bad boy ? huh. no. good lips. ~ austin

traits de caractère /
paradoxe ambulant, à l'esprit sans lois, aux humeurs changeantes, mais à l'aspect tendre et doux, une fois l'écaille froide de pierre un brin creusée, écartée.
parfois bon joueur, d'autres fois mauvais perdant.. donnez lui le caractère d'un serpent, mais l'âme d'un bisounours.
arrogant sans parvenir à l’égocentrisme, mais humble sans être soumis à l’humilité.
manipulateur sournois, intelligent usurpateur, mais unité émotive parfois et discrètement généreuse.
caractère imprévisible et, pour ceux qui apprennent à le connaître, irrémédiablement compréhensible.

Dès sa naissance, on lui a apprit à fuir. Dès sa naissance, on lui apprit à voler pour se nourrir. Son pain, il le gagnait comme il le pouvait, depuis qu'il vit le jour, dans ce monde piètre et cupide, où il n'arrivait pas à trouver sa place. Ce que l'on n'a jamais pu lui enlever par contre, c'est bien son humanité. Cachée, certes, mais bien présente. Entourée d'une carapace de pierre, d'un mur formant une forteresse de fer. Austin fut fils unique, d'un père néo-zélandais, vivant avec sa femme, mère du jeune homme, colombienne. Un soir chaud, dans une maison minable et piteuse, du 25 Avril 1990, il voyait le jour, sous une lune à peine cachée par les nuages. Pourtant, né depuis quelques heures seulement, le lendemain, il était déjà en partance pour les États-Unis, pays qui lui tendait les bras avant même qu'il ne comprenne comment. Il fut un accident, une erreur, l'un de ces enfants dont on n'avait pas voulu, mais qu'on finissait par aimer malgré tout. Car qu'importe, il était là désormais, et ses parents voulaient le préserver. La guerre faisait rage dans son pays natal, elle n'épargnait personne, alors ils sont partis. Partis vers New-York, qui était bien paisible comparé à Bogota, malgré son silence assourdissant de dame noble. Austin ne vit peut-être jamais la guerre, et ne l'a jamais vécu, mais elle coulait dans ses veines, faisant bouillir son sang de guerrier de naissance, sauvé d'une mort qui dans un autre cas, aurait été fatale, précoce. Il vécut les premières années de sa vie dans un quartier miteux du bas-monde, mais il était heureux, tant qu'il ne comprenait pas encore la dureté de sa vie. Les américains étaient plutôt gentils et il était libre. Libre de mener sa vie comme il le voulait, paraissait-il, car il n'y avait aucun danger là-bas.


Il ne connut rien d'autre qu'une incommodité envahissante et inconfort abusif. Sa mère, femme au foyer, comme il pouvait affirmer qu'elle fut et sera la femme de sa vie, faisait de son mieux pour apaiser la souffrance que générait cette vie, qui frôlait un abandon excédant, chez son enfant. Psychologiquement parlant. Car en dépit de leur vie de miséreux et faméliques, qu'il commençait à haïr, son père, lui, rajoutait une autre couche, encore plus accaparante, à sa douleur et à son affliction. Ce père, qui fut un jour, dans un lointain souvenir que sa faible mémoire n'arrivait pas à restituer, un père aimant, drôle, et amoureux de leur vie à trois, qu'il trouvait parfaite malgré sa rudesse et sa violence, était devenu suite au trop plein de cruauté de cette dernière et à son aigreur fatigante, un alcoolique, qui jamais plus ne rentra sobre sur ses deux pieds. Austin devint du jour au lendemain un enfant battu, faisant face à une sévérité inhumaine. L'enfant qu'il était ne connu pas de jours heureux suite à cela. L'adolescent non plus, ce dernier vécu bien pire. Victime d'une rugosité dont il tentait de s'échapper, il devint un voyou, voleur, faisant face aux lois du monde, non pour se faire remarquer, mais plutôt pour essayer de montrer à quel point il avait besoin d'aide. Une aide qu'on lui administra plus tard, à sa grande surprise. Surprise amoindrie malgré tout, une fois ses appels, SOS disons, entendus.


Qui la lui a administré donc ? Qui ou quoi a fait prendre à sa vie un tournant si inattendu, fortuit ? Ce fut sans nul doute la musique. Une idée, un concept, qui peut paraître désuète et surannée, à la mode depuis bien trop longtemps peut-être, tant on parle d'elle, mais qui n'est pas si archaïque que cela, malgré les dires. Car oui, Austin ne pleura plus, ne cria plus, ne supplia plus personne lorsque l'orphéon entra dans sa vie. Ce fut un échappatoire, une porte menant à un monde parallèle, construit en toutes pièces de ses rêves, tellement grands, qu'ils peinaient à rester dans son non-conscient, grenier des désirs enfouis. Il débuta par le chant, commençant par valser sa voix au rythme des mélodies qu'il entendait le soir dans les bars avoisinants, ou depuis la radio des voisins. Puis il se lia d'amitié, ou plutôt se confectionna des relations lui-même, qui lui apprirent que la vie n'est pas si triste lorsqu'on prend la peine de la vivre pleinement, en rajoutant à son blanc taché de gris et de noir, un peu de couleurs vive, de bonnes aubades, d'amis et d'amours bien choisis. Sans omettre que plus tard, il rajoutera à ce tableau de bonnes choses, l'air chaud des casinos et la brûlure satisfaisante des billets, qui prirent tout leurs sens, une fois Austin hissé chez les grand.


