SAVE THE QUEENS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez

 

 take off your disguise _ june&ciaran

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




take off your disguise _ june&ciaran Empty
Message Sujet: take off your disguise _ june&ciaran   take off your disguise _ june&ciaran Empty Lun 30 Déc - 15:41


Dans le regard, tout au fond de nos nuits, les soupirs inavoués, de nos disharmonies. Est-ce que tu les entends ? Est-ce que tu les entends ? Tout au fond de nos nuits, nos désillusions se désarment le temps d’une hérésie. Nos langages dissociés, qui se fondent, le temps d'une accalmie.

Est-ce que je t’ai déjà dit ? Pourquoi, pourquoi tu étais ici ? Il y a deux mois déjà, que tu fais partie de nos vies, et que je te laisse à la lisière. A la lisière, comme une pestiférée qui en aurait après les chairs qu’il reste à ronger. Ronger, ronger l’os, jusqu’à la moelle. Je te regarde, je ne te vois pas, je refuse. Je refuse tout bas. Assassin des jours, tyran des nuits, aphone, aphone, si ce n’est pour cette sévérité qui verse dans l’injure. Je te regarde ce soir, je te regarde, je te regarde pour la première fois, et tu existes, comme si tu déchirais les songes. Et tu existes, et tu es là. Je m’avance, il est 5h, ou 5h30, tu t’affaires au comptoir, t’es précautionneuse comme à ton habitude, ces petits gestes-là, qui te caractérisent tant, et qui m’insupportent bien souvent. J’ai l’impression que je pourrais te souffler dessus que tu ploierais, que tu fuirais, que tu partirais en grande lâche comme tu l’as déjà fait. Car je te mène la vie dure, te fais te rappeler pourquoi je t’ai employée. Pour ton joli cul, parce que t'étais la seule à accepter, pas pour ton peu de concentration et tes airs paumés. Je te regarde ce soir, c’est comme t’assassiner, j’ai l’impression que le vide tout autour, tu fais comme si tu le crevais, à grand coup de lame, à grand coup de discipline. Piètre, si piètre coquille, avec laquelle tu t’encombres. J’aimerais la faire éclater. J’ai mes lunettes noires, celles des mauvais soirs, et des nuits endiablées, où il faut se battre contre la nature de mes crimes, où j’ai envie de céder. Phil a laissé la musique allumée, comme je le lui ai demandé, mais un peu plus bas maintenant que le Viper s’est vidé, comme une grande plaie putréfiée. Y a plus que toi, y a plus que moi, c’est rare, d’habitude je fais pas la fermeture, je suis dans ce bureau qui sert de garçonnière ou d’alcôve pour mes plus infinies exactions. Je t’y ai pas traînée encore, peut-être que t’es chanceuse et que tu le sais même pas hein ? J’ai pas cherché à te connaître faut dire, juste à t’humilier, ton incompétence, et puis ta façon de sursauter, quand je me pointe, quand je suis là, juste à côté. J’aime pas tes airs, ou peut-être qu’au contraire, je les trouve attirants. Tu sais pas, tu sais pas, tu sais rien. T’es là, dans l’intimité, dans le business, dans ma boîte, dans mes esprits parfois, t’es revenue toutefois. Je t’ai pas usée. J’y suis pas parvenu, et j’crois bien que je m’essouffle tu sais. Ce soir, je sais pas, j’ai pas envie d’être à couteau tiré. Je te regarde, en noir et blanc de mon univers, je garde mon paravent de rockstar, je viens pas t’aider, je m’installe devant toi, de l’autre côté du zinc, et la musique, elle est partout, elle est partout autour de nous. Mais elle est plus à l’intérieur de moi. J’suis fatigué tu sais. J’suis si fatigué parfois. Je pose mon doigt sur la surface propre, que tu viens de briquer, et je demande de ma voix rauque de camé :
_ Tu vois, je sais même pas qui t’es...
June. Je prononce pas ton prénom, jamais. C’est comme ça.
_ Tu crois que malgré tes deux mains gauches, tu peux me servir un verre, ce soir ?
Cette nuit ? Et rester-là, dans la mélancolie des heures qui se sont barrées ? Des heures qui se sont enfuies ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




take off your disguise _ june&ciaran Empty
Message Sujet: Re: take off your disguise _ june&ciaran   take off your disguise _ june&ciaran Empty Mer 15 Jan - 22:58

Sauvage.
Savage.
Wild.
W.I.L.D.

Les riffs enragés.
Les mots durs, les mots pervers, les mots sombres. Ils parlaient à mes idées intimes, celles que je n’ai jamais partagé.
T’étais le démon que j’aimais écouter au creux de l’oreille. J’me reconnaissais dans tes écrits. T’étais ma voix, celle qui ne s’exprimait jamais assez. Ta musique c’était ma sensualité, c’était mon échappatoire aussi, conjointement avec la drogue que tu décrivais si bien. Elle m’a accompagné tout le long de mes pires années, pour supporter mes pires clients.
Mais elle ne m’a pas appris à m’aimer.

