(don't) worry

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{ (don't) worry }
crédit/ tumblr ☾ w/@aurora dawson

Une nouvelle vie. Elle se le disait toujours, lorsqu’elle regardait ce qu’il s’était passée, lors de cette dernière année. Une nouvelle vie. C’était comme un nouveau départ, c’était comme une seconde chance. Cette gabrielle, qui venait la prendre, son corps entier offert en présent, en échange de billets, d’un métier qui la passionnait, et d’une chance de pouvoir s’élever, un peu au dessus de la rue. Un appartement, petit, mais douillet, pour sa sœur et elle. de quoi manger, chaque soir. Et l’eau courante, sans avoir besoin de supplier pour avoir une chambre au motel, afin d’accéder à la douche. Il y avait aussi un lit. Un matelas pour deux, et deux sœurs qui se serraient, encore et encore, chaque nuit. La chaleur d’un amour, et l’avenir pour leur prouver que tout pourrait aller mieux, qu’il ne suffisait que d’un sourire, et d’une étreinte pour laisser le passé derrière elles, pour avancer, pour sentir que chaque nouveau pas était la promesse de ne pas replonger dans les déluges de l’âme, et les abysses de new york.
Pourtant, elles savaient. Elles savaient, toutes les deux, que la chance pouvait tourner. Elles savaient qu’elles ne pourraient peut-être plus jamais contempler leur toit, un jour. Que ce qui avait été donné pouvait facilement être repris. Alors elles économisaient chaque centime possible, en vue des jours futurs, en vue des malheurs à venir.
Les sœurs dawson n’étaient pas sottes, et elles savaient. Elles connaissaient la roue du destin. Tout pouvait basculer. Mais elles seraient prêtes, cette fois-ci. Elles seraient prêtes à affronter les obstacles sur leur chemin, si ça arrivait.
Elles étaient de toutes façons unies. Une vie pour deux, liées par le sang, l’amour, et la fratrie. Elles s’aimaient, elles ne pouvaient pas le nier, ni même ne le voulait. Alors lorsque sa sœur lui donna rendez vous en bordure de new york, là où l’air était frais, où elles pourraient respirer, et profiter un moment de cette chance qui leur était données, venus n’hésita pas un seul instant, pour se lancer dans l’inconnu. Pour se lancer dans l’aventure. Pour se laisser aller. Elle avait envie de la voir, en plus. en cette belle après-midi, alors qu’elle quittait le boulot exprès pour elle.
Après s’être assurée que cela n’influerait pas sur sa paie.
Et il ne fallut pas bien longtemps à la plus jeune des deux pour arriver au point de rendez-vous, et sauter dans les bras de sa sœur. Une étreinte, et le sourire d’une âme heureuse, tandis qu’elle se laissait porter par cet élan de bonheur. Elle l’aimait, sa grande sœur. Elle l’aimait tellement. Et pourtant, elle était loin de se douter qu’il ne s’agissait pas simplement d’une journée entre sœurs, à se raconter des histoires, et se faire des papouilles. Non, il y avait autre chose. Elle ne savait pas. Mais ce n’était pas une après-midi ensoleillée qui arrivait au devant d’elles deux, mais l’orage de l’inquiétude.
Parce que c’était aurora. Et qu’aurora s’inquiétait. Difficile à dire, alors qu’elles avaient un aussi grand sourire, toutes les deux. Mais elle était inquiète. De quoi faire trembler les lèvres de venus, de quoi sonner une nouvelle discorde entre elles.
Elles s’aimaient. Mais restaient deux sœurs. Deux sœurs qui ne savaient pas comment comprendre l’autre, parfois.
Deux sœurs, qui pouvaient exploser, pour de bonnes raisons, ou de bien mauvaises.
Si seulement venus savait.
Peut-être que son sourire disparaitrait aussi vite qu’il était apparu.

