my life would be suck without you - Cassey

my life would be suck without you

Cassey Warren

Doucement, mais surement la vie reprenait doucement son cours. Les journées ce suivaient et ce ressemblaient toutes. Il retrouvait un semblant de vie, retrouvant surtout ses marques en redevenant l’homme qu’il était avant de partir en planque. Et c’était dans ce genre de moment que Nikolaï ce rendait compte combien sa vie tous les jours lui avait manquée. Vivre avec la peur au ventre, dans la peau d’un autre lui avait permis de ce rendre compte combien il aimait sa vie en fin de compte, le risque d’avoir faillit perdre la vie l’avait aidé à ce rendre compte combien il aimait la vie en général. Alors doucement, il essayait de reprendre un rythme normal, il suivait les conseils du médecin, prenait son traitement et renouait avec la vie normale. Ce qui lui manque le plus c’est l’activité, il ne travail pas en ce moment à cause de son état de santé mais aussi à cause de son état psychologique. Même si il semblait plutôt bien, au fond c’était plus compliqué que ça ! La journée c’était facile, il n’avait pas d’idée noire et il essayait surtout de s’occuper l’esprit pour ne pas trop penser. Seulement, quand la nuit tombait sur la ville, Nikolaï sentait toujours cette angoisse l’envahir, cette peur, ce stress. A chaque fois qu’il fermait les yeux les cauchemars reprenaient vie dans son esprit et il avait du mal à passer les nuits entières sans ce réveiller en sursaut. L’obscurité était devenue sa pire ennemie, il ce sentait affreusement mal mais il était bien trop fier pour en parler à qui que ce soit. Têtu, il refusait toujours d’aller voir un psy, obstinément, c’était surtout inutile parce qu’il ne ce sentait toujours pas capable d’en parler. Devant ses proches, il affirmait que tout allait bien et qu’il parvenait à reprendre le dessus sur sa vie. Face à eux, Nikolaï était l’homme qui tenait à tous prix à remonter en scelle et avancer, celui qui voyait le bon côté des choses. Seulement, lorsqu’il ce retrouvait seul … c’était une toute autre histoire. Bien moins certain, bien moins sûr de lui, les souvenirs de cette horrible nuit lui revenait toujours à l’esprit et ça le terrifiait ! Chaque scénario dans son esprit ce finissait toujours en drame et à chaque fois il ce réveillé en sursaut et ne trouvait plus le sommeil. Généralement le calme revenait lorsque les premiers rayons du soleil entraient dans sa chambre.

Aujourd’hui encore, il avait passé une bonne journée. Il était sorti prendre l’air, faire quelques courses, prendre ses médicaments et ce soir Cassey devait passer le voir et passer du temps avec lui. Autant dire qu’il avait hâte qu’elle soit là, il espérait même qu’elle reste avec lui, aussi longtemps que possible. Elle passait le voir souvent, au même titre qu’Isabella. Il avait besoin de cette attention seulement une fois encore, son égo l’empêchait de dire combien il avait besoin de la présence de quelqu’un, besoin de ses proches, besoin d’être entouré. La solitude lui faire presque peur et c’est pourquoi il attend avec impatience l’arrivée de sa petite soeur. A peine rentré des courses, Nick s’attèle déjà à préparer un dîner, quelque chose de simple qu’il pourrait manger vite fait avec sa petite soeur. Il avait fait des courses pour l’occasion, le plat était au four et il n’attendait plus que son invité. Assis dans le salon, devant un match de basket, il attend simplement que Cassey arrive … avec une certaine impatience. Il lui avait même envoyé quelques messages pour être certain qu’elle allait bien venir.

(c) DΛNDELION

☆ ☆ ☆
{ my life would be
suck without you }
crédit/ tumblr ☆ w/@Nikolaï Warren

Cadence effrénée, incontrôlée. Les heures filent, à la boutique d’antiquités, sans qu’elle n’essaie de les retenir. Tant de choses à faire, elles s’accumulent, mais sa soirée n’est réservée qu’à son frère. Depuis la fin de cette enquête précipitée, dont il n’a jamais voulu lui parler, tout s’est enchaîné. Elle l’a retrouvé là, à l’hôpital, fatigué. Brisé. Nikolaï, elle l’a sans doute vu dans tous ses états. En détresse, déprimé, ou en colère, elle a même pu le voir empli de haine… quand il était cloué sur ce fauteuil roulant. Elle a tout vu, de lui, elle croyait avoir tout vu. Mais, jamais, elle n’a vu cette lueur dans ses prunelles aussi célestes que les siennes. Jamais, elle n’a vu cette lumière en lui s’éteindre. Cassey ignore ce qui lui est arrivé, ce qui s’est passé. Il n’a jamais rien voulu lui raconter. Comme toujours, sans doute, pour la protéger. Ou peut-être que c’est lui qui a du mal à parler. Il refuse trop souvent de se livrer à cœur ouvert, plus encore à sa petite sœur. La jolie blonde respecte sa décision, jusqu’à présent, elle se montre patiente. Elle lui laisse le temps. Mais elle se rend bien compte qu’il ne va pas aussi bien qu’il le prétend. Qu’il a cette souffrance dans ses iris, autant que son esprit semble assailli de ses démons. Elle ne sait pas comment lui apporter son soutien, Cassey, il l’a si peu habituée à en avoir besoin. Pas la plus douée, quand il s’agit de consoler, l’astre solaire est plutôt de celles qui poussent à s’amuser. Mais Nikolaï n’est pas dans un bon état, le repos lui est encore conseillé. Surtout, elle se rend bien compte qu’une soirée de folie ne l’aidera pas, pas cette fois. Alors, tout ce qu’elle fait, c’est être là pour Nikolaï.

