Until Dawn // Mitch & Lennox

Le téléphone plaqué contre l'oreille, Lennox vadrouille dans l'appartement. Le sourire aux lèvres, Aiden est le seul à pouvoir l'étirer de cette manière. Il décrypte parfois mal ce qu'essaye de lui dire le petit, mais ses phrases l'attendrissent toujours autant. Cette semaine, il n'aura pas son fils, cette semaine l'appartement lui apparaîtra bien vide. Le portable calé entre l'épaule et l'oreille, Lennox attrape ses affaires en scrutant l'horloge murale. Il est censé aller à cette soirée, il a promit à son ami qu'il serait là. Ce genre de grosse fête où l'on ne connaît personne. Où la plupart des gens ne savent même pas qui l'organise. Et puis un dernier mot à Laurie, un bref au revoir avant qu'il ne raccroche et qu'il se plante devant son reflet, dans le miroir de l'entrée. Il rajuste sa veste en cuir, sortant une cigarette de sa poche. Jamais sans sa nicotine, encore moins quand son fils n'est pas là. Fin prêt, il allume le tube entre ses lippes et descend les escaliers de l'immeuble pour rejoindre sa voiture. Probablement qu'il la laissera sur place, probablement qu'un Uber ne sera pas de trop ce soir.

La musique dans la voiture est assourdissante. Du Linkin Park qu'il sait qu'il n'entendra plus une fois le contact coupé. Veim ne peut s'empêcher de chanter par dessus, d'une voix aussi juste que secrète. Un moment qu'il ne partage avec personne. Il profite simplement d'être seul dans cette voiture. La solitude est ce qu'il connaît de mieux, ce qu'il apprécie le plus. Si cet ami ne l'avait pas usé à ce point, probablement qu'il se serait contenté de jouer et de composer un peu sur son canapé, plutôt que de frotter les épaules de gens plus bourrés les uns que les autres. Les trottoirs près de la maison sont assaillent, et Lennox peine à se garer. Râleur jusqu'au bout des ongles, il ne peut empêcher un juron de s'abattre contre ses lèvres tandis ce qu'il descend de la voiture et qu'il rejoint le lieu de la fête. Une maison bien trop grande à son goût, le genre qu'il ne verra que de loin, qu'il ne pourra jamais rêver d'obtenir. Il se demande encore comment il peut s'être fait des amis aussi fortunés. La baraque est bondée, les gens déjà biens alcoolisés et Lennox se fraye un chemin parmi eux. Premier réflexe; Le bar. Les mains dans les poches, il salut rapidement d'un coup de tête discret le propriétaire des lieux avant de se faufiler jusqu'aux boissons. Quelque chose de fort. Il est en retard, les autres ne l'ont pas attendus, et pour cause; Qui aurait cru qu'il viendrait ? Du whisky, c'est ce qui l'attire le plus. Il s'en sert une belle dose puis se décide à rejoindre le jardin. Il a besoin de fumer, encore et toujours, besoin d 'air aussi, à peine arrivé. Veim se retourne vivement, percutant un inconnu dans la foule. "Merde." C'est automatique, et dans un français parfait. Un cadeau de maman -sans doute-, une langue qu'il utilise bien trop facilement selon ses émotions. Les jurons - surtout - lui viennent le plus simplement du monde. Il relève ses prunelles sur sa pauvre victime avant de lancer presque froidement. "Désolé." Puis il se tourne, agrippant la bouteille de whisky délaissée sur le comptoir quelques instants plus tôt. Le verre est fichu, et il n'a pas l'intention de conduire. Plutôt que de faire quarante allers retours, autant s'emparer tout de suite de son dû. Puis une nouvelle fois, il fait volte face, reposant son regard sur le pauvre garçon. "J'tai pas fais mal au moins ?"