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 at the late night double feature picture show (fran)

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Message Sujet: at the late night double feature picture show (fran)   at the late night double feature picture show (fran) Empty Lun 28 Sep - 2:15

at the late night double feature picture show;
@fran slater

c’est impoli d’avoir les coudes sur la table. clementine s’affranchit des bonnes manières, laissant sa paume de main droite maintenir son menton. les pupilles divaguent fixant de façon aléatoire tantôt les musiciens un à un, tantôt le rideau rouge qui habille le fond de la scène. « tu ne trouves pas qu’avec ce rideau rouge, ça donne une atmosphère à la twin peaks ? » partage-t-elle à voix haute. subtilement, elle détourne son visage vers celui de son invité (ou c’était elle l’invité). « through the darkness of future past. the magician longs to see. one chants out between two worlds. fire walk with me » récite-t-elle en prenant un air mystérieux avant d’éclater de rire. « j’serais pas mal dans un film de lynch, non ? » elle avait découvert twin peaks à l’âge de quinze ans. petite révolution dans sa tête, tout comme tout le reste. son adolescence fut dédiée à alimenter sa culture cinématographique et elle le doit notamment à georges du vidéoclub qu’elle squattait après le lycée (à tel point qu’au bout de trois mois, sa carte de membre était à moitié déchirée)

dans l’ambiance presque feutrée de ce club de jazz (c’était la première fois qu’elle y mettait les pieds), elle fait face à fran slater - comme le réalisateur. une autre chose qu’elle avait découverte à l’adolescence, c’était les films de slater. un mélange de fascination et d’obsession qui a perduré pendant longtemps. elle attrape son verre de vin rouge qu’elle porte à ses lèvres avant d’en boire une gorgée. « tu viens souvent ici ? » qu’elle lui demande. il avait proposé cette adresse avec une certaine spontanéité. elle l’observe comme elle le fait souvent. de temps en temps, clementine se demande si cela est bien réel tout ça. si on lui avait dit à seize ans qu’un peu plus de dix ans plus tard elle serait là à diner avec fran - elle ne l’aurait pas cru. (et encore moins tourner pour lui) toujours est-il que pour clementine ce n'était pas la première fois qu'elle travaillait avec lui. (c'était la troisième) il lui avait offert le premier rôle de son nouveau film, ring a ring o'rosie. ces derniers mois, fran devait être la personne qu'elle voyait le plus. le tournage s'étalait sur des journées entières parfois même la nuit. ce tournage était éprouvant pour la jeune actrice. si l'on était tout à fait honnête, l'année entière était éprouvante. à y regarder de plus près, elle n'avait fait qu'enchaîner les tournages sans s'accorder de répit. « t’avais-je dit que je revenais m’installer à new york ? » une information hors contexte qu'elle lâche comme ça. qu'elle vienne s'installer à new york n'avait rien d'important ou d'incroyable. est-ce une invitation à se voir plus souvent ? peut-être. il faut dire que fran, si elle le voyait une dizaine de jours par an c'était déjà prodigieux.
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Message Sujet: Re: at the late night double feature picture show (fran)   at the late night double feature picture show (fran) Empty Mar 29 Sep - 11:47

