venue, quelques pas pour te rejoindre. « À quel prix ? », question tremblante dans les airs, ton regard plonge dans le sien, « qu’est-ce qu'on va t’offrir pour devenir ma femme ? », le mot t’écorche la gueule, te brûle de l’intérieur. Ta femme. Ça n’arrivera pas. « Une jolie voiture ? Une belle villa ? Ou un nouveau sac à main ? », tu la snob, sans aucune retenue, lâchant tous tes préjugés à ses pieds.

@camelia reiss
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Message Sujet: Re: Marche ou rêve (River&Camelia)   Marche ou rêve (River&Camelia) Empty Ven 18 Juin - 12:38


Etre à l’heure est règle d’or, surtout dans un milieu comme le leur. Etre en retard, c’est son unique moyen de faire pression, de montrer à son père qu’elle n’est pas si manipulable qu’il le pense. Elle porte son retard comme une arme, ou comme un bouclier. Elle l’arbore fièrement, se fait, l’espace d’un instant, souveraine d’un monde qui n’a de cesse de la rabaisser pour son sexe. Elle ne sera jamais rien d’autre qu’une femme, après tout. La fille d’un homme, l’épouse d’un homme. Objet de convoitise et d’échange. Elle se voudrait libre, Camelia. Elle voudrait voler de ses propres ailes, cesser d’être à jamais, enfermé dans une cage rouillée qui finira, elle le sait, par la consumer. Pourquoi ? Pourquoi est-elle née ici, maintenant ? Pourquoi doit-elle sourire poliment quand on lui dit qu’elle a de la chance, qu’elle a de l’argent, qu’elle ne manquera jamais de rien, qu’elle ne peut pas se plaindre parce que, dehors, des gens meurent de faim. Et les autres, les autres ne comprennent pas qu’elle préfèrerait mille fois crever de froid dans le caniveau en étant libre que dépérir entre les mains de son paternel.

Et pourquoi ? Pourquoi ne fuit-elle pas ? Pourquoi ne quitte-t-elle pas ce monde ? Il serait si simple de partir et de ne jamais se retourner. Mais couper les liens, tout quitter, c’est si difficile. Parce qu’elle a peur. Elle a peur de ne jamais parvenir à être véritablement quelqu’un. Et peu importe, peu importe ce qu’elle pense et ce qu’elle dit, elle restera à jamais la fille de son père, elle cherchera à jamais son approbation.

Cet homme,
Qu’elle hait
Autant qu’elle aime
Son père.


Elle n’oublie pas ses regards sombres et ses mots, tranchantes comme des lames. Elle n’oublie pas sa main lourde, quand elle n’est pas à la hauteur. Elle n’oublie pas les punitions, et parfois, parfois l’indifférence glaçante. Ces jours sans parole, sans regard, où elle se sentait si creuse qu’elle avait simplement envie de disparaitre.
Elle n’oublie pas. Elle s’en nourrie, elle devient plus forte, et elle est persuadée qu’un jour, elle gagnera, elle le battra à son propre jeu. Voilà pourquoi elle reste. Elle reste pour un jour se délecter de son regard, quand il comprendra qu’il a finalement perdu.

Contre une femme.

Elle se fait charmeuse, Camelia, elle devient l’enfant sage, irréprochable, lorsqu’on les lui présente, les Hastings. Elle se confonds en sourires polis et paroles sages. Mais lorsque son regard croise celui du fils, elle comprend qu’il n’est pas dupe et elle soutient ses yeux, un instant, une seconde. Ses lèvres esquisses impassiblement un sourire plus vrai, plus sombre.

Assise bien droite à la table de la salle de réception, elle écoute d’une oreille distraite sa mère parler de ses dernières vacances en Polynésie, son père questionner Hastings sur son travail, et elle répond, parfois, quand on lui pose une question. Mais elle n’engage aucune conversation. Ce n’est pas son rôle. Elle n’est qu’une poupée d’exposition, ce soir, et elle ne compte pas vraiment faire le moindre effort.

Elle s’excuse, peu avant le dessert, et quitte la table alors que son père n’a plus d’yeux que pour son futur partenaire. Il lui donne envie de gerber. Il courbe l’échine devant l’autre homme alors qu’il ferait tout pur l’écraser et le surpasser. Elle explore un instant la demeure et trouve un accès vers l’extérieur. Si elle ne fume pas, elle risque de devenir désagréable, et elle en paiera durement le prix, plus tard.

Ce n’est que lorsqu’elle referme la porte qu’elle aperçoit l’ombre de River, adossée à la rambarde. Elle sort une cigarette de son sac en s’approchant, inspirant pleinement l’air froid de la nuit. Lorsqu’elle est à sa hauteur, elle le regarde enfin, l’observe et plonge ses yeux dans les siens. Elle le jauge, elle attend, féline, prête à sauter sur sa proie. Elle attend et elle écoute. Un sourire se dessine d’abord sur ses lèvres. Et finalement, un rire s’échappe, glisse entre ses dents, roule sur sa langue. Camelia se penche en avant, vers lui en emprisonnant la cigarette entre ses lèvres rosées. Elle est proche, incroyablement proche. Elle peut sentir son souffle, un instant, et finalement, elle se recule, lorsque sa cigarette crépite, allumée par celle du garçon. Elle s’adosse à la barrière dorée, inspire longuement la fumée, à s’en brûler les poumons.

Expiration.
Rictus.


Et finalement, elle lui répond. « Tu es bien naïf si tu penses que, dans notre monde, on a besoin de promettre quelque chose à une femme pour la marier. »

Elle se tourne vers lui, un instant. Son sourire a disparu. Elle ne supporte pas son air condescendant. Il lui rappelle trop celui de son père. « C’est moi qu’on offre et qu’on marchande. Et comme je suis une petite fille bien sage, je dois simplement sourire et dire oui, le moment venu. »
@River Hastings
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