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 Let's get the party started | Aodh

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Message Sujet: Let's get the party started | Aodh   Let's get the party started | Aodh Empty Mer 16 Oct - 13:23


Avec lenteur, Etain repose son eye-liner. Elle le fixe un moment, perdue dans ses pensées, avant de relever le vert de ses yeux vers le reflet que lui dispense le miroir d’une gigantesque coiffeuse. Aussi grosse que l’égo de son père. Triste à dire, mais les blagues « Yo’ Mama » tombent à plat à côté d’elle. Pas comme les blagues basées sur les « ton père est un putain d’enfoiré », qui, elles, trouvent tout leur sens. Ça la blase, Etain, et c’est exactement de ça qu’elle a l’air, en se regardant. Totalement blasée. Tant mieux. Blasée, c’est mieux que détruite. Détruite, c’est ce qu’elle est depuis qu’elle compose avec la culpabilité, de façon quotidienne. Détruite, c’est parce qu’il lui manque.

« Chérie, est-ce que tu… Etain… ? » Sa mère vient d’entrer dans sa chambre, et son sourire fond comme neige au soleil en voyant sa fille. Etain, elle, se relève, arrache son postérieur du siège, et se retourne pour lui faire face. L’expression de stupeur et d’incrédulité mêlées qui s’inscrit sur le visage de génitrice fait sa soirée. « C’est… C’est ce que tu comptes porter pour le dîner ? » Pas de critique ouverte, mais Etain l’entend. Un soutien-gorge noir sous un haut vert pailleté transparent aux manches longues, une jupe longue fendue sur le côté, un harnais de cuir sur la cuisse, et des talons hauts qui lui font des jambes interminables. Forcément, ça ne peut pas plaire à maman. Elle prend son sac et une veste, qu’elle enfile. « Je ne dîne pas avec vous. J’ai besoin de prendre l’air. » Et elle snobe sa mère, filant directement vers l’ascenseur qui la mènera directement au rez-de-chaussée, esquivant directement le paternel.

Quatre heures plus tard, la fête bat son plein dans la boîte de nuit select où Etain se plaît à aller, de plus en plus régulièrement ces derniers temps, pour finir dans un état de plus en plus lamentable. Pleine de cette insouciance caractéristique des personnes qui n’ont pas de budget à boucler, qui ne travaillent pas le lendemain, de ces personnes libres de voler en permanence sans aucune responsabilité pour les ancrer sur la terre ferme, Etain flambe. Des filles plus aventureuses que les autres ont tapé sur le carreau de la limousine à l’arrière de laquelle elle était, et elle a baissé le carreau. L’une d’entre elles l’a reconnue, sans doute la plus accroc aux gossips. Flattée, et surtout envieuse de passer une soirée dans la superficialité la plus complète, Etain s’est dit que ces demeurées étaient les meilleures candidates possibles pour essayer de l’aider à oublier. Elle leur a donc ouvert la portière et les a faites grimper. La fête a commencé.

De fil en aiguille, les voilà dans cette boîte, à presque privatiser l’espace VIP. Les parasites ne déboursent rien, et consomment pour une fortune. Etain laisse couler. Elle-même boit. Sans doute un peu trop. Dans deux coins de la salle, deux gardes du corps. Depuis l’enlèvement dont elle a fait l’objet, son père tient à ce qu’il y en ait au moins un avec elle en permanence, deux dans les endroits brassant beaucoup de gens. Mais eux ne sont pas lui et ne le seront jamais. Elle feint de ne pas les voir, vit comme s’ils n’étaient pas là. Son doigt débarrassé du caillou plus lourd que sa tête, on l’aborde. Des hommes souvent, parfois des femmes. L’occurrence augmente quand il est clair que c’est elle qui régale pour le groupe des cinq écervelées qu’elle forme avec ses faire-valoir. L’un d’entre eux lui plaît assez. Avec le nombre de verres qu’elle a dans le nez, il lui rappelle un peu Aodh. Ça fera l’affaire. Elle le prend par la main et le traîne dans le carré VIP. A partir de là, la pudeur ne les étouffe plus vraiment. Elle lui monte sur les genoux, il glisse sa main sous sa jupe.

