Keep a buckle on the devil and your eyes on the road (slipknot) feat Elin

Faire du sport faisait partie des conseils que l’on donnait aux gens pour qu’ils soient en bonne santé. On conseillait aux personnes de faire du sport, de se bouger et de manger équilibré pour leurs santés. Pourtant ce n’était pas donné à tout le monde de faire du sport ou de manger équilibré.

Ça retardait peut-être la mort, permettait d’avoir un mode de vie moins dangereux ou funeste sur le long terme, mais ce mode de vie ne concernait qu’une partie de la population. Bien manger voulait dire avoir les moyens de se payer des aliments de qualité. Et non les ingrédients ou préparation peu chère dont la liste des ingrédients faisait peur et qui pouvait même être effrayant pour peu qu’on comprenne les termes techniques utilisés.

Idem pour le sport, tout le monde n’avait pas les moyens de s’inscrire dans un club de sports ou de se payer de bonne basket pour courir. Certains quartiers avaient des terrains de sport, ce n’était pas le cas partout ou alors ces terrains étaient dans un état épouvantable voire même nauséabond si des camés s’installaient dessus. C’était le cas dans l’ancien quartier d’Alejandro, le terrain de sport ressemblait à un terrain vague, ressemblant plus à un cimetière avec ses buts sans filets aussi lugubres qu’un tombeau.

L’accès à la natation, au simple fait de savoir nager étaient encore pires. Tout le monde n’avait pas les moyens d’aller à la piscine ou même d’apprendre à nager à son enfant. C’était effrayant, mais certaines familles ne pouvaient pas apprendre à leurs enfants à nager. Les parents ne savaient pas forcément et les cours de natations étaient impossibles. Le spectre d’une noyade planait sur ces enfants, l’horreur puis l’enfer accessible en quelques secondes d’inattention.

Pendant longtemps, Alejandro n’avait pas su nager. C’était son fiancé qui lui avait appris à l’âge de 20 ans estimant à juste titre que le brun pourrait se trouver en danger s’il ne savait pas nager. La piscine était bizarrement devenu rapidement une passion pour le jeune homme, il adorait la sensation que cela lui procurait et pouvait passer des heures à enchaîner les longueurs. N’ayant pas un super-bon niveau, ses performances et son style n’étaient absolument pas admirables. Mais il n’était pas encore mort, n’était pas devenue un esprit suite à une noyade donc il s’en contentait amplement satisfait déjà de savoir nager et d’avoir la possibilité de le faire.

Puis la natation était un moment qu’il partageait avec une personne chère à son cœur, connu grâce à son petit frère et qui était devenue un membre de la famille. L’instinct familial était très fort chez Alejandro, la famille était de son sang, mais venait également de son cœur. Ce n’était pas un homme facile d’accès, rare étaient les personnes ayant accès à son cœur.

Les personnes dont il appréciait la présence n’étaient pas nombreuses, Elin en faisait partie. Elle avait gagné sa place en fréquentant Juan et Alejandro l’avait pris sous son aile. Aujourd’hui il la rejoignait devant la piscine, d’ailleurs il l’aperçut déjà en se garant. Lui claquant un baiser sur la joue, il prit la parole marchant en direction de l’entrée de la piscine. Bonjour, tu vas bien ? Désolé du retard.