Lui témoigner ta présence,
être là, en toutes circonstances.

Elle ne veut pas le laisser seul… elle déteste l’idée de le savoir seul. Plusieurs fois, depuis qu’il a quitté cette chambre d’hôpital, la belle a tenté de le pousser à venir chez elle. Mais l’inspecteur tient farouchement à son indépendance. Comme un moyen de garder le contrôle, elle présume, ou un trop-plein d’orgueil. Elle respecte son choix, néanmoins, mais va le voir aussi souvent qu’elle le peut. Comme ce soir, la boutique à peine fermée, c’est en direction de sa maison qu’elle débute son trajet. Elle a reçu, durant la journée, plusieurs messages de la part de son aîné, lui laissant entrevoir qu’il a bien envie qu’elle soit à ses côtés. Ou un besoin, peut-être, même s’il ne l’admettra jamais. Sans s’en offusquer, Cassey, elle se contente de lui offrir cette présence demandée en silence. Munie d’un dessert, pour le dîner qu’ils vont partager, elle appuie distraitement contre la sonnette à l’entrée. Il ne met guère longtemps pour venir lui ouvrir, déclenchant tout de suite chez sa cadette le plus joli des sourires. – Bonsoir toi. elle le salue, d’un baiser sur la joue, avant de coller le dessert favori de son frère entre ses mains. – Voilà pour le dessert. qu’elle lance, tout en délicatesse. Sans se faire prier, pas besoin avec son propre frère, l’antiquaire pénètre à l’intérieur. Ses opales bleutées se posent sur les lieux, comme pour s’assurer que tout est dans un seul état. – Ça va ? T’as fait quoi aujourd’hui ? Tout en finesse, Cassey, elle s’inquiète. Mais elle n’est pas du genre à tourner autour du pot, non, elle plonge à l’intérieur la tête la première. Elle veut surtout s’assurer que le moral reste assez haut chez son grand frère.

my life would be suck without you

Cassey Warren

Il est entouré de beaucoup de monde, il sait qu’il peut compter sur l’appuis de ses proches pourtant il ne c’était jamais senti aussi seul qu’en ce moment. C’est plutôt égoïste de ressentir ce genre de chose, parce que sa petite soeur est là ! Elle passe le voir très souvent et sa présence lui fait énormément de bien, plus qu’il ne veut bien l’avouer. Terrifié à l’idée de ce retrouver seul il est également terrifié à l’idée d’inquiéter ses proches. Trop fier et trop sûr de lui, Nikolaï est persuadé qu’il peut parfaitement s’en sortir tous seul ! Il a toujours agit ainsi et rien ne pourra le faire changer d’avis. Ça lui était déjà arrivé lorsqu’il était encore cloué dans de fauteuil roulant. Il refusait l’aide de qui que ce soit, envoyait balader tous le monde et refusait qu’on lui tende la main. Mais à cette époque, c’était surtout la colère qui maintenait en vie. Une colère, une haine, des regrets et de souvenirs douloureux à jamais ancré en lui. Il avait finit par ce relever, accepter l’aide et aller de l’avant. Seulement cette fois c’était différant. Oui il avait du monde autour de lui seulement … personne ne pouvait comprendre sa souffrance, personne excepté elle ! Isabella était la seule à pouvoir le comprendre mais en parler avec elle c’était comme ce faire du mal volontairement. Ils avaient vécu l’enfer ensemble et en parler c’était bien trop douloureux. En réalité, Nikolaï ne sait pas du tout ou il en est. Il a du mal à oublier, du mal à reprendre le contrôle de sa vie, du mal à reprendre là ou il c’était arrêté.

