my life would be suck without you - Cassey

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{ my life would be
suck without you }
crédit/ tumblr ☆ w/@Nikolaï Warren  

Le silence retrouvé, les pensées nébuleuses viennent  à s’égarer. Elle pense à Wilhelm et à tout ce qu’ils ont gâché. Il était son ami le plus précieux, le plus essentiel au milieu de tous les autres. Il était son préféré, son favori qu’elle chantonnait. Cassey, elle en a brisé des cœurs, mais elle ignorait que le sien non plus, elle ne l’avait pas épargné. Elle ne savait pas, non, que peut-être, il l’aimait plus qu’il ne le devait. Un petit soupir imperceptible s’échappe des lippes de la poupée alors qu’elle essaie de trouver les mots pour tout expliquer. Elle remarque le sourire en coin sur le visage de son frère comme s’il savait, comme s’il avait compris, ce qu’elle refusait de voir pendant toutes ces années. Ce ne serait pas étonnant de la part de Nikolaï. Il a toujours eu une longueur d’avance sur toi. Il sait déceler ce que tu refuses de t’avouer, peut-être parce qu’il sait de toi tout ce que tu ne veux pas te révéler. – Oui… de simples amis… elle répète, pas convaincue. Un élan de courage qu’elle retrouve entre ses lèvres rosées avant qu’elle n’ose enfin se lancer. – Je crois qu’en fait, il avait le béguin pour moi. elle murmure presque, comme un secret. Alors que la terre entière le savait. Tous ses amis, ils lui disaient. Ses petits-copains aussi, ils s’en méfiaient. Il était cet ami toujours présent, tellement, trop, pour que ce soit une simple amitié. Mais elle l’aimait, Cassey, elle l’aimait si fort qu’elle était aveuglée. Seulement, le flot de sentiments évacués, c’est sur Nikolaï qu’elle veut se focaliser.

Parce qu’il n’y a que Nikolaï,
que lui qui compte pour toi,
que son bien-être,
qui prime sur tout le reste.

Elle donnerait tout pour lui. Absolument toute sa vie. L’ennui, c’est qu’il refuse de la laisser faire. Il refuse, pire que tout, de se confier à elle. La jeune femme ne comprend pas comment il peut installer entre eux une barrière qui n’a jamais existé. Tous les deux, depuis toujours, ils se sont toujours tout raconté. Elle vient encore de se confier à lui mais il continue de se taire. Il n’évoque que la justice dont, à vrai dire, Cassey, elle se fiche. Il n’y a que lui qui compte en ce moment dans son esprit ; dans son cœur ; dans l’âme dévouée de sa sœur. – Et ils paieront Nick, parce que grâce à toi, ils ont été arrêtés ! Ça, au moins, elle le sait. Mais l’enquête terminée, c’est de sa santé dont il doit se préoccuper. Il faut surtout qu’il commence à parler… mais il refuse encore de se lancer. Tout en lui, de ses mots jusqu’à ses gestes, la moindre de ses réactions, tout paraît se fermer ; il est dangereusement en train de se replier. Alors tu fais ce que tu sais faire de mieux, Cassey, tu fonces, sans te poser de questions. Tu ne t’inquiètes plus de ménager sa susceptibilité, tu ne te préoccupes pas de ses réactions. Tu veux juste le pousser à craquer ; qu’enfin, il puisse parler. Mais elle ne s’attend pas à une telle réponse de la part de son aîné. Les prunelles interloquées, le papillon ne met pas longtemps à rétorquer. – Et ça veut dire quoi, ça ? Il ne veut pas lui en parler… justement parce que c’est elle. Comme si tu n’étais pas capable de comprendre, de saisir les ténèbres dans lesquels il s’enfonce. Pas capable d’être présente, pour lui, comme vous l’avez toujours fait. Cassey, elle est vexée. Loin de l’arrêter, les mots de son frère la poussent pourtant à continuer. – Je suis ta sœur, si tu ne m’en parles pas à moi, tu le feras avec qui, hein ? Avec tes « amis » ? Les collègues de travail qui t’ont lâché ? Ou ta copine qui t’a quitté ? Elle va trop loin dans ses paroles. Elle s’en rend compte instantanément. Elle se mordille la lèvre, coupable, alors qu’elle finit par reprendre. – Je suis désolée, c’est pas ce que je voulais dire… elle s’en veut, Cassey, elle a peur qu’il lui en veuille lui aussi. De l’avoir blessé alors qu’elle voulait seulement l’aider. Mais, plus que tout, elle a peur de le voir se renfermer. – Je ne veux pas te forcer la main… j’ai peur que tu te replies sur toi-même, c’est tout… Car il continue de prétendre qu’il va bien quand ce n’est pas la vérité.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Nikolaï Warren  