@Elin Wortham

« bordel, j'arrête là. » dis-tu en posant ton pinceau. tu fronces tes sourcils derrière tes lunettes. il y a des jours comme ça, où tu ferais mieux de rester coucher. tu as l'impression de n'arriver à rien. de plus, ça te fait jurer alors que ça n'arrive jamais. tu regardes ta montre. il est presque seize heures. tu te dis, que pour une fois, tu vas t'échapper du musée. toi, véritable adepte des heures supplémentaires. tu te dis que pour une fois, tu as le droit de profiter et de lever les yeux du travail.
sage décision,
ça change.
tu comptes bien mettre ce temps à profit. tu réfléchis à comment faire, tes talons frappant le sol pendant que tu rejoins ta voiture. aller nager. en voilà, une riche idée. pas seule, en revanche. ça ne t'inspire rien. tu finis par envoyer un message à alejandro avant de démarrer. après tout, c'est là où vous vous êtes connu. pourquoi ne pas revenir un peu aux sources ? alejandro, c'est un peu le grand frère que tu n'as jamais eu. tu ne te vois pas composer sans lui, à présent. de ta douceur, tu as su miraculeusement le faire sortir de son apparence froide, de prime abord. il sait toute ta vie, tu connais beaucoup de la sienne et tu considères ça comme un privilège. lui qui ne sait pas forcément s'ouvrir à n'importe qui. tu te dis, d'ailleurs, que tu n'as pas vu son fiancé depuis longtemps. il faudrait peut-être songer à changer ceci, tu te promets de lui en toucher un mot.
c'est vrai qu'un dîner ne serait pas une mauvaise idée.
enfin.
tu vas encore tenir la chandelle,
sauf si ton fiancé fantôme veut bien t'honorer de sa présence.
tu soupires doucement lorsque tu passes le pas de la villa de ton père. direction, ta chambre. tu prends le temps de faire ton sac et de te changer, enfilant d'avance ce maillot une pièce qui épouse tes jolies courbes. tu te dis alors que bientôt, ce ne sera bientôt plus ton espace. maintenant que tu as retrouvé ainhoa, par le plus grand des hasards, tu ne peux pas laisser une opportunité pareille te filer sous le nez. ça te fait sourire alors que tu remontes les longues mèches brunes en un chignon. la vie est ainsi faite. sac sur l'épaule, tu attrapes une pomme dans la corbeille avant d'affronter le froid, qui s'installe doucement en ville.
ça va,
ce n'est pas encore l'hiver,
petite frileuse.
en attendant, sur le parking de la piscine, tu attends l'espagnol de pied ferme. tu regardes ta montre, pourquoi les gens autour de toi sont-ils constamment en retard ? tu te le demandes bien. soudain, une voix s'élève alors que la personne s'approche de toi. tes yeux clairs se posent sur ton ami. « alejandro, enfin. » dis-tu, avant de glousser légèrement, taquine. « tu as envie que je gèle, ma parole. » tu te penches vers lui pour déposer un baiser sur sa joue. tu es tactile, tu l'as toujours été. ta main caresse doucement son épaule avant que tu ne croises son regard. « ça va plutôt bien et toi ? » tu finis par rassembler tes mains, les frictionnant entre elles. « viens, on va se mettre au chaud. » tu l'entraînes à ta suite, le sourire aux lèvres, avant d'entrer dans le bâtiment. il y a un peu de monde, si bien qu'une file s'est formée. sortie des bureaux, c'est l'horaire qui veut ça. « je suis contente de te voir, ça faisait un moment. » tu affiches une petite mine abattue, tu travailles trop et tu le sais. tu finiras par regretter de faire passer ton travail avant les tiens. ce sera sans doute une des tes résolutions, pour l'année prochaine. « comment vont les jumeaux ? » petit sourire malicieux. autant discuter, il y a un peu de temps à tuer avant que vous ne sautiez dans le grand bain.

@alejandro aguirez

Avoir une passion pouvait prendre des heures, elle pouvait pousser certains à commettre des gestes effroyables. Parce que tout le monde n’était pas passionné de tricot ou de sport, certains aimaient faire le mal. Ces personnes finissaient par être le diable en personne, capable des pires cruautés, des pires infamies juste parce qu’ils aimaient ça. Certaines personnes n’étaient pas des gens biens à cause de leurs passions que le commun des mortels trouvait inappropriées et indécentes.

Contrairement à Alejandro qui avait des occupations basiques. Son métier légal comme illégale était des vraies passions pour lui. Ils pouvaient passer des heures sur une bécane lui redonnant son véritable aspect sans aucune sorcellerie.

Il possédait des doigts de fée ou de l’équivalent surnaturel de ses créatures. Un savoir-faire qu’il mettait également en œuvre dans la préparation de mélange les plus variés. Une passion qui le prenait aux tripes, une passion dangereuse qui lui faisait faire des atrocités sans qu’aucun remords ne vienne perturber son esprit. Considérant que ceux qui prenaient de la drogue ou des médicaments le faisaient par choix, Alejandro ne forçait personne.


Lui-même n’avait jamais touché à la drogue de sa vie, ni aux médicaments non prescrits par son médecin. Ne testant jamais ses propres inventions, de toute manière, les candidats ne manquaient jamais et il se moquait bien de savoir si ensuite leur destin était funeste. Perdu dans ses élucubrations et l’une de ses passions, il n’avait pas vu le temps passer et était maintenant en retard pour son rendez-vous du jour.