rien qu'à la voir y'aurait de quoi lui refiler le bon dieu sans confession, y'aurait de quoi sauter dans une flaque qu'a tout du vide avec un chiffon enroulé autour des yeux. y'a cette douceur candeur qui s'en dégage en fumée vaporeuse, l'a tout de quoi se faire bouffer par les loups et les requins, par les rapaces et les hyènes. peut pas faire mieux que proposer une bouffe, peut pas faire mieux que demander des news, fran, à défaut de la jouer chaperon qu'aurait de quoi se bouffer une plainte pour surprotection. l'est pas bouclier, l'est pas plus épée, l'est éventuellement conseiller, voix parasite qu'a laissé quelques messages sur le répondeur de l'oreille droite puis de l'oreille gauche. y'a cette genre de bienveillance qui dégueule des yeux de clementine, à défaut de larmes de sang qu'auraient de quoi ramener la vierge marie à la vie avec un mouchoir de soie pour les essuyer, y'a dans son sourire quelques éclats de miroir qui renvoient les restes d'ampoules qui grésillent, l'a tout pour se pointer sur les tapis rouge. l'a tout, clementine. pour autant y'a la récompenses qui manque sur l'étagère, y'a pas l'oscar pour témoigner d'une place dans le monde. sait pas, peter, s'il pourrait la lui offrir sur un plateau d'argent, sait pas s'il a pas essayé, sait pas tout court. y sait au moins que le bar où il est avec elle l'est pas totalement claqué, y'a le verre de vin qui se vide à mesure et la musique qui prend sa meilleure posture. l'a le rictus qui s'incline, qu'a pas la foi cette fois-ci de faire le mur, même si chez lui y'a de quoi enfiler l'armure. y'a ses doigts autour du verre qui pianotent sur la matière, l'écoute qu'est offerte et la compréhension délicate des notes qu'ont pas à être bloquées. l'a pas besoin de faire le tri sélectif avec elle, la poubelle jaune ou la poubelle verte, y'a tout qui reste derrière une baie vitrée, faudrait pas toucher le tableau qu'a trop de valeur.

- ouais,
- si t'as raison,
- un côté prohibition,
- on aurait dû enfiler les plus beaux costumes pour pas faire totalement taches dans le décor.


silence.

- j'viens dès que j'peux,
- tout l'monde est plutôt sympa,
- la musique s'laisse apprécier,
- à l'occas' on pourra y retourner.


l'accent du sud qui décrocherait les rideaux, l'a pas pour autant du temps à perdre dans sa totalité, l'a pourtant le besoin d'une cabine trop silencieuse dans laquelle l'entend les battements internes de sa carcasse pas bien décharnée. après la gorge tranchée, après le cri de la scream queen qu'a de quoi péter les vitres. elle sait bien avancer, clementine, dans les couloirs étroits, elle sait bien tomber, clementine, sous l'effroi. l'a pourtant rien du personnage inutile débarrassé de toute humanité, l'a essayé, cette fois-ci fran, de taper dans du psycho pour changer des habitudes mortifères, des simplicités qu'ont pas le challenge qui vaut une montée sur l'everest.

- eeet non,
- tu m'as pas dit.


silence.

- sérieux c'est prévu ?
- dans quel coin ?
- qu'est-c'qui t'a décidé à franchir le pas ?
- non même à ce stade,
- à carrément sauter dans la mare aux crocos.
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Message Sujet: Re: at the late night double feature picture show (fran)   at the late night double feature picture show (fran) Empty Mer 30 Sep - 0:32

@fran slater

un léger sourire s'esquisse. il est vrai qu'à les regarder, ils se fondent maladroitement dans le décor. clementine avait enfilé les quelques vêtements qu'elle avait sous la main. cela s'était résumé à un jean légèrement usé et d'un sweat-shirt trop large pour ses fines épaules. les décorations - un logo des teenage mutant ninja turtles, s'effritent légèrement trahissant un lavage peu précautionneux et surtout le témoin d’une époque révolu : les années 90. elle ressemblerait presque à cette adolescente qui vient de quitter ses parents pour l’université et dont le père viendrait lui rendre visite le temps d’un week-end. on y croirait presque. il faut dire que clementine, elle n’a jamais eu de figure auxquelles s’identifier alors elle est allée les chercher toute seule. on pourrait citer sans hésitation, la mère de troy - alice hodgkin. aussi surprenant soit-il, il y a aussi fran. fran, lui est venu comme il viendrait sur un tournage. d’ailleurs, est-ce qu’il s’était changé ? clementine n’en savait rien son cerveau étant incapable de traiter l’information. en tout cas, il ne semblait pas forcément d’accord avec elle - sur le côté twin peaks. (tant pis) « je pense qu’ils sont tous jaloux de nos tenues. » lui répond-t-elle pour faire de l’humour. il a pas forcément envie de rire, fran. peut-être qu’il n’en a plus la force. après tout, cela faisait plus de trois semaines qu’ils avaient débuté le tournage.

