karma.

Cette sensation, elle ne la connait pas Médée, celle d'avoir tout perdu. Elle n'est pas née pour l'échec, jamais. N'a pas perdu une seule bataille, pas même lors d'une simple partie d'échec. Alors son regard se fait plus inquisiteur, elle aimerait comprendre ce sentiment, trouver dans le regard d'Alix quelque chose qui pourrait l'aiguiller. Elle n'y parvient pas. Médée ne connaîtra jamais l'échec, elle s'en fait la promesse. Elle ne supporterait plus son reflet dans un miroir, se demande alors, comment fait-elle, la brune ? Pour continuer à vivre sa vie sans avoir l'envie irrésistible de se jeter dans le vide.

Marlowe se met à prononcer des mots qu'elle a répété à maintes reprises, pour être certaine qu'ils soient entendus correctement. Pas un seul faux pas dans son intonation, encore moins dans son souffle, peut-être seulement dans ce regard sévère qu'elle pose sur la fille feirreira. La guerre ne peut exister. Parce que dès lors que les hostilités seront lancées, elle ne fera plus aucune différence l'héritière. Ce sont les siens qui passeront en premier, peu importe ce que son cœur lui dictera. Ce seront eux, contre le reste du monde, les seuls à demeurer sains et saufs. Intérieurement elle se surprend à ne pas lancer de menaces, se félicite même. Un sourire s'esquisse sur ses traits fins. « tu sais tout aussi bien que moi, qu'une fois son ego blessé, james n'est plus bon orateur. » c'est bien parce que ces accusations l'ont touché en plein cœur qu'il n'est pas parvenu à démentir, son frère. C'est bien parce que d'eux deux, il est le seul à capter les émotions, quand elle, reste de marbre. Là est sa force. Alix s'efforce de remuer le couteau dans une plaie cicatrisée depuis des années, du moins c'est ce qu'elle pense Médée. Son départ est un fait que personne n'a pu nier, elle n'avait pas son mot à dire. Elle a accepté, les poings serrés et le myocarde endolori. Aujourd'hui, elle s'est transformée en mur de béton. Plus rien ne filtre devant quiconque, seul James mérite ses sentiments les plus sombres. Les autres n'ont plus rien. Alix, n'a plus rien. Bien qu'elle tente de lire dans ses iris bleus, elle le sent, elle la dévisage comme lorsqu'elles étaient plus jeunes et qu'un seul soupir suffisait à traduire leurs moindres pensées. Ce n'est pas toi que j'ai cherché à fuir, elle lève les yeux au ciel, « peu importe. » mais elle s'accroche, continue et le calme souverain s'étiole à mesure qu'elle l'écoute. L'alcool devient une barrière, elle avale une gorgée, puis deux, une troisième avant de reposer un œil ennuyé sur la jeune femme. Tais toi, arrête. C'est ce qu'elle aimerait dire. Elle inspire. Avance d'un pas puis la regarde de haut en bas, sans animosité aucune. Elle cherche dans ce corps l'adolescente qui lui plaisait tant, n'y trouve que des mauvais arguments, que la faiblesse incarnée. C'est elle-même qu'elle trouve faible, à l'époque tout du moins. « tu n'as jamais voulu croire que nous étions responsable silence pourtant, quand je te regarde, c'est tout ce que je vois. tu y crois, dur comme fer. tu es redevenue une menace Alix ? est-ce que tu nous caches quelque chose ? s'il n'y avait aucune raison, tu ne douterais pas à ce point. »

Que s'est-il passé ? Pourquoi cet enfant, son enfant a été pris pour cible ? La raison doit se cacher quelque part, dans cette maison, dans son cerveau ? Médée s'impatiente. « tu es sûre des activités de ton cher mari ? » Si ce n'est pas elle, c'est forcément lui. Aucun de ses frères n'auraient risqué la vie d'une gamine.

@alix romani

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{ karma }
crédit/ tumblr ☾ w/@Médée Marlowe

Elle ne continue pas sa vie,
elle en est dans l’incapacité, Alix,
incapable, depuis qu’elle a perdu sa fille.

Tout ce qu’elle fait, c’est se focaliser sur les sombres desseins qui l’ont submergée. Elle se raccroche à ses désirs macabres pour mieux oublier le deuil dont elle n’est pas capable. Comme si elle était toujours là, Flora. Tant qu’elle n’aura pas accompli sa vendetta, elle sera toujours là. Il n’y a que lorsqu’elle aura offert son trépas à celui qui l’a tuée que, peut-être, tout lui viendra en pleine face. Toutes ces émotions si obscures et si meurtrières dont elle se prive, pour se focaliser sur ses envies assassines. Une fois celles-ci comblées, il ne restera plus rien. Plus rien pour la maintenir en vie. Plus rien pour sauver Alix.

Dans la mort du némesis,
elle trouvera son dernier souffle, Alix.

Mais la faucheuse est moins solide qu’elle n’y paraît. Les idées arrêtées, le cœur continue pourtant d’espérer. Et l’âme, déjà si éreintée, vacille entre la raison et les sentiments. Entre l’esprit et le palpitant. Ses émotions, à Alix, ont toujours été sa plus belle qualité mais aussi le pire de ses points faibles. C’était déjà le cas, autrefois, avec James. Il apparaît que c’est toujours le cas quand l’excuse offerte par son ancienne amie vient atteindre une partie du myocarde qui devrait être cadenassée. À James, à Médée. Si c’est l’égo du ténébreux qui a été froissé, elle c’est toute la vie en elle qu’on a arrachée. « James n’a toujours pensé qu’à sa gueule. » Là, ce n’est plus l’adversaire, mais l’ex un peu trop amère. Elle réprime l’irritation corrosif qui commence à la ronger. Elle en veut à James, peut-être. De ne pas avoir deviné qu’elle avait besoin d’être rassurée. Besoin qu’il la regarde droit dans les yeux et lui dise qu’il n’a rien fait. Besoin qu’il prône son innocence plutôt qu’il saisisse les phalanges tremblantes qu’elle lui tendait pour accepter cette guerre avec une telle fermeté. Sûrement qu’elle n’est pas tout à fait objective, Alix. Elle a au moins autant de fierté que lui. L’égo combiné à la douleur et à la colère et à l’incompréhension, il n’en a pas fallu plus pour créer l’hérésie.

Mais faiblesse il y a,
face à celle qui lui assure l’innocence des Marlowe pour le meurtre de sa fille.
Faiblesse il y a,
face à cette amie qui n’en est plus une aujourd’hui.

La féline, brièvement apaisée par la brûlure de l’alcool, tente un pas bien misérable aussitôt repoussé par Médée. Le silence, comme réponse. Silence, face à l’évidence qui ne semble pas l’être tant aux yeux du clan rival. Elle ne dit rien, Alix, elle a appris à se taire quand la vérité est un risque trop élevé. C’est quand son interlocutrice évoque son mari, qu’aussitôt, elle réagit, la louve défensive. « Mon mari n’a rien à voir là-dedans. » c’est l’assurance d’une femme amoureuse. Ou bien, peut-être, la culpabilité de celle qui a saisi la faucheuse. Elle pose son verre, las, sur le comptoir en marbre du bar, puis se tourne subitement vers elle pour retrouver ses deux lacs. Les opales fixées droit sur celles de Médée, prête à craquer. « Bon sang, Médée, tu crois que je suis vraiment sûre de quoi que ce soit ? Je suis venue voir James parce que je n’arrivais pas à me faire à une telle idée, parce que j’avais besoin qu’il me dise que je suis dingue de croire une seconde un truc pareil ! Et même là… même toi… je… » elle déglutit difficilement et prend une profonde inspiration. À fleur de peau, Alix, elle est encore plus victime de ses émotions. « J’ai bien plus confiance en ce que tu peux me dire que tu le crois. » peut-être parce qu’elle a besoin de lui faire confiance. Besoin de se dire qu’ils ne sont pas responsables de sa perte immense. « Tu m’as proposé ton aide en guise de bonne foi. Bien. Je vais l’accepter pour te prouver la mienne. » elle entame soudain, la demande qui peut paraître culottée de la princesse qui, il y a quelques jours à peine, promettait cette guerre à son frère. « Aide-moi à trouver qui a fait ça Médée. » et, prise entre la raison et les sentiments, c’est le choix du cœur qui a penché dans la balance. Pour le meilleur et pour le pire, probablement.

» karma has no menu; you get served what you deserve. (harvey)
» shitty fucking karma (damen/tehani)