Une nouvelle vie. Un enfer terminé et l'on pouvait entrevoir à l'horizon un avenir bien meilleur pour les sœurs Dawson. C'était ce dont Aurora avait rêvé pendant de nombreuses années. Mettre sa sœur à l'abri, lui permettre d'avoir un toit, de quoi manger dans son assiette et l'eau courante pour se laver. Pour elle aussi, elle avait souhaité tout ce confort. Mais pour Venus en priorité, parce que Venus était toute sa vie. L'aînée se sentait chanceuse d'être enfin sortie de cette spirale infernale, elle était heureuse de dormir au chaud, de retrouver un toit au-dessus de sa tête en ouvrant les yeux le matin, lorsque le soleil venait caresser sa peau à travers les fenêtres du vieil appartement. Pourtant, paradoxalement, elle ressentait toujours le besoin de sortir, de se retrouver dehors comme si c'était encore là, sa maison. Il n'y avait qu'à l'extérieur qu'elle pouvait respirer correctement. A l'intérieur, c'était comme si ses vieux démons refaisaient surface pour venir l'étouffer sur place. L'avenir meilleur lui semblait encore loin, trop loin, mais elle ne se plaignait pas. Elle attendrait le temps nécessaire, parce que c'était ce qu'elle avait toujours fait, avec sa patience sans faille. Et quand sa petite sœur lui avait parlé d'un job, d'une femme qui lui avait offert cette opportunité, elle n'avait pu s'empêcher de s'inquiéter. Parce que c'était probablement ce qu'Aurora savait faire de mieux, s'inquiéter pour sa cadette. La protéger, de tout et de tout le monde. Elle s'était retrouvée sur les baies du Queens, là où l'air était beaucoup plus respirable qu'autre part ailleurs, là où elle pouvait mieux penser, mieux réfléchir. Elle avait donné rendez-vous à sa sœur, qu'elle voyait de moins en moins, cette dernière étant trop occupée par son travail. Elle ne la blâmait pas, loin de là. Il fallait travailler, pour payer le loyer et toutes les autres choses. Elle se sentait d'ailleurs coupable de ne pas encore avoir trouvé de travail à son tour, même si elle faisait tous les efforts du monde pour ça. Il n'y avait rien sur son CV, rien d'intéressant, rien qui faisait qu'on ait envie de s'arrêter sur son cas. Venus, elle, avait eu de la chance, ou peut-être pas. Lorsqu'elle lui sauta dans les bras, Aurora fut envahie par un bonheur intense. Sa petite sœur avait ce don de l'apaiser. Et de la faire sourire. Un sourire large et sincère, des yeux attendris posés sur elle qui semblait aussi apaisée. Ça a été au travail ? qu'elle demanda, intéressée. Elle ne savait pas beaucoup de choses sur celui-ci, elle sentait qu'il y avait des non-dits, elle sentait qu'il y avait quelque chose de plus. Et elle s'inquiétait. Elle avait peur. Peur que sa sœur retombe dans ses travers, peur que sa sœur refasse les mêmes erreurs qu'autrefois, juste pour elle. Qu'elle se sacrifie, qu'elle sacrifie son corps, juste pour elle. Elle savait qu'elle ne le supporterait pas. Et alors qu'elles marchaient lentement dans cet atmosphère pur, Aurora décida de lui faire part des doutes qui prenaient toute la place dans son esprit depuis un moment déjà. Je m'inquiète pour toi Venus. Est-ce que tout va bien ? Est-ce qu'il y a des choses que tu ne me dis pas ? Par rapport à ton travail, je veux dire. Son regard fuyait vers l'horizon. Elle avait peur que sa question soit mal prise, mal interprétée. Aurora, elle ne sous-estimait pas sa petite sœur, elle croyait en elle, et elle ne remettait pas en cause ses capacités à trouver rapidement un travail. Seulement, elle avait besoin d'être certaine qu'on ne se servait pas d'elle. Elle avait besoin d'éclaircir ses doutes, au risque de faire naître une nouvelle discorde entre elles.