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 Le lendemain de l'orage (Moïra&Camelia)

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Message Sujet: Le lendemain de l'orage (Moïra&Camelia)   Le lendemain de l'orage (Moïra&Camelia) Empty Mer 2 Juin - 14:16

James est mort. Moïra lui a envoyé un simple sms, trois petits mots, une phrase trop rapidement perdue. Son frère est mort. Camelia ne l’a vu que très peu. Au détour d’une sortie, quand il venait chercher Moïra, parfois, mais c’est tout. Quelques banalités échangées et chacun reprenait sa route. Parce qu’elles ne parlent pas de famille, Camelia et Moïra, parce qu’elles sont la famille qu’elles se sont choisies. Alors Cami ne sait rien de la vie privée de Moïra, et Moïra ne sait des parents de sa meilleure amie que ce qu’ils veulent bien montrer. Lorsqu’elles partaient ensemble en vacances, papa se montrait courtois, maman aimante, et Cami, Cami était déjà lasse de devoir se battre. Alors elle faisait semblant, elle aussi.

Et puis ce n’était pas important. Parce que Cami et Moïra, elle ne parlent pas de famille. C’est comme ça, une rège tacite instaurée il y a si longtemps que ni l’une, ni l’autre, n’est aujourd’hui capable de la briser. Elles se racontent tout, pourtant. Les peines de cœur, les petits tracas du quotidien. Mais il y a toujours une partie de leur vie qui reste floue. C’est comme ça, dans leur milieu, on apprend très vite à éviter les sujets qui fâchent, à s’accommoder du silence, jouer des apparences.

Et en cela, Camelia excelle. Jouer à celle qu’elle n’est pas, cacher ses émotions derrière un teint parfait, des joues rosées et des yeux trop grands pour ne pas pleurer. S’en est si simple que parfois, Cami aimerait juste qu’on lui demande d’arrêter. D’arrêter de faire semblant.

Ses doigts glissent sur l’écran de son téléphone et ses yeux cherchent le dernier message envoyé par sa meilleure amie. James est mort. Il date d’un mois. Et depuis, depuis Cami ne cesse de lui écrire. Elle était inquiète, d’abord, puis en colère. Seul le silence lui a répondu mais personne n’est plus borné que les Reiss, alors chaque jour, elle lui envoie un message ou deux. Avec n’importe qui d’autre, Cami se donnerait simplement bonne conscience. Mais pas avec Moe. Parce qu’il n’y a jamais eu que Moe pour s’intéresser à elle, pour s’occuper d’elle, pour l’aimer toute entière malgré ses fêlures. Et elle le lui rend bien, Camelia. Jamais elle ne l’abandonnera, jamais elle ne l’a laissera partir.

Et elle a besoin d’elle, Cami. Elle a besoin de Moïra et son sourire, son étreinte réconfortante et ses paroles sages. Elle est épuisée. Elle n’arrive pas à sortir la tête de l’eau. Elle ne pense qu’au travail, tout le temps, à chaque instant. Le magazine, les rendez-vous à planifier, le café à aller chercher. Elle n’est qu’une assistante de rien du tout et pour la première fois de sa vie, on ne s’attarde pas sur son nom de famille. On l’a traite comme n’importe quelle stagiaire, comme une moins que rien. Sa vie se doit de tourner autour de sa patronne et elle est disponible jour et nuit. C’est la première fois qu’elle s’accroche si fort à quelque chose. Son père lui a dit qu’elle était pathétique, qu’elle ne devrait pas servir les autres, que c’était indigne de leur famille. Mais papa est en colère depuis qu’elle a rejeté son dernier prétendant, brisant une possible alliance avec une famille de conservateurs très influente de Washington. Après des joues de silence, il s’est finalement mis en tête de lui présenter un Hastings. Un diner de rien du tout, qu’il avait dit. Mais elle n’est pas dupe, Cami, elle sait ce qu’il se trame au-dessus de sa tête.

Il est sept heures, un dimanche. C’est son jour de repos. Ou plutôt, c’est le jour où on est le moins susceptible de l’appeler à n’importe quelle heure pour lui demander tout et n’importe quoi. Elle est réveillée depuis bien trop longtemps, incapable de dormir. Son masque pour les yeux remonté sur le front, elle se perd sur son téléphone, les yeux fatigués.

Un frison parcourt son corps lorsque la sonnerie retentie. Ce n’est pas l’interphone mais bien la sonnerie de sa porte. C’est donc soit un voisin, soit quelqu’un qui connait le code. Elle hésite un instant à se lever mais finit par le faire. Ses pieds cherchent ses sandales et elle se redresse avant de rejoindre le salon et donc la porte d’entrée.

Camelia est encore en pyjama lorsqu’elle déverrouille la porte et l’ouvre. Elle porte un ensemble en soie noir et ses cheveux sont maintenus en arrière par son masque. Ses yeux s’écarquille lorsqu’apparait devant elle la silhouette élancée et pourtant terriblement menue de Moe. Elle semble avoir perdue du poids et son regard est fatiguée. Cela fait un mois qu’elle ne se sont pas vu, et pendant dix ans, elles ne se sont jamais séparées aussi longtemps. Le poing de Camelia se sert, elle ne sait comment réagir. Son visage lunaire ne laisse rien paraitre, si colère, ni soulagement. Elle ne sourit pas, ses yeux sont froids, ils ont toujours été froids. Et finalement, sans un mot, elle avance d’un pas pour serrer Moïra contre elle, si fort qu’elle pourrait la briser. Parce que son inquiétude a dépassé sa colère, parce qu’elle ne peut imaginer ce que vit Moe en ce moment. L’unique sœur qu’elle n’a jamais eu est juste devant elle, après tout.
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