Sujet: I'm searching for a remedy {Joaniel} Mer 15 Jan - 20:25
I'm searching for a remedy.
L'amour, un peu de miel qu'on cueille sur des ronces.
Je serai la coupable si tu veux, tout ce que tu voudras mais je t'en prie t'en vas pas.
Tu t'es barré. Comme un lâche. bien sûr que tu l'as fait. T'es doué que pour ça. Prendre la fuite. T'es rentré sur New-York après l'avoir abandonné seule, en détresse et en larmes au beau milieu de la suite. Une suite démesurément luxueuse qui a eut le temps de vous voir amants amoureux avant de devenir mariés déchirés. Tu n'en reviens toujours pas que vous vous soyez mariés. Tu ne pensais pas que ça vous arriverait un jour. Mais pour le coup, il est parfois arrivé que tu ais l'espoir. L'envie certaine de pouvoir envisager un avenir avec elle. Autre chose que ces incessantes disputes suivies de retrouvailles des plus physiques et des plus intenses. T'étais conscient que les choses ne pourraient éternellement se poursuivre à ce rythme là. T'en as toujours été conscient. Mais tu n'as jamais eus le courage de te faire à l'idée au point de mettre fin à votre relation. Ou, à l'inverse, d'en parler à tête reposée avec elle. Parce qu'elle te fait toujours plus de mal que de bien Joanne. Quoi qu'elle en dise et en pense, c'est un fait. Elle passe son temps à te rabaisser. A croire que son but dans la vie est véritablement de te faire tomber toujours plus bas. Trop bas. Tu ne pensais pas qu'un jour tu lui rendrais la monnaie de sa pièce. Tu ne pensais pas du tout que tu avais ça en toi. Et elle non plus, assurément. Tu l'as tellement prise de court, qu'elle a été incapable de te répondre sur le même ton. Incapable de t'envoyer le moindre mot dur au visage pour au moins tenter de te faire taire. Rien n'a fonctionné. Et finalement, tu as disparu après une phrase de trop. Désireux de la faire tomber plus bas encore apparemment. De te venger de toutes ces fois où c'est elle qui t'a fait mal.
Pitié, restes je suis sûre qu'on peut arranger ça.. T'peux pas.. T'peux pas me laisser là.
C'est d'un bond que tu te redresses en position assise dans ton lit. Profonde et bruyante aspiration que tu prends alors que tu réalises que t'es chez toi. Le drap collé à ta peau trempée de sueur. Il te faut quelques secondes pour réaliser que c'est la sonnerie de ton téléphone qui t'a tiré du sommeil et du cauchemar qui allait avec. Pas réellement un simple cauchemar. Plutôt une scène de vie qui a vraiment eut lieu et qui te hante depuis. Tu te passes une main nerveuse sur le front pour balayer les mèches sombres qui s'y sont collées et tu attrapes ton téléphone pour vérifier qui t'appelle. Numéro privé. Tu décroches quand même. Les mots qui parviennent à ton cerveau te semblent flous. Plus il y a de phrases qui s'enchaînent, moins tu comprends. Ton épouse. Accident. Pas en danger de mort immédiat. Hospitalisée. Quand tu raccroches, tu bondis hors de ton lit sans prendre le temps de te réveiller tout à fait. Forcément, et pour ne pas trop changer de tes habitudes, tu trébuches dans tes draps et manques te casser la figure pour de bon. Tu te rattrapes in extremis et rejoins ta salle de bain pour prendre une douche rapide. Juste de quoi effacer toute trace de sueur de ton corps épuisé de plusieurs mois d'insomnies. Qui n'ont fait que s'accentuer toujours plus depuis que Joanne t'a clairement ordonné de l'oublier pour de bon, sur Instagram. Dans le fond, c'est ce que tu aurais du te décider à faire il y a bien longtemps. Mais tu n'as jamais eus ce courage là. Par conséquent, aujourd'hui, la coupure est nette.
