(EVENT) / COLOЯROOMS - WHITE.

peintre de l'imposture au coup de pinceau stérile ne parvenant pas à faire taire l'insolence de sa toile blanche. c'est là qu'il se trouve, le môme, métamorphosé en un spectateur inhibé au moment où il entend le cliquetis de la porte qui se renferme derrière lui. il y a l'échine qui se dresse, les dents qui crissent pour prévenir l'assaut du silence cacophonique. celui qui glisse le long de la pulpe, l'instille de frémissements que le corps s'efforce de dissimuler en se recroquevillant dans son sweat trop large.
ça brulerait presque la rétine, donnerait mal à la tête. cette overdose de blanc. l'immaculé qui darde, nargue, étale sa pureté de long en large défiant les limites même d'un infini perdu dans son immensité. entre les murs de la salle, les pas sont hésitants, la semelle usée des chaussures menaçant de souiller la perfection d'un vide sidéral. comme si d'une simple empreinte, blake ruinerait l'entièreté du néant, donnerait vie à l'inexistant en imposant le dehors par l'intermédiaire de quelques particules poussiéreuses qui se détacheraient de ses pompes. alors le gamin se fige, s'abandonne à une posture statique où seules les pupilles voguent d'un pan à un autre sans qu'elles ne parviennent à les différencier.
du candide opalin s'extrait quelque soupçon d'innocence. ces espérances d'enfant que blake a pris l'habitude de chérir. ici ou ailleurs, l'incertain lui procure une forme de réconfort. à l'instar des premières lueurs de l'aube, l'ébauche d'un avenir qui s'esquisse en silence, paré de couleurs douces, un pastel agréable. loin de la réalité mais il n'en a que faire. de ses sempiternelles errances, blake s'imagine creuser des sillons, déposant des fragments de ses rêves dans l'espoir, qu'un jour, il les oubliera pour mieux les découvrir. les clés du bonheur laissées sous le paillasson d'un roi hasard qui finira par toquer à sa porte. qu'il puisse enfin lui dire qu'il est sur le bon chemin. dis-moi, marchand, quand viendras-tu ? insuffler sur mes songes la confiance nécessaire pour qu'ils franchissent les portes du présent.
mirettes vissées sur l'horizon, et le myocarde qui se gonfle sur ces milliers de choses qu'il aimerait faire blake. des idées par centaine. d'innombrables mots qu'il pourrait emprunter pour en dresser l'ébauche. aucun n'existe assez pour qu'il l'appose sur ces murs. au milieu de la vacuité, blake l'embrasse, flotte à ses côtés et ondoie sur l'étrange mélodie lyrique que dégage cet endroit. l'empreinte mystique et envoûtante d'une page où tout reste à écrire. qu'importe la manière.