chew on my heart (nia #3)

Je me suis perdu dans les rues de New York. Cela doit faire des heures que je vagabonde dans cette ville effervescente, à me frayer des chemins dans la foule qui m’étouffe doucement. Les nuits sont courtes, difficiles ces derniers temps. Si elle l’était déjà avant, avec ma maladie, avec Nia qui hantait mes pensées, ce n’en est qu’accentué avec l’idée de ce petit être qui grandit en elle. Ce petit bébé qui n’a rien demandé à personne et qui va débarquer dans un monde si chaotique. Ce petit être n’est même pas encore né, n’est même encore la taille d’une petite citrouille que j’ai envie de le protéger de tout, du monde et des gens. J’essaye de voir le bon côté des choses, j’essaye d’avancer pour me préparer à être papa, mais il y a tellement d’incertains, tellement de chose qui m’effraie. Et si je suis incapable de m’occuper du bébé correctement ? Si je suis un père qui ne sait pas gérer, qui ne sait pas s'y prendre ? Et si je finis comme mon propre père ? L’idée de finir comme mon paternel ne cesse de me traverser l’esprit, de m’empêcher de dormir. J’essaye de chasser cette idée, de me dire que je vais l’aimer ce petit bout d’humain, parce que je l’aime déjà, et que j’aime sa mère. Nia. Elle sera une maman formidable. Si il y a bien une chose dont je suis certain, c’est ca. Je l’imagine déjà avec le bébé dans les bras, et ca me fait fondre le cœur encore plus. C’est tellement difficile de garder cette distance avec elle, cette distance pour la protéger de ce que je vis, de cette maladie qui me bouffe doucement. Les traitements sont épuisants, me rendant de plus en plus malade et je ne sais même pas encore si ils sont efficaces. L’idée de mourir ne me fait pas peur, pas vraiment, mais l’idée d’abandonner River, Ely, et surtout Nia et notre enfant me terrifie.

Mon regard s’arrête alors sur une vitrine remplie de jouets pour enfants, de doudous en tout genre et de onesies. J’hésite, quelques secondes avant de pousser la porte du magasin. Mes pas m’amènent automatiquement vers le rayon des onesies et des doudous et sans vraiment savoir pouvoir, j’en saisis un. Sur le vêtement on peut y lire my mummy is a superhero’ et cela m’arrache un sourire. Si il y a bien une chose que je peux faire, c’est acheter ce qu’il faut pour ce bébé, je gagne bien assez ma vie pour cela. Je passe au comptoir, paye pour le vêtement et le doudou en forme de lapin avant de sortir du magasin. Mes pas me traînent alors vers chez Nia. Ce chemin, je le connais par cœur, pour l’avoir fait tellement de fois. Je ne sais pas si elle aura envie de me voir, surtout après nos dernières conversations, mais j’ai besoin de la voir, j’ai besoin de passer du temps avec elle. Je sonne à la porte et attends nerveusement que la porte ne s’ouvre. Il faut quelques minutes avant que le visage de la blonde apparaisse. Elle est belle Nia, encore plus aujourd’hui que la dernière fois, du moins c’est ce qu’il me semble. Ou alors peut être que je ne fais que tomber amoureux un peu plus. « Hey… J’te dérange ? » Mais elle se pousse pour ma laissé entrer. Je pénètre donc dans l’appartement, retire mes chaussures et la suit au salon avant de lui tendre le petit paquet. « C’pour toi. Enfin… En quelque sorte. » Je lui dis.