alors c’est ici qu’il vient passer le temps, apprécier le temps, perdre son temps. et bien, c’est un endroit tout à fait charmant. il avait toujours eu de bons goûts (ça, elle en était déjà persuadée) « tu ne m’avais jamais emmené ici. » remarque-t-elle sans y vouloir émettre de critique. le constat se fait de lui même. « en tout cas, j’garde l’adresse » parce qu’elle y reviendra clementine. fort à parier que ça sera avec fran mais possiblement avec d’autres personnes, peut-être troy (ou peut-être pas en fait). « j’espère qu’on y reviendra… à moins qu’à la fin de ce tournage tu ne puisses plus me voir en peinture » elle laisse s’échapper un léger rire cristallin. elle fait de l’humour encore, toujours. elle n’y croit pas réellement en ses paroles. ce n’était pas la première fois que fran et clementine se retrouvait ensemble plus d’une soirée, ses quelques heures qu’ils avaient l’habitude de passer ensemble. la dernière fois où leurs échanges se sont étirés dans le temps devait remonter au tournage de between two pills (en 2016, autant vous dire que ça fait un bail mais clementine, elle fait comme si c’était hier) finalement, ce sont toujours les tournages qui leur permettent de se réunir et c’est sans doute pour ça que clementine, elle a toujours répondu présente aux castings de fran. invocatrice d’instants partagés. (clarifions, deux secondes, un truc toujours présente - petit mensonge. pour l’avant dernier film, elle ne s’est pas pointée mais ça c’est une autre histoire) et maintenant, elle est de retour à new york. et pour la première fois, elle allait vivre dans la même ville que celui qu’elle considérait comme un mentor même si elle l’avouait à demi-mot. on s’entend ‘vivre dans la même ville pour la première fois’ en ayant cette maturité de relation. elle avait bien vécu en même temps que lui à new york, elle était alors âgée d'à peine vingt ans mais à cette époque, il connaissait à peine son nom (voir pas du tout même) « c’était plus ou moins prévu. » elle n’avait pas prévue de déménager dans l’immédiat mais le projet de revenir à new york était présent depuis longtemps. « j’ai déménagé un peu avant le tournage. j’ai trouvé un appart dans la zone contemporaine. » à l’évocation de son retour, son visage s’illumine subitement.
« tu sais los angeles, ça jamais vraiment été ma tasse de thé. »
« et en fait après ton film, j’enchaîne le tournage, tu sais de l’espèce de james bond au féminin adapté des bouquins de fairchild »

elle joue avec la pointe de ses cheveux  
« d’ailleurs, moi qui pensais que le brun allait l’emporter il semble que je vais devoir redevenir blonde again »
elle hausse les épaules en guise d’acceptation inévitable. clementine jongle entre les colorations blondes et ses cheveux naturels qu’elle essaie de prendre soin tant bien que mal. fran, il a toujours insisté pour la voir brune (entre nous, il a raison)
« bref, c’était le moment de revenir »
elle s’abstient bien d’ajouter qu’elle revenait dans la même ville que son mari, sans vouloir laisser penser qu’il était peut-être responsable de sa décision à revenir sur la côte est. clementine a majoritairement tendance à rester extrêmement discrète sur sa vie amoureuse, particulièrement son passé avec troy.
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Message Sujet: Re: at the late night double feature picture show (fran)   at the late night double feature picture show (fran) Empty Sam 3 Oct - 20:45

y'a le bouton de sauvegarde qu'a su faire son boulot, l'a foutu en pause le temps de quelques années entrecoupées de visions passagères sur ses avancées dans le monde tourné télé. savait pas trop à quoi s'attendre d'elle, savait pourtant qu'elle allait au moins y rester, accrochée en chair fondue dans un four à plein turbine. l'a le sourire qui se débine pas, les doigts qui continuent de pianoter et les sourcils qui se froncent un peu, l'a l'attention portée sur la moindre manière de tout balancer, l'a cette genre de délicatesse clementine qui se trouve que chez les grands pedigree, les duchesses qu'ont seulement à sourire pour faire se pavaner un peuple entier. y'a pas de quoi se visualiser bon harpon contre les requins, ni même mage pour contrer une attaque magistrale signée sous des astres fantastiques, y'a pas de quoi pouvoir lui retirer la face d'un volcan ni même de s'apprendre bon et agréable tyran. alors il la laisse déambuler d'ici puis de là, alors il la laisse faire en balançant une salière dans la mer morte.