Par loyauté envers celui qui leur a tout appris, et aussi le souci de voir leur patronne regretter le lendemain, les gardes du corps tentent une intervention. « Foutez-moi la paix, bordel ! » Elle les envoie chier, mais, bien qu’elle n’en avait pas la moindre envie, leur action la calme. Un peu. Quelqu’un aurait pu la prendre en photo, sur les genoux de ce garçon. Ça aurait été compliqué à gérer. Plus de discrétion. Voilà, ce qui leur faut. Elle prend la main de son exutoire et l’entraîne à sa suite. Au milieu des danseurs, elle sème ses chaperons, et en un rien de temps, les voilà sur le toit de la boîte, New-York s’étendant juste sous eux, de l’autre côté de la rambarde. Cette rambarde, elle appelle une Etain hilare qui monte dessus, légèrement chancelante. Le gars rit aussi, mais referme ses bras sur sa taille très vite, et la tire vers lui. « T’es venue profiter de la vue ou de moi ? » Il demande, en essayant d’être séducteur… Mais le charme n’opère plus. Son sourire ne lui plaît plus. Pas assez de lui. Elle pose doucement sa main sur sa joue… Et le repousse, sans ménagement. « J’pense que vous ne me tentez plus ni l’un ni l’autre… » Trop saoule pour voir l’éclat de colère et d’orgueil blessé dans l’œil de son partenaire, mais pas assez pour être à la rue, Etain s’apprête à redescendre quand la main du jeune homme se referme sur son poignet. Elle se retourne, lui lançant un regard interrogateur, « Attends… » et lui la tire vers lui, sa main retrouvant son giron. « T’es sûre… ? » Il demande, se voulant séducteur, ses doigts jouant avec ses dessous dans une parodie de délicatesse... Avant qu’elle ne le repousse avec d’avantage de fermeté. « Ouais. J’veux plus que tu me touches. » Elle laisse tomber, ferme malgré l’alcool, et retourne vers la porte, qui la fait sursauter en s’ouvrant à la volée par un coup de pied de… « Aodh ? Qu’est’c’tu fous là ? » Elle demande, sans politesse, se balançant légèrement, l’alcool perturbant visiblement son équilibre.
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Message Sujet: Re: Let's get the party started | Aodh   Let's get the party started | Aodh Empty Dim 20 Oct - 21:16

pauvre lion a tourné dans sa cage. l'ennui en bouche. l'hystérie aux poings. en d'autres soirs - en d'autres nuits, sa solitude se serait évaporée dans les draps de la princesse. persécutée par la chaleur de ses baisers, la sensualité de son regard. l'charme d'etain se voulait infaillible. lui était infaillible. en ce soir - en cette nuit, l'affection de sa belle n'est plus. remplacée par l'animosité d'une partie de poker improvisée. la mise s'veut à quatre chiffres - détail anecdotique. l'gain s'veut triple - détail percutant. mais en ce soir - en cette nuit, y'a l'arrière-goût rageur qu'a pris le relai sur l'amour d'ses penchants verdâtres. y'a la mauvaise humeur venue s'greffer à la frustration. vingt-trois jours sans la voir. sans une main s'hasardant sur ses boucles orangées. sans une caresse trahissant de son impatience. près d'un mois d'puis la mort du responsable. de la victime. du sauveur.