En effet, il devait aller nager avec celle qui était l’amie des jumeaux à la base devenu une troisième sœur en quelque sorte. L’une des rares qui connaissaient la personne derrière le monstre que pouvait être Alejandro, malgré qu’il la tienne éloigné des ténèbres et horreurs de son milieu. Il ne lui avait jamais révélé ses activités illégales, qui d’ailleurs n’existaient plus officiellement. Officieusement il continuait son infâme trafique, cachant sa véritable identité grâce à des subalternes lui servant de prête-nom.

Elle ignorait les ténèbres qui ponctuait sa vie connaissait le plus glorieux. Elle connaissait son fiancé, sa famille, l’endroit où il habitait. Elle connaissait beaucoup de choses, mais aucun de ses secrets gores. Mais contrairement à beaucoup d’autres, sa sœur de cœur savait qu’il était frileux par exemple. Des détails tout cons, mais que la plupart des gens ne connaissaient pas.

Arrivant au point de rendez-vous, il s’excusa de son retard avant de l’embrasser sur la joue à son tour. J’ai toujours voulu un bonhomme de neige qui ne trouverait jamais la mort. Sinon ça va et toi ?
Lui faisant un mince sourire, il lui ouvrit les portes de la piscine lui permettant de passer tout en passant son badge pour accéder à la piscine. Sentiment partagé et je vais finir par étrangler les jumeaux. Les mêmes gamins fougueux que toi.

D’ailleurs quoi de nouveau dans ta vie ? Il aimait prendre de ses nouvelles, il aimait passer du temps avec elle. Puis ils pouvaient discuter avant d’aller dans l’eau, la piscine ne fermait pas avant plusieurs heures et leurs badges étaient valables pour l’année. Donc ils n’avaient aucune contrainte de temps devant eux, sauf bien sûr l'heure de fermeture de la piscine.

Tu travailles sur de nouveaux objets ? Ou c’est plutôt calme dans ton métier actuellement ? L’art n’avait jamais été une véritable passion pour lui, le seul art auquel il avait eu accès dans sa jeunesse était celui de la littérature. Sa mère travaillant bien trop et n’ayant pas les moyens d’emmener ses gamins dans les musées ou dans des expositions.

Idem pour l’achat d’œuvre, la famille Aguirez était bien trop pauvre pour ça. L’art était une pratique de riche, seule la littérature lui était accessible, Elin était encore une fois l’une des rares à savoir qu’il était un fervent lecteur.

Il adorait se mettre devant un bon feu de cheminée, avec un plaid, un bon livre et son fiancé dans la même pièce. Le genre de situation qui faisait taire le diable sur son épaule loin de ses habitudes effrayantes, nauséabondes.

