(flashback) l'univers.

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l'univers.

- - jude & baby.

t’as le souffle court et les joues rouges. t’es presque sûre et certaine que tu sens une goutte de sueur perler le long de ta tempe. t’es comme complètement figée dans le temps, les yeux grands écarquillés, . t’es bloquée dans ton lit, incapable de te relever. parce que t’as encore fais une connerie. c’est pas nouveau pour toi, la grande reine des conneries irréparables.
mais là t’as merdé. t’as complètement merdé. là c’est pas un truc que tu peux oublier, partir dans la nuit et jamais revenir, tout laisser derrière toi. là, enroulée dans les draps et nues comme un ver, t’es vraiment dans la merde. t’oses même pas regarder à côté de toi, t’as les yeux fixés sur le plafond, tu peux compter toutes les petites fissures, toutes les petites imperfections. t’oses même pas regarder à côté de toi parce que tu sais ce que tu vas voir. qui tu vas voir et t’as pas envie de te confronter à la réalité.
jusqu’à maintenant t’y avais pas pensé. t’étais coincée dans un autre état, comme suspendue quelque part sans pouvoir redescendre sur terre. et pendant un petit moment t’as pensé qu’il y aurait pas de conséquences, pas de suite, juste ce moment et puis plus rien. T’as pas vraiment réfléchi en y repensant. T’as pas réfléchi et t’es dans la merde et tu peux pas t’en sortir sans cicatrices parce-que c’est pas n’importe qui à côté de toi.
si tu tournes un peu la tête tu sais que tu vas voir une masse de cheveux noir et un grand et long corps. tu sais que tu fais toute petite à côté et tu sais pas si jude est dans le même état que toi ou pas, à se poser toutes ces questions. normalement le sexe avec toi c’est pas censé poser toutes ces questions. c’est censé être simple et sans problème, et t’es censé sortir de ce lit et lui demander de partir aussi en spécifiant bien de pas revenir. que ça recommencera pas. mais d’habitude c’est pas ton meilleur ami à côté de toi. d’habitude c’est juste un inconnu, d’habitude tu viens juste d’apprendre son nom et parfois t’es même bien bourrée.
t’oses même pas bouger, t’oses même pas ouvrir la bouche et c’est pas toi ça, cette gamine si peu sûre d’elle. t’es cette famille confiante, qui n’écoute qu’elle et juste elle, qui n’hésite pas et qui ouvre sa bouche à tout moment parce que tu t’en fous d’ordinaire des conséquences. t’en as presque envie de te gueuler dessus, de te bouger le cul parce que là tu te comportes comme une parfaite étrangère, même à toi-même.
tu passes une main dans tes cheveux ébouriffés. t’es les pensées qui courent dans ta tête, ça t’en fait mal au crâne et c’est pas à cause de l’alcool pour une fois. tu t’en tirerais presque les cheveux. parce que c’était vachement bon quand même, un peu trop à ton goût.

(c) calaveras.

I think of you, I want you too,
I'd fall for you

baby & jude -- l'univers.

un coeur qui bat trop vite dans une cage thoracique dénudée. des draps froissés. des idées qui fleurissent dans tous les sens. la honte qui s’accroche à l’épiderme dévoilé. bordel, mais qu’est-ce que tu as fais ? les yeux mi-clos, tu cherches un répit. pour un psychiatre, t’es plutôt con. tu conseilles souvent à tes patients de prendre du recul, de réfléchir et toi, tu fais tout le contraire. fais ce que j’dis et pas c’que j’fais. ça te ressemble bien, ça. t’es vraiment un idiot. un imbécile fini. quand on te dit qu’il faut tourner la langue sept fois dans la bouche avant d’agir, mais c’était dans la tienne qu’il fallait l’faire et pas dans celle d’une autre et surtout pas dans celle de la personne qui est allongée près de toi. tu te trouves ridicule. tu l’es certainement. t’as l’impression que ton corps s’enfonce un peu plus dans le matelas, à chaque seconde. le poids de la culpabilité, peut-être ? tu t’en veux, parce que tu as l’impression d’avoir tout gâché et franchement, ça t’agace. t’as pas des masses d’amis sincères. t’es du genre à faire difficilement confiance aux gens qui t’entourent et c’est encore plus difficile d’arriver à te faire baisser ta garde. baby y est arrivé, avec une facilité déconcertante. pourtant, t’as l’impression qu’tu viens d’foutre un coup d’pied dans votre relation. alors, tu préfères garder les yeux fermés, pour ne pas avoir à faire face à la réalité. t’as jamais prétendu être quelqu’un de courageux, non plus. tu peux même t’avérer plutôt lâche, dans certains cas et de toute évidence, là, tout de suite, t’es dans l’un de ces cas.