Un regard tourné vers son aîné, pour saisir qu’il avait compris ce qu’elle n’a jamais su déceler. Comme tout le monde, certainement autour d’elle, à commencer par Wilhelm. Il n’y avait pas que de l’amitié entre eux, sûrement que non. La force de leurs sentiments était bien trop forte mais Cassey, elle n’a jamais envisagé autre chose avec celui qu’elle considérait comme son plus grand pilier. Elle secoue la tête aux paroles de Nikolaï, dépitée, plus par elle-même plutôt que par les mots qu’il peut prononcés. – On s’est croisé par hasard, crois-moi… et je me retrouve à devoir justifier des actes qui datent de vingt ans au lieu de profiter de nos retrouvailles… elle se plaint, elle se lamente un peu trop sur elle-même. Mais Cassey, elle n’a jamais aimé affronter ses responsabilités. Plus encore quand ils se sont produits il y a beaucoup trop d’années. Il le sait, son grand frère, elle a du mal à admettre ses torts. – Enfin, bref, ce qui compte ce soir, ce n’est pas moi… Non, c’est lui. Lui qui s’enfonce dans les ronces ; lui qui tient à tout prix à garder le silence. À garder sa souffrance. Il doit avoir atrocement mal, Nikolaï, pour être dans cet état. Mais il refuse d’en parler, il refuse de se confier à celle à qui il a toujours tout confessé. Son attitude inquiète plus encore sa cadette qui insiste et s’entête ; qui continue de le pousser à la confidence quand il n’en a aucune envie. Et c’est déstabilisant pour toi parce que t’es pas habituée. À chaque fois qu’il souffrait, Nikolaï, il ne t’a jamais rien caché. Parfois il te parlait, parfois il te rejetait, parfois il craquait. Mais t’as jamais été à l’écart de ses émotions. Ce n’est pas dans votre relation. C’est sûrement ce qui te fait le plus de mal, au fond. Mais elle va trop loin, Cassey, elle va toujours trop loin. Ses paroles beaucoup trop violentes dépassent les pensées qui n’étaient que préoccupantes. Et elle parvient à l’atteindre ; elle parvient à lui faire du mal alors que ce n’est pas ce dont il a besoin. Il a besoin de ton aide. Besoin de ton soutien. Pas de ton acharnement sur lui. Tu te sens coupable, Cassey, et t’as raison de l’être, parce que t’es bel et bien fautive. Elle lui présente ses excuses, presque tout de suite. Mais déjà trop tard car le mal est dit. Il veut qu’elle s’en aille alors qu’elle souhaiterait seulement l’aider à s’en sortir. Comme il l’a fait tant de fois avec elle ; quand la situation était inverse. Elle contourne le comptoir pour approcher de lui, la moue coupable exactement comme après une bêtise ; exactement comme quand elle était gamine. – Non, Nik’… vraiment, pardon, j’aurais pas dû dire un truc pareil. elle voulait seulement le pousser à parler. Lui prouver qu’elle, serait prête à l’écouter. Mais elle l’a seulement poussé à se renfermer. Plus encore qu’il ne l’était. Elle prend sa main pour le pousser à croiser ses prunelles encore empreintes de culpabilité. – On n’est pas obligé d’en parler, ok ? Mais, s’te-plaît, laisse-moi passer la soirée avec toi. et elle ajoute, dans une tentative pour le faire sourire. Mais aussi pour le persuader de la garder avec lui. – On pourra parler de moi, seulement de moi… tu sais comme j’aime ça, non ? elle se mordille la lèvre, ses perles bleutées toujours ancrées dans les siennes. – Ne me repousse pas, Nik. Elle ne se le pardonnerait pas ; pas de l’abandonner dans un tel état.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Nikolaï Warren  