@ELIN WORTHAM

il te fallait quelque chose pour faire passer cet agacement, qu’on ne te connaît pas. une activité. n’importe quoi. étincelle de génie avant de rejoindre ta voiture, dans le parking du musée. alejandro et la piscine. cette association parfaite, deux entités qui savent te faire un bon moment. tu es irritée ces derniers temps, elin. tu ne sais ce qu’il se passe. tu aimerais bien le savoir, à vrai dire. ce qu’il cloche avec toi, en ce moment. les absences répétées de ton fiancé ? le temps morose ? le travail ? une combinaison de tout ça ? sûrement. malheureusement. pourtant, aujourd’hui, tu as décidé à ne pas te laisser abattre et profiter de ce moment avec ton ami.
tu fais bien,
conserve la lumière qui est tienne.
tu as la réponse du garagiste, il peut se libérer et ça t’enchantes au plus haut point. il t’a fallu un saut à la villa de ton père pour te changer et prendre ton sac. la maison est vide, baignée dans un silence apaisant. bientôt tu vas quitter cette quiétude, tu te dis soudain. une perspective qui te ravis et t’effraies à la fois. ce genre d’excitation quelque peu étrange, qu’on n’arrive pas à saisir. il était, cependant, temps que tu quittes le nid. ta situation peut te le permettre et tout est lancé. tu as hâte de rejoindre ainhoa pour que cet appartement devienne le vôtre. bercée par tes songes, tu t’es changée pour enfiler ton maillot sous tes vêtements. autant anticiper, tu as quelques minutes avant de rejoindre alejandro aux bassins.
trop longtemps que vous vous vus,
ne pas laisser le temps se jouer de vous.
garder le lien tendu
pour ne pas être pris au dépourvu.
tu l’as attendu, le beau brun, dans le froid qui commençait à se faire sentir dans le  queens. pourtant, tu aimes l’hiver. le froid sec qui frappe tes joues rosées. le confort d’un bonnet qui te tient chaud. les lueurs nocturnes de la ville, précoces en cette période. seulement, droite comme un piquet contre ta voiture, tu n’es pas spécialement ravi. il n’a pas fallu longtemps pour que tu le vois arriver. une bise sur sa joue et une accolade, tu as le sourire aux lèvres. ses cheveux en désordre, son air fermé si caractéristique. cet homme, véritable ami fidèle, est le frère que n’a jamais eu. fille unique, tu ne peux qu’effleurer du bout des doigts, ce sentiment de fraternité. si tu avais un frère, tu aurais aimé une relation similaire à celle que tu as à alejandro. ce n’est pas plus compliqué que ça.  il commence fort, te taquines ouvertement. tu hausses un sourcil, la mine rieuse. « tu ne crois pas que c’est peu tôt pour les bonhommes de neige ? » dis-tu avant de glousser légèrement. tu réponds à sa question, reprenant quelque peu ton sérieux. « je vais bien, merci. » c’est en partie vrai mais ta résolution résonne dans ta tête. tu l’entraînes alors vers l’entrée du bâtiment pour vous mettre au chaud. vous passez vos badges quasi simultanément mais il y a une file qui s’est formé, vous profitez de temps pour discuter. tu le questions à propos des jumeaux, un sourire malicieux au coin des lèvres. sacrée histoire, ces deux énergumènes. apparemment, ils sont infernaux en ce moment. à la suite de sa phrase, tu affiches un air offusqué. « pardon ? » tu es vraiment interloquée, pour le coup. « comment tu peux dire que je suis fougueuse ? je suis le calme incarnée, vraiment. un peu trop, d’ailleurs. » toi, fougueuse. à croire qu’il ne t’as pas encore cerné correctement. tu pourrais te vexer si ça n’avait pas été lui mais tu n’en tiens pas rigueur. il te demande de tes nouvelles. tu croises son regard et esquisse un petit sourire. « la routine, tu sais bien. » dis-tu en haussant les épaules. « je vais enfin déménager mais ce n’est pas pour tout de suite. » la seule nouvelle bien palpitante dans ta vie actuellement. « et toi alors ? comment va ton fiancé ? » tu t’enquiers, subtilement, de sa vie sentimentale par la même occasion. même si tu doutes qu’il y a du remous de côté là.
eux, ils vivent un amour sincère,
surtout partagé,
ce qui n’est pas ton cas.
pauvre de toi
il change de sujet, pans professionnel de ta vie. « effectivement, je suis sur deux projets en ce moment, dont un qui me donne du fil à retordre. » c’est le moins que l’on puisse dire. « j’ai pensé à toi, d’ailleurs. une très vieille édition originale d’un roman français. il a bien besoin d’un peu de fraîcheur, tu serais aux anges d’avoir ça entre les mains. » tu connais sa passion pour la lecture, qu’il aime se plonger au sein d’une reliure des heures durant. vous êtes presque aux cabines et soudain, une idée te vient. « dis. » que tu lui chuchotes en te penchant vers lui. « ça te dis qu’on lézarde dans le jacuzzi aujourd’hui ? » tu captures son regard sombre, un brin malicieuse. « je n’ai même pas envie de faire des longueurs. » c’est pour mieux apprécier sa compagnie, finalement.  seulement, s’il faut faire des longueurs, tu vas pas rechigner. docile, comme tu es.

@alejandro aguirez

Ce n’était pas la peur qui poussait Alejandro à être pudique, ce n’était pas la crainte d’effrayer ceux pouvant admirer les atrocités sur son torse, son dos ou ses bras. Il se moquait des personnes autour de lui comme de sa première chemise. Mais il n’était pas particulièrement fier et pas personnellement à l’aise avec son corps.

Son apparence physique n’était pas nauséabonde, il n’avait pas été blessé par une tronçonneuse non plus, donc ses cicatrices étaient visibles, mais elle n’était pas fluorescente non plus. Il n’avait pas l’aspect d’un macchabée ou d’un zombie, juste d’un homme ayant vécu des situations dangereuses. La mort ne l’avait pas attrapé dans ses filets et d’ailleurs elle ne lui faisait pas peur.