Contrairement ce qu’il pensait, reprendre sa vie normale n’était pas si simple que ça. Après l’enfer. L’enquête n’aurait pas dû ce dérouler ainsi, il n’aurait pas dû finir en victime dans cette cave, coupé du monde. Il n’aurait pas dû impliquer qui que ce soit dans cet histoire et encore moins la femme qu’il aime et il n’aurait pas dû risquer sa vie. Pourtant, il porterait à jamais cette marque, physiquement mais également mentalement. Il n’arrive plus à apprécier la solitude, il pense beaucoup trop quand il ce retrouve tous seul et ça le terrifie. Il ce souvient de trop de chose qu’il préfère effacer de sa mémoire. Il ne dort plus vraiment les nuits et son repos forcé ne lui convient pas non plus et pourtant, ce n’est qu’un début. Il avait trop besoin de s’occuper l’esprit, c’était plus facile de penser à autre chose plutôt que de rester sans rien faire et ce repasser le film en boucle dans son esprit. Au moins ce soir, il aurait un peu de répit puisque Cassey devait venir le rejoindre. Et ce moment il l’attendait ! Oh oui ! Avec beaucoup d’impatience. Il était sorti pour faire quelques courses, histoire de préparer un bon dîner pour eux. Cassey devait ce changer du dessert mais en réalité ce n’était pas vraiment le dîner qu’il attendait mais plus sa présence. Durant la journée, il lui avait envoyé plusieurs messages pour s’assurer qu’elle devait bien venir le rejoindre. La sonnette le sort de ses pensées alors qu’il ce précipite déjà presque vers la porte pour lui ouvrir et afficher un très beau sourire. - Salut !
Il la laisse entrer alors qu’elle vient le saluer d’un baiser sur la joue tout en lui collant le dessert entre les mains. Il prend le cartons sans ce poser de question et l’ouvre légèrement juste pour voir ce qui ce trouve à l’intérieur. - Tu sais que c’est mon péché mignon ! Merci ! Il rejoint la cuisine pour y déposer le carton de pâtisserie et tenter de faire une place dans le frigo pour y ranger en attendant qu’ils le mangent. - Rien de spécial, je suis sorti faire quelques courses pour ce soir. Je me suis balader un peu en ville histoire de tuer un peu le temps puis j’essaie de reprendre une vie normale. Mais sinon ça va … et toi ? Quoi de beau ? Revenant auprès d’elle alors qu’elle trouve déjà ses aises.

(c) DΛNDELION

☆ ☆ ☆
{ my life would be
suck without you }
crédit/ tumblr ☆ w/@Nikolaï Warren

Les opales cernées, le visage tiré ; Nikolaï, il a l’air éreinté. Épuisé, comme s’il avait besoin de se reposer, alors que c’est ce qu’il est censé faire depuis qu’il est sorti de l’hôpital. Elle ne sait pas exactement comment il passe ses journées, ses soirées. Elle ne sait même pas s’il a d’autres visites que la sienne parce que, depuis cette enquête qui a mal tourné, il semble vouloir éviter toute conversation à son sujet. Il refuse de s’ouvrir, comme si c’était devenu trop difficile. Il refuse de se livrer, lui qui l’a toujours fait. Car vous ne vous êtes jamais rien caché, tous les deux. Vous avez toujours tout partagé, même le plus honteux, même le plus douloureux. C’est ensemble que vous surmontez les épreuves, comme de véritables frère et sœur. Mais, cette fois, il y a quelque chose de différent. Des vérités, peut-être, trop difficiles à entendre. Ou peut-être est-ce d’en parler qui s’avère trop tortueux pour celui qui a l’habitude de garder la tête haute. Il ne le sait pas, Nik’, mais sa cadette a pris le temps de discuter avec son médecin. Elle sait qu’il rechigne à se confier à un psychologue, ce qu’elle comprend tout à fait… mais pourquoi ne pas le faire avec celle qui a toujours été à ses côtés ? Elle l’a toujours épaulée, Cassey, elle l’a toujours soutenu. Elle a toujours tenté d’être là pour lui. C’est encore ce qu’elle veut parvenir à faire, ce soir, alors qu’elle est venue partager ce dîner à ses côtés. Le visage terne de son aîné tend à s’illuminer quand il voit la jolie blonde arriver. Le sourire radieux, presque trop pour qu’il soit vrai, il l’accueille avec chaleur alors qu’elle lui tend le dessert qu’elle a emmené. Les mains débarrassées, la jeune femme prend possession des lieux. Ses iris balaient discrètement (croit-elle) la pièce alors qu’elle pose ses affaires. À la recherche de bouteilles de bières éparpillées, ou bien d’un ménage qui laisse à désirer. N’importe quelle preuve qui suffirait à l’inquiéter. Mais son grand frère retrouve son attention quand, après avoir découvert le petit dessert emporté, la remercie. – J’avais envie de te faire plaisir. déclare-t-elle avec un tendre sourire sur les lèvres. Elle se rapproche de lui pour se diriger à sa suite jusqu’à la cuisine. Tout de suite, elle prend place sur un tabouret, alors que ses azurs restent accrochés à lui. Et elle l’écoute, la belle, extrêmement attentive. Il semble avoir passé une journée plutôt tranquille mais, tout de même, assez remplie. – Moi ça va, rien de spécial tu sais. Ce n’est pas tout à fait vrai. C’est de Cassey dont on est en train de parler. Il y a toujours quelque chose qui peut lui arriver. Et c’est le cas, en ce moment aussi, avec les différents hommes dans sa vie. Mais c’est sur le plus important d’entre eux qu’elle a envie de se focaliser. C’est lui qui compte pour cette soirée. Alors la jeune antiquaire reprend la parole, bien assez vite, pour lui demander. – T’as l’air assez en forme en tout cas. Tu sais quand tu vas pouvoir reprendre le boulot ? Sa question est posée avec innocence même si, en vérité, elle est bien plus inquiète qu’elle ne veut bien le laisser paraître. Elle sait juste parfaitement le cacher derrière sa légèreté assumée. Mais elle a besoin, Cassey, de s’assurer que tout commence à entrer dans l’ordre pour lui.

