On aboie en silence (Jax)

01. T’es pas du genre à te victimiser, bien au contraire, mais le premier truc que tu pourrais dire pour parler de ta vie, c’est que t’as pas eu de chance. T’es pas né dans le bon quartier, t’es pas né avec les bons parents, t’es pas né avec une maison spacieuse et de quoi bien vivre. Toi, t’as connu que la misère, les larmes, le froid et la crasse. D’ailleurs, au même titre que tes trois sœurs et ton frère cadet, t’étais pas vraiment un enfant désiré. T’es arrivé comme ça, parce que pourquoi pas, parce que faire l’amour c’est cool mais que tes géniteurs auraient dû se protéger davantage pour éviter de faire atterrir des gosses dans un monde où ils n’avaient rien à faire. 02. T’as pas grandi dans un milieu sain, bien loin de là. T’as grandi au milieu des seringues et des préservatifs usagés, dans une maison branlante qui puait la crasse et la transpiration à plein nez. T’as grandi avec des parents qui préféraient se taper dessus et se droguer plutôt que de s’occuper de toi et de ta fratrie. T’as grandi avec une mère qui faisait parfois venir des hommes chez vous, quand les fins de mois était trop difficile et t’as su dès ton plus jeune âge que c’était pas pour jouer à la dinette. T’as grandi avec l’idée que quoiqu’il advienne, tu pouvais compter que sur toi-même pour avoir ce que tu voulais, parce que la vie elle t'aiderait pas, jamais. 03. T’avais la peur au ventre de perdre le peu que tu avais, parce que tu savais parfaitement que ça pouvait arriver à tout moment. C’est arrivé d’ailleurs, que tu doives renoncer au peu de confort que vous offraient la maison familiale pour conduire ta fratrie dans la rue, lorsque l’ambiance devenait trop malsaine, lorsque vos parents n’avaient plus conscience de rien ni de personne ou encore lorsqu’il fallait mendier pour pallier à la faim et aux placards vides. 04. C’était un homme froid, dur, sanguin, violent. Un homme qui te faisait peur, un homme qui pouvait péter les plombs pour une fenêtre laissée ouverte ou une porte mal refermée. Nombre de fois, il t'est arrivé de t’interposer dans les disputes parentales et de prendre les coups à la place de ta mère lorsqu’elle n’était plus en état de les endurer. Nombre de fois tu l’as conduite de force chez un docteur pour qu’elle se fasse recoudre ou examiner. Tu portes les marques de toutes ces scènes sur ton corps, dans ton esprit. C’était toi le plus âgé dans la fratrie et t’as toujours tout fait pour encaisser à la place des autres, bien que tu sais que t’es pas Dieu et qu’ils ont dû prendre eux aussi, sans jamais que tu n’en saches rien.  05. écrire ici. (sens-toi libre d'ajouter autant de points que tu le souhaites / veille à ce que l'on puisse suffisamment cerner le personnage même sans histoire).