Et pourtant, une fois habillé et vaguement coiffé, tu prends ta voiture pour rejoindre l'hôpital en quatrième vitesse. Ton palpitant s'est affolé à plusieurs reprises au cours de l'appel. Quand Joanne t'a été présentée comme étant ton épouse, certes. Mais aussi et surtout de la savoir hospitalisée après un accident. Qui aurait pu être plus grave. Mais qui l'a été bien suffisamment sur une jeune femme fragile. Tu n'es pas bien certain de savoir ce qu'ils entendaient par "fragile". Mais l'idée n'est faite ni pour te rassurer, ni pour te plaire. Parce que tu l'imagines un peu trop bien avoir oublié de prendre soin d'elle au cours des mois qui se sont écoulés. Deux mois et demi sans la voir. Deux mois et demi à n'avoir que de vagues nouvelles de la part de vos proches amis. Et c'est sans surprise que tu as du essuyer un paquet de reproches de la part de chacun des membres de votre petit groupe. Sans surprise, qu'on t'a reproché d'avoir planté Joanne à Las Vegas. Aucun de ces reproches ne t'a franchement surpris. Et surtout, tu n'as pas même essayé de nier quoi que ce soit. Pour une fois, t'étais complètement responsable. Du début à la fin. Pour une fois, tu t'es contenté de hocher positivement la tête et de reconnaître ta connerie. Ton énorme connerie. Sur laquelle tu n'es pourtant pas revenu. Parce que le fond reste et restera le même. Tu n'es pas bon pour Joanne. Elle mérite mieux. Il est préférable que tu quittes sa vie pour de bon et mettes fin à ce que vous partagiez plus ou moins tous les deux. Il est temps que tu la laisses tranquille. Selon toi, ça lui permettra de s'ouvrir à de nouvelles potentielles relations amoureuses.
Tu le penses vraiment. Mais c'est surtout sans surprise que tu déboules à l'hôpital. Paniqué, même si tu tentes de te raisonner en te répétant qu'elle va bien. Qu'elle ne risque finalement plus rien. C'est quand même dans un état proche de la crise de panique, que tu entres et t'approches de l'accueil pour demander à voir Joanne De Luca. Très vite, tu précises ton nom de famille, mentionnant le fait que vous êtes de jeunes mariés. Tu ne sais même pas si, sur le papier, elle porte vraiment ton nom Joanne. Tu ne sais même pas à quel point votre mariage est officiel. Peut-être pas du tout en réalité. Peut-être que tu as inutilement paniqué ce fameux jour où tu t'es réveillé en étant marié. Quoi qu'il en soit, la secrétaire ne se fait pas prier pour te donner le numéro de chambre et t'indiquer les couloirs et directions à emprunter pour t'y trouver / retrouver. Tu mesures un peu plus la vitesse de tes pas maintenant que tu prends la direction de sa chambre. Que tu réalises que t'es en train de la rejoindre après avoir disparu de sa vie de bien trop longues semaines. Tu n'es pas certain de bien être reçu. Pourtant tu prends le risque. La peur panique que tu as subis dès le réveil, t'empêchant de réfléchir. T'empêchant de prendre le temps de penser à ce que tu peux ou non faire. T'as le palpitant qui manque un battement quand tu t'arrêtes finalement devant la porte de sa chambre. La main sur la poignée, tu hésites durant de longues secondes. Mais finis tout de même par l'actionner pour ouvrir la porte. Lentement. Presque au ralenti. A croire que t'as peur qu'elle ne te balance un truc à la gueule quand elle te verra ...