baby ne bouge pas vraiment à tes côtés, heureusement qu’elle était plus active quelques minutes auparavant, ça aurait été vraiment bizarre, sinon. seulement, là, elle ne bouge plus, si bien que tu te demandes si elle ne se serait pas endormie. ça faciliterai peut-être la situation. à moins que ce soit tout l’inverse. parce qu’au fond, tu doutes que te barrer pendant son sommeil arrange tout. avec quelqu’un rencontré dans un bar, tu n’aurais pas hésité. peu de chance de la recroiser un jour et au pire, t’aurais pu mettre ça sur le dos de l’alcool. là, tu es certain de recroiser sa route.

Peut-être que tu te prends trop la tête, après tout. peut-être que ce n’est pas si grave que ça. des aventures sans lendemain, ce n’est pas ta première et tu sais que ce n’est pas la première de baby non plus. vous les gérez plutôt bien, alors pourquoi ça serait différent, cette fois ? vous êtes des putains d’adultes. tu vas pas rester allongé là pendant des années, de toute façon. tu passes une main dans tes boucles brunes, avant de te redresser. « j’ai b’soin d’une cigarettes, pas toi? » que tu demandes, comme si de rien était. c’est le partie que tu as décidé de prendre. t’enfiles ton boxer, parce que même si tu n’es pas mal à l’aise avec ta nudité, tu te dis que ce n’est pas le bon moment pour l’exposer. t’as besoin d’une cigarette, pour noyer le poisson, pour passer à autre chose.

(c) calaveras.

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l'univers.

- - jude & baby.

jude fait le pas que t’avais pas oser faire jusque là comme une putain de lâche. il est pas endormi, et d’un côté ça te rassures et l’autre ça te terrifie parce que tu vas pas pouvoir t’enfuir sans un mot, sans qu’il puisse dire quoi que ce soit, comme t’en as l’habitude. il ouvre la bouche, te proposes une clope. une clope. c’est tellement anodin, c’est tellement simple que t’as un léger rire qui sort de gorge, un peu cassé. ça te détend, t’as vraiment l’impression d’être avec ton meilleur ami, pas un inconnu et ça semble pas si anormal. t’as les nerfs qui se détendent et c’est comme si tu pouvais à nouveau respirer, comme si un poids c’était enlevé de ta cage thoracique. « ouais, j'en ai besoin » que tu réponds tout simplement, comme si de rien n’était, en tendant ta main pour qu’il t’en donne une. rien de tel qu’une bonne clope pour te déstresser et penser à autre chose. la première bouffée te fais déjà tu bien, tu te sens déjà mieux. une vraie addiction.
tu l’entend avant de le voir, mais jude se lève, sûrement pour se rhabiller. maintenant que t’y penses, t’es pas vraiment à l’aise la peau à nue comme ça. tu poses la cigarette sur le cendrier à côté de ton lit, et tu cherches tes vêtements, éparpillés un peu partout dans la pièce. ton pantalon est entre deux bouteilles, une de bourbon et l’autre de vodka et les deux sont complètement vide. « est-ce que tu peux me passer mon débardeur ? il est de ton côté », tu demandes en brisant complètement le silence. finalement enfin habillée, tu te rassois sur le lit, le dos contre le mot et la clope entre tes doigts. tu prends une nouvelle bouffée, t’inhales doucement. c’est comme si t’arrivais enfin à respirer après trop longtemps en apnée, une apnée qui t'as fais suffoquer.
tu mords ta lèvre inférieure. « jude ? » tu l’appelles d’une voix forte, la voix forte et confiante que t’utilises d’habitude, qui fais que baby est baby. et enfin t’es à nouveau baby, pas la pauvre gamine trop anxieuse pour bouger de peur de réveiller ton meilleur ami. tu connais jude depuis dix ans maintenant, et ouais, quelques fois t’as bien fantasmé, et tu t’es dit pourquoi pas ? pourquoi pas coucher avec lui, vous vous connaissez et il y a de l’alchimie, un truc que t’explique pas entre vous deux, qui fais que vous êtes baby et jude et c’est tout. mais c’était juste des pensées jusqu’ici. de simples pensées, des fantasmes, tu pensais pas que ça allait se réaliser à un moment, surtout pas aujourd’hui. c’est pas comme si tu l’avais prévu ou planifié tout ça. « on devrait peut-être en parler, tu ne crois ? » y a rien de pire que les non-dits, et t’as besoin de mettre tout à plat, voir ce qui se trame dans la tête de jude.

