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| Sujet: sun may shine (joyss) Jeu 4 Mar - 23:27 |
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Septembre 2019, un jour comme un autre.
Y aura-t-il une fin ? Mes iris arrêteront-elles de te chercher ? Mes lèvres arrêteront-elles de t’effleurer ? Mon coeur arrêtera-t-il de t’aimer ?
Je t’en supplie, ne m’échappe pas, ne me laisse pas sans toi. Laisse-moi te le montrer, qu’un jour, ce sera notre éternité.
Les minutent défilent. A un rythme effrayant, bien trop vite à son goût. Les accompagnant, ces terres qui se transforment, qui s’apaisent, loin du bruit de la ville. Loin devant lui, elle l’attend, le cherche. Et il n’aura fallu, à son coeur, qu’une simple seconde pour se rappeler à quel point elle est encrée en lui. Oh Joyss, qu’as-tu fait de mon coeur ? Celui qui était à ce moment même au bord de l’implosion, trépignant dans sa poitrine. C’était comme s’il était tombé dans un piège ; à l’aveugle et d’une rapidité défaillante. Il n’était pas prêt, d’aimer ainsi, de tomber ainsi pour un charme ténébreux, pour une innocence délectable. Il venait à peine d’arriver, à peine de frôler la terre de ce nouveau pays qu’il aurait pu déplacer des montagnes pour ses iris bleutées. Et ce bleu, il aurait pu s’y perdre des heures durant, à ce souvenir d’un sentiment qu’il avait perdu. Home. C’était elle, celle qui le faisait se sentir chez lui, ici, à des milliers de kilomètres de son réel foyer. Il aurait pu jurer n’avoir jamais rien ressenti de cette façon, de se sentir démuni face à ses lèvres pincées et à ses joues rosées. Et peut être même, qu’il aurait pu sentir son coeur se serrer à l’instant où elle avait passé le pas de la porte, ce matin-là.
Sous ses yeux, à l’obscurité de ces stations de métro qui défilaient, il ne voyait qu’elle. Prêt à tout pour la tenir un peu plus au creux de ses bras, pour la tenir un peu plus près de son coeur, il avait ce sourire que personne n’aurait pu lui arracher. Un crétin heureux, voilà ce qu’il était. A l’instar de la tromperie encrée dans son quotidien, il n’y avait qu’elle qui le faisait se sentir vrai. Aussi vrai que ces sculptures qu’il admirait, aussi vrai que cette solitude qu’il avait ressenti avant elle. Et malgré ce bonheur opportun, il ne pouvait s’empêcher de penser à la fin ; à ce moment où l’un ou l’autre souhaiterait s’échapper, s’enfuir vers d’autres aventures. En vivant d’un tel amour, on ne pouvait qu’appréhender ce moment final où, l’un se rend compte que ça ne lui convient plus et il ne pouvait s’en empêcher. De l’imaginer s’éloigner, s’en aller sans se retourner pour le laisser là, à vif de ses émotions enflammées et de ce chagrin qu’il ne pourrait repousser. Elle était ce qu’on qualifiait de premier amour. De réel amour, celui qu’on ne souhaite jamais voir prendre fin. Tout près de son palpitant, l’encrage de son visage, indélébile jusqu’à la fin.
Et il la voit. Juste là, sur cette plage de New York complètement déserte, qui se veut en général animée. Un battement de cils suffira pour lui faire oublier. Tout. Absolument tout. La fraîcheur de cette soirée d’été, ces peurs qu’il se refuse à discuter, ce vide qu’il ressent en son absence. Parce que plus rien ne compte. Parce qu’elle est là, embaumée par cette lueur éclatante du coucher de soleil. Parce qu’elle est rayonnante, la chaleur de son coeur. Et peut être même que c’est trop pour un seul homme, ce bonheur encré dans son âme mais il l’accepte, telle une offrande, prêt à se sacrifier.
« Je t’ai manqué ? » susurra-t-il dans un souffle au creux de son oreille. La chaleur de son accent se reflétant à celle du soleil cherchant pertinemment à se cacher. Et à l’image d’un premier amour, la tendresse, tachetée d’une timidité sans nom, le fit effleurer sa peau de la pulpe de ses doigts. La fragilité en apesanteur, leur amour tel un funambule, il tente de la retenir, de la sauver de cette incertitude permanente qui semble la ronger peu à peu. « Dis-moi à quoi tu penses… » et il chuchote, juste derrière elle, juste là, avec elle. « T’avais raison, c’est beau. ».
Mais pas autant que toi, pas autant que cette pudeur que tu exultes, pas autant que cette avidité qui me consume.
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| Sujet: Re: sun may shine (joyss) Sam 6 Mar - 15:00 |
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