Cause we were just kids when we fell in love - Warston

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{ cause we were just kids
when we fell in love }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Nikolaï Warren

Il y a quelque chose qui s’est cassé. Quelque chose, dans son cœur, qui s’est abîmé. C’est son amour pour Nikolaï qui se retrouve ébréché. Les sentiments inchangés, mais la confiance mise à mal. Elle n’est plus certaine de quoi que ce soit. Plus certaine de la puissance de l’amour qu’il lui témoigne. Et, en même temps, elle ne le ressent que trop bien devant les tourments qu’il lui a confiés. C’est une mauvaise période pour eux. D’abord il y a eu le retour de Luke dans leur vie. Si la jeune femme a su plus ou moins le gérer, ce n’est pas le cas de son petit-ami. Il a vécu très mal les deux seuls échanges qu’elle a pu avoir avec son ex-mari. Suite à leur conversation à cette soirée mondaine, ils ont même frôlé la dispute. Elle a essayé de tempérer Nikolaï, autant que possible. Effacer ces craintes en lui. Seulement elle a compris que c’était d’elle qu’il doutait. Elle et son amour. Elle et sa capacité à l’aimer en l’absence de tout ce qu’elle pouvait avoir avec Luke. C’est quelque chose qui l’a énormément blessée. Non seulement il ne réalise pas tous les sentiments qu’elle a pour lui, oubliant que justement, elle a tout sacrifié, elle a sacrifié son mariage, pour lui. Elle a tout quitté pour lui. Comment pourrait-elle lui prouver d’une meilleure façon qu’il est le seul qu’elle veut dans sa vie ? Mais ce n’est pas le pire. Le pire est qu’il doute d’elle, de la personne qu’elle est. Comme si elle était une femme intéressée, une femme qui ne pensait qu’à ses intérêts. C’est douloureux de se dire qu’il peut vraiment avoir une telle image d’elle alors que, Luke lui-même, ne l’a jamais cru. Elle a l’impression qu’il ne se rend pas compte de la force de son amour pour lui. Et, en même temps, elle réalise que les siens ne sont peut-être pas aussi forts qu’elle le croyait. Parce qu’à l’intrusion de Luke dans leur vie, s’est ajoutée cette histoire avec Cassey. Il l’a mise de côté pour aider sa sœur, pour aider sa famille. Il n’a pas même daigné lui en parler, elle n’a tout appris que bien après. Nouvelle preuve du manque de confiance qu’il peut lui témoigner. Sur ce sujet, il a su un peu mieux lui prouver qu’elle se trompait. Il lui a avoué qu’il voulait seulement la protéger. Mais elle a ce sentiment désagréable qu’il l’a évincée de sa vie, après l’avoir tant de fois incitée à se confier à lui.

L’impression que votre amour ne va pas dans les deux sens,
l’impression qu’il perd de son essence.

Elle se sent déboussolée, Isabella. Prise au piège. Parce qu’elle serait déjà partie avec un autre, elle se serait déjà enfuie si c’était un autre. Elle peut si vite s’échapper, Isa, comme si elle ne se laisserait jamais appartenir. Elle ne peut pas l’envisager, pas avec Nikolaï. Mais elle lui file lentement entre les doigts. Plus les jours passent, plus cette distance est maintenue, toutes relations rompues. La Latina ne l’ignore pas, c’est peut-être pire encore. Elle se contente du minimum, elle se contente de lui parler comme s’il était quelqu’un d’autre. L’amour qui perd de son éclat, alors qu’elle se retrouve confrontée à ce climat tendu pour la première fois. Elle ne sait pas comment elle est censée agir dans ce genre de circonstances. Elle ne sait pas si elle doit effacer cette distance. Mettre de côté cette douleur en espérant l’oublier, ou peut-être essayer de lui parler. Casser ce fossé qui s’est créé, simplement discuter. C’est certainement ce qu’il leur faudrait, une véritable conversation. Mais elle empirerait peut-être davantage la situation. Elle ignore ce qu’elle devrait faire, pour elle, tout cela, c’est une première. Et Nikolaï n’arrange pas les choses. Il se contente de respecter le froid qu’elle impose. Comme s’il attendait seulement qu’elle revienne vers lui.

Mais, toi, tu ne reviens pas,

Tu t’éloignes, toujours plus loin,
Dans les abysses de tes ténèbres sans fin.