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baby & jude -- l'univers.

la nicotine comme échappatoire. t’as pas envie de laisser les choses stagner plus longtemps. tu risques de te retrouver incapable d’ouvrir la bouche, si ça continue comme ça. il faut que tu bouges. alors, tu lui proposes une clope. juste pour briser le silence. t’as besoin d’une cigarette, de toute façon. nicotine salvatrice. baby accepte. tu lui tends ton paquet, une fois que tu l’as retrouvé dans tes affaires. elle en a besoin. tu peux comprendre. puis, la cigarette post-coït, ça a quelque chose de sacré, non ? un déclic, une flamme et le tube entre tes lèvres qui s’allume. la cigarette au bec, tu te mets en quête de quelques morceau de tissu pour te couvrir. non, parce que tu n’as pas envie de te balader à poils après tout ça. la brune te demande son débardeur. tu te penches pour le récupérer et le pose sur ton torse, un air mutin étirant tes lèvres, t’observant dans le miroir, avant de déclarer. « oh c’est pas l’mien ? j’me disais aussi » tu lui envoies finalement son haut, après tout, tu ne risques pas d’en avoir besoin.

tu prends le temps de fumer ta clope, t’hésites à reprendre tes affaires et rentrer chez toi. c’est pas super courageux, mais tu l’es pas de toute façon. t’allais préparer ta sortie, mais ton prénom retenti dans la pièce. forcément. ça n’aurait pas pu être aussi simple. « parler d’quoi ? » que tu réponds, innocemment. t’as pas grand chose à dire. du moins, pas que tu voudrais prononcer à voix haute. puis les mots ont souvent tendance à compliquer les choses. Ouais, c’est un peu paradoxal pour un psy. ce n’est pas parce que tu le conseilles aux autres, que tu l’appliques à toi-même. « on est des adultes et on a rien fait de mal » c’était même plutôt bon, si tu y réfléchis deux secondes, mais là n’est pas la question. « à moins que t’es des regrets ? » c’est mal, tu le sais. tu utilises tes talents pour noyer le poisson. l’avantage d’avoir fait des études psy, certainement. après tout, tu n’es pas devenu psychiatre par magie.

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- - jude & baby.