my life would be suck without you

Cassey Warren

Elle qui en temps normal reste son pilier, cette fois il ne ce voit pas ce raccrocher à elle, peut être qu'il n'en a plus la force, ou même l'envie. Effrayé par tant d'horreur, de souvenir qui l'effraie bien trop pour pouvoir en parler. Si il y a bien une personne à qui il ne cache rien c'est bien Cassey mais c'est trop difficile de prendre la parole, plonger son regard dans le sien et lui dire combien il a mal, combien il souffre, combien c'est violent. La peur d'être marqué à jamais par cette nuit horrible. Mais le pire, c'était quand il ce retrouvait seul. Il n'arrivait pas à affronter ces démons alors que les souvenirs cruel, la violence dont il avait fait preuve. Lorsqu'il ce regardait dans un miroir, ce n'était plus Nikolaï qu'il voyait ... mais un homme meurtri, brisé qui tentait toujours de garder la tête haute pour faire bonne figure. Il faudrait qu'il craque un moment ou un autre mais ce jour n'était pas encore arrivé et il fera son possible pour le repousser encore et encore. Pour l'heure, il avait juste envie de profiter de cette soirée avec sa soeur et rien de plus. Il ne souhaite pas lui parler de cette nuit là, ni de la douleur qu'il éprouve à chaque fois qu'il y penser ou à chaque fois qu'il ce retrouve seul. Non, ce soir ... il souhaite juste parler de banalité, parler de sa soeur, d'Arya, de la pluie et du beau temps mais surtout pas de ce qu'il à vécu.

Impatient de la voir, il chasse ses idées noires pour ce focalisé uniquement sur la jolie blonde. Sourire aux lèvres, il sait parfaitement comment faire bonne figure et il n'a aucun besoin de ce forcer avec elle, c'est naturel. La laissant entrer, elle lui donne cette boite contenant son dessert favoris. Elle savait vraiment quoi faire pour lui remonter le moral. Mais il connait sa soeur, elle n'osera pas lui parler franchement mais il voit bien qu'elle veut s'assurer elle même de son état et surtout de l'état de sa demeure. Cette fois, il n'avait rien laissé de visible. Après sa rupture avec Isabella, il c'était effondré mais cette fois ce n'était pas pareil. Malheureusement pour elle, Cassey n'allait pas trouver quoi que ce soit d'alarmant cette fois. Il ne relève pas tout de suite l'attitude de sa soeur mais il remarque sans mal que son regard balaye la pièce, le moindre recoin. A la place, Nikolaï ce contente juste de sourire lorsqu'il découvre le dessert qu'elle avait apporté avec elle. Il rejoint la cuisine suivit de prêt par la jeune femme pour ranger le dessert au frais tout en continuant leur conversation. - C'est réussi ! Merci. Attrapant un verre dans le placard, il le pose devant sa soeur, sur le bar puis attrape une bouteille de vin blanc pour lui en servir un verre sans lui demander son avis. - Rien de spécial ? Arrête ! Tu ne t'arrête jamais ! Tu as forcément un truc à me dire ou à m'avouer. C'est une blague ? Il connait trop bien sa petite soeur pour savoir qu'elle n'est pas le genre à avoir une vie ou "rien" ne ce passe ! C'est Cassey ! - Allez raconte moi un truc je sais pas ... qu'est ce que tu as fais de beau aujourd'hui ? Comment va Arya ?Et toi ? Demande t'il presque impatient de connaître les réponses. Il est en manque de compagnie et il ressent ce besoin perpétuel de parler avec quelqu'un ... bien qu'il apprécie toujours autant discuter avec sa soeur. Mais c'est de lui qu'elle veut parler et bien qu'il affiche ce sourire taquin sur ses lèvres, il ne préfère pas s'étendre sur le sujet.- Je suis en forme ! Comme tu peux le voir ! Tu m'a déjà vu aussi fringuant ? Dit il en riant légèrement avant de tirer l'un des tabouret pour s'asseoir en face d'elle. Il avait encore le visage marqué, le corps tout entier meurtri mais le sourire aux lèvres, n'est ce pas le plus important ? - J'en sais rien ... d'ici quelques mois sans doute ... avec l'accord du médecin j'imagine. Mais comme il refusait toujours d'aller voir un psy, ce n'était pas encore gagné. Posant sa main sur l'une des siennes, il lui adresse un sourire beaucoup plus rassurant. - Arrête d'être inquiète ! Je vais bien !

(c) DΛNDELION

☆ ☆ ☆
{ my life would be
suck without you }
crédit/ tumblr ☆ w/@Nikolaï Warren

Elle ne sait pas ce qu’il a vécu. Elle a eu le droit à un résumé extrêmement bref sur l’enquête qui a mal tourné, son ex qui est intervenue. Mais, sinon, rien. Elle n’a aucune idée des tortures qu’il a subi, ni même des violences dont il a lui-même dû faire preuve pour survivre. Elle ne sait rien, Cassey, sans doute parce qu’il veut la protéger de toute cette horreur. Seulement, c’est lui qui a souffert et qui souffre encore aujourd’hui. C’est à elle d’être présente pour lui, cette fois, pas le contraire. Elle ne comprend pas pourquoi il s’obstine à la mettre à l’écart de ce qui lui est arrivé alors qu’ils se sont toujours tout raconté. Des piliers l’un pour l’autre, depuis l’enfance, ils ont toujours tout partagé. Les peines de cœur, les soucis de travail, les trahisons subies, les amitiés gâchées, il sait tout d’elle comme elle sait tout de lui. Mais, cette fois, il refuse obstinément d’en parler.

