crash deconstructed (kaan)

traits de caractère / de caractère, t'es curieux, sociable, dynamique, entreprenant, enthousiaste. ta soif de découvertes et d'aventures te brûle les entrailles, tant tu redoutes la monotonie qui guette à chaque coin de rue. t'as besoin de te raccrocher à un mode de vie trépidant pour y trouver ton compte. il est essentiel pour toi de profiter de chaque instant qui passe et de ne jamais laisser filer le bonheur entre les doigts. mature et responsable avant l'âge, tu y as acquéri des principes que tu peines parfois à respecter toi-même, alors que tu le reprocheras aux autres sans honte. à l'image de ton indépendance que tu cultives mais que tu exécrerais presque chez ceux qui te sont chers. pas de nature influençable, tu serais même davantage enclin à ramener les gens de ton côté, grâce à cette confiance que tu affiches. tu n'as pas peur du danger, partisan certain du test des limites et de la multiplication des sensations fortes. séducteur doté d'un charme désarmant, t'es de ces hommes qui aiment les femmes brillantes et admirées de tous. par besoin de t'épater en premier lieu, comme d'épater les autres.

ton enfance porteuse d'misère fait écho à celle d'beaucoup d'autres. miroir d'une jeunesse désabusée. des tonnes de gosses livrés à eux-même, si petits face à un père absent par sens du devoir. il en était là votre père, abandonné par une mère qui s'était laissé habiter par l'démon d'la fuite. préférant l'art de l'échappée à celui d'vous apprivoiser avant d'vous bercer. t'as longtemps vu l'homme le plus grand sous votre toit s'démener pour un rond d'plus chaque mois. il s'est saigné à en laisser sa propre santé, par simple honneur d'y arriver. pas pour s'glorifier, uniquement pour qu'vous puissiez continuer d'grandir et d'rêver. t'as pas eu la chance d'faire beaucoup d'rencontres lors d'tes jeunes années kaan. tu savais pourtant n'jamais être capable d'trouver un héros qui l'surpasserait. malgré ta meilleure volonté, tu sais qu'tu n'pourras jamais l'égaler. ton père, pour vous, sur l'autel sacrifié. tes frangins, sous tes yeux et à tes côtés. en tant qu'grand frère, tu devais les veiller. la vie qu'vous avez appris d'la plus dure des façons. mais la vie qui vous a soudé d'la plus belle des façons.

ton échappatoire s'matérialisera sous la forme d'un ballon orange. tes envolées t'permettront d'extérioriser tes crises de rage. envers le monde, envers les inégalités. à l'époque, t'es qu'un môme mais t'as mal d'le voir autant ramer, d'le voir aussi bousillé. la tête sur les épaules à un âge si peu avancé, tu comprends tout ce qu'il tente d'cacher. tout ce qu'il veut vous épargner. parce qu'il est comme ça votre père, il préfère tout garder pour n'pas vous inquiéter. t'es même pas au collège qu'tu fais déjà des miracles sur un terrain d'basket. tu l'as dans l'sang kaan. et ça t'booste, et ça t'donne de l'espoir. tes rêves qui t'assaillent vitesse grand v. tu t'voyais déjà sauver la famille grâce aux privilèges d'la célébrité. sauf que t'as sans doute rêvé trop fort kaan. et au lieu d'flirter avec les sommets, t'as pris un mur.

petit prodige du ballon orange, t'étais promis à un avenir des plus radieux. c'est ton premier prof qui a immédiatement cru en toi. encore lui qui s'est mis en tête de t'trouver un agent. avec lui, t'as enchaîné les entraînements jusqu'à t'en fragiliser. tant l'mieux est l'ennemi du bien. ton sérieux et ta passion t'ont bouffé tout entier, et t'as cassé. foutue blessure au genou qui a ralenti ton ascension. t'as guéri et t'es revenu plus fort qu'jamais kaan. du moins, c'est c'que tu croyais, avant qu'ça recommence. ton genou, à nouveau touché. détestable ritournelle à laquelle tu t'habitues par obligation, plus qu'par véritable envie. et l'dicton soufflant jamais deux sans trois s'vérifie malheureusement. coup d'sifflet final, coup d'massue sur la tête. le jour où on t'conseille d'tout arrêter avant l'point de non-retour. le basketteur en devenir fait une chute d'dix étages, sans l'avoir vu venir. t'as 22 piges kaan et c'qui devait faire briller ton avenir vient de t'échapper.

les mois d'flottement pèse sur ton moral. t'as regardé filer c'que t'appelais déjà ta destinée. et t'es tombé plus bas qu'terre kaan. tu t'es comparé à une merde, incapable d'accomplir quelque chose par tes propres moyens. et ça t'as fait hurler plus d'une fois. hurler ta hargne de n'pas avoir su l'imiter, de n'pas avoir su exister. pourtant, il t'avait tout montré l'plus vieux mcdonald. il était ton exemple l'plus droit, l'plus honorable, celui qu'tu prenais pour modèle. alors t'as refusé de t'effondrer dans son regard de père. t'as remué ciel et terre jusqu'à t'trouver une nouvelle voie à emprunter. et la médecine s'est imposée à toi comme un chemin tout tracé. tu reprends d'ta carrure sous ta blouse blanche, ton nouvel accessoire de travail. mais c'est ton genou, faille éternelle, qui aura raison d'toi. l'oxycodone comme unique médoc pour soigner tes maux, tes douleurs continues. t'en useras et t'en abuseras jusqu'à n'plus savoir t'en passer. l'puissant antalgique prend la cape d'une drogue nouvelle génération. ton manque te guide, ton manque te pousse aux pires excès. soumis, tu t'serviras d'la pharmacie de l'hôpital comme magasin personnel. pour toi, au commencement. pour tes clients, par la suite. dérapage non-contrôlé, tes dépannages s'sont transformés en monnaie courante. rebaptisé fournisseur malgré toi kaan. parce que quand on a rien, tous les moyens sont bons pour obtenir tout.