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 Leurs enfants après eux (Amour)

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Virgil Moravia;

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Virgil Moravia



Cillian Murphy
Alahioz (ava) Etheral (icons)
Grisha, Céleste, Orphée, Messaline, Eleusis
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Célibataire mais gardant toujours des liens avec ses amantes, parfois il rit quand il se fit polygame. Heloïse aura eu une mauvaise influence, elle assumait parfaitement son polyamour, cause de la séparation, Virgil, de mauvaise foi, lui reprochait incessamment. Mais lui aussi multiplie ses aventures et cumule les amours.
il arbore sagement une posture d’intellectuel quand il sillonne les couloirs de l’université de la New York université, on le salue, bonjour monsieur, directeur du département de philosophie.
Queens contemporain

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Message Sujet: Leurs enfants après eux (Amour)   Leurs enfants après eux (Amour) Empty Lun 31 Aoû - 12:12

Leurs enfants après eux


  Il semblait à part, à l’écart, là, assis sur son banc, parmi les cyprès et les saules, les feuilles émeraudes et les branches bronzes, à perdre son œil sur l’horizon démesuré de l’azur ornementé de quelques fils blancs que laissaient les nuages s’évaporer. Le calme abusait sa contemplation, Dante, chaussé de baskets, d’un jean et d’une chemise, avait terminé d’achever la lecture d’un dossier, les entretiens, les auditions, il avait préparé les questions, des pièges servant à maîtriser la bête ; il a encore l’image de cette jeune victime, les policiers en charge du dossier lui expliquant qu’ils l’avaient trouvé, dans une rue, couverte d’hématomes et de griffures, tu te souviens, comment t’appelles-tu… mais les mots ne venaient pas à la gorge à l’image de l’atrocité en chair. Dante se repose donc, tente d’apaiser les pensées, l’imagination en roue libre, ce dossier et le pressentiment d’un plus, il se passe toujours autre chose, les coulisses de l’ignominie, la nuit. Il s’est assis sur ce banc, a donné rendez-vous à l’une de ces fillettes dont il s’était occupé, maladroitement, impuissant. Amour possédait le prénom d’une idée abstraite, si abstraite qu’elle se finalisait dans la violence des poings.
Vingt heure. L’heure, le lieu. Rapidité déconcertante et l’autorité en dent de scie, c’est qu’il n’apprécie guère devoir s’habiller d’un charisme intimidant, le magistrat. Il y a dans le corps une timidité sépulcrale hantant le sang. Le supplice de la parole tue par le manque de confiance, il préfère s’adosser dans le travail, plonger sa vie dans les papiers, et les jugements et les enquêtes ; tout, plutôt que d’affronter armé de sa personnalité tiède les engeances des relations humaines, il ne sait pas faire, finalement, ça le détruit, petit à petit, de devoir adapter ses mots pour ne point être considéré comme un alien, finalement, il s’en fiche, pose une indifférente amertume sur l’esprit.
Quand elle arrive, en retard, Dante ne peut s’empêcher de regarder sa montre, les sourcils froncés, le début de la remontrance chevauche ses lippes et se meurt.  « Bonjour Amour. » On entend que la politesse s’écorche, ce n’est pas naturel. Lorsque la jeune femme s’assoit près de lui, il commence sans diplomatie ni tact, l’ire fracasse ses prunelles d’ombre et de gris ; il a la volonté farouche, flamboyante, de la sortir de ce milieu crasse des gangs, il a la volonté titanesque de corriger le passé. Il se souvient. De cette enfant de treize années, le visage poupin, et les pleurs dans ses mains brûlantes, violentes. Il se souvient de l’état du bureau, le ravage, causé par la nouvelle, ta mère est morte. Ta mère est morte. Sans ambage, le voilà qui reprend, cartésien et carré dans ses manières, remettre de l’ordre.  « Arrête tes activités Amour. Je ne sais pas ce que tu fais, rien de concret, mais des rumeurs circulent. » Comme ce n’est jamais suffisant, il se noie dans la contradiction, car, Amour se pare d’une utilité mêlée d’affection, c’est qu’elle a déjà donné des informations importantes, des preuves pour cloîtrer les indisciplinés.

