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 Amour des feintes (ft. Amour)

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Message Sujet: Re: Amour des feintes (ft. Amour)   Amour des feintes (ft. Amour) - Page 2 Empty Dim 6 Sep - 11:56

amour des feintes
Amour & Misha

« He didn't even say goodbye, he didn't take the time to lie »
Misha a braqué les sentiments comme l’on dévalise une banque. Persuadé de rien mais convoiteux de tout ; qu’elle lui crache sa bile comme elle lui assène les vérités, et qu’il ne comprenne enfin. Si l’Amour s’est jeté en travers de sa route, qu’il la barre et s’il la quitte, le chemin s’effondre sous le joug d’une main qui se tend, l’index sur la gâchette, le soupçon en étendard. Misha ne sait rien sinon ravir, arracher les offrandes à grand renfort de poudre et de larmes. Convaincu d’aimer pour deux et se soumettre au silence, il a pointé vers elle le revolver du myocarde. Défaillances imputables à leur mutisme et leurs tourments, à ce qu’il entrevit en elle et ce depuis leurs débuts. De ces allumettes qui craquent et provoquent le grand feu, jamais consommé mais ronronnant dans l’âtre. Misha a la déglutition difficile, serrée en étau de la gorge, lorsqu’il entrevoit l’humide au travers de la lucarne féminine, la bouche pâteuse comme comprend il son erreur. Mais il tend encore, par défiance et par fierté, ce coude ne déployant pas encore la gâchette, ne faiblissant qu’un peu lorsque la larme d’Amour déroule à sa joue son sillage. Cela l’a perturbé, tout de même. Fait vaciller le coeur, de la voir pleurer pour un peu de courroux ou de déception. Misha ne l’avait jamais perçue ainsi, avec la faiblesse humaine lui salant l’épiderme, se découvrant soudain coupable d’une larme qu’il lui cambriolait.

Ces confus aveux perlant à ses lippes lui enseignent alors, et plus que jamais, qu’Amour et Misha sont un seul et même malheur. Forgés dans l’acier des géhennes, bercés par les limbes, pas bien fichus de cracher rêves et sentiments. Les gamins qui n’aspirent qu’à l’amour de parents, c’était bien finalement le nerf de leur guerre. Misha ne s’était pas retourné lorsqu’il avait trouvé enfin la figure paternelle, sculptée dans le fiel du maquerellage. Qu’importait. Il n’avait plus jeté une oeillade derrière son épaule, plus de passé qui le secoue, plus de volonté d’y revenir et d’y refoutre les pieds. La peur de l’abandon d’un père nouveau, vivace et poignante, avait baissé le rideau sur le reste. Amour y compris. Misha saisit alors les ambitions qui la secouent, en aurait fait de même. Si c’est bien cette môme qu’il convoite, il ne peut pourtant la rassasier. Etancher sa soif, assouvir sa faim, de ce qu’elle demande et qu’il ne peut lui offrir.