- woh,
- woh,
- woh,
- ça fait pas mal d'infos là.


se marre en se calant une autre gorgée, y'a la bouteille qu'est pas terminée mais qu'aura plus de quoi tenir debout une fois la soirée bouclée. l'a l'inspiration profonde sans trop réussir à caler les grands budgets dans les pépites du siècle ou de l'année, pas de quoi ramener des performances grandiloquentes, tant qu'elle sait marcher, tant qu'elle sait parler, tant qu'elle veut remplir les poches et se faire héroïne pour des générations de gosses qu'auront de quoi avoir sa figurine dans un coin de leurs chambres.

- ouais non clair'ment,
- faut croire que c'est ton moment -
- maaaais ouais j'ai entendu parler d'ce projet,
- d'loin en tout cas,
- un truc assez énorme.


silence.

- t'as pas peur de -
- bah comment dire ça -
- t'sais comme dans les écoles de théâtre,
- 'dmettons qu'on t'file le rôle de la bonniche dans un vaud'ville,
- en général tu sors jamais d'ce rôle,
- qu'ce soit la bonniche,
- la fille d'bonne famille,
- la conseillère,
- tu vois l'genre.


silence.

- t'as pas peur qu'jouer là-d'dans ça t'donne cette étiquette ?
- qu'on t'veuille pas dans d'autres projets différents,
- qui sortent de l'hyper prod' sauce héros et héroïnes,
- parce qu'au final t'as tellement c't'image,
- c'post-it collé sur l'front,
- qu'ils os'ront pas ?


qu'y'aura les preuves à balancer sur la table dans un coup de poing enragé, qu'y'aura plus à démontrer qu'une pirouette bien faite entre deux prises qui relient une arme à feu et la vitre d'un building. l'a pas le reproche décalqué sur sa face en mauvais pochoir d'halloween, pour autant y'a bien la tentative, l'essai sans se diriger vers la bonne note. pour autant faudrait pas qu'elle se retrouve coincée, clementine, pour autant faudrait pas qu'elle devienne l'égérie signée disney qu'a que sa jolie voix et ses principes tirés par les cheveux pour rendre le vrai du faux plus vivable.
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Message Sujet: Re: at the late night double feature picture show (fran)   at the late night double feature picture show (fran) Empty Dim 4 Oct - 1:31

@fran slater

il réside chez clementine une ambivalence indescriptible. elle oscille entre l’écoute et le rejet. tu as raison, j’ai tort mais j’ai raison. elle finit toujours par se laisser envahir par la contradiction telle une adolescente en crise (bien trop tardive) d’être réunis ne semble pas venir troubler le modus operandi qui se répète tel un pattern bien délimité. les conseils de fran ne sont jamais annoncés explicitement. ils prennent la forme d’interrogations implicites dont les réponses sont largement connues. il ne reste plus qu’à clementine de les révéler à haute voix. (après le dîner, clementine râlera silencieusement allongée dans son lit, les yeux fixant le plafond, l’envie d’appeler troy pour réduire la jauge de stress prête à déborder - mais elle ne le fera pas, à la place elle se prépara un thé et lira trois pages de son livre de chevet avant de s’endormir.)

elle joue avec le coin de la serviette blanche posée délicatement à côté de son assiette. elle ressemble à une enfant qui viendrait de se faire attraper pour une bêtise réfléchissant au mensonge qu’elle pourrait bien sortir. mentir ne la sauvera pas, fran ne serait jamais assez dupe pour tomber dans le piège. elle gagne du temps, voilà ce qu’elle fait. clementine gagne du temps de deux manières : parler à un débit élevé ou détourner le regard en feignant d’être occupée à faire quelque chose. elle avait déversé les nouvelles avec une rapidité, de celle qui ne surprend plus mais que l’on arrive à déceler. fran la connaissait suffisamment maintenant pour appréhender ses agissements. d’ailleurs, il en rit contrairement à clementine dont le visage s’est légèrement fermé. elle devient sérieuse quand on parle de sa carrière - toujours. un réflexe primaire, presque comme si on touchait à sa survie.