Se confier à Nikolaï a toujours été, comme, une évidence. Sans qu’elle ne lui dise tout, non, elle ne lui avoue jamais tout ; il serait bien trop inquiet pour elle s’il connaissait chaque pan de son existence beaucoup trop imprévisible. Mais son grand frère, il est comme, son meilleur ami. Elle se confie à lui au sujet de Wilhelm comme elle a pu le faire tant de fois, trop de fois, au sujet des hommes qui ont pu entrer et sortir de sa vie. Pourtant, le premier homme de sa vie, c’est bien lui. Elle a toujours eu le sentiment que, lui aussi, il était capable de se confier à elle ; admettre avec elle ses souffrances, ses douleurs. Seulement, cette fois, il s’y refuse… il s’y refuse si bien qu’elle insiste, trop, au point de le braquer ; au point de le blesser. L’âme trop impulsive s’en veut, tout de suite ; elle lui présente ses excuses aussitôt. Mais c’est déjà trop tard ; il se replie sur lui-même encore davantage. Elle le voit détourner le regard, elle le voit même se reculer quand elle approche de lui ; comme s’il ne supportait même plus le fait d’être près de sa petite sœur. – Je ne le pensais pas… elle dit, comme une gamine qui vient de faire une bêtise. Parce que c’est ce que t’es, Cassey, une gamine impulsive. Incapable de retenir l’émotion qui t’anime, tu parles trop vite, et tu regrettes ensuite. Seulement aussi compréhensif qu’il sait l’être, son aîné refuse de lui pardonner cette fois. Il lui affirme même qu’il préfère qu’elle parte. Le papillon est prise au dépourvu, elle ne s’attendait pas à être rejetée à ce point. I sait pourtant, Nikolaï, qu’elle ne voulait pas le blesser. Il est comme elle, lui aussi, il peut dire des choses sans y réfléchir. Ils n’ont jamais été aussi… susceptibles. Elle se doute qu’elle a touché une corde sensible ; ou peut-être qu’il va plus mal encore que ce qu’elle redoutait. La gorge nouée, la princesse s’apprête à insister, pas habituée à être être repoussée. Mais les dernières paroles de son grand frère achèvent de la convaincre. C’est violent, c’est blessant ; sûrement pas encore autant qu’elle l’a été. – Très bien. elle rétorque, la voix plate, contenant comme elle peut ses émotions. Si elle s’écoutait, Cassey, elle continuerait d’insister. Elle essaierait de le faire à tout prix parler. Lui prouver combien il doit mal aller, pour préférer la rejeter, plutôt qu’oublier et passer avec elle une belle soirée. Elle insisterait, sans doute, mais elle se rend compte qu’elle n’arriverait à rien. Elle ne veut pas le pousser à partir de sa propre maison, juste parce qu’il n’a plus envie de l’y voir. Alors, un peu trop tard, elle choisit de prendre sur elle et récupère ses affaires. – Je suis désolée. elle répète une nouvelle fois, les prunelles rivées dans leurs siamoises, avant de se détourner enfin pour prendre la direction de la sortie. Et ça lui crève le cœur de le laisser ici, seul, triste, mais elle lui en veut aussi de lui fermer littéralement l’accès à tout le mal-être qu’il semble ressentir.