T'as tout juste le temps de faire un pas à l'intérieur de la chambre, que tu piles net. Le regard rivé sur elle. Ou plutôt son fantôme. Elle est blanche comme la mort. Maigre comme un squelette. Les yeux vides et sans étincelle. Des yeux cernés surtout. Salut Joanne ... Que tu trouves quand même le courage de souffler à voix -très- basse. T'es plus certain que ton palpitant soit encore à sa place dans ta cage thoracique pour le coup. Il te faut de nombreuses autres secondes, avant que tu ne parviennes à te remuer un tant soit peu. A refermer la porte derrière toi pour cesser d'avoir l'air trop con, entre la chambre et le couloir où il y a du passage. On m'a appelé ... Pour me dire que t'avais eus un accident. Que tu tentes, toujours tout bas. Le ton trop bas, même. T'es pas certain qu'elle parvienne à t'entendre. Alors que toi même t'es surtout préoccupé par l'état dans lequel elle se trouve. Un état dans lequel tu ne l'as, Dieu merci, jamais vu. C'est que t'en aurais presque les larmes aux yeux si tu n'étais pas paniqué à l'idée qu'elle ne t'envoie durement chier. Ce que tu mériterais pourtant, t'en es bien conscient. T'en es trop conscient, pour être réellement à l'aise d'ailleurs.
Sujet: Re: I'm searching for a remedy {Joaniel} Jeu 16 Jan - 4:11
i'm searching for a remedy
Gabriel - Joanne
«Le chagrin amoureux est l'une des plus éprouvantes blessures que nous ayons à combattre car il doit être vaincu seul, et surtout dans le plus grand des silences.» yves simon
Jusqu'ici, tu ignorais ce à quoi une vie sans Gabriel pouvait ressembler. T'as tout simplement oublié à quoi ressemblait ton quotidien avant que tu ne le rencontres. Avant que tu ne tombes éperdument amoureuse de lui et que tu sois bien incapable de te défaire de sa présence pendant les treize années suivantes. Les choses n'ont pas été faciles, elles n'ont pas été forcément jolies entre vous. Vous en aviez fait du chemin côte à côte, toujours dans le paysage de l'autre et ce peu importe la manière. T'as toujours eu besoin de lui près de toi, de le voir et de pouvoir récupérer ne serait-ce qu'un peu de sa personne pour toi même. Jalouse que tu es devenue, foutrement possessive à force de l'entendre parler de ses diverses conquêtes ou bien même Susan que tu as eu le loisir de rencontrer un peu par hasard. Combien même cette relation était chaotique, imparfaite et surprenante elle te plaisait comme ça. Parce que tu l'avais lui, le temps de quelques instants volés grâce à vos états d'ébriétés ne cessant de vous rapprocher. Jusqu'à la fois de trop. L'erreur de parcours, le bad-trip digne d'un film hollywoodien sur Las Vegas. Celle ré-ouvrant les cicatrices, te saignant à blanc. T'as la plus belle partie de toi là-bas, sur le sol en désordre de cette luxueuse suite que vous avez occupés le temps d'un weekend. Le temps d'assassiner votre histoire et de la réduire en cendres. T'es parti Gaby. Sans te retourner, sans te soucier de quoi que ce soit d'autres que ta propre fuite. T'as asséné le coup de grâce en insérant la lame affûtée par tes mots en plein myocarde. Peut-être qu'il gît encore là-bas, qui sait? Une chose est sûre quelque chose est mort ce jour là après un long et déchirant cri d'agonie.
T'es une putain d'épine dans l'pied Joanne. Le genre qui fait un mal de chien mais qu'on arrive pas à retirer.
