i'm not superman girl. | with jojo.

sometime in 2017.
crépuscule nuptial, le soleil se meurt de nos côtés américaines pour briller a d'autres horizons, et la luxure des rues, le bien-être.

disparaît.

laisse place aux longues rues sombres qui s'apparentent au final toutes à des foutues ruelles sordides. et laisse aux gens une image de.

peur.

les bars ouvrent les panneaux led, les lampadaires s'allument quand ils sont pas en panne dans l'Bronx, vagabonder entre gangs et ruelles, comme dans un mauvais-jeu vidéo, on cherche tous a y tromper la mort. la mort tu l'as vu plein de fois dans les quartiers, quand les rixes avaient lieu, ou quand ton père pétait un câble sur la banquière, tu l'imaginais capable de s'tuer pour sortir la tête de l'eau. t'en as vu des mecs s'faire prendre dans des bagarres, tu t'y es jamais vraiment mêlé, parce-que bordel c'est pas ta merde. et pourtant ce soir là, t'es interpellé par des cris, ou des bruits de détresse, tu détournes ton regard au coin d'une ruelle, tu vois un mec qui semble malmener une inconnue, tu criserais si c'était l'unes de tes sœurs, alors tu te rapproches, pas déterminé, alors que tes poings sont instinctivement resserrés, alors d'une voix froide tu sembles dire.
"que t'es costaud pauvre merde, viens ici."
et t'attends pas au final avant de faire deux pas en avant, le provoquant de front, tu le regardes, lui rit presque au nez au vu d'son physique paraissant peu sportif, tu fais de la boxe depuis six ans déjà, enfin du mma. alors les coups tu sais les prendre, tous. mais putain dieu sait que les donner c'est ta passion, alors que ce con lâche la nana, peut-être sa présumé copine en ouvrant grand sa gueule disant que ça te regardes pas, alors tu alternes le regard entre la nana et l'mec pour répondre l'air insolent.
"maintenant que j'ai parlé et que j'ai fait deux pas, j'fais partie de la situation, sauf si t'as peur de te faire humilier petite bite?"
le gars semble se rapprocher, tu réfléchis pas, tu envoies ton pied droit faucher le gars alors qu'il s'éclate a plat ventre sur le sol, tu choppes rapidement son bras, te mettant a genou sur son dos, bloquant ce même bras entre tes jambes, regardant la fille pour enfin lui porter une vraie attention.
"il t'as touché? il t'as fait quoi?"
puis par plaisir tu tords un peu le poignet du gars, histoire de le faire souffrir un peu et de lui rappeler que c'est qu'une pauvre merde a l'heure actuelle. et pour le restant de sa vie. tu regardes la nana avant de dire
"me dis pas que cette merde c'est ton copain quand même.?"
parce-que si oui.. j'te plains ma pauvre.

I ' M N O T S U P E R M A N G I R L

❝ q u e l q u e p a r t e n 2 0 1 7 ❞
► p l a y l i s t

message from mercury, received at 10:12pm.
tu sais à quel point je déteste quand tu ne rentres pas à la maison, surtout quand tu ne te donnes même pas la peine de m'en parler... j'ai essayé d'appeler mars et saul, mais aucun des deux n'a répondu... ils doivent être endormis et toi aussi, non ? je t'en supplie appelle-moi dès que tu as reçu ce message. je t'aime, jojo. j'ai pas envie de te perdre.
76 missed calls from mercury.

c'était l ' a m o u r.
y'avait la ribambelle de potes qui s'inquiétait pour cette gamine ; téléphone saturé et overbooké.

message from saul, received at 10:23pm.
ne pas répondre aux appels de mercu' est une chose, mais aussi ignorer les miens ? j'sais pas c'que t'as traficoté jojo, j'sais pas où c'est qu'tu te caches mais t'as pas pu aller bien loin. j'connais mieux l'queens que toi, jojo. souviens t'en, parce que l'moment où j'te retrouverais tu prendras cher, très cher.
24 missed calls from saul.

c'était la h a i n e.
y'avait les rues sombres et le ciel pollué par les lumières de la ville ; des néons vibratos qui viennent faire danser les derniers passants dans les allées bétonnées. et j o j o, vieux cadavre ébranlé à cavaler dans les ruelles le bonbon à demi-consumé entre les lèvres.

message from saul, received at 10:23pm.
il est temps de répondre à ton téléphone, putain. ton petit jeu à duré bien assez longtemps.

c'était la p e u r.
elle était terrorisée à s'en mordre les tripes. elle courrait dans les rues de new york à en perdre son souffle et ses a m i s — si seulement elle pouvait compter sur ses amis. enfant incomprise au sein même de ses relations amicales, cherchant à fuir la misère de ses responsabilités.

« tiens tiens tiens... jojo, trouvée. »

un c r i déchire l'air et c'est comme une voix frottée au tabac qui tonne dans l'atmosphère. c'est une bouteille qui éclate sur le sol dans une colère incontrôlée, et les coups de pieds qui tacleront sûrement (~~la mâchoire, le torse, les genoux, le dos~~) de l'innocente désignée par un destin à chier et sans justice.

et jojo elle se laisse aller ; à déjà imaginer les teintes rouges — vives & immaculées tâcher le sol froid et ~~sans vie~~ de cette nuit d'été. parce qu'elle connait la musique ; c'est la voix qui va monter, c'est la parole qui va provoquer, c'est le poing qui va s'animer (~~s'acharner~~).