Il n’avait pas peur non plus de la faillite, la pensée effrayante de tout perdre ne lui faisait pas peur. Ce qui avait été détruit pouvait toujours être reconstruit, celle la mort mettait une fin définitive à tout. Une vie qui était redevenue paisible, une vie qui se déroulait à cent à l’heure, mais une vie agréable. Loin d’être nauséabonde ou trop noir, il avait une vie paisible avec son fiancé, sa famille, son garage et ses diverses activités. Une routine qui ne lui faisait pas peur, une vie tranquille.

Bien entendu, il avait des cadavres dans le placard et peut-être qu’un jour les squelettes allaient lui exploser à la gueule. Mais pour le moment, il vivait tranquillement et il avait d’ailleurs rendez-vous avec celle qu’il considérait comme sa sœur. La piscine était une épreuve pour lui, les vêtements de natation ne cachaient pas grand-chose de son corps. Mais c’était un sport qu’il adorait et il prenait plaisir à rejoindre sa sœur de cœur sur le lieu de rendez-vous.

Il gara sa moto qui avait roulé sans aucun souci l’empêchant de lancer des malédictions à haute voix. Il ne conduisait que des bécanes anciennes qui pouvait se montrer capricieuses voire dangereuses. Mais il adorait cette sensation, tout comme revoir Elin qu’il taquina en parlant de bonhomme de neige. Mais un bonhomme de neige qui ne connaîtrait pas la mort serait super intéressant.

Il lui fit un clin d’œil avant de rentrer au choix et d’attendre son tour à ses côtés. Fougueuse n’est peut-être pas le bon mot, casse-pied ? Ils vont m’envoyer au cimetière avant l’heure, je parie qu’ils ont déjà loué ma tombe et louer des chrysanthèmes. Connaissant la jeune femme, il savait qu’elle n’était pas fougueuse, mais il se doutait qu’elle avait dû faire pas mal de connerie avec les faux jumeaux.

Plastronner qu’il savait tout serait un mensonge, mais ses frères et sœurs n’étaient pas des anges. Ses frères et sœurs méritaient toujours son absolution de toute manière, homme au cœur tendre avec ses proches, montre sans cœur avec les autres. Peut-être qu’il compensait sa gentillesse naïve avec les autres.

Reprenant sa conversation, il attendit son tour tranquillement. Tu vas emménager avec ton fiancé ? Le mien est en déplacement, l’attente est effroyable. Le sujet du métier de la jeune femme revient sur le tapis, le diable sur son épaule souhaitant en savoir toujours plus. Oh le projet semble intéressant, je pourrais venir jeter un œil ? La curiosité était un vilain défaut, ça allait peut-être causer sa mort un jour. Il adorait les vieux bouquins, leurs odeurs, mais également l’histoire que ces bouquins pouvaient raconter.

Il regarda sa sœur de cœur avec amusement. Tu es démoniaque, mais je te donne mon absolution. On peut tous avoir des faiblesses. Leur tour étant enfin arrivé, il passa et arriva devant les vestiaires. Je te propose de nager un peu puis on ira dans le jacuzzi ok ? Histoire de faire un peu de sport quand même. Un clin d’œil ponctua sa phrase, il n’avait pas peur de faire moins de sport, son quota étant atteint depuis longtemps.

Tu peux me dire si tu as une meilleure idée ? Un moyen de faire un peu de sport quand même, pour entretenir nos corps de rêves. Rien qui me donne des sueurs froides par contre, vous avez toujours des idées folles qui ne sont pas adaptés à mon vieux corps.