Pourtant, il était déjà tombé dans la délinquance. Une mauvaise habitude, qu'il ne fallait pas négliger. Un vice, un cercle dépravé, qu'il n'arrivait pas à supprimer de sa vie. Car il aimait ça. Il aimait prendre ce qui ne lui appartenait pas, regarder ses victimes de loin, les voir chercher leur dû partout, peut-être même aimait-il voir les jolies filles pleurer en ne retrouvant pas leurs sacs à mains. Il adorait la sensation de l’adrénaline qui parcourait ses veines à chaque fois qu'il se mettait en chasse d'objets à rajouter à sa collection ou à vendre pour gagner son pain, ou aller parier pour en avoir plus, et parfois moins. Grandissant de plus en plus, devenant plus beau, plus séduisant, il apprit à jouer de ses charmes, de sa voix suave, de ses mains habiles et de ses yeux envoûtant. Il n'en était peut-être pas fier, mais il gagnait sa vie, pratiquait ce qu'il aime. Cette manie de la manipulation, de la maniaquerie mental, se développa de plus en plus, une fois ses parents morts. Son père, devenu fou et diable, se suicida d'une balle à la tête après avoir entraîné sa femme avec lui, à la mort. Austin devint détruit, dépressif, mais ascendant sournois. Âme sensible, émotive parfois, généreuse par d'autre, mais amorale tel celle d'un serpent la plupart du temps. Les gens, qui le rencontrent lorsqu'il foule les tapis de jeux, se demandent, lui aussi par ailleurs, est-ce un artiste passionné et blessé par la vie, ou un malfrat archipatelin sans cœur ni âme ?


Contre toute attente, on lui apprit à se reconstruire. Des lèvres douces et roses lui parlèrent d'amour, de passion. Des bras fragiles et agréables le serrèrent en leurs sein, et il sombra. Il sombra dans les méandres et les matoiseries délicates de ceux qui aiment pour aimer, qui vivent pour vivre, qui sourient et déclarent à la face du Ciel combien la vie vaut la peine d'être vécue, ne serait-ce que pour ressentir tout ce que le plaisir avait à donner. Le gros lot décroché lorsqu'en plus de cela, ses poches devinrent pleines, du jour au lendemain. S'en suivait après, car chaque bonne chose a une fin, la phase violente des reproches, face à cette attention qui commençait à ternir, qui font désordre, qui donnent des ordres et qui blessent et font mal encore plus que des lames tranchantes. Puis encore le renoncement, l'austérité à ce qu'avait donné Cupidon, mais reprit en un coup de fléchette empoisonnée. Tout ceci, Austin le vécu, le sentit de tout son soûl, mais ne put s'empêcher de partir, lorsqu'il vit à quel point il n'avait rien à offrir à sa moitié, qu'il aimait profondément contre toute attente, de plus que ce qu'elle n'avait déjà. Que leur vie ne sera jamais l'une de ces histoires à l'eau de rose que l'on lisait, rêveurs, s'il n'apprenait pas à changer, à se débarrasser de sa face cachée en menant ce combat seul.


Mais il avait connu l'amour, il était passé à la source, avait goûté à son nectar et, ivre de sa saveur, la recherchait encore et encore. Car cœur brisé par ses propres choix, et puis comme il l'avait toujours fait à chaque abandon, il se renferma sur lui-même, devint un glacial enjôleur comme il savait si bien être, cherchant un moyen pour que son ancienne perle rare puisse distinguer entre la vraie et la fausse couleur du caméléon. La vraie, son cœur, disait non, criait oui, frappait frénétiquement contre sa cage, voulant se libérer de ses liens, pour empêcher la fausse d'entamer ce discours si blessant, devant ses pupilles si attractives, à elle. Les mots ont un poids, la volonté sert de balance, mais l'arrière-sens détermine leurs contre-poids. Austin changea de ville, de pays, s'installant loin de toute agitation lui rappelant son ancienne vie, l'homme qu'il fut, et il trouva l'idéal à Christchurch. Il changea d'habitudes, changea d'assuétudes et de mœurs. Il prit sa guitare, joua des mélodies, composa les siennes, chanta sur elle, et essaya d'en faire son métier. Car en revenant après un an d'absence, il ne voulait pas décevoir, comme il l'avait fait avant, son âme sœur, qu'il avait tant blessé avec ses paroles insensées et mensongères.