C'est Mira, qui t'as foutu dans le premier avion pour New-York après avoir tenté en vain de sécher tes larmes et d'apaiser tes sanglots. Tu n'as pas décoché un mot à la jeune mariée. Pas un. Tombant dans un état de mutisme, tout juste bonne à voir ton corps secoué par de violentes râles de désespoir. C'est lorsque tes fesses ont quitté le taxi que tout s'est éteint. Une lumière après l'autre en toi, c'est comme si tout avait cessé de fonctionner. Comme si tes neurones se mettaient en shut-down sans que tu ne puisses rien faire. Il t'as brisée ce jour là, a réduit ton cœur de pierre en un tas de poussière si ce n'est de sable pour laisser un trou béant dans ta poitrine. Une douleur fantôme lancinante. Aucun bruit, aucune émotion si ce n'est ce mal dévorant. Ces mots cognant dans ta tête de façon assassine pour venir achever le peu de méninges qui te restait. Le retour au salon et les jours qui ont suivi ont été des plus pénibles. Devoir rester debout sur tes deux jambes malgré l'absence de pouls. Malgré que tu ne sois plus qu'une coquille vide. Alors tu t'es enfermée tout d'abord dans l'alcool et le dur labeur. En espérant que tu puisses un jour réussir à apaiser cette douleur, à t'enlever ce poids contre la cage thoracique. Tu t'es renfermée sur toi même au possible, n'accordant que quelques mots à tes collègues ainsi qu'à tes clients pour te contenter de ne plus rien dire. Il n'aura suffi que d'une poignée de jours pour que l'on te retrouve à sangloter de tout ton être en étouffant tes cris d'animal blessé dans le moelleux de tes oreillers pour ne pas être entendue par la moindre âme qui vive. La tienne n'était plus, s'éteignait lentement. Le whisky t'as libéré de la culpabilité, de la douleur. Il t'a anesthésié comme tu le voulais, te contentant de manger liquide et si possible de couleur ambré. Bouteilles après bouteilles, litres après litres. Juste assez pour noyer les cendres encore crépitantes et fumantes de ton palpitant. Ça tourne encore et encore Gabriel. Comme un foutu disque rayé qui ne veut pas s'arrêter. C'est assommant, j'en perd le sommeil. Comment puis-je trouver Morphée lorsque tu hantes chacune de mes pensées sans jamais t'arrêter?
C'est bien la première fois d'ma vie que je suis pas en train de déconner. Tu devrais être contente, non ? Toi qui supportes pas que j'sois toujours en train de faire le con. Pour une fois que c'est pas le cas, tu vas pas t'en plaindre non ?
Le premier mois sans Gaby a été un réel calvaire. Une épreuve à laquelle tu ne pensais très clairement pas survivre. Tout te ramenais à lui. Chaque chansons, mots, odeurs. Il hantait les coins d'ombres une fois la nuit tombée pour venir te torturer toujours plus. Te rappeler à quel point tu n'es qu'un monstre indigne de tout amour. Insignifiant. Tout juste bon à crever dans son coin sans la moindre inquiétude. Sans la moindre nouvelles. Tu n'as parlé à personne, pas même à Anya ou Torbjörn. Ton téléphone à fini explosé contre l'un des murs de ton appartement dans un accès de colère contre ton putain de tatoué prenant un malin plaisir à te tourmenter. Rajouter une couche à ta tristesse déjà assez pesante comme ça. Après plusieurs railleries t'as coupé court à la conversation en lui interdisant l'accès à ton Shop. Sur l'instant tu étais si blessée, déprimée et honteuse tu n'as rien contrôlé. Tu lui as sommé de quitter a vie une bonne fois pour toute, d'arracher le pansement de toutes ses forces plutôt que de s'amuser à tirailler dessus comme un sale gamin pour toujours plus abîmer le peu qui vivait encore en toi. T'as pensé un seul mot que tes doigts se sont mit à écrire contre ton gré, tout simplement animés par cet élan de haine dévorante. Lorsque tu t'en es rendue compte Joanne, il était déjà trop tard. La bombe était larguée, avait déjà tout détruit sur son passage en faisant exploser le peu de fondations encore debout entre vous. Alors tu t'es remise à pleurer en te roulant en boule sous la douche, tournant inlassablement l'anneau à ton doigt ayant causé tout vos malheurs. Pourtant tu peux pas t'en débarrasser. T'as essayé mais c'est tout ce qu'il te reste de vous. Dernière relique de ce que vous avez un jour été, très brièvement. Avant que tu ne t'enfuies Gab. Que tu ne m'abandonnes, que tu ne prennes la décision que tout ça ne rimait à rien. Une fois de plus. En dix ans, rien n'a changé. Tu prends toujours les décisions nous concernant seul, en m'imposant ton choix. Que cela me plaise ou pas.
Quoi ? Tu vas nier que tu passes ton temps à essayer de m'blesser peut-être ? Que t'es pas constamment en train de m'en foutre plein la gueule parce que tu ne supportes pas ma façon de vivre, ma façon de rire, ma façon d'être ?