@Nia Brown

Les piles de livres qui s’entassent sur ton bureau, sous lesquelles tu t’ensevelies comme pour mieux oublier. Que ta vie est un bordel sans nom. Que tu ignores tout de ce que demain va t’apporter. Tu es en permanence sur tes gardes, t’attendant que chaque seconde t’apporte un nouveau coup, une nouvelle blessure. Et pour éviter à ta psyché de ressasser, de tourner en rond, le prénom de Maddox un disque rayé rejouant inlassablement les mêmes notes douloureuses. Tu as à peine aperçu la lumière du jour depuis ton réveil. Décaféiné devenu froid dans le mug près de ton bras alors que tes doigts martèlent le clavier de ton ordinateur à un rythme soutenu entre deux pages tournées. L’odeur des livres anciens qui t’enivre et dont tu ne sembles pas te lasser. C’est ton petit endroit à toi, ton coin de tranquillité où tu sais où aller, ce qui t’attends. De vieux amis sur lesquels tu sais que tu peux compter. Ta main qui inconsciemment vient se lover contre le renflement de ton ventre alors que tu réfléchis, le regard perdu au loin. Soupir qui s’échappe de tes lippes alors que tu t’avachies contre le dossier de ta chaise.
Ton tête à tête avec Heidegger est pourtant interrompu par la sonnette qui retentit et qui te sort de tes réflexions. Ta silhouette qui se déplie doucement, douloureuse d’être restée dans la même position durant si longtemps. Ta nuque que tu fais craquer doucement en te rendant vers ta porte d’entrée, le rideau de ta chevelure blonde venant dissimuler ton visage momentanément alors que tu ouvres la porte découvrant Maddox. Ton cœur qui se serre, ta gorge qui s‘assèche alors que tu l’observes. « Hey… J’te dérange ? » Sourire timide qui vient doucement s’épanouir sur tes lèvres alors que tu le laisses entrer. « Non, entre. » Voix qui n’a rien d’assurée alors que ton myocarde s’emballe alors qu’il passe près de toi, te frôle presque alors qu’il s’avance et que tu refermes la porte derrière lui. Tu le suis doucement, ne l’ayant pas revu chez toi depuis ce moment fatidique où tout a changé entre vous. Pas de soirée bières et film pour vous. Tes bras viennent embrasser ta silhouette changeante au fil de semaines, geste maladroit dont tu as besoin pour ne pas perdre pieds, te rassurer. « C’pour toi. Enfin… En quelque sorte. » Paquet que tu prends délicatement entre tes doigts, perplexité que l’on peut lire sur ton visage. Membres qui s’activent afin te découvrir le velours si doux, les oreilles longues destinées à être caressées, mâchouillées. Sourire ému qui vient illuminer ton visage alors que tu poses le pyjama contre ta poitrine. Si minuscule, si fragile. « Merci Mad.. » tu reposes tes prunelles sur lui après avoir imaginé une seconde l’enfant qui remplira bientôt ce si petit bout de tissu. Présents que tu vas poser sur ton canapé avant de revenir vers lui. Ta paume qui vient se poser doucement sur son buste, timide, juste une seconde avant de se retirer alors que tu te diriges doucement vers la cuisine. « Je t’offre quelque chose à boire ? » Question innocente, comme si cela pouvait te faire oublier le baiser que vous avez partagé la dernière fois que vous étiez seuls. Ces mots partagés en présence d’Ely.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR arnor & Bambi Eyes

Le pyjama me parait minuscule, si petit que j’ai du mal que quelque chose d’aussi petit puisse un jour exister. Je n’ai jamais connu de nouveau-né, pas vraiment du moins. J’ai quelques amis qui ont eu des bébés au cours des dernières années, mais quand j’y repense je suis incapable de me souvenir qu’ils étaient aussi petits. Je m’imagine déjà à quoi pourra ressembler le bébé, ce bébé que tu as créé avec Nia. Est-ce qu’il aura les yeux bleus comme elle ? Est-ce qu’il aura son visage ou bien le mien ? Je me mets à imaginer à quoi il pourra ressembler, quels traits il tirera de moi et quels sont ceux qu’il tiendra de Nia. Dans le fond, j’espère qu’il lui ressemblera à elle, que ce bébé sera aussi beau et aussi fort que la blonde. C’est d’ailleurs pour ça que je choisis ce onesie, ce petit bout de vêtement qui annonce que Nia est un super-héros et c’est exactement ce que je pense. Ce onesie me semble être créé exprès pour elle, comme si il avait été mis dans ce rayon pour que je tombe dessus et que je l’achète. Depuis l’annonce de la grossesse je ne cesse de penser, à Nia, au bébé, à River qui va devenir tonton, à Ely qui sera sûrement la meilleure des marraines. Je ne cesse de penser aussi à ce que tout ce que le bébé va changer nos vies, mais peut être que c’est exactement ce qu’il nous faut. J’ai presque envie de croire que si cela nous arrive, c’est pour une raison.