« évidemment que j’ai peur, fran. »
elle se racle la gorge. elle a peur que tout foirer, de passer à côté du rôle de sa vie.
« qui n’aurait pas peur de se retrouver enfermée dans un rôle que l’on a pas vraiment choisi ? »
elle ne connaissait pas un acteur ou une actrice qui ne s’était jamais posée la question. clementine, elle se les posait à chaque fois qu’elle signait pour un nouveau rôle.

c’est l’histoire de sa vie.
« si tu fais de la télé, le grand écran ne voudra pas de toi… si tu fais cette comédie romantique, blablabla, si tu fais trop de films indépendants, blablabla... »
ses prunelles brunes se dirigent vers fran
« et si tu acceptes un gros budget, bla-bla-bla… »
conclue-t-elle

parce que c’est qu’il vient de lui dire en filigrane, fran. toutes ses questions hésitantes n’ont qu’une seule signification : pourquoi as-tu accepté ça ? et clementine, elle aurait bien deux ou trois choses à lui dire sur ça mais pour l’instant la seule chose qu’elle arrive à faire c’est rester silencieuse. un moment suffisamment rare pour le souligner. il n’y a qu’avec fran que clementine ralentit le rythme et ne bouge pas dans tous les sens. clementine, elle veut montrer à fran qu’elle peut se focus deux secondes sur quelque chose. elle chercher à l’impressionner pour venir décrocher juste un peu de fierté sur le visage de fran. de la fierté qui viendrait habiller son visage. elle cherche à l’impressionner, à lui montrer qu’aujourd’hui c’est devenue une grande fille.

« je sais que c’est pas ça qui va m’faire décrocher un oscar. je le sais, ok. c’est juste que là, tu vois le projet qui m'fera monter sur la scène du dolby theater, il est pas sur la table. j’aimerais faire que ça, fran, des films qui m’transcendent mais j’fais ce que je peux. »

clementine s’est toujours appliquée à choisir des projets dans lesquels elle croit. ça n’a pas toujours été le cas. quand elle a commencé, elle a tourné dans des spots publicitaires vraiment merdique mais il fallait bien ramener du fric. elle a fait un nombre incalculable de courts-métrage où parfois on apercevait qu’un bout de son épaule.

« t'as jamais eu peur toi fran, que tu puisses te retrouver à faire toujours les mêmes films ou qu'on te file toujours les mêmes scénarios ? »

« puis il ne me semble pas que de faire un blockbuster ait empêché jennifer lawrence de remporter un oscar, ni natalie portman. »

c’est avec la série télé qu’elle avait réussi à atteindre un peu de notoriété, c’est avec la série télé qu’on a fini par lui proposer le biopic de virginia woolf qui l’a emmener jusqu’à cannes. c’est avec ce film qu’elle a touché du bout des doigts son rêve.
elle boit une nouvelle gorgée de son verre presque vide. in vino veritas.
« et pour être toute à fait honnête, ce projet est cool. je sais que tu le vois pas comme ça mais il est vraiment cool. le personnage est une nana tellement badass, ça manque des nanas badass sur les écrans, fran... »

« ...et la réalisatrice est une femme »
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Message Sujet: Re: at the late night double feature picture show (fran)   at the late night double feature picture show (fran) Empty Sam 10 Oct - 18:47

l'a pas la foi d'épiloguer, de faire une prière devant une tripotée d'actrices qu'il a de quoi trouver aussi plates qu'une carpe koï crevée dans son lac dévoré par des algues. l'a pas la foi de se faire avocat du diable, de démonter des idéaux forgés dans des récompenses qui finissent dans un carton en fin de course, revendues aux plus offrants qui veulent un peu de depp ou de paradis dans la collection morbide à la cave. l'est pourtant pas loin de ça, fran, pas loin de tirer sa révérence en laissant le chapeau sur le porte-manteau en fer. pas loin du pas presque fatidique, qui file un mauvais coton quand la direction change en plein milieu du film. fait qu'écouter, qu'hocher la tête en oreille suspendue au-dessus d'une fosse à chiens qui aboient. l'est pas bien décidée, clementine, à laisser passer une chance de renflouer les caisses ou de devenir la coqueluche signée par une équipe de rugby. pourra pas dire qu'elle a pas raison, pourra pas dire qu'elle a pas tort. pour autant y'a le jugement qui lui traverse la carcasse, de quoi l'empaler sur place, faire un tour du côté de vlad durant sa dernière bataille.