Une journée de travail comme une autre, en compagnie de sa sœur. Elle se sent rassurée de pouvoir garder un œil sur elle en permanence. Peyton est partie un peu plus tôt. C’est seule qu’elle quitte les lieux. Encore perdue dans ses pensées, une partie d’elle redoute déjà de rentrer. Mais elle ne s’attend pas, une fois dehors, à voir Nikolaï qui l’attend sagement. Elle se doute encore moins des raisons de sa présence. Noël, fête affectionnée par beaucoup, n’atteint pas son cœur ces derniers jours. Il est beaucoup trop noyé dans ses tourments. Quand elle le voit approcher, un faible sourire se dessine sur ses lèvres. Heureuse de le voir, certainement, même si elle ne le montre pas énormément. - Bonsoir toi. le salue-t-elle avant qu’il ne vienne l’embrasser. Baiser prolongé, trop vite écourté. Elle relève ses prunelles vers lui, l’encre à peine diluée dans l’océan de ses iris. - Que fais-tu ici ? elle lui demande, étonnée. Ils n’avaient rien prévu. Mais peut-être qu’il veut la retrouver, peut-être qu’elle commence à lui manquer. Parce qu’il lui manque, lui, inexorablement.

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crédit/ tumblr ♛  w/ @Nikolaï Warren

On lui a appris à vivre sans l’amour d’un homme. À continuer de vivre quand ils s’en vont. À s’efforcer de sourire au lieu de pleurer leur disparition. Elle a grandi avec une mère qui se battait pour être heureuse même avec le cœur en lambeaux. L’on ne peut pas dire qu’elle sache en faire autant. Les sentiments mis à mal, c’est aussi son âme qui se retrouve en plein tourment. La noirceur, déguisée sous un voile de douleur, qui revient toujours beaucoup trop facilement. Mais elle n’a pas appris à les retenir, pas appris à ne pas partir. C’est même elle, trop souvent, qui choisit de s’enfuir. Il est là toute son exception, Nikolaï. Elle serait incapable de s’échapper. Incapable de ne plus vivre à ses côtés. Incapable de ne plus l’aimer.

Alors tu te contentes de subir,
À défaut de pouvoir lui revenir.

Parce qu’elle pourrait tout aussi bien faire un pas vers lui. Elle pourrait tenter de lui montrer qu’elle n’est pas refroidie. Pas fermée à l’idée de se réconcilier. Mais, la vérité, c’est qu’elle ne sait même pas si elle pourrait passer au-dessus de tout ce qui est arrivé. En tout état de cause, ce ne sont pas tant ses réactions au sujet de Luke qu’elle a le plus de mal à accepter. Même si elle aurait aimé qu’il essaie de se mettre dans sa position, même s’il aurait aimé qu’il comprenne sa réaction. Elle sait que c’est sa jalousie à l’égard de son ex-mari qui parle pour lui. Comme elle suppose qu’il sait lui aussi, au fond de lui, qu’elle n’aime que lui. Seulement il lui est bien plus facile de pardonner une attitude trop excessive que… un manque total de considération. La jeune femme ne parvient pas à passer au-dessus de cette histoire avec sa sœur. Elle devrait, elle le sait, mais c’est plus fort qu’elle. Le silence de Nikolaï n’aide pas, lui non plus, car plus il accepte cette distance, plus il confirme les peurs de la belle de n’avoir finalement pas tant d’importance.

Et plus il accepte que tu t’éloignes,
Plus tu lui files entre les doigts.

Mais peut-être qu’elle est loin de la réalité. Peut-être qu’il est loin de l’accepter. Peut-être qu’il essaie de trouver comment se réconcilier avec elle. Car, ce soir, Nikolaï, il l’attend de pied ferme. Quand il arrive à sa hauteur, la belle prolonge quelques secondes tout juste son baiser, l’ombre d’un sourire sur les lèvres. La Latina est quelque peu étonnée de le voir sur son lieu de travail alors qu’ils n’avaient rien prévu. Mais, d’après lui, il avait seulement envie de la retrouver. Il lui propose une balade en amoureux, même si elle a l’intuition qu’il ne dit pas tout. Son regard ébène posé sur le jeune homme, elle le contemple un instant, quelque peu intriguée de savoir ce qu’il peut bien avoir en tête. Mais elle n’a qu’un moyen de le découvrir, visiblement. – Hum… d’accord. Je te suis. accepte-t-elle sans protester, ni se faire désirer. Elle ne saurait refuser une sortie à ses côtés. Peut-être que cela leur fera du bien, peut-être que cela pourra les rapprocher. Doucement, presque hésitant, elle finit par saisir la main qu’il lui tend. Ses doigts viennent épouser les siens naturellement alors qu’ils commencent à marcher. – As-tu quelque chose à m’avouer ? demande-t-elle au bout de quelques secondes seulement à son petit-ami sans pouvoir s’en empêcher. Parce que, après tout, il ne peut pas lui en vouloir de se méfier.