Je suis tellement perdu dans mes pensées que ce n’est qu’en arrivant devant la porte de l’appartement de la blonde que je remarque ou mes pieds m’ont emmené. Je ne me fais pourtant pas prier pour appuyer sur le bouton de la sonnette. J’ai envie de la voir Nia, je crois que j’ai besoin de la voir, que l’on reconnecte un peu malgré les dernières conversations difficiles que nous avons eu. Lorsqu’elle vient m’ouvrir elle a l’air plutôt calme Nia, plutôt posée, et je suis prêt à parier qu’elle était perdue dans ses livres. Je la connais assez pour savoir que c’est son échappatoire, ce qu’elle aime faire quand elle a besoin de ne plus réfléchir. « Non, entre. » Qu’elle me répond alors que je me fraye un chemin vers l’intérieur de son appartement. L’endroit me parait si familier, et pourtant cela fait un petit moment que je n’y ai pas mis les pieds. Je jette un coup d’œil à la blonde qui enroule doucement ses bras autour de son ventre. Ce n’est qu’à ce moment-là que je remarque que celui c’est légèrement arrondi sous son t-shirt. Mon cœur se gonfle un peu en pensant à ce bébé qui grandit en elle. Plus le temps passe et plus l’idée de devenir papa me remplit de ses sentiments positifs malgré la peur de ne pas être à la hauteur. Je lui tends alors le petit paquet. Elle l’ouvre et le sourire qui apparaît sur son visage fait doucement chavirer mon cœur. Elle dépose le petit onesie contre elle, comme si c’était la chose la plus précieuse au monde et mon regard se plante dans le sien. « Merci Mad... » C’est à mon tour de lui sourire, sincèrement, ce qui n’est pas arrivé depuis un petit moment. « Il est parfait pour toi. » Je lui dis en parlant bien sur du message qu’il porte.

Je la suis alors au salon. « Je t’offre quelque chose à boire ? » « Juste un verre d’eau s’te plait. » Quelques minutes plus tard, elle me le tend et je la remercie. Je prends une grande gorgée d’eau avant de déposer le verre sur la table basse et de reporter mon attention vers celle qui occupe mon cœur. « Comment tu te sens ? » Je lui demande, me rapprochant un peu inconsciemment d’elle. Est-il vraiment possible que cette grossesse la rende encore plus belle ou est ce que c’est moi qui perd la tête ? Je l’ignore, mais je me perds quelques secondes dans ses yeux.

Tu souris Nia. C’est con mais tu souris. Myocarde qui s’emballe devant le cadeau qu’il a prévu pour votre enfant. Ça te touche. Tu te voulais forte, inflexible, un roc immobile au milieu de la tempête de tes sentiments qui te malmènent depuis des jours. Mais t’es émue, les murs que t’as péniblement tenté d’ériger s’effondrent sans un seul effort de sa part. Il te désarme avec un simple paquet, un simple sourire. Sourire franc qui vient éclore sur tes lippes alors que tu découvres le vêtement qui bien assez rapidement viendra couvrir votre enfant. « Il est parfait pour toi.» Tu essaies de dissimuler ta gène. Tu es loin de la super héroïne décrite. Tes faiblesses sont bien réelles et tu n’en es que trop consciente. C’est le feu aux joues que tu lui souris avant de lui proposer à boire. Tu t’avances, acquiesçant d’un geste de la tête lorsqu’il te demande un verre d’eau. D’un geste de la main tu l’invites à prendre place sur le canapé alors que te diriges vers la cuisine. Paumes qui tu poses sur le plan de travail un instant, tête basse. Tu tentes de récupérer ton souffle. Cela sera-t-il toujours aussi difficile d’être près de lui ? Ce n’est pas censé se tasser avec le temps ce genre de sensation ? T’as le cœur qui bat la chamade, tentant vainement de s’extirper de ta cage thoracique. Vos rencontres s’enchainent et semblent plus désastreuses les unes que les autres. Tu as encore le gout de ses lèvres en bouche. Bordel Nia… Secoues toi. T’inspires profondément, comme pour retrouver un peu de contenance, comme si cela suffisait. Et c’est la boule au ventre, le souffle court que tu prends un verre que tu remplis d’eau.
Tu reviens vers Mad, un sourire gêné aux lippes. Tu lui tends son verre avant de s’asseoir sur le canapé mais laissant un espace entre vous. T’as déjà assez merdé comme ça pour ne pas avoir envie de remettre le couvert pour te manger un revers que tu ne seras pas capable d’oublier. [color=#cc9933]« Comment tu te sens ? »[color] Tu hausses les épaules, nouant tes doigts nerveusement. Vous avez pas vraiment parlé du baiser que tu lui as volé, tu ne sais pas comment réagir, tu t’attendais presque à ce qu’il t’évite un moment. « Pas trop mal. » Considérant le bordel qu’est ta vie, t’as pas à te plaindre. Tout est loin d’être idyllique mais tu fais face, t’essaies. Ton souffle se coince dans ta gorge alors qu’il se rapproche de toi. C’est peu, mais cela suffit à te faire perdre tes moyens. Comment fait-il pour avoir cet effet là sur toi ? Un simple geste et voilà tes terminaisons nerveuses électrisées, le souffle coupé, ton regard rivé au sien que tu n’arrives pas à décrocher. « Mad’..Je…. » Tu perds tes mots, la gorge sèche. Tu voudrais lui demander pardon pour ce baiser, même si tu en avais besoin, que t’en voudrais plus… Mais les mots te manquent, ils t’échappent… « Désolée, pour… pour l’épisode avec Ely. » Tu n’arrives pas à en dire plus, t’étouffe.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR arnor & Bambi Eyes

