c o u-rageux, im-b é c i l e

01/ une mère absente, c'est c'que tu retiens d'elle, un père qui galère a bosser encore dans des vieux trucs à l'usine, qui s'torture les poumons avec l'amiante des engrenages enrayés tout les jours, emplis de poussière jusqu’à la couenne, tu l'entendais tousser l'soir en rentrant quand il allait s'coucher, après avoir déposé un baiser sur l'front d'ta petite sœur, tu l'entendais s'engueuler avec la banquière quand l'compte virait au rouge, alors jeune t'as commencé a bosser en parallèle, t'avais faussé un permis scooter pour livrer des pizzas dans l'queens, parce-que tu voulais pas l'voir galérer, tu lui donnais tout l'salaire a la fin du mois, parce-que avoir deux ou trois dollars dans ton compte, c'est pas ce qui t'importes. t'as souvent fait en sorte de protéger ta petite sœur d'ce monde, parce-qu'elle aurait été capable de tomber dans la prostitution ou des trucs de cam-girl pour l'aider, parce-que pour les deux: la famille c'est important, mais c'est dur d'bien gérer tout ça quand t'as vingt-et uns et vingt ans. t'es a peine plus vieux qu'elle et tu joues l'rôle du père quand lui n'est pas là. ta sœur s'réfugie chez toi quand il sombre dans l'alcool pour panser les plaies, parce-qu'il n'a aucune attache a c'monde hormis ces gosses, et qu'il pourrait se foutre en l'air d'un jour a l'autre, et que les deux retrouvent le paternel la cervelle démontée au neuf millimètres sur le carrelage de la cuisine-salon-salle à manger. 02/ jeune tu voulais te défouler, comme tout gamin t'avais d'la haine et de l'énergie a foison, qu'il fallait revendre, alors que certains se ruaient sur le hockey ou l'football américain, toi t'as décidé d'partir dans l'combat, mitaines contre mitaines, t'as pris le chemin des octogones en fer, des cages en métal ou deux gladiateurs modernes s'y affrontent, quitte a en perdre les dents pour l'plaisir, masochiste ce sport, tout les sports de combat en soit. t'as commencé a tes treize ans peut-être alors que tu avais la hargne contre les riches qui donnent rien de plus que des miettes aux gens comme ta famille, a s'retrouver milles lieux sous la merde, a devoir trimer et faire des milliards de trucs pour essayer de vivre tant bien que mal. t'as utilisé les poings et les pieds pour t'exprimer, comme pour montrer c'que t'as dans l'ventre, pour enlever la colère et la haine, parce-que tu voulais pas que ça retombe sur ton père ou ta sœur. m'enfin, t'as jamais vraiment espérer en faire ton métier, parce-que c'est pas ton but, tu fais ça pour vivre, calmement et heureux comme quiconque. tant bien ta dose de calme, tu l’obtiens différemment qu'en lisant un livre ou devant une série avec un plaid tout doux et un chocolat chaud.  03/ t'as passé des soirées, dans les foutues cellules du queens, parce-que les mains étaient baladeuses, tu touchais porte monnaie a porte monnaie, dérobait la moindre chose de valeur, comme un petit magicien, de ton tour de passe-passe pour récupérer une montre a cents dollars que tu revendais cinquante pour aller t'acheter une téléphone prépayé pour parler avec tes potes, parce-que ton père vérifiait ton vieux smartphone, pour pas que tu tombes dans l'illégal, t'avais beau avoir le droit aux morales en revenant du poste, il finissait par te prendre dans ses bras et te demandais de ne plus recommencer. t'as jamais vraiment écouté, sauf le jour ou t'as trouvé un travail, y'a déjà un an et demi de cela, où tu t'es assumé, t'es parti vivre seul, et t'as laissé ton père et ta sœur, un enfant en moins en charge, t'es quasi sûr que la vie est plus calme et simple depuis que tu t'es évaporé des besoins financiers de la famille. tout l'monde doit mieux s'en porter. t'es encore là quelques soirs a manger avec eux, mais t'es bien souvent seul avec ta part de pizza réchauffée au micro-ondes 04/ la cigarette au coin du bec, tu consumes ton âme un peu a la manière de ton père, comme si tu voulais que lui et toi, viennent a crever d'la même chose, certains font ça pour l'style, toi tu vois plus ça comme un plaisir, une ou deux fois l'soir, après l'repas du midi, c'est comme un bon cigare que tu choppes pour un rien auprès d'un contact cubain ou cette herbe la Bart Simpson qu'ils l'appellent que t'as auprès d'un ami. t'as déjà essayé pas mal de drogues et tout, t'en es pas forcément dépendant, t'en consommes régulièrement mais t'es jamais en "manque". alors que si t'as pas ta bière ou ton verre d'alcool de la journée, tu peux péter un câble, c'est déjà arrivé, t'en as cassé une télévision, que t'as pas pu racheter avant deux mois, c'est débile hein. 05/ tu dois un peu tout faire à ton taff, ton patron c'est un gars friqué, mais pas un enfoiré, tu l'apprécies pas mal dans le fond, il te paye un peu plus que les autres parce-que t'es toujours là l'soir a filer un coup de main avant l'ouverture et après la fermeture, en bon samaritain, et surtout parce-que sinon les clients reviennent pas dans un dépotoir. c'est l'moyen de vivre, alors tu fais ça quasi-tout les soirs, parce-que t'aimes bien ton taff dans le fond, tu fais virevolter les bouteilles et shaker dans les airs pour préparer de doux cocktails, alors que tu fais aussi la sécurité de certaines danseuses le soir au cas-où certains trop éméchés toucheraient "la marchandise" tu les recales et les fous a la porte, sans poser de questions, t'appliques le règlement aussi bien que ton patron te vire ta thune a la fin du mois, tout le monde est heureux et voilà que c'est bon. nan? (sens-toi libre d'ajouter autant de points que tu le souhaites / veille à ce que l'on puisse suffisamment cerner le personnage même sans histoire).