Sujet: Re: I'm searching for a remedy {Joaniel} Dim 2 Fév - 15:29
I'm searching for a remedy.
L'amour, un peu de miel qu'on cueille sur des ronces.
Tu ne sais vraiment plus où t'en es avec Joanne. Tu ne sais surtout plus du tout ce que tu peux et dois faire pour la sauver d'elle même et de toi. Parce que t'es une sacrée plaie Gabriel. Que tu sais qu'elle mérite beaucoup mieux que toi. Et en même temps, t'es trop amoureux d'elle depuis bien trop longtemps, pour pouvoir passer outre tout ça. Pour pouvoir avancer sans elle à tes côtés. T'aimerais pouvoir la garder, toujours. Mais être à la hauteur pour elle, ça te demande de changer du tout au tout. Ce dont tu te sais parfaitement incapable. Parce que t'es pas doué. Parce que t'es beaucoup trop fidèle à toi même depuis toujours. Jamais à la hauteur pour qui que ce soit et pour quoi que ce soit. Même Susan qui se payait ta compagnie, a fini par mettre fin à votre contrat parce que tu n'étais plus à la hauteur. Parce que c'est bien de ça dont il a été question dans le fond. Elle s'est montrée aussi sympa que possible à te répéter que c'était pour ton bien et uniquement ça. Mais t'as surtout bien réalisé que t'étais devenu incapable de lui "tenir compagnie" comme il le fallait. Et comme elle te payait pourtant bel et bien pour le faire. Le fait est que t'en as toujours eus que pour Joanne et uniquement elle. Et que tu pensais pourtant bien faire en t'éloignant d'elle comme tu l'as fait là. T'étais à mille lieux de t'imaginer qu'elle allait tomber encore plus rapidement que toi même tu étais en train de le faire. A mille lieux de pouvoir t'imaginer que t'allais lui faire autant de mal. Tu pensais que c'était comme d'ôter un pansement d'un coup sec. L'histoire de quelques heures de douleur uniquement, avant que ça ne passe.
Ton étreinte autour d'elle se fait aussi tendre que ferme alors que tu veux lui faire passer le message selon lequel t'es bel et bien là. Et bien décidé à ne surtout pas la laisser tomber une fois de plus. Qui serait, à coup sûr, une fois de trop. Entre ses sanglots, elle parvient à souffler quelques mots. Suffisamment pour te faire saisir qu'elle s'inquiète davantage pour toi que pour elle. Que sa véritable crainte est celle de te voir regretter et souffrir de tout ça. Tu sais pourtant ce que tu fais. Aujourd'hui plus que jamais. J'en ai envie Joanne. C'est la seule chose dont j'ai envie actuellement. Être là pour toi. Que tu lui souffles et lui répètes avec toute la tendresse qu'elle ne sait que trop bien susciter chez/en toi. Parce que t'es sincère au possible. Sans doute plus encore que tu ne l'as jamais été. Tu ne saurais tout à fait expliquer pourquoi et comment. Mais c'est un fait contre lequel tu ne peux pas grand chose. Certainement en grande partie parce que t'es tout juste en train de réaliser qu'elle tenait à toi Joanne, finalement. Qu'elle ne t'a jamais autant détesté que ce dont tu étais pourtant intimement convaincu. Tu t'es donc totalement laissé berné au cours de ces dernières années. A croire qu'elle ne pouvait vraiment pas te supporter. Que c'est elle qui te voyait comme une épine dans son pied plutôt que l'inverse. C'est bien tout ce que tu pensais qu'elle ressentait pour toi, qui t'a inspiré tous les mots durs et tranchants que tu as pu avoir ce fameux jour dans cette fameuse suite d'un hôtel de luxe. Tu ne pouvais pas savoir que t'étais à mille lieux de la vérité. Que dans les faits, elle tenait à toi.