t’es une professionnelle de l’esquive, de partir une fois que la nuit est tombée sans une trace, sans un mot ou quoi que ce soit. c’est un peu ta marque de fabrique, ta signature spéciale. un truc qui t’es propre, qui te définis en quelque sorte. et là, t’as plusieurs choix qui s’offrent à toi. soit tu fais comme si de rien n’était, tu passes à autre chose sans trop poser de questions. t’oublis et t’effaces de ta mémoire ce qu’il vient de se passer – comme si c’était possible. ou bien t’assumes complètement et tu mets sur la table tout ce qui se passe dans ta tête. tu sais où ta tête te dis d’aller actuellement.
jude, apparemment, à choisis la deuxième option sans trop se poser de questions, contrairement à toi. « ouais. ouais, t’as bien raison. » t’hoches la tête. parce que c’est vrai, vous avez rien fait de mal et vous le vouliez tous les deux. c’est pas ça la problème. c’est que ce soit vous deux, ensemble, et par expérience tu sais que des meilleurs amis qui couchent ensemble ça fait jamais bon ménage. soit c’est juste un accident de parcours, comme dirais certains, qui est vite mis de côté. soit ça peut devenir un problème, mais un vrai problème. alors ouais, ouais t’aimerais en parler pour mettre les choses au clair et que ça brise et peut-être que tu te montes juste un peu trop la tête et que tu réfléchis un peu trop – pour une fois dans ta vie. « j’veux juste qu’on soit d’accord. que ça change rien entre nous, d’accord ? »
t’écrases ta clope dans le cendrier, l’odeur a embaumé la pièce. « oh j’t’en prie, je pense que t’as bien vu que je n’avais pas de regrets. » tu roules des yeux. non, t’as pas de regrets. qui n’a jamais rêvé de coucher avec son meilleur en secret ? certainement pas toi. t’as pas de regrets et pourtant t’en as un petit peu quand même, parce que une amitié ne ressort jamais indemne de ce genre de gestes, quoi qu’on en dise, quoi qu’on fasse. il y a toujours ce souvenir qui reste dans l’air, qui envahit la pièce et qui fait revivre certaines choses qu’on voudrait peut-être pas revivre – ou peut-être que si. « j’veux juste mettre ça au clair. on est ok, hein ? » parce que toi tu veux pas perdre jude pour être truc aussi con, perdre une amitié qui t’es aussi chère pour un moment volé.

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I'd fall for you

baby & jude -- l'univers.

tu joues le mec détaché, parce que c’est encore ce qu’il y a de plus simple. t’es pas un courageux, jude, mais ça, ce n’est pas nouveau. t’as pas envie d’en discuter. parce que les mots sont parfois destructeurs au possible. T’es bien placé pour le savoir, c’est souvent ton élément de travail. mettre des mots sur ce qui vient de se passer, ne ferait que le rendre plus réel. ce n’est pas une bonne chose. baby est une personne très importante dans ta vie et tu n’as pas l’intention de briser tout ça pour une partie de jambes en l’air. ce serait trop bête. alors tu joues les idiots.

baby ne semble pas vouloir insister et c’est tant mieux. tu ne peux t’empêcher te demander ce que ça peut vraiment signifier, ce que ça peut changer entre vous. seulement, t’as pas envie de t’obscurcir l’esprit avec tout ça, maintenant. vous êtes amis depuis si longtemps, avec la brunette. ce n’est pas un petit écart qui va changer ça, si ? malgré tout, tu ne peux t’empêcher de lui demander si elle a des regrets. sur le ton de la plaisanterie, de la taquinerie. histoire de mieux faire passer l’interrogation. tu serais déçu, si elle avait des regrets. non, tu ne peux pas être si mauvais au pieu que ça. elle insiste. elle veut savoir si tout est okay. t’acquiesces. il n’y a pas de raison que quoique ce soit change. « depuis quand tu t’inquiètes tant pour qui atterrit dans ton lit ? » la question est des plus innocente. peut-être pas des plus délicates, quand on y réfléchit deux secondes, mais t’y as pas réfléchi deux secondes, de toute façon. c’est juste que la jeune femme n’a jamais eu de scrupule à faire défiler les conquêtes dans son lit et tu doutes qu’elle s’amuse à lancer des enquêtes de satisfaction à chaque fois. si c’est l’cas, t’as bien envie de voir les résultats de celles-ci. tu déposes un léger baiser sur le front de la jeune femme, avec une tendresse des plus commune, entre vous. « n’embrume pas cette jolie petite tête » que tu lâches finalement « on est ok, y a pas de problème » pourquoi il y en aurait, de toute façon ?

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