Et Cassey, c’est loin de la rassurer.

Car son silence signifie que ses secrets sont bien pires que tous les autres qu’ils ont partagés. Que la vérité est plus horrible encore qu’elle ne peut l’imaginer. Sinon, il ne chercherait pas autant à l’épargner. Obligée d’affronter son silence, le papillon est contrainte de chercher elle-même les preuves de sa souffrance. Ses prunelles parcourent les environs à la recherche d’un quelconque constat inquiétant mais la maison est parfaitement rangée. Tout en ordre comme si, justement, il avait pris toutes ses précautions avant de l’inviter. Tout semble trop beau, même son sourire, alors qu’il la remercie chaleureusement pour un simple dessert, puis vient lui servir un verre de vin. Sa cadette ne dit rien, elle se contente de l’observer, avant de pouvoir juger ce qu’il en est. Elle le remercie d’un sourire avant de laisser échapper un rire léger devant les paroles prononcées. À l’écouter, elle a la sensation de vivre sur des montagnes russes. Pourtant, elle sait aussi se tenir, Cassey. - Un truc « à t’avouer »... tu sais, je peux me tenir tranquille parfois. En vérité, elle pourrait lui parler de beaucoup de choses, mais elle n’est pas venue pour le prendre comme confident. Elle est venue pour s’assurer qu’il va bien... pour le faire parler, aussi, même contre son gré. Mais Nikolaï insiste encore un peu plus pour avoir quelques informations croustillantes. - Bon... puisque tu insistes. Tu ne sauras jamais qui j’ai retrouvé. elle fait planer volontairement le mystère, uniquement pour l’intriguer. Elle veut bien lui changer les idées ; lui raconter toutes les bêtises du monde pour l’amuser. Le faire rire, ou le rendre dingue, comme elle sait si bien faire. Elle veut bien, Cassey, faire toutes ces choses. Mais il devra parler à un moment, qu’il le veuille ou non. Il ne pourra pas rester dans le silence éternellement, pas avec sa petite sœur. Elle commence déjà à entamer le sujet mais l’enquêteur choisit d’en plaisanter. Il fait, comme si, il prenait les choses avec légèreté. Devant sa demande, la princesse arque un sourcil, l’air peu persuadée. - Hum, je suis désolée de te dire que tu as une sale tête. Elle pourrait être un peu plus douce à son égard. Mais c’est aussi sa manière à elle de lui faire comprendre qu’elle n’est pas dupe. S’il ne se décide pas de lui-même à se confier, sa cadette se chargera de l’y obliger. Saisissant sa coupe de vin, elle en boit une petite gorgée tout en l’écoutant enfin, un peu, lui parler. Mais sitôt fait, il essaie de la rassurer. - Je m’intéresse à ta vie, c’est tout. Quel genre de sœur serait-elle si elle ne lui posait pas ce genre de questions ? Il va devoir s’y habituer, Nikolaï, parce qu’elle n’est pas prête d’arrêter. Pas tant qu’elle ne pourra pas décréter elle-même qu’elle n’a aucune raison de s’inquiéter. - Quelques mois, c’est quand même pas mal, ta blessure doit être sacrément douloureuse. elle insiste un peu plus, évoquant le mal physique pour le moment… suivront bien vite les questions sur ce qu’il ressent.

my life would be suck without you

Cassey Warren

Il ne voulait pas lui dire, il ne pouvait tout simplement pas lui parler de cette histoire de ce qu'il avait vécu et il ne comptait pas le faire. Parce qu'il avait vécu l'horreur ! L'enfer, beaucoup de souffrance et trop de violence pour qu'il lui explique les détails de cet enfer. Ils ce disaient tout en temps normal, les peines, les joies, ce qui allait ou non dans leur vie respectives. Il aimerait vraiment pouvoir en parler avec elle, facilement sauf que ce n'était pas le cas. Il souhaite seulement la protéger, la préserver de cet enfer. Il ne veut surtout pas la voir inquiète ou lire la pitié ou l'inquiétude dans son regard. Cette fois, Nikolaï avait juste besoin qu'elle soit présente, uniquement là pour lui sans poser de question. Seulement, il connait trop bien sa petite soeur pour qu'elle reste là sans rien lui demander. Il remarque son air inquiet, sa façon qu'elle a de balayer la pièce d'un simple regard comme pour s'assurer que tous est en ordre et qu'il gère la situation.