“Tu sais pourquoi tu l’dis pas Misha?” Le frisson s’épanche et se déploie, de la nuque au poignet. S’enroule autour des viscères, remonte bien au myocarde. Ce je t’aime qui s’accroche, qui trépigne, qui bataille. Qui s’entête à se taire et ne couve encore que dans les entrailles. Pas bien foutu de lover sous la langue, perler en bord de lippe, luire dans ses yeux fauve. Parce qu’il a la trouille. Ce gamin à la gâchette aisée, au sadisme affûté lorsque la catin se doit de plier genou. Ce môme à l’assurance crasse se parfumant des essences âcres et ferreuses de l’hémoglobine. A la trouille. Misha sent la peur lui saisir l’estomac comme il peine à pincer les lèvres de ces trois mots. Ce n’est pourtant pas le rejet, qui l’effraie. Ni la perspective d’échouer peut-être dans ses bras. C’est qu’il ne parvient à franchir la cloison, par un soupir par un bélier, prompt à déchirer l’autre monde, celui d’un avenir dont il ignore tout. Puisque le passé le gratte et le démange, le futur a des airs d’abandon. Et comme Amour a raison lorsqu’elle assène, de ses convictions franches et avérées, qu’un aveu sentimental offert de son coeur vers le sien l’aurait menée à l'échafaud. Misha répugne les mots, il aime sans palabres, s’enflamme sans laïus. Soudain, la réalité frappante. Qu’y a-t-il de changé, entre l’Amour et lui ? Quand elle a feulé ses vérités, craché son coeur à ses pieds. Y a quoi de légitime, entre eux, maintenant qu’il l’a braquée sous couvert d’égoïsme ? Ces sentiments lui jaillissant au flanc, comme un oeillet, et qu’il enterre sous les gravats. Parce qu’il l’aime, et qu’il l’aime mal, y a pas les mots pour l’épauler. J’aurais dû forcer encore ta fierté goguenarde, ravir ce que tu m’donnes. Est-ce qu’on valait pas mieux que tout ça ? Est-ce qu’on valait pas l’effort de se connaître encore ? J’aimerais pouvoir te dire qu’il y a ces trois mots en bord de lèvre. Ce je t’aime qui me perturbe, qui me transcende et qui me perd. Mais j’sais bien que je le mérite pas. Que je mérite plus, toute la colère que t’as pour moi.

« Joue pas aux connes, de nous deux c’est bien toi la baiseuse. Y a qu’un flingue pointé sur ta belle gueule qu’est capable de t’faire parler. Parce que tu diras pas. C’que tu leur fais, à tous. Tu laisses espérer, tu t’sers, puis tu te casses. Et t’espères qu’ils s’accrocheront tous à tes bask’, qu’ils accourreront quand tu les siffleras. Tu sais pourquoi j’te l’dis pas ? » Misha serre la mâchoire. C’est qu’il accoure, lorsqu’elle siffle. Pathétique, on ne l’y reprendra plus. Du moins le croit-il.  « Parce que tu m’foutras au fond du trou, si j’le fais. J’y retournerai pas, dans cette merde. » Ces rues suintant l’urine, ces invectives crasses, ces taudis de misère et ces mères ne hélant pas leurs gosses à la nuit tombée. Ces matelas noirs de puces, ces cafards dans les recoins. La faim au ventre, la rage au corps. Les âmes errantes, un peu comme toi. J’y retournerai pas. Misha abaisse enfin son arme, sous le mutisme d’une ombre déférente. J’t’aime quand même, tu sais. Et comme j’ai pas envie, qu’on se sépare. T’as pas idée de ce que tu me fais, dans le ventre et dans les veines. Dans les tempes et dans les poumons. Sensation pleine et vivante, de la torture sous perfusion. Et de l’amour à revendre. Je suis pas bien capable de t’abattre de suite, mais j’y travaille. Et c'est bien vrai, j't'aime quand même, tu sais.

(c) DΛNDELION ; @amour vaughn
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Message Sujet: Re: Amour des feintes (ft. Amour)   Amour des feintes (ft. Amour) - Page 2 Empty Mar 8 Sep - 17:53