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Elle aimerait le retrouver. Elle aimerait vraiment le retrouver. Mais elle a ce sentiment désagréable que, chaque fois qu’ils sont heureux, il survient quelque chose pour tout gâcher. Comme si ce bonheur ne pouvait pas durer, comme s’il leur était interdit. Cela ne devrait pas être si compliqué... Cela n’a jamais été si compliqué. Peut-être que tu es en train de découvrir l’amour pour la première fois. L’amour sous toutes ses formes, même quand il fait peur, même quand il fait mal. Elle croyait savoir ce que c’était, pour avoir déjà été blessée. Elle l’a été dans ses précédentes relations. En se battant pour eux, aussi, quand ils ne partageaient encore qu’une liaison. Mais c’était différent. C’est au quotidien, c’est tellement ancré en elle, qu’elle y pense constamment. Même quand il est loin d’elle, surtout quand il est loin d’elle. Pas un instant, elle ne peut s’en empêcher. Elle souffre de la situation, Isabella, autant que lui. Peut-être même plus que lui. Nikolaï, il n’est pas seulement l’homme qu’elle aime. Il est aussi celui qui la retient dans la lumière. Celui qui l’empêche de sombrer dans ses ténèbres. Si cela ne va pas entre eux, cela ne va pas pour elle non plus. Elle ne sait pas combien de temps elle pourra supporter une telle situation. Elle ne sait pas combien de temps son cœur pourra l’endurer, déjà trop abîmé pour davantage s’effriter. Il ne tiendrait peut-être qu’à elle de lui pardonner. Mais... pour tout recommencer ? Elle n’a aucune idée de ce qu’elle est censée faire. C’est ce qu’elle ressent qui prime sur tout le reste. La tristesse, la déception mais aussi ce goût trop amer. Elle ne sait comment oublier. Alors elle continue, Isa, elle continue de supporter.

Pourtant il est là, ce soir,
Prêt à te redonner un peu d’espoir.

C’est sans protester qu’elle accepte de le suivre. Elle le suivrait n’importe où sans poser de questions, Nikolaï. Il a le don d’éveiller sa curiosité. Mais, surtout, elle ne peut s’empêcher de se méfier. Elle n’est plus certaine de leur relation, plus certaine de quoi que ce soit. Il pourrait encore lui annoncer quelque chose qui les éloignerait un peu plus. Elle pourrait le perdre un peu plus. Elle a peur, Isa, peur à chaque instant. Car elle sait que le bonheur n’est pas fait pour durer, ou peut-être juste pas avec elle. Pas pour elle. À tout instant, tout pourrait s’arrêter. Alors, plutôt que se torturer davantage, elle préfère directement lui demander. Sa main toujours dans la sienne, ses opales se relèvent pour croiser les siennes, le cœur battant de ce qu’il va lui annoncer. Elle lui manque... C’est par là qu’il commence. La gorge serrée, elle l’écoute lui confier ce qu’il peut éprouver. Les mêmes peurs qu’elle, les mêmes douleurs qu’elle. - Tu me manques aussi. lui avoue-t-elle, en baissant les prunelles. Parce qu’il lui manque, c’est vrai. Mais elle n’arrive pas à passer au-dessus. Elle n’arrive pas à tourner la page alors qu’elle se sent toujours aussi meurtrie. Elle est inquiète, elle aussi. Mais elle ne sait comment le retrouver. Seulement, lui, il a déjà sa petite idée. Elle n’est vraiment pas sure que ce soit aussi simple qu’il semble l’énoncer. - Donc, ce que tu proposes... c’est de faire comme si de rien n’était. Faire comme si rien ne s’était passé. Tout effacer. Elle n’est pas sure d’y arriver, Isabella, ni même que ce soit la solution appropriée. Son regard ébène se détourne du sien, se posant droit devant elle. Comme une pointe de déception. Mais elle n’a aucune envie de se battre, aucune envie d’empirer la situation. - Je veux bien essayer... te retrouver. lance-t-elle contre toute attente, pas sure d’y parvenir. Elle s’efforce pourtant de lui adresser un sourire. - Alors, si tu me disais ce que tu as vraiment en tête. demande-t-elle, surtout pour changer de sujet. Lui montrer sa bonne foi. Parce que, pour lui, tu ferais n’importe quoi.