La vérité est que le second mois a très clairement été le début de la fin. Épave noyée dans le bourbon. Aigrie, déprimée, solitaire. T'étais trop occupé à te molester à propos de toutes les choses que tu as bien pu faire subir à Gabriel pendant tout ce temps pour te rendre compte du réel état des choses. Tu t'affamais pour te punir, peu importe que ton estomac hurle famine en te sommant de te nourrir. Tu le remplissais un peu plus d'alcool, te contentant de cette brûlure chaleureuse et familière dans ton œsophage. Encore et encore, cruel réflexe que de te planquer dans ton addiction pour pouvoir éteindre ce qui reste d'un tant soit peu humain en toi. Mais c'est facile, ça fait taire sa voix qui résonne dans ta caboche pour torturer tes méninges n'en pouvant plus. Ton appartement n'est aujourd'hui plus qu'un cruel désordre où règne de nombreux débris. Bois, morceaux de toiles éventrées, verres... Ton gsm est encore en pièces, gisant à l'endroit même où il a atterri après l'impact contre le mur de la cuisine. Tes vêtements s'entassent dans un coin, ton dressing d'habitude si ordonné n'est plus qu'un bordel sans noms où t'es bien incapable de retrouver quoi que ce soit. Tes quatre murs te ressemblent à la perfection. Sans dessus ni dessous. Tout juste bons à voir l'aube se lever pour que la pénombre ne vienne vous engloutir quelques heures plus tard. T'es passé d'un quotidien effréné à vivre à cent à l'heure à une cruelle monotonie faite de bouteilles à vider, d'encre lâchée contre le papier, de larmes salées ne sachant plus comment s'arrêter... Même l'ombre de toi même fait moins peine à voir que la gueule de mort que tu te traînes. Yeux cernés de noir, ta peau se creusant toujours plus au fil des jours sans te nourrir. Si t'es pas la plus douce ni la plus jolie, t'auras au moins le mérite d'être la plus mince pas vrai? Parce que ça tu peux le faire, c'est à ta portée. Parce que c'est sûrement l'une des raisons pour lesquelles tu n'es pas resté Gaby je me trompe? Le fait que je sois repoussante, que tu ne sois même pas en capacité de poser les yeux sur moi. Promis je vais changer, tu verras. Je serais si menue que tu ne pourras même plus me voir, si fine et petite que je saurais disparaître. Ça je peux te le promettre, j'y arriverai.
Ca suffit Joanne, putain. Tu t'accroches à un mirage. Notre relation c'était y'a une éternité. C'est toi qui rêve d'un putain de mariage de princesse et d'une putain de vie de famille. Alors qu'on sait très bien que j'serai jamais celui qui pourra t'donner tout ça.
Deux mois et quinze jours. Voilà le temps qui vous sépare depuis cette matinée d'horreur à Las Vegas. Plus de soixante dix jours à te punir encore et encore, te repassant la scène de vos au revoir comme un vieux film que l'on n'apprécie même pas. Les fêtes de fin d'années sont que trop rapidement arrivées et pour dire tu ne les as même pas vues passer. Tu t'es contentée de prétendre à une intoxication alimentaire sévère pour ne pas avoir à te présenter chez ta mère et pour pouvoir avoir une bonne excuse pour la bande afin que personne n'ose venir te déranger lors du réveillon du nouvel an. La seule âme que t'as été en capacité de pouvoir supporter, c'est ce foutu chat qui s'invite chez toi sans la moindre once de savoir vivre. Il s'est plusieurs fois retrouvé à venir ronronner contre tes jambes sans prévenir pour tenter de te réconforter à sa façon. Peu importe le nombre de fois où tu l'envoyais chier, il revenait systématiquement. Comme si à lui, ton sale caractère ne faisait pas peur du tout. Alors t'as déposé les armes et t'as fini par le laisser faire. Bouillotte improvisée se logeant dans le creux de tes bras devenus osseux en quelques semaines. Onze, pour être exacte. Le temps qu'il t'as fallu pour te retrouver dans un lit d'hôpital, reliée à plusieurs perfusions maintenues sur un trépied. Le regard perdu dans le vide, tu penses à quel point c'est con de chuter dans un escalier enneigé en allant chercher de quoi t'imbiber. Tu t'pensais pas si catastrophe sur pattes que ça pourtant mais pas loupé puisque tu t'es cogné le crâne et qu't'as finis inconsciente le temps de quelques minutes. Pas grand chose, juste assez pour qu'tu te fasses emmerder par une loupiote aveuglante cherchant tes pupilles pour les agacer. Un bon samaritain a pu assister à la scène sans réellement t'aider, il a appelé une ambulance une fois t'avoir rejoint et le reste n'est qu'une suite d'emmerdements tous plus barbants. Examens, prises de sangs, rendez vous avec différents médecins... Tu t'foutrais de ma gueule Gabriel si t'étais là sérieusement. J'suis pathétique n'est-ce pas? Pas capable de mettre un pied devant l'autre sans faire son intéressante. J'l'ai pas volée.