Tout ce qu’il ébranle ne lui inflige aucun regret, il braque l’arme sur les sentiments de la blonde sans les secousses de la rage qu’il a dans la pupille. Ça l’apaise de la tenir en joue, ça l’apaise comme un homme de renifler l’impuissance, mais Amour se résigne à la symbolique. D’une balle, elle ne succombera jamais. Qu’il vide le chargeur s’il l’entend, qu’il la crible de meurtrissures. Cette impuissance qu’il inspire entre ses narines, ce n’est jamais que celle d’éprouver pour ceux qui voudraient vous voir crever. C’est là toute la bassesse sentimentale dans laquelle elle s’est traînée, et d’autres avant elle.
Devenus tout ce qu’ils répudient, rassemblés ainsi par les fantômes qui se sont appropriés leur vie. Ils sont nés sans qu’on en veuille et se sont trouvés dans le dégoût qu’ils inspiraient. Un jour il est désiré, et l’autre esseulée est bien obligée de le forcer, le désir, dans quelques recoins insalubres. Et on lui dit à elle que l’Amour est une transaction, un truc qu’on monnaye; elle accepte. Banquer pour des affections dissimulées en toute sorte de choses foutrement bancales. C’est mieux que rien, mieux que d’être refoulée par le sale gosse du quartier qui a bien trouvé Amour ailleurs. Des substituts de ce qu’elle était, et c’était pas suffisant.
Désormais, ayant craché sur tous ceux qui ne les ont guère voulus, voilà qu’ils admettent ne pas se vouloir eux non plus.
Il jacte ses virulentes afflictions, et ça lui sèche les larmes. Un vent de lucidité, un vent de raison au moment où il met la lumière sur les fils qu’elle tire et le fétide qui se nimbe derrière sa carcasse inébranlable. Il claironne: je t’aime, mais ça m’dégoûte, parce que tu m’dégoûtes, toi et c’que tu m’rappelles. Amour pestiférée, comme si lui ne l’avait jamais été. Et le peu qu’il lui avait dit un jour se meut à présent dans les mensonges énumérés à chaque croisade.
Ça lui sèche les larmes, et ça lui sèche le coeur.
Elle dépasse le macchabée, et il fait tomber le flingue quand elle se poste face à sa suie, silencieuse. D’une colère qui étend son territoire, et d’un amour qui subitement recule, elle cogne sa mâchoire d’un coup droit aussi aride que ce qu’il a laissé croître à l’intérieur. Aleksandr fait un pas pour interférer, mais elle se détache aussitôt de cette proximité lascive pour dire qu’elle n’insistera pas. Que pour cette fois, elle en restera là.
“Si c’est moi qu’avait eue l’flingue, j’te jure qu’j’t’aurais buté”, ça scintille de vérité dans le regard. Elle lève les bras comme pour révéler l’absence d’intention, une innocence à un Aleksandr suspicieux qui distingue toujours l’arme accessible dans la main de Misha. “T’inquiète, ça s’attrape pas la merde qu’j’ai sur les doigts, puis chez papa t’as bien quelqu’un d’sous-payé pour t’astiquer la gueule, non?”
C'est tout c'que j'suis:
la nausée, l'ennui, l'aversion,
ce qui fait les grands mâles,
et appelle l'abandon chez les femmes.

Des rêves de lui dans la misère, elle a prêté à ses sourires railleurs des battements de coeur. Et cette nuit, elle se rappelle plus pourquoi.


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Message Sujet: Re: Amour des feintes (ft. Amour)   Amour des feintes (ft. Amour) - Page 2 Empty Mer 9 Sep - 14:49