à la douzaine de milliers de dollars écoulée, il pense devenir fou. tente l'auto-censure. maudit ces obsédantes contrées irlandaises. la rouquine demeure. s'complet dans l'trône de ses fantasmes. l'désir d'la retrouver aussi fort que l'besoin de l'éviter. ce deuil coincé dans la gorge. qui n'en déloge pas. qui l'obsède autant qu'elle. il s'fait force, aodh. pense craquer à tout instant. il tient bon. presque. essaye. puis y'a l'vibrant qui prend vie. le détache de ses noirceurs. quoi ? qu'il retentit. l'ton de mise pour cacher le soulagement ressenti. dans la s'conde, la chaise bascule sous son empressement. il n'court pas. marche pas non plus. l'allure est vive - assez pour influencer son rythme cardiaque - et lente à la fois - suffisamment pour maudire sa propre inaction. dans sa cavale, il en oublie les derniers pennies déposés en mise. s'fait maitre du réseau routier. tait les insolences avec des jurons possédés. il a l'diable au coeur, aodh.  

les freins crissent sous l'impulsivité. la bagnole arrêtée d'un coup sec le long du trottoir. dans l'empressement les clés restent sur le contact. dans son sillage, personne ne s'interpose. ni les esprits ravagés, ni les corps ravageurs. l'oeil est aux aguets, l'attention rivée sur la silhouette familière. parmi les danses déchainées, la sienne brille de son absence. dans un coin, les supposés protecteurs font basse mine. les épaules alourdies du poids de l'échec. l'teint terreux des fauteurs, des incapables porté en étendard. il a pas besoin d'rugir, aodh, pour s'faire comprendre. l'indication donnée, il bondit de nouveau. force un chemin parmi la foule - coudes contre visages. il bouillonne, aodh. bouillonne d'une fureur récurrente. la même, toujours la même quand il s'agit d'elle. etain, elle a cet effet sur lui. elle est cette rage de vaincre de veille conquérante. elle est cette gueule de bois les lendemains de victoire. pour ça qu'il répond plus de lui le aodh. pour ça que le coeur accoure quand la raison lui ordonne le contraire. elle sait manier sa royauté, sa princesse. sait le faire plier d'une absence couronnée.

il ignore le talon meurtri, ignore le cri de surprise de sa belle. l'attention portée sur des mains égarées. l'une chastement posée sur l'épaule, la seconde emportée par la volupté de ses reins. l'inconnu a l'audace des condamnés. l'arrogance des perdus en territoire ennemi. la surprise gravée sur l'visage, l'homme se terre derrière la jeune irlandaise. s'pensant à l'abri des foudres. à l'abri du courroux. la mâchoire crispée, les dents grinçantes, aodh grogne. l'rugissement vient des tripes. trouve échos dans la surprise, devenue peur, de l'inconnu. toi. dégage. ça décolle pas. oblige aodh à céder à ses tentations premières. l'poing agrippe la veste, tire. ça s'défait de son accroche. enfin. puis, c'est jeté en pâture à la rampe d'escalier. sans ménagement. sans artifice. la porte clot l'aventure. tait les rebondissements du corps, marche après marche. il a pas l'esprit partageur ce soir.   
les secondes perdurent. bercées par la cacophonie de l'instant, elles se veulent silencieuses. s'font grâce le temps d'apaiser l'démon intérieur. le rouge se joue toujours de sa vision quand son regard se pose pour la première fois sur etain. elle pue la liberté de ses jeunes années. la provocation de sa rebellion. si belle et si dénudée. la nausée s'fait ennemie du plaisir des yeux. il t'a touché ? il voudrait crier, aodh. rugir sa frustration. aboyer son imprudence. mais à la place, c'est la main qui vient trouver son menton. le pouce reposé sur la mâchoire, les quatre autres perdus dans sa nuque. le ton est dur mais l'inquiétude présente. la promesse cachée d'un meurtre si acquiescement. il voudrait crier, aodh. mais pas avant d'la savoir en sécurité.