A l'instant présent, tu te sens toujours aussi fébrile et incapable de savoir quoi faire et quoi dire pour être tout à fait à la hauteur. Et trouver les mots justes pour lui faire enfin entendre raison. Mais tu essaies. De toutes tes forces, tu tentes de lui faire entendre la vérité. Ta vérité. Parce que tu ne peux et ne dois surtout pas baisser les bras aussi facilement. Elle mérite tous les efforts du monde Joanne. Plus encore maintenant que tu sais que tu t'es trompé sur toute la ligne. Et que ta connerie monumentale aurait pu avoir raison d'elle en fin de course. C'est ce dont tu prends pleinement conscience maintenant que tu l'as vu dans cet état déplorable, frêle et fragile dans un lit d'hôpital. T'as été affreusement idiot et t'es bien incapable de comprendre comment tu as pu en arriver là. T'es pas obligée de parler Joanne. Ca peut attendre. Que tu tentes de lui faire entendre, d'une voix qui se veut toujours aussi douce que possible. Tes mains caressant son dos et tes lèvres n'ayant de cesse que de venir se déposer sur le sommet de son crâne. T'es beaucoup trop soulagé de pouvoir aujourd'hui retrouver son odeur, pour faire autrement qu'en profiter aussi fort que possible. Tu ne sais pas du tout si c'est une si bonne chose que ça. Tu ne sais pas si t'es vraiment en droit d'être soulagé et heureux de la retrouver, en sachant l'état dans lequel tu l'as mise. Parce que tout ça c'est entièrement de ta faute et que tu serais sacrément culotté de le nier. C'est de ta faute si elle est si mal en point et tu as tout intérêt de faire tout ton possible pour l'aider à aller mieux. L'aider à se relever de tout ça.
Et que tu le veuilles ou non, Joanne reprend la parole. Avec le peu de force qu'elle semble avoir encore à sa disposition, elle te souffle quelques mots d'une voix à peine audible. Après une pluie de "désolée" que tu n'es pas certain de pouvoir interpréter comme il se doit. Tu ne sais pas ce que ça signifie. Tu n'es pas certain de savoir de quoi elle est désolée au juste. C'est plutôt à toi de l'être pour le coup. Elle a terminé dans un lit d'hôpital parce que t'as été un sacré enfoiré. Parce que t'es allé beaucoup trop loin et que t'as complètement perdu le contrôle de tes mots. Ou parce que tu voulais bel et bien lui faire entendre raison. Quitte à lui faire un mal de chien. Tu n'as maintenant d'autre choix que celui de l'affronter dans cet état. Et de faire tout ce qui est en ton pouvoir pour l'aider à remonter la pente que tu l'as faite dévaler de toi même. T'es qu'un con Gabriel. Tu comprends un peu mieux toutes les horreurs qu'elle a pu te balancer au visage ces dernières années. Mais t'avais raison Joanne. Tout ce que t'as toujours dis sur moi, c'était la vérité. La seule. Tu ne peux pas t'excuser parce que t'as dis la vérité et uniquement ça. Que tu lui souffles avec douceur. A tenter de lui faire entendre raison, d'une façon ou d'une autre. Certainement un peu maladroit de ta part. Mais t'essaies, parce que c'est là tout ce qui importe pour toi. Qu'elle entende la vérité. La tienne. Qu'elle voit que tu ne lui en veux pas vraiment de tous les mots durs qu'elle a pu débiter au cours des années. Parce que t'as toujours été conscient du fait que ce n'était finalement rien d'autre que la vérité pure et dure. Aussi douloureuse soit-elle.
J'détestais juste de pas savoir être autrement. J'aurais adoré pourtant. Être à la hauteur pour te mériter. Être celui qu'il te fallait. C'est pour ça que tes mots étaient aussi durs à encaisser. Parce que je savais que c'était pas le cas. Et que ça le serait jamais. Je détestais voir que tu m'supportais pas. Mais t'avais toutes les raisons du monde pour ça. Que tu réponds à voix basse. Tu ne veux pas qu'elle culpabilise plus longtemps pour tous les mots durs qu'elle a eut à ton encontre au cours des années qui se sont écoulées. Tu ne peux nier qu'elle avait raison sur toute la ligne. Aujourd'hui encore t'en es bien conscient. Aujourd'hui encore il te faut accepter cette évidence et faire avec. Faute de pouvoir faire autrement de toute façon. Et tu le sais que c'est elle qui finira par t'abandonner tôt ou tard. Quand elle réalisera que tu ne peux vraiment pas changer et qu'elle ne peut donc être heureuse en ta compagnie. Si t'avais eus ce pouvoir là, ça fait bien longtemps que tu l'aurais utilisé pour l'avoir enfin à tes côtés de façon plus constante et plus intense. Mais j'voulais pas te laisser Joanne. J'voulais pas te laisser comme ça. C'est pourtant ce que t'a fait. Sans avoir l'air d'hésiter le moins du monde, tu lui as tourné le dos et t'es parti. Comme ça. Sans un regard en arrière. Sans un mot plus doux que tous les autres pour tenter d'alléger un tant soit peu sa peine évidente et calmer les larmes qui coulaient à flot. T'es juste parti.