ça craint
c'est quotidien –

mais jojo a cessé de s'en préoccuper ; comme jojo a cessé de croire en une r é a l i t é qui bouscule le moindre de ses principes.

et jojo elle est f a t i g u é e de ces théâtres sans saveurs aux spectateurs éhontés, qui admirent presque fascinés la femme-enfant se perdre en détresse. et puis les acteurs sont déjà oubliés lorsque le rideau et tiré.

et y'a ce gars
c'est l'seul à prendre part –

puis y'a jojo la mine un peu écorchée et le regard hargneux, ceux des clébards délaissés qui ont appris à régner dans la décharge qu'ils ont fait voeu de ~~pas~~ protéger.

et finalement ce mec qui commotionne s a u l, qui parle vulgairement ; c'est un peu brut mais faut bien le chasser. ça a pas l'air d'être un mauvais gars alors elle l'laisse faire — p't'être qu'il pourra la sauver de là.

il aurait bien pu l ' i g n o r e r parce qu'après tout ce ne sont pas ses affaires, et qu'il a sûrement appris à fermer les yeux sur ce qui doit se passer, à avoir (~~indubitablement~~) foutu depuis bien longtemps au placard sa cape d'enfant-justicier.

« il t'a touché ? il t'a fait quoi ? »

jojo elle le regarde incrédule, hagarde face à c'qu'il à fait. elle le regarde, à s'demander p o u r q u o i il l'a aidée lui qui prend tant de plaisir à l'démonter — parce qu'elle a bien remarqué qu'il était un peu hédoniste au fond.

mais elle lui répond pas, jojo. parce qu'elle a l'habitude, au fond ; elle sait qu'ça va recommencer quand l'soleil se lèvera à nouveau. elle sait qu'ça va finir à l ' h o s t o parce qu'elle est ~~accidentellement~~ tombée des escaliers.

« me dis pas que cette merde c'est ton copain quand même ? »

si. elle pensait au fond d ' e l l e –

« si. »

ton téléphone vibre dans la poche, c'est peut-être bien ton père qui doit se demander pourquoi t'es toujours pas rentré, mais qu'importe enfin dans ta vie.
tu te sens utile.
aux autres.
à elle.
martyr des temps modernes.
blessée sous les coups de son mec, si l'on peut appeler cette espèce de sous-race de chien ainsi. tu souffles longuement quand t'es sur le gars, lui bloquant son bras, impossible pour lui de bouger, alors tu t'intéresses plus a la nana. elle t’affirmes que c'est bien son copain, alors tu regardes monsieur avec son air supérieur avant de dire l'air réprobateur
"baaaah braaavoo."
puis tu cherches dans ta poche le temps d'un instant ton téléphone, tu réfléchis pas, tu composes le numéro magique 9-1-1. tu d'mandes les services de police, puis tu files l'adresse actuelle et t'expliques le tout. parce-qu'un connard tel, ça a pas lieu d'être, t'imagines pas ce que t'aurais fait si c'était rose, ou ta plus petite sœur. alors tu murmures doucement a l'oreille du gars
"je vais prendre le numéro de ta copine, si j'apprends a un seul instant que t'as relevé la main sur elle où que tu l'approches une nouvelle fois, j'serais pas gentil."
parce-que t'es un peu trop sanguin, que tu peux le démonter en deux secondes, le mettre en pièces, l'anéantir comme on ferait sur une tour de cartes, avec une simple pichenette. et parce-que ces mots, tu les tiendras, tu vas vraiment le faire, et en règlement de comptes, t'es plutôt doué, t'as la fougue de l'adolescence, et la pensée d'un adulte. t'entends les sirènes au loin alors que le temps passe, les flics arrivent et embarquent le gars, demandent les papiers d'identité de la fille et les tiens. tu souffles longuement avant de dire
"il allait la taper, j'suis intervenu."
parce-que c'est ce que t'as vu dans la pénombre. et les gyrophares de la police réchauffent le temps d'un instant la ruelle avant de la rendre tout aussi froide et lugubre qu'avant. alors tu sembles enfin redonner de l'attention a la fille avant de dire.
"tu vas porter plainte contre lui quand même?"
parce-que même si vous en vous connaissez ni d'Adam ni d'Eve, tu vas la forcer a le faire, a venir porter plainte contre ce mec là. et tu la regardes a nouveau, hausse les épaules avant de dire
"pourquoi tu restes avec? il allait te taper"
et tu te demandes comment les gens comme celui qui est a l'arrière du cruiser de police a une copine alors que toi, tu t'entiches pour des nanas qui s'en foutent de toi. t'as l'coeur qui s'fait mal lui même mais la question te démangeais trop pour pas que tu la poses. alors tu pars vers la rue même, parce-que tu préfères être a la lumière même des enseignes adjacentes, et tu te retournes vers la fille avant de dire simplement en tendant ta mains.
"darell. darell hines enchanté."

» take the blues away / jojo
» waiting for superman ± Tadhandrä
» lon ∇ If I could be your superman, I'd fly you to the stars and back again.
» (( FLASHBACK )) THE NIGHT WE MET / JOJO.
» Forget Superman, I'll be Wonderwoman (Liz & Kitty)