Elle est belle Nia, malgré sa légère fatigue apparente, elle est magnifique. Ses longs cheveux blonds retombent délicatement sur ses épaules et lorsque je la serre contre moi le parfum de son shampoing m’emplit les narines. Cela fait seulement quelques jours que je ne l’ai pas vu et pourtant j’ai l’impression qu’elle m’a manqué, que nous avons été séparés trop longtemps. Je l’observe quelques secondes alors qu’elle m’offre ce sourire triste, ce sourire qui semble avoir si mal. Je sais bien que c’est de ma faute, que je lui ai fait du mal lorsqu’elle m’a avoué ses sentiments, mais je ne peux me permettre de lui dire ce que je ressens moi aussi, pas si c’est pour dans quelques mois l’abandonner sans le vouloir quand le cancer sera pire. Alors je tente de prendre mes distances, du moins j’essayais avant qu’elle ne m’annonce cette grossesse, qu’un petit bébé complètement inattendu grandit en elle. C’est quelque chose qui me fait peur, très peur, mais pourtant aussi quelque chose qui me fait craquer. Je l’imagine parfaitement avec un petit bébé dans les bras Nia, je suis certains qu’elle sera une mère formidable et en tombant sur ce onesie dans le magasin je n’ai pu m’empêcher de l’acheter. Et puis à son sourire lorsqu’elle ouvre le paquet, je vois que j’ai vu juste. Elle dépose le petit vêtement contre sa poitrine et le sourire qu’elle m’offre pendant quelques secondes à ce moment-là fait complètement fondre mon cœur. J’ai envie de laisser tomber tous mes principes justes pour venir l’embrasser, venir la tenir contre moi. Mon regard se pose dans le sien et j’aimerais que tout le reste du monde puisse disparaître, qu’il ne reste plus que nous deux.

Elle revient avec un verre d’eau après s’être éloigné, et je la remercie avant de prendre une gorgée. Elle s’installe à côté de moi et je lui demande comment elle se sent, parce qu’à mes yeux tout ce qui importe c’est sa santé et celle du bébé. Je veux qu’ils aillent bien tous les deux, qu’ils ne manquent de rien. « Pas trop mal. » Je lui adresse un léger sourire. « Mad’..Je… » Elle semble hésiter et je fronce légèrement les sourcils. « Désolée, pour… pour l’épisode avec Ely. » Je secoue la tête. Moi qui ne suis d’ordinaire pas très tactile avec les gens, je viens prendre doucement sa main. « Non, c’est rien. » Je lui réponds en lui adressant un léger sourire. Tout est tellement différent avec Nia, je suis tellement différent avec elle. J’ai confiance en elle et je me sens bien lorsqu’elle est à mes côtés. « On l’a connait, c’est typique elle. » J’ajoute avec un léger rire. « T’sais je… J’veux juste qu’t’ailles bien. Toi et l’bébé. V’êtes tout c’qui compte. » Je lui avoue, tenant toujours sa main dans la mienne et remarquant alors à quel point nous sommes proches l’un de l’autre. « Et si t'as b'soin d'quoi qu'ce soit, tu m'dis. »