@ELIN WORTHAM

681 mots !

la famille aguirez, tu ne la connaissais que trop bien. cela remonte à des années maintenant, que tu as fais la connaissance des jumeaux. enfin, surtout du garçon. c’est une autre histoire. en attendant, alejandro est presque celui dont tu es le plus proche. cela surprends toujours ton entourage. un homme si vieux comparé à elle. tout de suite, de mauvaises arrières-pensées. ce que les gens ont l’esprit étriqué. il n’y a pas de la sensualité dans toutes les relations d’un homme et d’une femme. fort heureusement. seulement, vous savez passer au-dessus de ce style de préjugés. vous êtes bien au-dessus de toute cette bassesse.
vous rayonnez par votre esprit,
bien loin des âmes compromises.
au chaud, vous patientez. cette file d’attente pour accéder aux cabines paraissait moins longue d’extérieure. vous entamez une conversation, vous avez à vous raconter. enfin, le garagiste semble enclin à te piquer. il est très fort à ce petit jeu là, alejandro. arrive même parfois à te vexer, malgré toute la bienveillance qu’il projette sur toi. tu ouvres de nouveau la bouche, stupéfaite par ses propos. fougueuse puis maintenant, casse-pied. « mais. » tu croises son regard, interloquée. « je suis casse-pied, pour de vrai ? » demande-tu, une main sur ton sternum. tu en viens à douter de toi. tu as si peu confiance en toi, elin. c’est maladif chez toi. il suffit d’un rien pour te perturber. en revanche, tu retrouves le sourire quand il évoque le duo maléfique. « c’est parfait. comme ça, la casse-pied viendra poser ces fameux chrysanthèmes avec eux et fera un feu de joie sur ta tombe. » tu esquisses un petit sourire malicieux en haussant rapidement les sourcils. un rendu pour un donné. à qui sera le meilleur par ici. un peu plus tard, la discussion prend un tournant qui ne te plaît guère. tu te demandes pourquoi les autres relie ton déménagement à arthur. tu te dis que finalement, emménager avec ton fiancé est la suite logique des événements. seulement, ce n’est pas le cas. ça te fait mal. te laisse une aigreur toujours plus amère à chaque fois, dans le fond de ta gorge. tu perds ton sourire, cachant plus que possible ton mal-être. « non, pas avec arthur. » simple. concise. voilà qui devrait l’empêcher de creuser dans une direction scabreuse. tu retrouves un petit sourire quand il parle de son fiancé. « encore des retrouvailles qui vont bien se finir. » tu glousses légèrement. qu’est-ce que tu envie leur amour. vrai. simple. tant d’années. tu voudrais d’une telle longévité pour ton propre mariage mais tu n’en es pas là. loin de là. ensuite, vous venez à parler du musée et de ce que tu y fais en ce moment. ce projet littéraire semble capté l’attention du brun. tu hoches la tête, un fin sourire orne tes lèvres. « je ne sais pas. » tu plisses légèrement les yeux en croisant son regard sombre. « est-ce que tu mérites que je vante ta cause auprès du conservateur ?  » tu te fais taquine. tu ne l’es pas souvent, jamais en réalité. pourtant, c’est plus simple de se lâcher quand la personne en face de toi te connaît sur le bout des doigts. avec alejandro, tu peux faire ce que tu ne fais avec personne. il te qualifie, par la suite, de démon quand tu proposes de simplement se prélasser dans le jacuzzi à la place de travailler sur une bonne séance. tu hausses les épaules en le regardant du coin de l’oeil. tu finis lui céder, une petite moue sur le visage. « c’est bien parce que c’est toi. » c’est bien vrai. tu glousses en roulant des yeux, quel peureux celui-ci. un peu comme toi, vous faites la paire. « allez, sherlock. on va se changer, ça va peut-être t’inspirer des activités, ça. » dis-tu en attrapant son poignet pour se diriger vers deux cabines libres.
l’un sans l’autre,
l’un avec l’autre.
tu ne pourrais te passer de sa voix rauque.
non, ce n’est pas de ta faute.
les couches de vêtements sont tombées. tu fermes la porte du casier, ta silhouette élancée se lance à la recherche de ton ami. il a mis plus de temps que toi, moins prévoyant. tes yeux clairs se posent sur les douches. tu te glisses sous le filet, frémissant légèrement au contact de l’eau chaude. tu te tournes et son arrivée silencieuse, te fait sursauter. « tu m’as fait peur, idiot. » un sourire finit par illuminer ton doux visage. tes mauvaises ondes de la journée semblent s’envoler au fur et à mesure de cette escapade. tu sais que ça va te vider la tête. « je parie que tu es toujours aussi à l’aise qu’un chien mouillé dans l’eau. » tu te moquerais presque de lui mais tu ne pourrais pas lui faire du mal. c’est bon enfant, tout ça.