@Amour Vaughn


(c) élissan.

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Une constatation que je peux vérifier, à mon grand regret, à chaque instant : seuls sont heureux ceux qui ne pensent jamais, autrement dit ceux qui ne pensent que le strict minimum nécessaire pour vivre. Emile Cioran
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Message Sujet: Re: Leurs enfants après eux (Amour)   Leurs enfants après eux (Amour) Empty Lun 21 Sep - 12:37

Leurs enfants après eux


    La mère est morte il y a un peu plus de dix ans.
Le cadavre aussi démentiel que lorsque sa carcasse s’est empalée sur le phallus retord, sur le point de céder à la mort. C’est que la matronne exigeait réciproque, les flagellations de passions transcendantes qu’on dénomme amour, et que le père n’était pas décidé à poser sur les lèvres inconnues d’une bête efflanquée. L’Andromaque s’est mutilée l’intérieur en se plantant suffisamment profond sur le pieux, s’il pouvait mourir à deux en communion, fouler la symbiose de mauvaise facture qu’est l’idylle. C’est ça l’amour, l’abnégation voluptueuse qui transperce de toutes parts. Et le chiard né de cette misérable union forcée s’entend penser, que ceux qu’on appelle parents ont tout de même bien fait de crever.
Le rejeton apatride, pestiférée, se révulse des autres, créé un bastion d’ennemis sous les auspices réconfortantes du chatoiement de cette ombre sérieuse. Elle dit qu’elle est seule parce que le clair-obscur sur les pavés ne compte pas, il regarde par-dessus sa petite épaule et admoneste. Il n’aime pas, le clair-obscur aux horizons azurs et aux forêts brunes, il surveille depuis tout ce temps.
Il est assis sur le banc, Amour le surveille en retour derrière un bosquet. Elle se souvient d’un jour où elle courrait, le rire mesquin entrecoupé par l’appel à l’air, le garçon aux yeux félins plus loin devant. Puis son front qui se cogne, ses cheveux qui se mêlent aux boutons et la frimousse grinçante. “Aïe! R’garde où tu marches connard”, elle lève la gueule, ses joues sont pincées par la fuite et la honte, comme s’il dessinait le pourpre de ses doigts Morante. Elle se souvient qu’elle a ri pour se moquer et échapper à la culpabilité qu’instillait la figure, puis a rendu la dérobe d’une moue bougonne. Il avait l’impassibilité sur le visage mais on devinait la maigre déception. Si c’était pour lui? Si c’était pour elle? Amour avait rejoint son ami en silence, à la fois fière et penaude.
La blonde s’avachit près de la créature débonnaire, l’absence de grâce fustige autant que la ponctualité. “Hum, salut”, elle porte une casquette qui étaye sa désinvolture, ses doigts sont liés au tissu des poches. Il reprend, ses cantiques qui se couvrent du drap de la sévérité, là où il les a laissés les fois d’avant. Dante trébuche sur le rire concis de la gamine. “C’pour ça qu’tu m’as fait v’nir? Encore cette putain d’conscience qui t’joue des tours, hein? D’vine quoi? J’en ai rien à foutre, c’est pas l’moment”, c’est pas le moment pour le repentir, l’éthique ou la morale des lôtis. La gamine est épinglée sous tension, le tempo virulent d’une soirée au terme tragique, la mêlée des coeurs. Inspire. Expire. Elle plisse le regard, projette son dos sur le siège: “quelle genre de rumeurs?”. À l’oeillade du clair-obscur fallait-il veiller à la conservation de quelques polichinelles qui nous semblent bien gardés.

L’Amour, ici, c’est l’abnégation tout court. Ou l’égotisme travesti.