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Leur amour est comme une rose. Magnifique mais si fragile. Il est toujours debout, mais ses pétales commencent lentement à s’effriter. Comme s’il était en train de les ronger. Isabella, elle n’imagine pas le danger. Car elle l’aime toujours autant et, quelque part, elle sait que lui aussi. Elle n’est pas partie, elle est toujours là auprès de lui. Peut-être qu’elle pense que cet amour suffit. Mais elle ne réalise pas qu’elle le fragilise en agissant comme elle le fait. Elle ne réalise pas les risques occasionnés. L’on parle d’une femme qui pensait entretenir une liaison avec un amant sans que cela prête à conséquences. Elle ne peut pas envisager tout ce que pourrait engendrer une brève distance. Distance qui s’allonge, pourtant, alors que les jours défilent. Rien ne change, toujours cette absence. Alors peut-être que c’est lui qui a raison, peut-être qu’ils doivent mettre un terme à cette situation. Elle n’aurait certainement pas fait cette démarche, Isa. Elle n’aurait pas eu la force de faire le premier pas. Pas avec tous les tourments qui l’ont envahie. Elle est toutefois prête à le suivre. Parce qu’il lui manque, lui aussi.

Il te manque terriblement,
Affreusement.

Mais elle n’est pas certaine qu’une sortie en amoureux puisse changer la froideur de leurs relations. Pas certaine qu’ils n’aient pas besoin d’une conversation. Elle est sceptique devant la requête de son petit-ami. La jeune femme a la sensation amère qu’il lui demande de poser un voile sur ses sentiments. Comme si elle pouvait seulement faire semblant. Faire comme si tout allait bien alors que ce n’est pas vraiment le cas. Pourtant, d’après lui, ce n’est pas du tout ce qu’il souhaiterait. Il confie même que ce ne sera pas possible à oublier. Il veut juste mettre une parenthèse, le temps de s’aérer la tête. Le temps que leurs cœurs se retrouvent, avant de réconcilier leurs âmes. Mais il oublie que son âme trop écorchée prend trop souvent le pas sur tout le reste. Et déjà, tout son être qui se serre. - Tu ne me perds pas. affirme-t-elle directement, sans hésitation. Comme si elle ne se posait pas la question. Comme si elle ne voyait pas, la tournure que prend leur relation.

Tu t’éloignes sans le vouloir,
Tu lui échappes sans le savoir.

Cela lui fait mal de se dire qu’il a cette impression. Mal de lui donner de telles émotions. Droit devant elle, l’homme qu’elle aime fixe ses deux océans dans son regard encré. Elle lit au fond de ses prunelles cette peur qu’il a de la perdre. - Je ne pense pas que ton amour change... Elle croit plutôt que c’est avant qu’elle se trompait. Qu’elle pensait qu’il avait autant confiance en elle que le contraire. Qu’il lui donnait tout comme elle lui donnait tout. Elle se pose des questions, la Latina, elle réalise surtout qu’elle l’aime certainement plus que l’inverse. Parce que tu l’aimes tellement que c’est impossible qu’il t’aime autant. Parce que t’as encore plus mal à l’idée que, toi, tu puisses lui faire du mal. C’est ainsi que, devant sa proposition, elle ne peut pas dire non. Elle ne peut pas le rejeter, pas consciemment en tout cas. Seulement le jeune homme voit bien qu’elle n’y met pas toute sa volonté, elle n’en a surtout pas le cœur en vérité. Elle se mordille la lèvre, presque coupable, quand il fait remarquer qu’elle n’y croit qu’à moitié.  

Mais comment peut-il penser qu’une sortie va tout changer ?
Comment peut-il même l’espérer ?

Pourtant, elle garde ses réflexions pour elle, choisit de se taire. Elle le fait pour lui, pour eux. Pour leur amour peut-être rongé, mais toujours aussi passionné. - Je te dis oui parce que j’ai envie d’y croire. Et, comme pour le prouver, elle décide de changer de sujet. Intriguée, elle le contemple, comme pour satisfaire sa curiosité, sans réaliser tout de suite que la réponse se trouve devant elle. C’est quand elle sent ce parfum sucré de cannelle flotter dans les airs qu’elle pose enfin son regard sur les lieux. Ils sont à quelques pas du marché de Noël. - Oh je comprends mieux. Un doux sourire vient se dessiner sur ses lèvres alors que ses yeux se posent un peu partout autour d’eux. Les lumières dignes d’un conte de fées, les chants de Noël qui viennent les réchauffer, et tous ces stands plein de promesses.  