- hé bah très bien,
- y'a rien à dire d'plus alors,
- t'as les arguments au bout d'la thèse,
- intro,
- première partie,
- deuxième partie,
- troisième,
- puis la conclu,
- j'vois que t'as préparé ton dossier,
- c'tout à ton honneur clem.


jouerait bien au gros con par principe, pour faire forceur à traîner hors de la rue pavée de lumières roses et blanches, hors des sentiers qu'on de quoi balancer des loups-garous sans qu'y'ait besoin de se déguiser en grand-mère. y reprend la gorgée de vin, fran, termine le reste du verre en tapotant du pied contre le parquet. l'a pourtant pas l'habitude de se faire réputer, l'a sans doute jamais aimé quand ça va pas du bon côté, que ça veut faire non là où il jure qu'y'a qu'un oui à avoir, quitte à prêcher le vrai pour faire du faux.

- si l'personnage est badass,
- si la réal' est badass,
- alors l'film sera badass,
- ça fait beaucoup d'badass pour une seule personne,
- mais si tu l'sens,
- alors tranquille,
- j'vais pas débattre cent-cinq ans,
- chu mauvais public d'toute manière.


regarde pas assez les capes ni les masques, regarde pas assez les effluves amoureuses qui se terminent sous une pluie diluvienne et les grandes courses en bagnoles qui font des triples tonneaux sur une autoroute bondée. l'a le sourire qui lui fait mal à admettre, qui reste quand même, genre d'hypocrisie cachée sous une couche de bienséance qu'aurait de quoi révéler une couche de crasse à passer à l'éponge grattante.

- chu pas ton père non plus,
- chu pas ta mère non plus,
- t'es assez grande pour te gérer.


silence.

- c'est cool,
- j's'rai le cul vissé dans ma chaise rouge quand t'auras détrôné la portman et la lawrence,
- compte sur moi.
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Message Sujet: Re: at the late night double feature picture show (fran)   at the late night double feature picture show (fran) Empty Mar 13 Oct - 23:08

@fran slater

la crispation vient de faire son entrée (par la grande porte). l’épine dorsale vient se lover contre le dossier de la chaise pour éviter de tanguer. elle fixe fran qui coupe court au débat naissant (ses mimiques faciales trahissent son absente totale d’envie) à croire que clementine, elle n’attend que ça : débattre et fran il vient de qualifier ses arguments comme recevable et surtout acceptable mais la défense se refuse à renchérir. elle l’imagine de temps en temps plus empathique, de ces personnes qui vous donnent des conseils sans jamais hausser le ton. en réalité, il n’hausse jamais le ton, il devient sec (et c’est totalement différent)

il est l’esprit de contradiction, fran. il dit non et clementine bouillonne de l’intérieur. il était devenu avec les années, cette personne que l’on essaie d’impressionner par tous les moyens, et peu importe les moyens. (merde)

elle aurait envie de lui dire ‘tu fais chier, fran’ mais elle le garde pour elle. ça reste coincée au fond de la gorge. il y a les deux-trois phrases qu’il a balancé comme ça, certainement qu’il avait pesé ses mots. l’égo est offensé. clementine, elle se laisse envahir par les émotions et elle ne peut pas se retenir de lâcher un « clairement t’es pas mon père… »
ça faisait dix ans que ses parents répondaient aux abonnés absents
« j’te demande pas de l’être, fran. »
« et clairement, j’attends pas qu’tu m’donnes des ordres sur ce que je devrais faire non plus… j’suis assez grande, ouais. »


elle sert les dents.
« et puis ton ironie, tu peux la remballer, c’est bon j’ai compris »
on frôle l’accident larmoyant de l’actrice en vogue qui n’a toujours pas réglé ses problèmes de légitimité. parce qu’au fond, clementine est flippée comme jamais même si elle est persuadée qu’elle allait y arriver à devenir cette actrice dont elle imaginait les contours tous les soirs dans sa petite chambre du queens. depuis, elle oscille entre le j’peux être fière et c’est toujours pas suffisant.