(c) élissan.
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Message Sujet: Re: Leurs enfants après eux (Amour)   Leurs enfants après eux (Amour) Empty Sam 3 Oct - 9:18

Leurs enfants après eux


    Le refuge exhibe une protection à découvert, entouré des troncs bruns et des cieux céruléens, Dante respire, parvient à faire une pause, à stopper l’hémorragie de ses pensées toujours emportées vers les déductions, l’imagination s’emballe, les images se construisent, les scènes de meurtre et de barbarie, puis la dévotion à la justice, restaurer l’égalité, permettre aux familles des décédés de faire correctement leur deuil. Sans rien connaître aux sentiments de tristesse puisque Dante s’enferme dans la distance, ne se permet jamais un coup d’éclat, un coup de travers, quand ses sentiments se creusent et se refoulent dans les mers écarlates de ses terreurs, c’est la colère qui surgit, qui tempête. Devant la posture feinte de la jeune femme, une posture de petite caïd aux yeux de biche, à la bouche élargie, Dante, toujours assis sur son banc, sent le réveil de l’ire tremblant dans ses veines. Aux reproches de sa conscience, il ne dit rien, automatisme de ne jamais, jamais, parler de ses propres émotions, puisqu’il ne les connaît pas et en rejette la substance, l’essence. Aux rumeurs, cependant, Dante exulte enfin.  « Tu as tué quelqu’un, une jeune fille. L’on dit bien des choses sur toi et le dossier a été rouvert. Je suis en charge de l’étudier puisque je me suis occupé de toi depuis ta naissance. » Les mots brûlent la gorge, Dante ne s’entend pas discourir ; il a dévoilé une confidentialité, hors des limites et des cadres ordonnés par la magistrature. Surtout, la voix égratigne, les phonèmes enrobés d’autorité ne perturbent pas l’espace qu’offre le parc, les gamins toujours se poursuivent et crient, les mères se rapprochent pour discuter de la lourdeur de la vie. Dante et Amour pourraient former une drôle d’image, le père engueulant sa fille. Il a la maîtrise de son corps, rigide, tendu, mais souple, mais fin. Les doigts se serrent un peu, se desserrent afin de supprimer l’afflux de sang et l’hyperémotivité du courroux. Toi, cette gosse que je souhaitais protéger, que je souhaitais guider, mais n’ayant pas pu, impuissant à changer le destin, c’est injuste je sais, et, de cette injustice je me sentirai coupable. Comme lui, elle masque son ardeur à devenir mieux, car, il sait, ce qu’elle est n’était pas le présage funeste de ce qu’elle pourrait devenir, douteux mélange d’un passé trouble, elle fut obligée de survivre dans une jungle de béton et de verre pilé.  « Alors c’est ça ta vie ? Tu fais je ne sais quoi d’illégal en pensant ne jamais être arrêtée, parce que, comme l’on dit dans chaque maison, la justice est impuissante. Je ne sais pas ce que tu fais, je le saurai, dans quelques heures, quelques jours, quelques mois, pas une année en tout cas. Tu sais bien que je peux me montrer acharné quand une chose me déplaît. » Il lui aurait fallut démonter des montagnes pour lui trouver une famille, et peut-être s’était-il montré trop exigeant quand il inspectait les maisons des familles d’accueils, travaillant en collaboration avec les éducateurs à l’époque, ne cessant d’outrager son encadrement, dépassant les traits tirés et les frontières, il ne voyait pas de sens à rester assis sur une confortable chaise de bureau, à interroger, chaque jour, les coupables, les suspects, les victimes. Ce qu’il voulait c’était tout gérer. L’histoire Amour déplaçait les limites de son autorité, il éprouvait pour cette gosse une affection sincère mêlée de terreur.  