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crédit/ tumblr ♛  w/ @Nikolaï Warren

Peut-être que la manière dont elle agit n’est pas saine. Peut-être aussi qu’elle n’a rien de rationnel. Elle se laisse porter par les vagues de leur amour trop tumultueux au lieu d’essayer de le retrouver. Au lieu de nager à ses côtés, elle se laisse bercer par ces tourments qui ne font que les éloigner. Que les faire davantage couler. Pour qu’ils finissent, peut-être, par définitivement sombrer. Non, malgré ses maigres tentatives pour le rassurer, elle n’agit pas comme elle le devrait pour dénouer leur relation. C’est lui qui a le mérite d’essayer de sauver leur couple en perdition. C’est pour cette raison, aussi, qu’elle ne le rejette pas, Isabella. Elle est prête à accepter son idée, même si elle ne la comprend pas. Même si elle ne l’aurait pas eue, elle, à sa place. Elle est de ceux qui ont besoin de savoir ce qu’il en est, ce besoin à tout prix de tout contrôler. Mais, avec Nikolaï, elle ne maîtrise rien du tout, même quand elle essaie. Ses sentiments sont plus forts qu’elle, trop irrationnels. Ils lui échappent, et elle n’est pas sûre d’aimer cela. Mais elle n’a pas d’autre choix. Parce qu’elle aussi, elle a cette peur de le perdre, même si elle ne sait pas le montrer, même si elle ne sait pas l’avouer. Seulement il détient son cœur entre les mains, c’est facilement qu’il parvient à ses fins.  Elle accepte de le suivre, sans poser de questions, sans pour autant être persuadée d’arranger ainsi la situation. Elle choisit de garder le silence, éviter de provoquer une conversation trop intense. C’est lui qui la lance lorsqu’il affirme cette peur qu’elle a, qu’il ne lui fasse pas confiance. Elle ne sait pas ce qu’elle pourrait bien rétorquer, Isa. Il a décidé d’écarter le sujet pour la soirée. Elle ne ferait que déclencher les tensions si elle lui répondait. Alors elle ne dit rien cette fois, elle essaie seulement de lui prouver sa bonne foi. Sa volonté, à elle aussi, de soigner les plaies de cet amour beaucoup trop passionné pour respirer la pureté. Elle aussi, elle croit cet amour, réellement. Véritablement. Elle croit en lui plus qu’elle n’a jamais cru en n’importe qui. Mais les doutes l’ont assaillie, il va lui falloir plus de quelques sourires pour les effacer. Pour le retrouver.

Et pourtant, t’acceptes de le suivre,
Oublier, le temps d’une soirée, toutes vos dérives.

C’est avec toute la bonne volonté du monde que la jeune femme commence à changer le sujet. Elle choisit de parler du lieu où il veut l’emmener. Un secret qui lui est bien vite révélé quand elle sent les parfums sucrés du marché la submerger. Noël, une magnifique fête. Qu’elle a toujours apprécié, malgré parfois ses mauvais aspects. Le passé n’est plus, c’est la deuxième fois qu’elle le fêtera en compagnie de l’homme qu’elle aime. Devant l’atmosphère féerique des lieux, elle a ce sourire sur les lèvres. Un peu de légèreté qui revient enfin, bien qu’elle reste encore sur la réserve. Nikolaï, lui, paraît plus que déterminé à profiter de tout ce qu’offre le marché à leur disposition. Ou peut-être qu’il essaie, lui aussi, d’alléger leur conversation. Les prunelles tournées un peu partout, elle admire les alentours, tout en l’écoutant. Elle ne sait que répondre devant tant de propositions. Tant de possibilités, elle ne sait par où commencer. – Hum… Peut-être pourrions nous simplement nous balader et voir ce qui nous donne envie. suggère-t-elle avant de tilter devant l’une des idées de Nikolaï. – Mais… Tu sais patiner ? demande-t-elle, un brin intriguée. Étrangement, la Latina a du mal à l’imaginer sur une piste de glace en train de patiner. Mais elle a bien envie de le découvrir à l’œuvre dans ce décor. Main dans la main, ils continuent d’avancer pour découvrir les différents stands et tout ce qu’ils offrent, quand elle l’entend évoquer l’absence de sapin chez eux. Le premier sapin qu’ils auraient tous les deux. – Hum, oui, c’est une bonne idée. Ils doivent certainement en vendre quelque part dans le marché…? Enfin, elle tend à supposer, car elle n’est pas une grande habituée. Mais la belle se prête au jeu avec son amoureux. C’est son appétit qui est réquisitionné devant les senteurs sucrées qui l’appellent. De sa main, elle entraîne Nikolaï jusqu’à l’un des stands aux mille merveilles. – Tu partages un bretzel avec moi ? elle lui demande, un timide sourire sur le visage. Elle est comme un animal qu’il faut lentement apprivoiser, Isabella, mais elle se laisse doucement tenter par la soirée.