frozen (azela)

la lune curieuse zieute les habitants;
l'impétueuse a croqué le soleil.
disparus sont ses rayons!
car la nuit, c'est elle qui règne.

ici et là, les cris des marmots. les soupirs de parents incapables de contenir l'excitation de leurs marmots face au spectacle de glace: la patinoire comme tous les soirs, rencontre son petit succès. comme tous les lundis, y a sandy: tâche déjà donnée, aujourd'hui la voilà agente de sécurité... elle tournoie entre les passants, file un coup de main à ceux qui donnent les patins. se prépare à glisser après les gosses trop turbulents, à virer ceux cherchant simplement à créer dans l'havre d'hiver un peu de boucan. pas bien musclée, pas bien grande; à première vue, pas de celles sachant s'imposer. pourtant, la gamine a la parole facile, le sourire tranquille et les mots faciles. le respect subtilement s'impose, et les soucis s'envolent. sauf parfois avec quelques marioles qui la force à beugler, elle qui s'agace facilement doit même se retenir de ne pas tenter de les amocher...

enfin,
ce soir a l'air d'être de ceux si paisibles
où les quelques rires triomphent des os brisés sur la froideur de la glace.
ce soir à l'air si paisible,
même si le coeur de sandy lui ne l'est pas.

faut dire! faut dire qu'il y a elsa.
enfin.. azela.
déguisée en drôle de reine glacée.
oh, si elle savait! si la jolie blonde pouvait se douter
de l'embarras
de la curiosité
du risque
et de l'angoisse qui en sandy montaient.
faut dire que pas plus loin que dans l'casier
y a toutes ses histoires inventées
ses mots mélangés
qui racontent les péripéties
les amours
les ennuis
d'une azela qui n'existe pas;
de cette muse au visage d'ange
de cette inconnue ne pouvant plus l'être.

drôle de tronche qu'avait fait sandy en voyant son inspiration secrète se présenter à la patinoire, prête à travailler. l'sang n'avait fait qu'un tour. les pensées hurlaient au secours, et en une seconde la demoiselle s'était cachée derrière la caisse. faut pas qu'elle sache, pas qu'elle sache! faut pas lui parler. jamais.

voilà ce qu'avait décidé sandy.
de comme toujours
silencieusement
simplement
la regarder.

peut-être qu'azela se sent vexée; faut dire que sandy fuit la belle comme la peste, alors qu'elle rit sans cesse avec ses autres collègues. peut-être qu'elle ne l'a jamais remarqué... sandy n'en sait rien. et espère que c'est ainsi que la chose va continuer.

sauf que malheureusement, le destin semble en décider autrement: y a du grabuge près de la reine des neiges, apparemment un vieux lourd qui s'approche de trop de sa robe de paillettes... d'un pas rapide sandy se dirige vers eux, espérant que le rouge ne lui grimpera pas aux joues, que personne ne décéléra son cœur battant.

soir paisible, mon cul oui.

-"qu'est ce qui se passe?"

s'interposant entre le goujat et la princesse, sandy s'invente chevalier en miniature, prince sans la carrure. y a son petit talkie-walkie dans sa main, et attention! elle n'hésitera pas à s'en servir.

-"je dois appeler mes collèges monsieur, ainsi que la police?"

son regard se pose sur azela.
une seconde.
puis s'éloigne un peu.
ça paraît presque fou, qu'elle existe en vrai.

-"ça va?"

@azela morales