@Amour Vaughn


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Message Sujet: Re: Leurs enfants après eux (Amour)   Leurs enfants après eux (Amour) Empty Mer 9 Déc - 18:04

Leurs enfants après eux


    Elle lève de la terre la pestilentielle odeur d’une colère dont on a enseveli la graine dès qu’Amour est née. Ses racines ont été tirées partout où elle a laissé poindre une présence toxique, nocive, dans chaque endroit ayant mis la lumière et l’obscurité sur son visage. Mais Dante en a vu assez pour s’insurger, d’Amour ou de la vie, ça ne fait pas de différence puisqu’il ne réplique jamais, à aucune d’elles. Ainsi, la blonde est forcée de se tenir tranquille, d’enfin poser son regard sur un monde extérieur, un quotidien aux usures apparentes qu’ils appellent petits bonheurs. Dans cette normalité elle n’y avait jamais mis le pied, par excès de jalousie quelques fois, bien plus souvent lorsqu’elle se rendait compte qu’aucune place n’était vacante pour qu’elle y demeure prostrée. Et dans cette ultime tentative d’être enrôlée dans cette routine Amour est tenue de croire, comme l’échec qu’elle essuie est cuisant, que ce monde ne veut pas d’elle et n’en voudra jamais. 



Elle mire cette douce hérésie que sont les rires sans troubles et à coeur rompu des enfants, ces parents qui tiennent fermement les petites mains menues, et découvre une fois encore par ce voile d’invisibilité qui couvre sa peau, qu’ici non plus la petite Vaughn n’est pas voulue. Et pour cause Morante déplore ses instincts assassins et la coupable flanche ses grandes billes sur ses mains pour mieux saisir. Les années lui ont appris à ne jamais rencontrer les yeux du juge pour ne point croiser cette déception vile qu’elle l’a vu endosser un jour de pluie rouge comme elle les déclenche parfois. Elle sert le poing, la nuque courbée à l’image d’une enfant qui subit la réprimande. « Je n’t’ai rien d’mandé, jamais », et parce qu’elle sent les regrets du voisin qui happent l’oxygène à la surface « moi aussi j’me suis r’trouvée bloquée avec toi ». Elle lui est lourde sur ses épaules équilibrées par le juste, pesante et turbulente dans son ordre diurne. Elle voit clair dans le désappointement de Dante, et pour ne pas s’avouer blessée, Amour se dit aussi contrariée qu’il ne l’est de ne pouvoir être en mesure de s’échapper de leur ensemble.

Le loup solitaire ne tarde pas à montrer les crocs en alignant les menaces. Il saura bientôt, dit-il, ce à quoi elle est réduite pour survivre à cet abandon planétaire, pour s’agencer une famille même dans l’indigence depuis qu’il n’est pas parvenu à le faire. La môme fronce les sourcils, lui fait aussitôt souffrir sa rebuffade tant l’existence subite de la menace lui échappe. Entre Dante et Amour, la relation des paradoxes proscrits. Il aurait dû la mettre sous verre depuis longtemps et cette menace était suffisante à la jeune femme pour ne pas en supporter de nouvelles, mieux même, elle s’était montrée complaisante en divulguant ses propres confidentialités de malfaisante. « Si j’l’avais pas buté, t’aurais été celui qu’on aurait r’trouvé le crâne explosé sur le goudron… Elle savait que j’te donnais des tuyaux, elle avait des photos d’toi et moi, entre autres et elle en faisait un business alors j’ai géré ça à ma façon. Puis t’sais quoi Dante, va t’faire foutre, la justice qu’tu t’fais sur mon dos est pas meilleure qu’la mienne ». Les mains dans les poches, les yeux criblent le visage impeccable de l’homme, ses remontrances n’excèdent pas le banc sur lequel ils sont assis, Amour éructe sa rage avec précaution. « Tu crois qu’parce que tu m’tiens pas avec des menottes j’me sens libre de baiser la terre entière? Mais c’est juste une putain d’prison grandeur nature d’devoir t’rendre des comptes pour une vie qu’j’ai pas eu d’autre choix que d’mener. Et tu d’vrais en savoir quelque chose. J’l’ai buté parce que c’était elle ou toi, j’l’ai buté parce que tu l’aurais jamais fait, qu’il fallait qu’tu restes clean et qu’toute façon moi j’suis d’jà foutue ». Elle soupire rageusement, se tait un moment. « Pourquoi tu m’mets en colère chaque fois qu’on s’voit, t’peux pas m’payer une glace comme un type normal? », elle dit normal comme si elle y croyait encore, comme si c’était pour eux, pour elle. Normal c’est le truc qu’elle observe depuis des années derrière la vitrine.