volontairement, elle détourne le regard feignant d’admirer la salle, de détailler les serveurs ou les plafonds du lieu et clementine ne fait rien d'autre que d'être dans ses pensées se répétant chaque mot qu'elle venait d'entendre de la bouche de fran. qu'est-ce qu'il était en train de lui dire ?  que sa course aux oscars était vaine ? qu'elle devrait oublier et s'contenter de jouer dans des films qui ne l'enfermerait jamais dans quoique ce soit ?

un long silence s’installe.

long
vraiment long
bigrement long

elle finit par venir le briser mollement d'un : « tu veux encore du vin ? »
tout laisse croire qu’elle fuit médiocrement cette conversation qui prenait un tournant sérieux - trop sérieux ? peut-être qu’elle aurait préféré qu’il lui dise qu’il était d’accord avec elle, pour une fois. (une seule fucking fois) mais surtout qu'il lui dise qu'il était fier.

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Message Sujet: Re: at the late night double feature picture show (fran)   at the late night double feature picture show (fran) Empty Lun 2 Nov - 11:34

l'a pas la foi de se confondre en excuses quitte à se mettre à genoux, quitte à se mettre à faire des prières sans dieu miséricordieux pour lui répondre. l'a l'inspiration profonde fran et la tête qui se hoche sans trop savoir ce qu'il approuve, ça rentre par une oreille et ça dégage par l'autre, ça le gonfle autant qu'un surplus d'hélium dans un ballon de baudruche. pas loin d'éclater, de péter, de se bouffer l'aiguille en plein vol et faire chialer un môme sous la peur du bruit. l'aurait bien envie de rire, de dédramatiser jusqu'à promettre une montée en flèches dans l'esprit du public qui verra en elle un coup de pied au cul, une punchline bidon et des produits dérivés qu'alimenteront son compte bancaire jusqu'à plus soif. l'a rien contre la richesse fran, l'a rien contre la monnaie qui tombe des arbres et les faux billets de monopoly échangés contre des beaux bijoux.

- ça ira pour le vin,
- merci.


l'a les sourcils qui se haussent et le dos qui se crispe, l'écoute qui se loque et les bourdonnements qui viennent lui taper contre les tempes. l'a pas le courage de lui ouvrir les yeux avec deux cure-dents pour la forcer à se bouffer des intégrales de films en noir et blanc, de films qu'ont révolutionné le meilleur et le pire, les bas-fonds qui se retrouvent sur le devant de la scène. alors y se remet bien, fran, y cale ses avant-bras sur la table avant de sourire.

- écoute,
- vu l'malaise,
- on va en rester là,
- j'vais ni m'excuser ni en faire des caisses,
- mon ironie j'la remballe y'a pas d'soucis,
- ça m'empêchera pas d'pointer mon cul à l'avant-première,
- s'tu me vois comme un gars pas cool,
- un sombre connard,
- ou un fils de pute,
- c'que tu veux en soi,
- j'pourrais pas faire d'miracles.


silence.

- alors tant pis,
- chu quand même content pour toi,
- si tu t'sens bien là-d'dans alors tant mieux.


se remet sur ses jambes, chope sa veste dans le mouvement qu'il enfile sur son dos sans chercher dans la rapidité une fuite de mauvais goût sur un train à pleine vitesse. continue de sourire, fran, avec la même sympathie qu'un couteau mal aiguisé.

- ça m'a fait plaisir d'te revoir,
- même si tu fais la gueule.


claque un clin d'oeil au même titre qu'une porte blindée qui se prend un poing, se retrouve au comptoir pour payer ce qui faut, choisi la grande sortie à défaut de jouer au voleur qu'échappe aux flics. y'a le soupir en prime qui reprend ses droits, la clope qu'il allume en galère d'un briquet qui fait dans le caprice de dernière seconde. y se met à marcher fran, recherche du charme là où y'en a dans les pas. marquage au fer, la main dans la poche qui recherche un peu de chaleur, le goût acide du vin à l'arrière qui baigne dans ses cordes vocales.

@clementine hodgkin
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