C'était différant que sa rupture avec Isabella. La douleur n'était pas la même. La rupture faisait mal ! Mais c'était une douleur visible, violence aussi mais celle qu'il vivait en ce moment était beaucoup plus vive et beaucoup moins visible. Il la remercie d'un beau sourire pour son dessert avant de rejoindre la cuisine en sa compagnie pour lui servir un verre de vin. Il attendait surtout qu'elle lui parle, qu'elle lui raconte quelque chose de nouveau. Et il connait sa soeur ! Elle a toujours quelque chose de nouveau à dire, parce que sa vie entière est une aventure. - Te tenir tranquille ... euh c'est ce que je te demande depuis le jour de ta naissance et tu as toujours refuser alors que tu le sois maintenant, j'ai un peu de mal à y croire. La taquine t'il en riant légèrement alors qu'il prend place face à elle, bien décidé à lui faire cracher le morceaux.- J'en étais sûr ! Allez dit moi tous ! Qui ça ? Il était plutôt curieux de savoir, désireux d'en savoir plus, juste le temps de chasser ses idées noires. A cet instant précis, l'inspecteur ne demandait qu'une chose, qu'elle lui balance l'une de ses nouvelles lubies histoire de le rendre dingue ! De cette façon, il pourrait oublier la douleur juste pour ce focaliser sur sa petite soeur. Mais elle reporte la conversation bien trop rapidement sur lui. Lui qui tente par tous les moyens de lui prouver qu'il va bien, qu'il est en forme et qu'il sait parfaitement gérer la situation. - Hey ! Non, j'ai juste un look un peu plus ... viril rien de plus ! Explique t'il en essayant toujours de garder ce ton léger. Il n'allait pas lui parler, il ne comptait pas le faire et elle pouvait utiliser tous les stratagèmes possible, ça ne pouvait pas fonctionner, il en avait décidé ainsi. - Non ... la tu es juste inquiète et je peux le comprendre mais je t'assure que tous va bien ! Essaie t'il une fois encore de la rassurer. "Je vais bien" des paroles qui n'ont plus vraiment de sens pour lui tant il n'y crois plus. - C'est ... un peu douloureux mais supportable. Je vais m'en remettre rapidement. Explique t'il avant de ce retourner vers le placard pour préparer la vaisselles pour que tous soit prêt à être posé sur la table.

(c) DΛNDELION

☆ ☆ ☆
{ my life would be
suck without you }
crédit/ tumblr ☆ w/@Nikolaï Warren

Il y a, comme, une barrière qui se crée,
mais pas au sein de leur fraternité,
non, c’est pire : entre Nikolaï et le reste de l’humanité.

Elle sent bien qu’il va mal, elle a su le voir en un seul regard. Il peut duper le monde entier, s’il le veut, mais pas elle. Sa cadette le connaît beaucoup trop bien pour être dupe devant ses faux sourires. Elle décèle sans mal qu’il doit souffrir, bien plus qu’il ne veut le dire. C’est d’autant plus inquiétant de réaliser qu’il préfère le cacher, même à elle, elle qu’il n’a jamais épargnée. Plus que leur relation, trop forte pour être inquiétée, c’est de voir son grand frère se renfermer sur lui-même qui l’effraie.

Elle ne veut pas le voir sombrer,
le voir plonger dans des profondeurs où elle ne pourra plus le retrouver.

C’est bien pour cette raison qu’elle lui impose si régulièrement sa présence. Car elle a peur que le moindre éloignement prolongé ne le rende inaccessible. Elle a peur, aussi, qu’il se laisse chuter dans les abysses, sans plus rien pour le retenir. Alors elle est là, Cassey, elle sera toujours là. À défaut de l’entendre se confier, elle veut bien être celle qui lui change les idées. Ne serait-ce que, jusqu’à ce qu’il finisse par craquer. En l’entendant affirmer qu’il lui demande depuis sa naissance de rester tranquille, la belle blonde laisse échapper un rire. Le rire sincère d’une petite sœur qui en a fait voir de toutes les couleurs à son grand frère. – Je te trouve injuste, je suis sage en ce moment. N’est-ce pas ? Hormis quelques escapades, peut-être, elle ne fait rien qui inquiéterait son cher frère. C’est surtout lui, en ce moment, qui l’inquiète. Mais la Californienne finit par accepter de lui donner quelques anecdotes qui devraient l’intéresser. Ou, au moins, l’occuper. – Wilhelm Cyranik. elle lance, sourire taquin aux lèvres, comme une évidence. Car il en est une, d’évidence. Wilhelm, il était son meilleur ami depuis toute petite jusqu’à l’adolescence. Jusqu’à ce qu’il parte et qu’elle, au bout de quelques mois, décide d’arrêter de pleurer son absence, d’arrêter une relation qui n’existait plus qu’à travers des lettres.

Il était cet ami particulier, si différent de tous les autres,
peut-être parce qu’elle l’aimait un peu plus,
peut-être parce que lui l’aimait un peu trop.

Les retrouvailles se sont avérées bien moins sympathiques qu’elle ne le laisse entrevoir ; nouvelles complications dans une vie déjà bien chaotique, elle préfère retourner la conversation sur Nikolaï. Devant son affirmation, elle lève les sourcils, loin d’être d’accord. – Et les cernes, c’est pourquoi, des nuits de folie avec Isabella ? elle lui demande, volontairement directe, pour espérer le faire un peu plus réagir. Elle se doute bien que les raisons sont bien différentes ; devine déjà les nuits entières d’insomnie. Mais il essaie encore de la rassurer. – Ah, donc, en tant que petite sœur, je ne peux pas savoir quand est-ce que tu vas reprendre le boulot ? elle l’interroge, la voix légèrement piquante. Tournant distraitement sa coupe de vin dans sa main, elle garde ses prunelles fixées sur son aîné… pas décidée à le lâcher. - « Rapidement » ? Mais tu viens de me dire que tu ne retournerais pas bosser avant plusieurs mois. Il faudrait savoir. et elle le met face à ses contradictions ; espérant enfin faire sortir une émotion.