    

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Message Sujet: Re: Let's get the party started | Aodh   Let's get the party started | Aodh Empty Dim 20 Oct - 22:25


Dire qu'Etain se laisse surprendre par l'arrivée d'Aodh est un euphémisme. Presqu'un mois qu'elle est sans nouvelles. Alors, s'il y a bien un endroit où elle n'espérait pas le voir, c'était bien ici. Pourtant, il est là, bien là, elle ne rêve pas, et ce n'est pas l'alcool qui la fait délirer, elle en est certaine. Ce regard, le bleu de ces yeux, si perçants... Cette mine fermée, presque austère. Carrure qu'elle connaît par cœur de l'avoir trop regardée, de l'avoir trop rêvée, de l'avoir touchée tant et tant, de s'en être enivrée dès qu'il lui en a laissé l'occasion, au point de pouvoir la dessiner si, un jour, elle lui échappait... Et elle lui a échappé. Et c'est injuste. Aodh enterre son ami, ami qu'elle lui a pris. Et il l'a laissée toute seule dealer avec la peine, avec la culpabilité, avec le poids des regrets, avec la peur... Et quoi ? C'est maintenant qu'il se montre ? Maintenant qu'il l'a obligée, par son absence, à avaler ses couleuvres, à ingérer ses démons, à les garder en son sein alors qu'ils ne font que griffer, lacérer, mordre pour en sortir ?

Une main qui se pose sur son épaule la tire de sa contemplation passive. Etain fronce les sourcils, jette un regard écœuré à celui qui se réfugie derrière elle... Et en même temps, elle ne peut que comprendre. Sans doute qu'à sa place, face à Aodh, elle n'en aurait pas mené plus large. D'un geste dédaigneux de l'épaule, la jeune femme se déleste de la main invasive, et observe, passive, son ancien garde du corps chasser l'intrus, leur rendre une intimité qu'ils ne partage plus depuis plus de trois semaines. C'en est tellement irréel qu'elle s'attend à ce qu'Aodh emboîte le pas de celui qu'il vient de virer, disparaissant à nouveau de sa vie aussi rapidement qu'il y avait reparu. Mais non. A la place, il électrise sa nuque d'un contact qu'elle n'espérait plus. Pendant dix secondes, pendant dix interminables secondes, Etain ne fait rien d'autre que profiter, prisonnière des brumes de l'alcool, légèrement chancelante sur ses talons. Elle ferme les yeux, se figure Aodh la prendre dans ses bras, l'enlacer, et le soulagement qui serait le sien, sa présence chassant la solitude. Délicate, elle pose doucement sa main sur celle du McGrath, se repaît visiblement de son contact... Avant de reprendre ses esprits et de la chasser, sans ménagement.

Les paupières d'Etain se rouvrent sur un vert acide, vindicatif. Le chardon délie ses piquants, le feu des terres d'Irlande et des centaines de héros qu'elle a engendré, qui brûle en son sein. « Qu'est-ce que ça peut t'faire ? » Elle attaque, vindicative, pas prête à se laisser endormir malgré crever d'envie de vivre un rêve éveillé. « Tu disparais pendant presque un mois et tu débarques comme ça... ? » Elle regrette, Etain, de ne rien avoir à lui jeter au visage. Sa peine, sa colère, ce n'est pas suffisant. Elle veut le blesser, physiquement, pour exorciser un peu du mal qui la ronge de l'intérieur. « Non il m'a pas touchée, mais peut-être que j'avais envie qu'il le fasse ? » Elle argue, sans grande conviction, puisque même si ça avait été le cas, il n'aurait été qu'un patch, une pastille, une distraction ô combien éphémère pour un esprit tourmenté appartenant déjà à un autre. Un autre qui n'en veut pas. Un autre qui n'en veut plus. Un autre qui vient de se montrer pour jouer avec lui comme un chat jouerait avec une souris. Amère, les yeux brillants de la rage qui ne la quitte pas depuis son rapt, Etain se redresse, serre les poings, tentée quelques secondes par l'idée de le frapper elle-même... Avant d'opter pour une autre approche. Elle joint, à la place, élégamment ses mains devant elle, et parvient, en se concentrant un peu plus, à calmer les légères oscillations de son corps, encore ivre. « Monsieur McGrath, vous avez démissionné de votre position il y a vingt-trois jours... Par conséquent, je vous prierai de répondre à ma première question. Que. Faîtes. Vous. Là ? » Princesse ordonne, et princesse attend une réponse...
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Message Sujet: Re: Let's get the party started | Aodh   Let's get the party started | Aodh Empty Mer 23 Oct - 21:39