Et toi, t’es comme elle, sauvage, enragé.
Sans la beauté.
T’as perdu le sens des mots, t’as gardé que la violence. T'as perdu la poésie, t'es plus que l'ombre et l'amertume. T'as perdu la musicalité, l'essence, t'es plus que le chaos.
T'es pas celui qui m'apprendra l'ego.
T’es devenu le tyran de mes nuits et j’m’y soumets.
J’ai besoin de sous, c’est mon excuse.
Dictateur de mes envies.
Pour m'embaucher, t’as juste dit que j’étais assez jolie. Mais assez, tu vois, juste assez, c’était quand même pas un vrai compliment. C’était une nuance de trop, qui ne voulait pas dire “très”, qui soulevait une idée de “passable”. J’ai dit oui, pour la musique, pour ce que t’as toujours été dans ma vie, pour les posters de ta belle gueule qui ornent encore les murs de ma vieille chambre.
Tu fais de ma vie un enfer, comme tous ces patrons qui abusent de leur autorité.

J’ai des angoisses, j’dors plus la nuit.
J’ai peur de toi, de ta colère, de tes cris.
J’suis jamais assez bien. Et j’viens la boule au ventre, la trouille dans les entrailles.
Mais j’viens et j’continue, comme si j’étais sans failles.

Burn out.
C’était pas le titre d’une de tes chansons ?
Ironie du sort je l’adore. Et j’arrive pas à te détester. Comme j’ai jamais détesté personne.
Je ne suis pas assez bien, pas assez jolie, pas assez adroite, pas assez efficace.
Tête en l’air, j’oublie souvent la moitié d’ma commande.
J’casse des verres, j’renverse de l’alcool.
Et quand t’es là, c’est toujours pire, parce que t’as toujours un regard de dédain, ou un mot de travers pour me rappeler que je suis nulle.

Salut, c’est moi June, la nulle.
June la nulle.
Première du nom.

Tu me rappelle tout le temps que j’suis une moins que rien, que je travaille ici par défaut.
Parce que personne ne veut de moi et de mes talents.
Ça ne suffit pas de se taper tous les poivrots.
Il fallait que tu sois un salaud.

Je relativise.
Parce que y’a les collègues et j’les aime bien.
Parce que y’a la jolie Seena qui m’fait tourner la tête.
Parce que y’a la musique, c’est pas la tienne mais elle te ressemble. Elle me ressemble.
Elle est toujours écorchée, comme nous.
Parce que les nuits sont épuisantes, que j’rentre assez vide pour ne plus penser.
Parce que c’est pas toi l’autoritaire, c’est moi qui n’assure pas.
Parce que je te plaints.

Et ça fait deux mois que ça dure.

Deux mois que quand t’es là je tremble, je lâche ce que j’ai dans les mains, je sursaute, j’ai le coeur qui fait des bonds.
T’es tellement le pire que t’aime aussi me prendre par surprise pour m’engueuler, encore. De toute façon, tu ne m’as pas dit un mot sympa, un mot gentil à part ce joli, mais juste assez. Le truc le plus cool que tu m’aies dit ça devait être “t’es trop gentille.”
J’avais jamais travaillé dans un bar, jamais fait de cocktail et tu ne m’as pas laissé être une débutante, fallait être douée directe. Si bien que j’ai appris à faire attention, à faire lentement pour faire parfaitement. Ca t’exaspère.

Ce soir, je range, je suis celle qui ferme le bar.
Les soulards sont dehors. Mes collègues sont partis. Tes associés aussi.
J’ai vu la lumière dans ton bureau, j’ai juste prié que t’y resterais, comme d’habitude.
Je suis consciencieuse, un peu trop bien sûr, pour nettoyer et ranger ce bar. Avec mes airs que tu n’aimes pas, ces airs qui sont les miens.

A force j’me suis dit que tu voulais me faire fuire parce que tu ne pouvais pas m’voir en peinture, et que ça finirait par marcher, sans aucun doute.

Ce soir, te voilà dans mon angle de vue, puis accoudé au bar. Comme à chaque fois que t’es dans mon périmètre, j’sens la pression qui monte, j’flippe dans mes vicères, j’palis. Et j’suis fatiguée, ça a été une grosse nuit.
J’ai clairement pas envie de toi.
j’veux juste rentrer chez moi.

- En même temps, vous avez jamais cherché à savoir. Je réponds quand même, la voix tremblante, le ton bas, le respect du vouvoiement, mais je réponds. Je dis juste la vérité. C’est June hein, si jamais vous auriez oublié. C’est la première fois que j’ose te questionner sur l’absence de mon prénom quand tu m’adresse la parole. L’excès de fatigue sûrement.
Et tu me rabaisse encore, me rappelle que j’suis une moins que rien et une mauvaise barmaid. Mais t’es le boss, alors je te sers.
- Vous voulez quoi ?
Je prends sa commande, ou improvise. Les mains tremblantes. Je me concentre pourtant, je fais du mieux que je peux, allant doucement alors que la bouteille s’agite entre mes mains. Mais il suffit d’un rien pour que j’sursaute encore et que j’lache.

Bouteille pleine.
Verre éclaté.
Alcool étalé.
Faudrait pas que j’te surprenne.

- Chiotte à la fin !
Revenir en haut Aller en bas
 
take off your disguise _ june&ciaran
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» (sage) angel in disguise.
» in a good girl disguise. [sha]
» SUPPR / Maxine, Adama, Frida, Seena, June (départ).
» ABS / Ciaran (01/03)
» storm. (ciarán)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVE THE QUEENS :: 
 :: boulevard of broken dreams :: versions #13 et #14 :: RPS
-
Sauter vers: