Nulle amie ne vaut une soeur. - Cassie

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{ nulle amie ne vaut une sœur }
crédit/ tumblr ☆ w/@Nikolaï Warren

Elle n’aime pas voir son frère dans cet état. Il semble perturbé, déboussolé par une situation qu’il ne maîtrise pas. Ce n’est pas souvent que cela lui arrive. La jeune femme ne sait pas tout ce qui s’est passé avec cet homme. Nikolaï lui a raconté, bien sur, mais elle n’était pas là pour vivre avec lui tout ce calvaire. Elle a juste conscience que tout est allé beaucoup trop loin pour une simple séparation. - Ça prouve qu’elle a de la ressource. Fais-lui confiance. Elle comprend qu’il s’inquiète, elle comprend qu’il veuille la protéger. Mais il ne peut pas tout contrôler. Et, pendant un bref instant, elle ne peut pas s’empêcher de faire le parallèle avec l’attitude d’Owen à son égard. Précisément au moment où son interlocuteur vient à prononcer son nom... la poussant à lever les yeux au plafond. Sa réaction ne manque pas d’être remarquée par son grand frère beaucoup trop observateur. - Rien, rien... Il n’a rien fait. Et c’est vrai. Il n’a rien fait, si ce n’est s’immiscer dans sa vie sans qu’elle n’y soit préparée. Sans qu’elle ne sache comment il y est arrivé. Mais c’est ta faute, Cassey, c’est toi la responsable. Tu le sais au fond, tu es la seule coupable. Car elle a joué avec le feu, elle s’est rapprochée de lui en toute inconscience, sans penser aux conséquences. Elle a fait ce qu’elle fait toujours, Cassey. Elle s’est contentée de suivre ses envies. Et elle se trouve là, maintenant, devant une relation à laquelle elle n’était pas préparée. Devant des sentiments qu’elle n’est pas prête à gérer. Mais elle n’a aucune envie d’en parler, elle se sent déjà suffisamment paumée. Peut-être aussi qu’elle estime avoir assez inquiété son frangin. C’est à elle, aujourd’hui, de lui témoigner son soutien. Mais, à la place, elle s’emporte contre lui, pour un débat qui semble soudain lui tenir beaucoup trop à cœur. Ce sont ses nerfs qui sont soumis à rude épreuve. La jeune femme essaie de se reprendre en se rendant compte de sa réaction. C’est déjà trop tard pour les prunelles de lynx de son frère. Ce regard, elle le connaît, même un peu trop bien. Il tente de lire en elle ce qu’elle ne dit pas. Elle détourne instinctivement ses iris, parce qu’il pourrait y déceler tous ses non-dits. C’est déjà trop tard. - Mais quoi, je n’ai pas le droit de penser à autre chose qu’à ma petite personne ? Elle lâche un petit soupir en voyant qu’il insiste. Peut-être que cela lui ferait du bien d’en parler avec lui. Il vaut peut-être mieux, aussi, si elle veut éviter à Owen une visite surprise. - Je t’assure qu’il n’a rien fait, c’est…  C’est moi le problème. Elle prend j e profonde inspiration avant d’oser relever le regard vers lui. - Je sais pas, je crois que... je crois que ce qui s’est passé m’a atteinte… et… et je me sens encore plus perdue vis-à-vis d’Owen... Elle lui avoue, le cœur lourd. Il lui aurait fallu quelque chose de beaucoup plus fort qu’un chocolat chaud au bout du compte. Mais elle s’en contente en déviant le sujet sur Nikolaï. Ses histoires ont le mérite de la faire sourire. - Tu sais quand même que c’est toi qui t’es tapé sa femme, pas le contraire ! lui rappelle-t-elle avec une moue taquine. Mais elle ne veut pas lui faire la leçon, c’est plutôt l’inverse dans leur relation. À la place, elle l’écoute attentivement lui expliquer tout ce qu’il ressent. - Enfin, ça reste son ex, c’est… C’est forcément un peu ambigu comme relation… Elle ne veut pas le pousser à douter davantage. Son but n’est pas de lui monter la tête. Elle a peut-être un point de vue trop extrême. Mais Cassey, elle ne croit pas réellement en l’amitié avec un ex. Elle croit tout juste en celle entre une fille et un garçon. À la place de son frère, elle le sait, elle serait incapable d’accepter une telle relation. Seulement elle comprend qu’il n’ait pas le choix, Nikolaï, pas d’emprise sur la situation. - Dis-toi que… Même s’il tentait quelque chose, elle le repousserait. Elle marque un petit silence, ses opales plongées dans les siennes quelques instants. - T’as confiance en elle, non ? Parce qu’au fond, il n’y a que ça qui compte.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Nikolaï Warren

Il est venu parce qu’il a besoin d’elle. Parce qu’il a besoin d’aide, pas le contraire. C’est lui qui se retrouve en plein tourment à cause de ce retour soudain, de cet ex d’Isabella qui a déjà causé beaucoup trop de problèmes. Mais la conversation dérive sur ses propres préoccupations sans qu’elle ne s’en rende compte. Sur le qui-vive, les émotions qu’elle ressent encore plus à vif qu’en temps normal, son calme apparent ne dure pas plus de quelques instants. Elle s’emporte dans un débat qu’elle mène toute seule au lieu de se concentrer sur l’essentiel. Silencieuse quelques secondes devant les constatations de son frère, la belle finit par lui donner un bref aperçu de son ressenti. Elle  ne sait plus du tout où elle en est avec Owen. La dernière fois qu’ils se sont vus, il lui a avoué qu’il l’aime. Un amour dont elle ne veut pas, Cassey, un amour dont elle ne veut plus. Se laisser aller, de temps en temps avec lui est une chose, s’engager dans une véritable relation une autre. Il lui a fait du mal, trop de mal pour qu’elle puisse envisager à nouveau une histoire avec lui. Moins encore en ce moment où elle est déjà suffisamment perdue dans sa vie. Elle ne sait pas comment se confier à son frère, elle en a parlé avec Elin mais… Nikolaï, il est tellement protecteur avec elle. Il serait capable d’aller retrouver Owen sur le champ uniquement en voyant le regard tourmenté de sa petite sœur.

Ce n’est pas ce que tu veux, Cassey,

Tu sais que le problème vient de toi,
Il vient toujours de toi.

Mais elle n’a pas besoin d’en révéler beaucoup à l’enquêteur. Il décèle tout de suite un peu de ce qu’elle a sur le cœur. Owen l’a brusquée, assurément. Parce que son amour, elle n’était pas prête à l’entendre. Comme elle n’était pas prête à le voir se comporter aussi… naturellement. Chez elle. Avec elle. Il a pris cette place sans qu’elle le le décide, sans qu’elle ne le maîtrise. Mais c’était peut-être à elle de faire plus attention, si elle voulait tant éviter une telle situation. Elle baisse les yeux avant de reprendre la parole. – Il m’a aidée dans cette histoire et… Je pense qu’il s’attendait à ce que ça nous rapproche. Elle défend l’attitude d’Owen, alors même qu’elle lui en a voulu. Mais elle réalise un peu mieux avec le recul. Devant la proposition de son frère, elle secoue négativement la tête, sans avoir besoin de réfléchir. – Tu es venu parce que c’est toi qui as besoin de parler, pas pour m’écouter me lamenter. Elle déteste cela, se lamenter. Ce n’est pas dans ses habitudes, ce n’est pas elle. Mais elle se sent différente depuis cette confrontation avec son agresseur, elle se sent… effrayée. Tourmentée. Constamment. Elle préfère autant se concentrer sur l’histoire d’amour de Nikolaï. Au moins, celle-ci, elle ressemble à quelque chose. Même si tout a commencé par une liaison. Un sourire malicieux naît sur les lèvres de la jolie blonde quand elle l’entend se justifier… sans vraiment être bien convaincant. En somme, ils étaient amants. – En conclusion, tu te la tapais. déclare-t-elle d’une voix taquine avant de retrouver son sérieux pour poursuivre leur échange. Il n’a pas l’air de comprendre où elle veut en venir. – Justement. Claire, tu ne la vois plus, t’as pas de relation avec elle. Parce que c’est ça, normalement quand un couple se sépare, c’est fini, ils ne se voient plus. Et si elle avait son avis à donner, elle dirait qu’Isabella devrait en faire de même. Mais elle ne veut pas inquiéter plus encore son grand frère. Reportant sa tasse de chocolat à ses lèvres, elle en boit une longue gorgée quand il évoque un autre souci, celui qu’elle a elle-même engendré. Elle affiche une petite grimace devant ses paroles. – C’est clair que là, t’as merdé. affirme-t-elle sans délicatesse. Elle se redresse pour poser sa tasse sur la table basse, avant de relever ses opales vers les siennes. – Elle doit se dire que t’as pas confiance en elle, Nik. Et je pense que, quelque part, ce n’est pas totalement faux. ajoute-t-elle, le ton plus doux. Elle ne sait pas pourquoi, ni comment. Peut-être parce qu’il a commencé par être son amant. – Comment ça se passe du coup, en ce moment, entre vous ?

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Il est là pour elle. Il est toujours là pour elle. Au cours de toutes ces années, il l’a suffisamment prouvé pour qu’elle ne puisse pas en douter. Elle sait que, sur lui, elle pourra toujours compter. Mais la jeune femme a des scrupules à lui parler d’Owen, pas seulement parce qu’aujourd’hui, c’est lui qui a besoin d’elle. Aussi parce qu’elle sait qu’il ne le porte pas dans son cœur. Pour cause, il a abandonné sa nièce, il a brisé sa sœur. Il se méfie de lui, si bien que son opinion sur la situation pourrait être biaisée. Pourtant, il lui prouve le contraire, Nikolaï. Il prend presque sa défense ou, en tout cas, il se met à sa place. Owen a veillé sur elle, c’est vrai. Il l’a accueillie chez lui chaque fois qu’elle était effrayée, chaque fois qu’elle avait besoin de se sentir entourée. Et, en retour, elle a fini par le rejeter. Peut-être qu’il a raison quand il dit qu’elle l’a utilisé. Mais son frère, lui, pense qu’elle pourrait souhaiter être avec lui, que c’est juste sa peur qui la retient. Elle secoue la tête négativement. – Non, ce n’est pas ce que je veux. J’essaie juste de comprendre la réaction qu’il a eue ce jour-là mais je… Je ne veux pas de ça. Elle s’est sentie étouffée, ce jour-là. Elle s’est sentie soudain prise au piège, comme si elle réalisait à peine combien il s’était immiscé, combien ils s’étaient tous deux rapprochés. Plus qu’elle ne le voulait, plus qu’elle ne l’aurait dû. Dans un faible soupir, la belle essaie de détourner le sujet vers son frère, mais il insiste pour lui dire qu’il est là pour elle lui aussi. Elle le contemple un instant, un brin hésitante, comme si elle avait peur de dire réellement ce qu’elle pense. Même avec lui, son frère, devant lequel elle n’a jamais craint les confidences. Mais elle finit par lui avouer, Cassey. – Nik, tu crois que c’est vrai, ce qu’il dit ? Tu crois que je l’ai utilisé…? Parce que ce n’est pas ce qu’elle voulait, vraiment pas. Ils ne se sont rien promis, ils suivaient seulement leurs envies. Mais elle l’a laissé espérer, peut-être, elle l’a laissé l’aimer… pour finir par s’y brûler. Elle a l’impression qu’il y a un problème en elle, Cassey. Qu’elle n’est pas capable d’entretenir une relation normale avec un homme, quel qu’il soit. Elle repousse ceux qui lui font du bien, mais se laisse attirer par ceux qui lui feront du mal. Et, Owen, il est peut-être un peu des deux. Elle ne sait pas comment le situer, elle ne sait pas comment l’appréhender. Mais elle n’est pas la seule Warren à être perdue dans sa vie sentimentale. Les soucis de Nikolaï lui paraissent d’autant plus graves. Avec ses taquineries, elle essaie surtout de lui faire retrouver le sourire, Cassey. Elle essaie de le détendre, un peu, l’alléger comme elle l’a toujours fait. - Je te taquine. assure-t-elle d’une voix malicieuse, ce qui ne l’empêche pas très vite de redevenir sérieuse. Elle a une opinion plutôt tranchée sur ces relations entre Isabella et son ex... Elles ne sont vraiment pas nécessaires. Mais elle est peut-être trop directe, elle s’en veut quand elle entend la réaction de son grand frère. Une petite grimace apparaît sur son visage alors qu’elle s’excuse comme elle peut. - Je suis désolée, Nik. C’est juste que... Je sais que moi, je ne pourrais pas. Ou alors ce serait toujours ambigu. La preuve avec Owen... Mais elle reprend rapidement. - Mais elle n’est pas moi. Peut-être que, pour elle, si elle accepte de lui parler, c’est parce que c’est vraiment terminé ! Mais le retour de cet ex-mari n’est pas le seul problème dans leur vie. Il y a les secrets qu’il a préféré garder... à croire que c’est de famille. Les opales fixées sur son interlocuteur, elle l’écoute attentivement tout en buvant une gorgée de son chocolat. Elle n’aime pas le voir comme ça, Nikolaï. Vraiment pas. - Et toi, comment aurais-tu réagi si elle avait fait la même chose ? Tu crois que ça ne t’aurait pas fait du bien de partager tout ça avec elle ? Car c’est cela, un couple, elle suppose. Elle n’a pas été en couple depuis si longtemps qu’elle ne sait pas, Cassey. Elle ne le supporterait peut-être pas. Mais son frère, c’est différent. Il est fait pour ça... Il est fait pour aimer. Il doit juste accepter de se laisser aller. - C’est tout à ton honneur de vouloir la protéger. Mais tu as la chance d’avoir quelqu’un qui veut vivre les moments difficiles avec toi, laisse-la le faire. C’est encore la meilleure chose à faire. Surtout quand elle voit comment sont devenues leurs relations. – Tu dois lui prouver qu’elle compte. Qu’elle n’est pas juste ta copine, mais celle qui partage ta vie. Il y a sortir ensemble, et il y a être ensemble, Nik. C’est très différent. Elle le sait, Cassey. Elle a trop souvent connu l’un, pas suffisamment l’autre. Mais il la chance de connaître le véritable amour, son frère. Elle ne veut surtout pas qu’il finisse par le perdre.

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Il ne la croit pas, Nikolaï. Elle voit bien qu’il ne la croit pas. Même s’il confirme ses paroles, elle le connaît trop bien pour ne pas remarquer combien il est sceptique. Peut-être comme, lui, il la connaît trop bien pour ne pas être aussi sceptique. La vérité, c’est qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut, Cassey. Elle ne sait jamais. Elle change constamment d’avis, se contente de se laisser bercer par ses envies. Elle ne mesure jamais les conséquences de ses désirs, elle ne voit que l’instant présent sans songer une seconde à l’avenir. Elle n’a pas pensé, quand elle a laissé Owen s’approcher, à ce qui se passerait après. Elle n’a pas pensé aux sentiments qui reviendraient, à l’amour qui renaîtrait. Peut-être qu’elle n’a juste pas voulu se l’avouer. Et peut-être qu’elle changera encore d’avis, mais elle ne veut pas qu’il revienne dans sa vie. Elle ne veut pas lui laisser le pouvoir de la briser, pas une nouvelle fois. Cela ne signifie pas qu’elle ne tienne pas à lui, c’est même tout le contraire. Mais elle refuse de souffrir encore, elle refuse d’avoir le cœur brisé, encore. Comme elle refuse de lui faire, à lui aussi, plus de mal en entretenant cette relation avec lui. C’est bien pour cette raison qu’elle a décidé que c’était désormais fini. Entendre Owen affirmer qu’elle l’a traité comme un jouet a été un électrochoc. Elle refuse d’être cette femme-là, elle refuse de l’être encore. Elle l’a déjà été avec Toby et… Non, ce n’est pas elle. Elle ne peut pas continuer s’il a des sentiments pour elle, s’il veut plus avec elle. C’est douloureux de se dire qu’elle a fait du mal à un homme auquel elle tient. Des paroles qu’elle n’oublie pas, des paroles qu’elle répète à Nikolaï. Juste, peut-être, dans l’espoir qu’il la rassure. Qu’il lui affirme que ce n’est pas vrai, qu’elle n’est pas comme ça. Mais ce n’est pas ce qu’il dit, pas ce qu’il pense. Lui croit surtout que son attitude a toute son influence. Elle détourne les prunelles devant la question de son frère, dont la réponse est pourtant bien importante. – Mais c’est lui qui a insisté ! C’est lui qui… Il était toujours là, je… Je ne lui demandais rien, moi... Et, en parlant, elle se rend compte toute seule qu’elle se contredit toute seule, comme elle est de mauvaise foi. Qu’elle remet la faute sur Owen alors qu’il a juste voulu être là. C’est elle qui n’a pas su gérer. L’amour, l’amitié. Tout s’est confondu dans son esprit, simplement, parce qu’il ne sera jamais un simple ami. Et, au fond, tu le sais, vous n’êtes pas amis. Vous ne serez jamais amis. Il y a cette tension entre eux, cette attraction. Ce désir qu’elle lit dans ses prunelles chaque fois que leurs regards s’accrochent un peu trop longtemps. Elle savait, Cassey. Elle savait qu’elle s’engageait dans une voie dangereuse, dans un chemin qui n’avait rien d’innocent. Mais tu croyais que c’était toi qui risquais d’en souffrir, pas lui. Tu croyais que c’est ton cœur que tu risquais de malmener, pas le sien. Elle prend une profonde inspiration avant de relever la tête vers Nikolaï, comme si elle réfléchissait à ses paroles. – Je sais pas, Nik… Mais je lui ai dit qu’il valait mieux qu’on prenne nos distances. elle lui avoue, le cœur serré. Parce qu’il y a cette partie d’elle qui ressent déjà le manque, et l’autre qui ne veut surtout pas ressentir à nouveau ce sentiment d’oppression. Elle ne sait définitivement pas ce qu’elle veut, Cassey. Tout le contraire de son grand frère. Lui, il est sûr de lui, de ses sentiments. C’est de ceux de sa dulcinée que Nikolaï parvient plus facilement à douter. Et il faut dire qu’elle est loin de lui effacer ses peurs, sa sœur. Elle affiche une moue coupable devant ses questions, mais secoue rapidement la tête négativement. – Non, Nik, je ne pense pas qu’elle l’aime toujours ! Elle dit que c’est toi qu’elle aime, alors il faut que tu la crois ! Mais elle devrait se débarrasser de cet ex-mari… vraiment. Elle le pense encore plus quand elle entend les propos de l’enquêteur au sujet de cet homme. – Il peut être aussi malin qu’il veut, il n’a pas le pouvoir de contrôler ses sentiments. Elle essaie de le rassurer comme elle peut, maladroitement peut-être, parce qu’elle ne peut pas savoir ce qui se passe dans l’esprit de la Latina. Elle peut juste tenter d’apaiser son frangin pour limiter les dégâts, avant qu’il ne soit trop tard. Ce qui pourrait vite arriver, si les problèmes continuent de s’enchaîner. – Tu ne me réponds pas, comment tu l’aurais pris ? insiste-t-elle comme pour lui faire réaliser. Lui faire comprendre qu’il n’aidera pas son couple en mettant la femme qu’il aime de côté. Il a l’air tellement paumé, tellement perdu de savoir ce qu’il est censé faire… Et, hormis s’excuser, elle n’a aucune suggestion à lui proposer. Mais il l’a sans doute déjà fait. Elle laisse échapper un faible soupir quand, subitement, il lui avoue avoir demandé Isabella en mariage. – Quoi ?! Mais, bon sang, Nik, on ne demande pas une femme en mariage pour réparer le mal qu’on lui fait. dit-elle, comme dépitée, malgré le sourire en coin sur ses lèvres. Ce qui est certain, c’est que cette femme lui fait perdre la tête. – Elle t’a complètement retourné l’esprit, j’ai l’impression. Si tu veux la retrouver, je crois que tu devrais juste lui montrer… tout ce que tu éprouves pour elle. Parce qu’au fond, elle doit avoir peur. Peur la place qu’elle a dans son cœur. Place évidente, pourtant, d’un regard extérieur.

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Il la tuera. L’amour, il la tuera. Parce qu’elle aime trop fort, trop violemment, parce qu’elle prend peur tout aussi brutalement. Parce qu’elle passe d’un extrême à l’autre, d’un sentiment à un autre, à une vitesse qu’une personne sensée ne comprendrait pas un instant. Mais elle n’y peut rien, Cassey, elle ne sait pas ce dont elle a besoin. Ni même ce dont elle a envie. Elle est juste perdue au milieu des méandres de sa vie. Ce ne sont pas les paroles de son frère qui vont pouvoir la rassurer. Bien au contraire, il ne fait que l’inquiéter un peu plus que ce qu’elle est. Devant ses tentatives pour lui ouvrir les yeux, elle se contente de les détourner. Ne pas affronter la réalité. Elle ne sait même pas ce qu’elle peut ajouter, alors elle se terre dans le silence, quand lui n’hésite pas à continuer. À lui faire entrevoir, combien elle est contradictoire, entre ses mots et ses actions. – Mais qu’est-ce que je peux faire d’autre ? Il m’a dit qu’il m’aime, Nikolaï ! lâche-t-elle enfin, l’information qu’elle aurait préféré garder pour elle. Car elle rend tout plus réel, elle rend leur relation plus réelle. Une relation qu’elle n’a même pas vraiment confirmé à son grand frère… Mais qui lui paraît sûrement déjà évidente depuis longtemps. Elle baisse ses pupilles bleutées, incapable de l’affronter. – Je ne voulais pas cette distance, je… j’étais bien, comme c’était. Sauf que je ne peux pas me mettre avec lui, je ne peux pas entendre parler de sentiments, tu comprends… J’peux pas. avoue-t-elle, laissant entrevoir combien elle est vulnérable, encore, devant Owen. Combien elle est encore fragilisée par lui, par ce qu’elle a subi, à cause de lui. Elle souffre encore, Cassey, bien trop pour risquer d’offrir une nouvelle fois son cœur. Elle n’en a plus envie, peut-être même qu’elle n’en est plus capable. Peut-être qu’elle a trop donné, peut-être qu’elle s’est elle-même déjà trop donnée… pour pouvoir encore aimer. C’est trop douloureux, comme pensée, plus facile de se focaliser sur sa vie à lui que sur la sienne. Elle a le mérite de ressembler à quelque chose, autant que sa relation, si compliquée soit-elle. Comme elle peut, l’antiquaire essaie de rassurer ses craintes… maladroitement, incontestablement. Elle le contemple, quelques instants, touchée de le voir aussi inquiet pour cet amour. Elle a oublié ce que c’est, elle, d’avoir peur de perdre l’être aimé. – Elle ne l’aimait plus si elle l’a quitté pour toi… Ce n’est pas la culpabilité qui peut pousser à retomber amoureux. C’est même tout l’inverse. Si c’est vraiment ce qu’elle ressent vis-à-vis de son ex, l’enquêteur n’a pas à s’inquiéter. Mais, malheureusement, ce n’est pas un sentiment qu’il peut contrôler. – Parle-lui, Nik. Dis-lui ce que tu ressens, dis-lui que tu t’en veux. Offre-lui des fleurs ou, je ne sais pas, prépare-lui un dîner romantique pour parler à cœur ouvert. Elle pourrait continuer encore longtemps, à énoncer tout ce qu’il pourrait faire, pour inciter une femme à craquer… Mais une demande en mariage, elle n’y aurait jamais pensé. Ce n’est même pas du tout une bonne idée. Elle est sous le choc, mais il lui assure qu’il en avait vraiment envie… Contrairement à elle ? La blonde fronce les sourcils, un peu surprise, alors qu’elle ne perd pas de temps pour tenter d’en savoir plus – Pourquoi tu dis qu’elle aurait refusé ? Elle commence à s’inquiéter pour lui. De le voir aussi investi, si ce n’est pas réciproque de l’autre côté. Elle ne veut pas qu’il souffre, Nikolaï, il l’a déjà suffisamment fait. Un faible sourire se dessine sur le coin de ses lèvres quand elle l’entend parler de ce qu’il ressent. Sourire qui se transforme en rire, instinctivement, quand il lui demande de garder son sérieux. – Viscéral, carrément ? Du genre, c’est magnétique, vous ne pouvez pas vous détacher ? Si c’est ça, tu n’as pas à t’inquiéter, elle reviendra toujours vers toi au final. C’est tout ce qu’elle espère. Parce qu’il le mérite, son frère. – Puis, sinon, j’irais lui casser la gueule. conclue-t-elle très sereinement, un sourire malicieux sur les lèvres. Elle plaisante, un peu, mais elle en serait bien capable, pour lui.