Je partirai plus. Je te le promets. J'partirai plus. Et tu pourrais comprendre qu'elle ne soit pas encore en mesure de bien l'entendre ça. Et d'y croire surtout. T'es prêt à devoir affronter des jours et des semaines de distance et de méfiance de sa part. Parce que tu l'auras bien mérité pour le coup. Que tu n'auras même mérité que ça à vrai dire. En attendant, tu te fais aussi doux que possible lorsque tu remues pour glisser un bras sous ses jambes et l'autre bien placé dans son dos. Tu te relèves en la portant ainsi contre toi. D'abord surpris par la facilité avec laquelle tu fais ça, tu réalises assez vite que c'est du à sa trop grande perte de poids. De quoi te serrer un peu plus encore le coeur. Tout ça est entièrement de ta faute. C'est donc sans grand mal que tu rejoins le fauteuil en la gardant ainsi dans tes bras. Et que t'y prends place en continuant de la serrer tout contre toi. Quand on aura l'autorisation de te faire quitter l'hôpital, c'est chez moi que tu viendras d'accord ? Je suis pas prêt de te laisser tranquille. Et c'est rare que tu sois prêt à lui tenir tête comme c'est aujourd'hui le cas. C'est pourtant bien partie pour qu'il en aille ainsi pour un petit moment. Bien parti pour qu'elle n'ait d'autre choix que de te supporter. Toi et ton inquiétude pour elle et sa santé.
Sujet: Re: I'm searching for a remedy {Joaniel} Ven 7 Fév - 3:57
i'm searching for a remedy
Gabriel - Joanne
«Le chagrin amoureux est l'une des plus éprouvantes blessures que nous ayons à combattre car il doit être vaincu seul, et surtout dans le plus grand des silences.» yves simon
La dernière fois que tu t'es pointée chez ta mère, c'était il n'y a pas si longtemps que ça en vérité. Quelques jours après ton retour catastrophique de Vegas, t'es passée en coup de vent comme à ton habitude pour déposer quelques courses et deux trois babioles pour tes sales gosses de frangins. Tu comptais jouer au père noël et te faire la belle avant même de pouvoir croiser âme qui vive, enfin ça c'était sans compter sur ta génitrice pour te prouver le contraire. "Joanne Enza Maria serais-tu en train de fuir?" Tu t'es mangée un vieux frisson et tu t'es stoppée tout net sur le seuil. Grillée en beauté. Alors tu t'es retournée, tu t'es parée d'ton plus beau sourire et tu t'es laissée prendre dans ses bras. Forcément qu'elle a direct compris que quelque chose n'allait pas et toi t'as pas eu d'autres choix que d'aller poser ton cul en cuisine pour subir un interrogatoire des plus féroces. Les questions d'usages dans ce genre de cas précis: qu'est-ce que t'as, il c'est passé quoi, tu t'es disputée avec qui? Forcément, c'est toujours ta faute pas vrai? Même ta daronne te l'as montré. Tu sèmes toujours la tempête et tu es toujours la première à fuir. Ça fait quoi quand les rôles s'inversent Joanne? Qu'est-ce que t'as ressenti à cet instant là? Pour dire vrai, ça a été comme un nouveau coup en plein cœur Gaby. C'est fou comme tout était prétexte à m'atteindre après que t'aies éclaté toutes mes défenses.
T'es mise à te haïr d'autant plus après cette journée là. C'est con, comme si un clou venait d'être planté en plus en toi pour te pousser sur la pente glissante pour de bon. Si même aux yeux de ta mère tu étais la raison de tout tes maux, à quoi bon? Alors t'es rentrée et tu t'es mise à boire. Bêtement, pour oublier. Pour oublier de ressentir, ce que cela pouvait bien faire. Tu voulais juste éteindre la lumière, noyer ce myocarde douloureux dans le bourbon. L'inspiration s'est faite la malle, te coupant les jambes. Incapable de dessiner deux traits parfait. Tu t'es enfermée dans ta honte, ne daignant même plus descendre au studio. C'était plus facile que de te faire passer pour malade, repousser tes rendez-vous jusqu'à ta guérison qui ne viendrait pas. Parce que t'as pas mis beaucoup de temps avant de te rendre compte que Gab ne te reviendrait jamais. Il n'y a qu'à voir les échanges de commentaires que vous avez pu avoir tous les deux. Incapable d'être civilisés même sur écrans interposés, tout juste bons à vous envoyer des piques toutes plus acérées les unes que les autres. Ton portable a d'ailleurs fini en miettes contre un mur après que tu lui aies demandé de sortir de ta vie une bonne fois pour toute, puisque à le lire c'était "pour ton bien." S'il savait le mal que ça t'as fait de lire ses mots. De devoir t'imaginer vivre une vie sans lui, sans tout ce que vous aviez réussi à accomplir tous les deux ces derniers temps. Je m'étais sacrément mise le doigt dans l’œil Gabriel faut croire, rien de tout ça ne devait être réellement sincère pour s'ébranler avec autant de facilités tu ne crois pas?
Assise sur le sol contre lui, tu sanglotes. Tu n'es bonne qu'à ça après tout, te mettre à pleurer. Comme si ta tristesse était trop lourde pour que tu puisses la retenir. Il est là, à te serrer dans ses bras. Tu peux sentir sa chaleur qui te brûle les bras à cause du contact entre vos épidermes. Secouée par les sanglots, tu n'as pas besoin de te pincer pour te rendre compte que tu ne rêves pas. Tu te confonds en excuses, t'es tout juste capable d'aligner trois mots correctement pour réussir à te faire comprendre. Tu balbuties, râles entre deux larmes le désespoir qui t'animes. T'es désolée, si seulement il savait à quel point. Tu voulais pas être quelqu'un de négatif pour lui, tu voulais pas être dans sa vie pour lui faire du mal. Tout ce qui t'arrives, tu l'as bien mérité Joanne. Tu l'as bien cherché. Voici le résultat d'une vie à se tenir loin des autres, bien éloignée pour t'en protéger alors que ton pire ennemi c'était toi même. Ça a toujours été toi même. Ton corps est secoué de nombreux frissons, les minutes passent et semblent être des heures entières. Toute la pièce autour de vous est silencieuse. Tu n'entends que tes pleurs, son souffle. Sa voix qui se veut rassurante au fur et à mesure qu'il prend la parole pour t'apaiser. Tu n'as pas le droit à tout ça, pourquoi est-ce qu'il se fait du mal comme ça? Tu ne comprends pas, t'y arrives pas. Ses lèvres embrassent le sommet de ton crâne, ses mains te caressent avec tendresse. Pendant quelques instants, tu te laisses bercer de cette façon. Incapable d'ajouter quoi que ce soit, incapable de lui demander de partir. Parce que si tu pars Gab, je pense pas être en capacité de me relever un jour. Mais j'ai pas le droit. Pas le droit de te demander de me tendre la main alors que t'avais enfin réussi. Réussi à voler loin de moi, loin de nous. Loin de tout ce qui pouvait bien te faire du mal.
"T'as jamais été le soucis, jamais." Que tu te mets à renifler bruyamment, tes mains se resserrant autour de sa veste comme pour t'y accrocher. Tu regrettes les mots que tu as eu, les pensées parasites qui sont venues te grignoter. Te faire douter, paniquer. Tout remettre en question puis tout faire brûler d'un accès de colère. Il n'a rien demandé à tout ça lui, il a pas demandé à tomber sur une gonzesse aussi abîmée, incapable. Il méritait de sortir avec une petite nana douce et tranquille. Ton parfait contraire. Il l'a dit lui même, tu finiras tes jours seule. Délaissée de tous. C'est un réel miracle que ta fille veuille encore de toi. "J'suis dysfonctionnelle, je ne sais pas comment faire confiance aux gens. Parce que tu vois, même si tu me dis que tu resteras si l'envie t'en prends tu t'en iras à nouveau. Tout le monde finit par partir, par m'abandonner." Ton père qui n'a pas eu la décence d'attendre ta naissance, ton premier beau père celui que tu considérais comme l'homme de ta vie, celui que tu serais fière d'appeler Papa. Puis le père de tes frères, le plus beau fils de chien que t'aies eu la chance de rencontrer. Aucun homme dans ta vie n'est resté, pourquoi Gabriel dérogerait-il à la règle? Pourquoi resterait-il à tes côtés alors que tous ont prit la fuite? Vous les femmes De Luca êtes maudites. C'est ce que ta mère semblait pester en Italien lorsqu'elle est venue te demander comment le tatoué se portait et si c'était là la raison à ta mine déconfite. Tu t'es contentée de prendre tes jambes à ton cou avant même de répondre, criblée de balles invisibles serrant ton cœur fatigué. Malgré tes suppliques, ton petit corps se retrouve soulevé du sol. Toujours logé contre ton époux d'une nuit, ce dernier t'assure qu'il ne s'en ira plus. Tu veux pas faire ça Gaby, regardes mon état. Pourquoi est-ce que tu viendrais t'infliger une telle chose? Tu mérites mieux, tu mérites bien plus.
Lovés l'un contre l'autre dans l'un des fauteuils de ta triste chambre d'hôpital, Gab te serre tendrement contre lui. Tu n'es qu'une petite chose recroquevillée et tremblante dans le creux de ses bras, ne ressemblant pas à grand choses. Tes cheveux tirent sur le châtain, ton fidèle rouge s'étant fait la mal. Tes yeux sont tristes et cernés de noir. Tes joues creusées et tes lèvres abîmées. T'es même pas l'ombre de toi même. Les mots qui viennent à tes oreilles t'hérissent le poil, tu ne veux pas rester là. Tu ne veux pas qu'ils te branchent à nouveau à tout un tas de poches dont tu ne connais pas le contenant. Tu veux qu'on te foutes la paix, pouvoir regagner l'ombre de ta grotte pour t'y terrer loin de tout et toute âme qui vive. Ton étreinte se resserre autour du tatoué, tes maigres bras passent autour de sa nuque pour s'y ancrer et te coller à lui. "J't'en prie, m'laisses pas là. J'veux pas." Tu te mets à le supplier, ton visage enfoui contre son torse pour ne pas avoir à affronter son regard. Tu ne veux pas qu'il te regarde comme l'animal blessé que tu peux être. Tu veux pas avoir à supporter ça. "Promis j'vais bien, j'suis juste tombée. C'est rien, s'il te plaît j'veux rentrer." Comme si t'avais ton mot à dire, comme si l'implorer de la sorte allait t'aider à te faire la belle. T'es prête à passer par la fenêtre si il le faut quitte à t'écraser sur le sol. De toutes façon tu pèses plus grand chose, c'est pas sensé t'rendre aérodynamique ou un truc du genre? Tu t'en contrefiche de l'impact, l'odeur de cette chambre te donne la nausée. L'infirmière tu l'as en horreur et t'as pas envie d'entendre le discours des médecins. La seule chose que tu voudrais plus que tout ça, c'st avoir la chance d'être heureuse avec ton encré. Avoir une possibilité de vivre ça au grand jour, pour de vrai. Mais t'as cramé ton unique chance, pas de nouvel essai. T'en vas pas, me laisses pas ici. J'veux juste arrêter d'avoir mal, de tout ressentir si fort. Si tu m'aides à m'en aller, j'ferais tout ce que tu veux Gabriel. M'tourner en ridicule, promettre de ne plus jamais te revoir, quitter la ville. Ce que tu voudras.