amour des feintes
Amour & Misha

« He didn't even say goodbye, he didn't take the time to lie »
Il ne l’avait pas vue venir, cette haine qui se fracasse sur les rétifs de sa bêtise. Misha a baissé les armes lorsqu’Amour en a levé d’autres, alléguant au braqueur cette stupeur passagère qu’il ne pouvait ni feindre, ni dissimuler. Le poing plein de souvenirs irrités s’est abattu sur la mâchoire, guidé par la force du courroux et le châtiment qu’on lui impute. Misha avait cherché le heurt, la haine, la déroute. Il l’avait braquée pour comprendre, saisir ce pourquoi elle se servait de lui, nuancer les distances, arracher le myocarde. Toute leur enfance crasse les a unis, et c’est le dégoût qui les sépare. Tombés dans les affres des démons endormis ne s’éveillant que pour se repaître des chairs mortes. Monceaux de coeurs séchés. Et lorsque Misha se redresse, la bouche tordue d’un rire sourd et ignoble, lorsqu’il goûte le fer chaud contre le palais, il comprend lentement leur petite mort. Quand l’écho de sa belle voix injurieuse se fracasse à l’esgourde et lui assène sa volonté délirante de l’abattre. L’ombre derrière lui a tressauté sans bouger lorsqu’elle a entendu le rire déchiqueter le silence. Aleksandr saisit l’importance de l’instant, de ces orgueils qu’on assassine et de cette violence tue. Misha n’a pas bronché, en dépit de cette hargne furieuse lui engorgeant le foie. Il a le désir furieux d’en découdre, la main tendue sous le poing qui se serre, volonté suffisante de fondre sur l’insolente et lui saisir la gorge. Empoigner l’épiderme, y enfoncer les doigts. Jusqu’à ce que le râle n’avale la supplique et le froid. Ca se sent, dans l’alcôve de la pupille, que les démons s’emploient à éventrer la cornée, prendre la blonde d’assaut. Mais il a cloisonné trop fort l’ignominie, a scindé la facette en deux. Des femmes qu’il côtoie et des femmes qu’il aime, Misha s’évertue à ne pas les violenter. Les braquer seulement. Pour ce qu’il use de gâchette, pour une bouffée de silence. « Alors c’est ça qu’t’aimes. » Il gausse, il rabroue, il éventre. Le sado-masochisme pour bastion et s’assurer que derrière la violence, le sentiment. Misha tisse ses mensonges à grands renforts de peut-être. Peut-être m’aime-t-elle sous la violence et dans le sang. Peut-être que j’me fais des idées, et peut-être que je me mens. Peut-être que t’as l’air con, sous le rictus qui se fracasse, le poing serré et indolent, pas même foutu de l’abattre.

Et c’est hargneux qu’il la toise, de sa pupille aux couleurs fielleuses. Comme il la mate, comme il l’observe, y a plus rien de beau dans la prunelle. La haine a épousé la cornée, s’est confondue dans la violence. Misha crache ses invectives, il a vomi sur elle sa bile. Et pour un peu de défi, la mise à mort est engagée ; « Je te conseille donc de pas m’louper, la prochaine fois qu’on s'croise. » Parce que moi, j’me louperai plus. Frappe-fort, et frappe-bien, si tant est qu’t’en es capable. La langue polie de la sincérité glaçante qui déroute, et la puanteur des mots, et leur lourdeur aussi. Cette gageure dans le regard, comme des cris que l’on étouffe. Jamais faciès ne fut aussi fardé de noir.

L’adrénaline comme un tonique amer, Misha a tourné les talons, vêtus de l’ombre silencieuse. La main sereine a fourré le manteau de ce flingue inutile et de ces balles perdues dans le canon comme il a glissé une cigarette à la lippe. Le soupir qui vocifère lorsqu’il s’éloigne, l’absence chérit sans trouble. « On envoie un nettoyeur ? » Aleksandr se fend d’une interrogation anxieuse, puisqu’il ne saurait bafouer les sentiments du patron. Se débarrasser de la carcasse et épargner la pugiliste. Mais Misha réfute, brièvement, d’un signe de tête bien trop sec fardé de fumée grise. « Non. On appelle les flics. Et on leur dit qu’on a vu une blondasse s’traîner une chienne entre deux murs. » Et si la justice pour une rare fois, ne se vautre pas dans la tourbe, officiera la besogne. Epinglera l’Amour pour une affaire de haine. Sa tête mise à prix, de partout, belle gueule écrasée sur du papier glacé à la sortie des supermarchés. « Putain elle frappe fort cette conne. » La main frotte la mâchoire endolorie sous le rire discret du comparse. Qu’elle le rabroue de la sorte, ce n’était pas assez. Car Misha ne lui veut aucun bien. Il la veut, c’est suffisant.

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les paroles en italique sont prononcées en russe

(c) DΛNDELION ; @amour vaughn
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