(rory) et elle succombe à mesure qu'il la regarde.

traits de caractère / altruiste - attentionnée - bavarde - butée - câline - cérébrale - chieuse - courageuse - créative - cultivée - curieuse - dévouée - discrète - douce - dynamique - expressive - fidèle - franche - généreuse - gourmande - humble - impatiente - impulsive - indépendante - intellectuelle - jalouse - joueuse - loyale - maladroite - méfiante - minutieuse - naturelle - observatrice - optimiste - pétillante - possessive - protectrice - pudique - rancunière - rassurante - simple - sociable - spontanée - susceptible - vivante - vraie.

assise en tailleur sur le canapé, tu laisses tomber ton téléphone portable à tes côtés. encore une longue conversation avec ton père. seule figure parentale qu'tu traînes depuis ta naissance. probablement ta plus grande fierté bien que ce n'soit pas à toi de l'être. ce n'est pas à un enfant d'être fière de son parent. et pourtant, tu l'es. parce qu'il a toujours tout fait, géré, assumé. tout seul. mère ayant fui son lit d'hôpital deux jours après ta naissance, il n'a pas baissé les bras. jamais. enchaîner les sacrifices, tomber souvent mais toujours se relever et finir par s'élever l'un et l'autre finalement. fusionnels, probablement trop, l'amour d'un père pour sa fille unique. il n'a jamais retrouvé d'âme à aimer depuis ta naissance. t'as pourtant essayé mais rien n'y a fait. il t'a toi, c'est tout c'qui compte qu'il a dit et répète tout l'temps. père envahissant mais qui finit toujours par te manquer, bien trop vite, bien trop fort. la colocation avec ta meilleure amie était nécessaire, jolie poupée voulant prendre son envol. et puis, de toute façon, tu retournes le vois quand t'as l'temps, quand tes cours ne te submergent pas dans un océan d'mots tous plus spécifiques les uns que les autres. t'as pas choisi la voie la plus facile mais c'est celle que t'as voulu et tu n'comptes pas lui tourner l'dos. tout ça à cause d'une série. c'est con à dire mais oui, y a d'abord eu urgences et puis, ça a été grey's anatomy. tu ne rates d'ailleurs jamais un seul épisode de cette dernière, fan inconditionnelle. parfois ça aide, d'autres fois, beaucoup moins. parce que les séries ne reflètent pas toujours la réalité. et celle que tu vis est toute autre, ou du moins en grande partie. bref. tu as profité de l'absence de ta colocataire pour t'étaler dans l'salon. livres de cours, notes rédigées par tes soins. t'es en pleine période d'examens, faut qu'tu te concentres, même si ça touche à sa fin. la clé pour passer en troisième année. un chocolat chaud trône sur la table basse, un mince filet de musique s'échappe des enceintes. t'arrives toujours mieux à travailler en musique. ça à l'air étrange comme astuce et pourtant, le silence te rend intenable. t'aimes pas l'silence, ça t'rend triste, morose. tu te replonges dans tes révisions. programme que tu connais sur le bout des doigts mais il n'est jamais mauvais de revoir les détails. sursaut. on frappe à ta porte. tu ne t'attends pas à avoir de la visite. elle a dit qu'elle te laissait de l'espace pour ce weekend, que tu puisses réviser tranquillement sans ses allers et venues. amour sur sa tête. tu t'extirpes du canapé avec maladresse et rejoins la porte que tu ouvres sans même prendre la peine de regarder par le judas. ta respiration s'bloque, ton palpitant s'emballe instantanément. pathétique, pitoyable. il ne doit pas y avoir d'autre mot. son sourire en coin malgré sa gueule défoncée. c'était quoi cette fois-ci ? que tu parviens à articuler. tu t'appuies contre le chambranle de la porte, croises les bras sur ta poitrine et arques un sourcil. pas encore prête à le laisser entrer. pourtant, tout ton être le réclame et tu dois l'faire taire. parce que si elle savait, elle t'en voudrait pour le restant de ses jours. c'est pas vraiment c'qui importe. qu'il te souffle au visage, la voix rauque et l'regard plongeant dans l'tien. tu t'sens faiblir au fur et à mesure que les secondes défilent. silence bien trop long. ses doigts effleurent ta joue, tu t'mords la lippe inférieure. t'es foutue. tu le laisses entrer sans broncher et referme derrière lui. instant d'culpabilité quand tu repenses à la trahison qu'tu laisses se dérouler dans cet appartement. tu rassembles tes cours dispersés sur le canapé pour lui faire de la place et le laisses s'y installer. tes pas te guident jusqu'à la salle de bain pour récupérer le nécessaire. c'est devenu un rituel, aussi débile soit-il. tu ne mets pas longtemps à revenir t'asseoir près d'lui. serviette humide, bassine de flotte. il faut déjà nettoyer son visage abîmé. à quoi tu penses ? toi qui, d'ordinaire, déborde de paroles, tu t'es retrouvée mette. comme bien souvent lorsque vous n'êtes que tous les deux. faudrait qu't'arrêtes de t'mettre dans un état pareil, pour commencer. parce qu'à force, c'est à l'hôpital qu'il faudra que tu l'conduises et non plus sur ton canapé. il s'marre et toi tu sais qu'il ne cessera pas. rare moyen d'avoir une raison valable de s'pointer ici. j'déconne pas soren. que tu poursuis en te redressant pour passer la serviette dans l'eau. ce serait dommage que tu finisses défiguré. sourire en coin, aveu banal. il a une trop belle gueule pour qu'elle ne ressemble plus à rien. ah ouais ? il se redresse sur ses coudes et arque un sourcil. fais pas comme si tu l'savais pas, t'es pas crédible. que tu balances, ta main qui s'pose sur son torse pour qu'il se rallonge. tu passes une nouvelle fois le tissu humide sur son visage et sa main saisi ton poignet. t'es finie. tes mouvements cessent, tu as du mal à déglutir. vos regards qui n'se quittent plus. son autre main replace une mèche de tes cheveux derrière ton oreille et ta tête suit le geste, tes paupières se ferment automatiquement. faiblesse évidente. laisse-moi finir. que tu souffles, tentant de reprendre tes esprits ou du moins de retrouver le peu de crédibilité qu'il te reste. il s'marre à moitié, encore, avant de te laisser continuer. tu ne mettras pas longtemps à finir de débarbouiller son visage. il sait l'effet qu'il a sur toi, il en joue. t'sais pas s'il est sincère ou s'il se fout d'ta gueule. nuance imperceptible. le chat et la souris. jeu qui ne devrait pourtant pas avoir lieu, attrait de l'interdit. c'est l'frère de ta meilleure amie. tu peux pas, t'as pas l'droit. et pourtant, c'est plus fort que toi. cette tendresse dont il fait preuve quand y a qu'vous, cette jalousie qui l'submerge quand d'autres t'approchent. ça ne devrait pas s'passer comme ça, ça ne devrait pas avoir lieu. et pourtant, c'est bel et bien là. toujours. tu t'apprêtes à quitter l'canapé. poignet à nouveau prisonnier de ses doigts. tu t'retrouves attirée entre ses bras alors qu'il s'est redressé. il manque un truc ... non, il ne manque rien. et pourtant. l'sourire qui étire tes lèvres avant qu'elles ne rejoignent les siennes. baiser volé, instant fugace, volage. tu devrais pas princesse mais tu n'peux pas y résister. t'as beau lutter, t'es déjà sienne même si rien n'est dit. parce que vous savez tous les deux qu'c'est pas possible, que ça l'sera jamais. impasse.