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Message Sujet: Re: Leurs enfants après eux (Amour)   Leurs enfants après eux (Amour) Empty Ven 19 Fév - 10:21

Leurs enfants après eux


    Jamais encore n’avait-il éprouvé cette colère assassine en son sein, le monde lui était indifférent. Il voguait entre les sculptures de verres et le macadam rutilant. Il se promenait dans les rues, sans voir ni peser la consistance du monde. Il complexifiait les entrailles des idées, se perdait dans les labyrinthes des concepts abstraits pour fuir, fuir cette société aux élans suicidaire. Il était entré dans l’univers, s’était imprégné des vices, celui que l’on nomme rationaliser. Verbe à valeur d’absolu, personne maintenant, n’accepte la fantaisie de l’irrationnel, cette terreur en chacun de se savoir dominer par autre que le raisonnement scientifique. Tout a une raison que la raison ignore et, maintenant levé de ce banc, Dante ne sait pourquoi il réagit de la sorte. Les pensées s’échappent de lui et les mots se déchaînent, corrosifs. C’est qu’il lui en veut d’être aussi têtue, aussi libre, aussi insouciante et meurtrière. Il aurait pu la juger, la condamner. Il aurait pu jeter l’opprobre sur elle. Il ne l’a guère fait. Il a continué à la protéger, à guetter, à surveiller, comme une attirance inavouable. Il ne s’est jamais cru l’aimer comme l’on aimerait une amante, mais il sait, à présent, qu’il l’aime comme sa fille. C’était donc cela, cette colère d’un père qui tient à son enfant. Quand il regarde Rose s’émerveiller du quotidien, assis près de Césaire et de Céleste, il a son coeur qui se balance parmi la beauté des anges.

Ses maux transpercent sa gorge, Amour n’a pas la délicatesse des bien éduquées, la diplomatie des riches agneaux, la brutalité s’exhibe, brûlante, infamante, Dante l’écoute et retient. La dernière phrase l’achève, il n’est plus question d’une justice justifiée, Dante, parfois, oublie, scrute de haut toute les remontrances des hommes, tuer non, mais Amour lui est particulière tout comme cet aveu précipité. Il se promet de ne pas l’ébruiter, de morceler les faits, de cacher, d’occulter, lui, ce magistrat talentueux et reconnu, populaire pour sa rigidité, il absoudra le crime. Faillible quand il s’agit de l’affection égratignant son myocarde. Il perd ses mots, sa posture, sa droiture, son autorité face à cette simple requête, cette incompréhension. Tu ne m’offres jamais de glace comme un type normal.  « Je sais pas faire ça. » Prendre le temps de la rencontre, prendre le temps de s’intéresser à l’autre, à elle. Il ne sait pas faire, il n’a jamais appris. Comment faire pour s’ouvrir quand, fermé, il s’est barricadé dans une protection minutieuse, chaque détail de sa journée possède sa part de risque et d’angoisse. Je ne sais pas faire mais j’aimerai faire, j’en suis incapable. Se dit-il, ses pupilles désespérées par la révélation de l’instant. Elle l’a protégé en la tuant, il la protégera en apprenant. A s’angoisser pour l’être aimé, à se préoccuper de son avenir, à dire aussi, à s’exprimer.  « J’aurai voulu t’offrir le bonheur, celui que tu n’as jamais eu. J’ai été touché par toi au moment où tu es venue à moi. Tu n’étais qu’un nourrisson et j’aurai pu m’occuper de toi. Je m’en sentais pas capable. » Malgré les longues années de distance, Dante n’a jamais su couper le cordon. Paralysé par les sentiments troubles qui se meurent dans son sang, qui tourbillonnent dans son ventre, la fuite lui semble alors envisageable.  « Je suis pas bien courageux. Mais ce que tu as fais, je t’en remercie. » Le corps se déplie, avancent les jambes vers l’abri d’un antre.

@Amour Vaughn


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