only human (meg)

La thérapie, une guerre contre sa propre âme, l’introspection douloureuse sur les maux du passés et les inquiétudes à venir, l’analyse de l’esprit et ses vices refoulés, souffrances égarées, à la recherche d’une échappée, un chemin vers une nouvelle victoire, un futur plus brillant. Une route pourtant parsemée d’obstacles, des bosses et des rechutes, un combat constant. Mais Shellie elle n’abandonne pas, elle l’a fait une fois et c’était la seule fois, refusant de subir sa vie et de se laisser sombrer dans le fleuve des enfers, elle le doit aux gens qu’elle aime, elle le doit à sa mère, à Bianca, aux personnes qui veulent la voir heureuse. Elle se le doit à elle même, parce que t’en as marre d’être malheureuse, t’en à marre d’avoir le contrôle sur rien, que tes émotions valdinguent sans ton accord, que le monde te fasse peur et que la vie te fatigue.
« bonjour, je m’appelle shellie, je suis borderline, je souffre de trouble d’anxiété et dépressif... »
la présentation habituelle même s’il n’y a pas de nouveaux, elle a toujours apprécié cette thérapie, le fait d’avoir d’autre personnes qui peuvent ressentir des choses similaires aux siennes, une ressemblance rassurante, des expériences différentes qui font relativiser. Avant tu te croyais folle, tu pensais que t’étais juste une gamine hystérique qui n’est pas faite pour la vie, mais t’as découvert que t’étais juste mal dans ton esprit et qu’il y avait un tas d’autres personnes comme toi, un tas d’âmes blessées comme la tienne, et alors tu t’sens moins seule, moins incomprise.
« […] l’été me fait du bien, je n’ai pas fais de crises depuis un petit moment et je profite des vacances avec les personnes qui me tiennent à cœur, j’ai de la chance, j’espère que ça va rester comme ça. J’ai parfois l’impression que j’ai pas le droit d’être heureuse alors je m’attend à ce qu’un malheur arrive à tout moment. »
Pour une fois elle n’avait pas grand-chose à raconter la gamine, la vie était clémente avec elle pour les vacances, le beau temps et la piscine lui ont apporté un calme stable, mais dans l’arrière pensée y’a toujours cette angoisse qui te bouffe le crâne, t’as peur que ça te retombe dessus, les bons moments le sentiment de calme, tu sens que quelque chose va s’écrouler sur toi à nouveau, comme à chaque fois que tu touche le bonheur avec le bout de tes doigts.
La fin de l’heure approche et le regard azur de la douce poupée se pose sur celui de meg, d’une beauté infinie, shellie a toujours eu cette petite admiration face à la brune et son regard qui laisse transparaître une force dont la blonde a toujours manqué. Mais ce qu’elle annonce lui enlève sa fascination d’un coup de vent, elle ne reviendra plus ? Cette idée lui semblait absurde, elle commençait à peine à se livrer et à travailler sur les problèmes qu’elle abandonne ! Peut-être était-ce cette admiration qu’elle lui vouait qui la faisait autant réagir, comme un sentiment révoltant, la petite n’arrivait pas à garder son calme face à une telle décision. Mais tu sais bien qu’on peut pas contredire les décisions des autres ici, il faut respecter chaque parole et chaque pensée, alors tu te tais, tu dis rien, tu regarde le sol comme pour fuir le regard de la brune, mais tu ne t’arrêteras pas là, c’est une certitude.
C’est alors tout naturellement que la blonde se précipite vers sa camarade dès la fin de la séance, à l’abri du psy et des autres, elle était bien décidée à la retenir.
« meg ! je sais pas si tu m’as vraiment remarquée, je suis shellie, je sais que ça va paraître super intrusif mais… pourquoi tu veux partir ?! »
la mèche de cheveux dorée qui lui chatouille le nez, elle ne vacille pourtant pas, prête à la connaître un peu plus, sur cette mystérieuse meg.