J'aurais pu être ce type là si t'avais pas à ce point tenue à faire de moi le mec parfait que tu ne mérites même pas.
Tu t'contentes d'attendre l'infirmière la plus agaçante qui soit qui t'as promis de ne pas te lâcher d'une semelle si tu ne finissais pas ton plateau repas. T'as le luxe de pouvoir te payer c'que tu veux à bouffer, si t'avais faim tu ne viendrais sûrement pas toucher ce truc infâme puant la mort reposant contre un meuble d'appoint. Le regard perdu dans le vide, la porte s'ouvre et tu t'attends à voir sa sale tête décidée à te tirer par l'oreille. Lorsque tu tournes difficilement ta sale caboche douloureuse par l'impact comme les trois quart du reste de ton corps d'ailleurs, c'est une vision d'horreur qui s'offre à toi. Bordel que t'aurais préféré voir ta nouvelle copine du moment plutôt que Gaby se tenant raide comme un piquet devant toi. T'entends pas vraiment ses mots, mais tu sais qu'il parle parce que ses lèvres remuent. C'est juste que ton cerveau se montre pas coopératif et semble vouloir se faire la malle en se liquéfiant. Tu te sens électrisée, foudroyée sur place. Est-ce qu'il est venu pour te terminer pour de bon? La première fois ne lui aura donc pas suffit? Tu te pinces, d'abord en premier lieu. Juste histoire de vérifier que t'es pas dans un cauchemar. La porte se referme derrière lui et tu te sens comme prise au piège. Acculée. T'as tout de l'animal blessé que tu tentes de cacher à la vue des autres depuis tout ce temps. Ton premier réflexe est de cacher ta main afin qu'il ne se rende pas compte de l'alliance toujours à ton doigt. Un truc te chiffonne, ta vue se brouille et devient confuse. Les larmes se pointent sans prévenir et s'invitent à la partie. Ta respiration se saccade, la crise de panique n'est pas vraiment loin. "Je leur ai pas demandé, c'est pas moi je te promet. Je leur ai pas demandé de t'appeler, c'était pas moi. Je sais pas comment ils ont.." Tu balbuties, cherchant tes mots. Ton porte feuille peut-être Joanne? Celui dans lequel est plié votre acte de mariage ainsi que certaines de vos informations personnelles? Bingo, le tour est joué. Alors c'est pour ça? Parce que tu ne t'es pas encore occupée des papiers du divorce? Il compte venir te tourmenter jusqu'ici? Jusqu'à ton putain de lit d'hôpital pour te forcer à faire ces putains de papiers et à les signer? "Je suis désolée, j'suis désolée si c'est pour le divorce je te promets que je vais m'en occuper. Laisse moi sortir d'ici et promis tout sera fini. S'il te plaît je..." T'hyperventiles surtout, en étant incapable de réellement trouver ton souffle. L'angoisse et la détresse te gagnent, te paralysent. T'es là pour terminer ce que t'as commencé pas vrai Gab? Parce que tu m'en veux d'avoir oublié. Tu me détestes et tu détestes le fait d'être toujours lié à moi.