my life would be suck without you

Cassey Warren

Plus l'impression de vivre dans le même monde que les autres, la sensation qu'il ne vit plus au même rythme. Il essaie pourtant autant qu'il le peut de ce raccrocher à cette barque, il essaie de ce maintenir la tête hors de l'eau seulement il peine. Il nage encore et encore mais à chaque fois il a cette vague qui le pousse à garder la tête sous l'eau, comme prit au piège sous la glace. Il suffoque et il sait que l'issue sera certainement fatal mais il continue de s'accrocher à la vie, il continu d'y croire en plongeant son regard dans celui de sa petite soeur. Il garde la tête haute parce qu'il est trop fier pour dire qu'il va mal, il sourie pour cacher son angoisse, il plaisante et la taquine pour lui prouver qu'il va bien. Il joue ce rôle et espère qu'elle finisse par y croire elle aussi.

Passer un peu de temps avec elle ne peut que lui faire du bien, à condition qu'elle ne le force pas à parler de l'horreur qu'il avait vécu cette nuit là et encore moins de cette enquête. Il souhaite juste oublier le pire et passer du temps avec sa petite soeur rien de plus. Il est fort Nikolaï, il n'es jamais vraiment tombé ou si jamais ce fut le cas, il a toujours réussi à ce relever pour ce battre encore plus. Tant qu'il pouvait donner le change, c'était encore une bonne chose non ? Il tenait surtout à éviter le psy. Quoi de mieux que de ce remémorer les vieux souvenirs pour remonter le moral. A l'époque, c'est lui qui veillait sur elle. Petite soeur turbulente mais il l'aime plus que sa propre vie. Enfant déjà, il aurait fait n'importe quoi pour la protéger et aujourd'hui encore ... Cassey était sans doute un peu moins turbulente ... ou presque. Il éclate de rire face à la réponse de sa cadette. - J'aime beaucoup le "en ce moment" Il a parfaitement conscience qu'elle ne lui dit pas tous et heureusement ... sinon il finirait par devenir dingue ! Mais il aimerait pourtant en savoir d'avantage. - Mais je suis content d'apprendre que tu te tiens tranquille en ce moment. Enfin une bonne nouvelle ! Quoi que ... s'occuper des problèmes de sa soeurs pourrait peut être l'aider à oublier son propre calvaire. Récemment, Cassey avait renouer avec un ami de longue date. Il n'appréciait pas forcément les garçons qui tournait autour de sa soeur à l'époque. Grand frère protecteur et un peu trop présent, il veillait surtout à ce que sa soeur ne s'entour pas trop de mauvaise personne. Il peine à remettre un visage sur le nom qu'elle venait de lui donner ... il réfléchis même un instant histoire de ce remettre un peu le visage du garçon en tête. Mais évidement qu'il ce souvient, c'était le meilleur ami de sa soeur depuis sa plus tendre enfance. - Sérieusement ? Wilhelm ? Ça fait combien d'années que tu n'as plus eu de contact avec lui ? Amis d'enfance et pourtant il avait finit par s'en aller. - C'est ... une bonne chose non ? Vous avez des choses à vous dire j'imagine ! Je sais qu'à l'époque tu l'appréciais beaucoup.

Et ce serait tellement plus sympa de continuer à parler de ses retrouvailles avec son ami ! Bien plus facile que de parler de lui et de son état. Assis l'un en face de l'autre, il ne pouvait pas vraiment lui cacher sa mine fatiguée. Elle pose soudainement bien trop de questions mais il aurait dû s'y attendre. Il peut comprendre qu'elle soit inquiète pour lui mais c'est justement tous ce qu'il voulait éviter. - Si seulement ... Les longues nuits d'insomnie, ce serait tellement bien qu'Isabella en soit la cause mais c'était loin d'être le cas, en réalité il ne savait même plus ou ils en étaient tous les deux. Un sujet qu'il ne voulait surtout pas aborder avec elle. - J'en sais rien encore quand j'irais mieux physiquement. Et attendre le le procès soit passé j'imagine et dès que j'aurais le feu vert du médecin sans doute ! Il s'embrouille un peu trop et c'est loin de plaire à sa petite soeur qui semble perdre de plus en plus patience. Levant les yeux au ciel, il croise les bras contre son torse en maculant doucement contre le dossier de son siège. - Je sais pas Cassey d'accord ? Dit il très calmement, trop calmement alors que sa soeur s'emporte. Ils ont tous les deux le sang chaud et le ton monte toujours rapidement entre eux quand les choses ne vont pas mais c'est justement parce que tous vas bien entre eux. C'est lorsque l'un des deux restent calme que les choses vont mal. - S'il te plait j'ai pas envie de parler de tous ça ce soir ! En ce moment y'a que ça qui tourne dans ma tête et j'ai juste besoin de passer à autre chose. Explique t'il toujours aussi calmement sans la quitter des yeux. Il ne voulait pas de dispute, pas ce soir, pas maintenant qu'il avait besoin d'oublier. - Je reprendrais en temps voulu Cassey mais je vais bien ! Je suis pas suicidaire, je vais pas disparaitre du jour au lendemain et je deviens pas dingue non plus. Tu me fais confiance !? N'est pas ?