@alejandro aguirez

L’amour de son prochain n’avait pas été l’une des qualités du jeune homme, donner son amour à des inconnus, ce genre de chose n’était pas dans son mode de vie. Pourtant la famille Aguirez avait toujours laissé la porte ouverte pour les plus nécessiteux, la mama avait toujours un plat dans le four ou dans le frigo pour un.e invité.e surprise parfois à l’exaspération de sa progéniture.

Elle avait un don pour repérer les bonnes et les mauvaises personnes, elle voyait l’âme de chaque être humain. Une capacité qui lui avait permis de ne pas ouvrir sa porte à des pédophiles ou des violeurs, aucun des enfants n’ayant subi ce genre d’outrage pendant son enfance. Il y avait juste des gens un peu étrange qui dormaient sur le clic clac du salon et qu’ils croisaient avant d’aller à l’accueil.

Une philosophie d’accueil qu’il ne partageait pas, mais dans son malheur, c’était le cas pour l’homme partageant sa vie. Donc après l’avoir vécu toute son enfance, maintenant il continuait de le vivre chez lui cette fois. Après derrière son attitude d’ours, il lui arrivait de s’attacher. Elin en était la preuve, elle avait gagné son cœur de loup et laissé une trace chez lui.


D’ailleurs faire du mal à la jeune femme était impossible pour lui, leur conversation en était encore la preuve. Comme chaque enfant, chaque petit frère et petite sœur. Vous avez des attitudes que je ne me souviens plus avoir eues et ça m’agace. Mais vous êtes attachant. Un haussement d’épaules pour dédramatiser cette déclaration d’amour.

Parce que s’en était une, à sa façon, mais une déclaration d’amour quand même. Ses frères, sœurs dont Elin était en quelque sorte ses bébés, un fait qu’il n’allait pas crier sur tous les toits, même pas aux principaux concernés.

La conversation dévia sur le futur déménagement de la jeune femme et se rendant compte qu’il avait énoncé un cliché, il fit son mea culpa. J’admets que mes propos étaient clichés, tu as bien raison de déménager pour toi. Tu vas habiter où exactement ? Que je puisse venir te voir ? Et également surveiller qu’elle ne s’approche pas trop près de gens étranges, mais il allait s’abstenir de le dire ne voulant pas faire une crise.

Déjà que sa sœur lui avait dit qu’il était trop protecteur. Peut-être parce qu’il connaissait le mal, qu’il avait connu et côtoyé à de nombreuses reprises des personnes qui pouvaient être le diable en personne. Certains de ses amis ou connaissances étaient dangereux, il ne voulait pas que sa famille s’en approche.

La conversation dériva sur son fiancé puis sur une nouvelle œuvre qu’elle était en train de restaurer. Je mérite tout, ne suis-je pas ton favori dans cette famille ? Il lui fit un clin d’œil avant de négocier les activités de la journée. Les deux jeunes gens rentrèrent dans la piscine et se changèrent rapidement en maillot de bain avant d’arriver dans l’eau.

L’arrivée d’Alejandro fit d’ailleurs peu à Elin pour son plus grand plaisir surtout qu’elle le traita de chien mouillé. Hé ! Je suis un bon nageur, je te bats toujours à plate couture lors de nos courses. Une remarque qu’il prenait sur le ton de la rigolade, il savait pertinemment que son corps n’était pas le plus beau.

Ses cicatrices étaient voyantes et symbole d’un passées peu glorieux, la plupart obtenus dans l’univers carcéral. Que ce soit suite à une agression par armes blanches ou à cause des coups reçus. Et encore, n’ayant jamais été une victime, il s’estimait chanceux.

Mais il n’aimait pas s’exposer ainsi ce qui le poussa à rapidement entamer ses longueurs. Avec un style horrible, mais qui lui permettait d’avancer et de garder la ligne. Alejandro était coquet et surtout il voulait plaire à son homme donc le gros ventre ne faisait pas partie de ses envies. La séance de natation se poursuivit tranquillement et comme promis il s’arrêta au bout d’un moment attendant Elin pour aller se reposer dans le jacuzzi.

Tu es prête à te détendre ? Même si tu n’as pas fait beaucoup de longueur. Une taquinerie de plus entre eux, elle avait certainement fait autant de longueurs que lui puis elle n’avait rien à perdre. Son jeune âge lui permettant encore d’avoir un corps agréable à regarder contrairement à lui qui prenait plus facilement du poids.

@ELIN WORTHAM