(c) DΛNDELION

☆ ☆ ☆
{ my life would be
suck without you }
crédit/ tumblr ☆ w/@Nikolaï Warren

Il peut se mentir à lui-même ; il peut mentir à la Terre entière,
il ne pourra pas lui mentir à elle.
Parce qu’elle le connaît depuis qu’elle est née, il y a déjà un paquet d’années. Parce qu’elle serait capable de déceler un mensonge de sa bouche en quelques syllabes prononcés. Parce qu’elle voit, plus que tous les mots, les silences qui en disent long, autant que dans ses prunelles éreintées. Parce qu’elle le connaît. Parce qu’elle est sa sœur et que, de lui, elle sait tout. Même ce qu’il ne voudrait pas lui dire, Cassey, elle le devine. Loin d’être dupe devant ses jolis et faux sourires, la princesse lui accorde toutefois quelques instants de répit. Elle accepte aisément de parler d’elle, elle et ses bêtises, puisqu’il ne veut pas se confier sur lui, lui et ses dérives. À défaut de le pousser à se livrer, elle parvient à lui déclencher un rire. Sourire amusé sur le coin des lèvres, la petite sœur trop turbulente lui offre son visage le plus innocent. – N’est-ce pas ? et c’est vrai, étonnamment. Elle se tient tranquille en ce moment. Même les plus grandes tempêtes offrent des moments d’accalmie. Mais, même quand elle est sage, Cassey, ce sont ses erreurs du passé qui reviennent… et, naturellement, elle commence à parler de Wilhelm. Si elle était heureuse de retrouver son meilleur ami d’enfance, la poupée insouciance a vite dû se résoudre à l’évidence. C’était loin d’être réciproque pour celui dont, sans le savoir, elle a brisé le cœur. – Vingt-deux ans. Juste avant Arya. Juste avant Owen. Juste avant qu’elle ne décide qu’elle devait cesser de pleurer celui qui n’était censé être qu’un ami… pour vivre enfin sa vie. Laissant un soupir s’échapper de ses lèvres, l’antiquaire se saisit de son verre pour le terminer d’une traite. – J’étais contente de le voir mais… pas lui. elle affiche une petite moue, elle se rend compte qu’elle est un peu injuste. Depuis, Wilhelm, il semble mieux l’accepter mais… elle a toujours ce sentiment, celui de l’avoir abîmé. Autant qu’il l’a brisée le jour où il a dû partir et l’abandonner. – Je ne sais pas si tu te souviens mais il avait dû quitter la ville avec son père… ? Eh en fait, il m’en a voulu d’avoir arrêté de lui donner des nouvelles. Elle ne peut pas nier qu’elle a eu une réaction brutale, Cassey. Mais avec elle, c’est souvent tout ou rien. À défaut de l’avoir entièrement, elle a préféré s’en détacher complètement. Un choix qu’elle regrette, des années plus tard, avec l’impression erronée que tout vient seulement de se produire. Mais Wilhelm n’est pas le seul homme dont elle se préoccupe puisque le premier, le seul constant de sa vie… il est là, face à elle, feintant d’aller bien quand c’est tout le contraire. C’est sur lui, plus que sur tous les autres, que l’attention de la blondinette est focalisée. Parce qu’il est son grand frère, son sang, elle ferait tout pour lui, même contre son gré. En réalité, surtout, contre son gré. Elle essaie de l’interroger mais Nikolaï reste désespérément flou dans ses réponses, ce qui a le don de l’inquiéter encore davantage. – Tu dois attendre le procès ? Mais c’est n’importe quoi, ce n’est pas toi qui es accusé ! dit-elle, la volcanique, loin de saisir. Elle a tendance à s’emporter vite mais elle réagit seulement à vif. Cassey, elle est entière ; surtout quand il s’agit de son frère. Seulement elle voit bien qu’il est agacé, pire, qu’il ne veut pas en parler. – Mais peut-être que, justement, il faut que tu en parles. elle insiste un peu plus, laissant entrevoir que ses questions ne sont pas si innocentes. Elle sait, Cassey, qu’il refuse d’aller voir un psychologue. Il n’ira jamais mieux s’il tente d’enfouir simplement ses tourments. Détournant le regard, les iris emplies d’insolence, elle n’est pas satisfaite du tout par ses propos. – Sérieusement ? Non. Non, elle ne lui fait pas confiance. Elle voit bien qu’il est en souffrance. Elle voit ses pupilles fatiguées, sa mine éreintée, sa manière d’être à la fois si calme et sur la défensive, comme le calme avant la tempête. Mais, malheureusement pour lui, sa cadette n’a jamais eu peur des tempêtes. – Je sais que tu refuses d’en parler à un psy. elle balance, de but en blanc. Pas du genre à faire semblant. – Mais, à moi, tu peux le faire Nik’. C’est moi. Pour toutes les fois où il a été là pour elle, Nikolaï, il peut bien accepter qu’elle lui rende la pareille.