elle est de ces femmes qu'on emmerde qu'une fois, la princesse. la tour d'ivoire abandonnée pour s'frotter à plus monstrueux qu'elle. l'tempérament seulement limité par sa propre véhémence. la rousseur en dominance agressive, elle n'est jamais plus belle que révoltée, etain. jamais plus douce que piquée au vif. elle a les défauts de ses qualités. l'besoin de reconnaissance greffée à sa solitude ambiante. prison d'une gamine trop jeune condamnée. trop jeune vendue au plus offrant. aodh et elle, c'est une histoire qui remonte à ses frêles années. une rencontre un jour pluvieux de printemps. une poignée de mains avisée entre paternels irlandais. l'entente parfaite. le juste retour de procédés. et une princesse avisée de son preux chevalier.

comme lui, elle a le réflexe des retrouvailles. l'besoin viscéral de trouver un contact. son contact. n'importe lequel. soit-il bref et concis. soit-il charnel et passionné. le manque est vivace, haletant, déroutant. chacun perdu dans l'absence de l'autre. chacun trop fiers pour se l'avouer. alors les caractères enflammés reprennent le relai. s'embrasent dès que le charme est rompu. même là, ivre et endiablée, elle resplendit sa princesse. la confiance touchée, elle déverse le venin accumulé. les blessures laissées à vif. l'sentiment d'abandon en vérité accablante. il se moque des reproches, aodh. n'trouve la paix qu'à l'assurance de la savoir en sécurité. elle a la provocation en bouche. la réussite d'une rage introvertie. ça s'mord la langue pour garder gueule fermée. serre les poings pour résister à la tentation de la faire sienne.

etain, elle joue les grandes pour cacher la gamine blessée. se fait fureur pour engendrer une réaction. parce qu'elle le connait autant qu'il la devine. le sait dangereux quand provoqué. territorial si jalousé. il a l'esprit chaud, l'irlandais. bouillonnant pour sa princesse. te fous pas d'ma gueule. qu'est répliqué d'un ton faussement posé. la rage fébrilement dissimulée. la langue coincée entre les deux. tu cries au loup, etain. l'a toujours fait. sa tenue. son ivresse. l'drame poussé à l'extrême. il lève la tête vers les étoiles, y pousse un soupire fatigué. s'imagine en déloger une. et j'suis assez con pour y croire. l'regard retombe sur la belle. aussi furibonde qu'à l'instant passé. une courte seconde, y'a l'envie primaire qui s'éveille. l'absence de ses lèvres contre les siennes. d'sa chaleur nue contre son corps.

la raison l'emporte. l'bras saisit et la belle tirée à lui. nez à nez, les regards se croisent. s'perdent dans l'immensité de leur affection passée. voient rouge du destin affublé. arrête tes conneries. l'ton s'veut moins docile. chercher à frapper dans les faiblesses psychologiques. j'te rappelle où t'étais y'a un mois ? il n'a pas besoin. sans doute se rappelle t-elle des longues heures immobilisée par la peur et l'angoisse d'un lendemain sanglant. aodh, il n'oublie pas. n'peut se défaire de la culpabilité qu'est sienne. d'la responsabilité de son échec. et cette image d'sa frêle silhouette venue donner la mort. en bien des sens, ils sont deux à l'avoir tuer. etain en main armée. aodh en couperet involontaire. fais mine basse, etain. plus princesse. jamais plus princesse. le surnom est forcé au cachot. brimé dès que pensé. il cherche à casser les habitudes, aodh. à s'défaire de la belle. du surnom affublé. de l'affection partagée. mais qu'importe la distance, il la laissera pas dériver. s'ra là pour panser les blessures. pour sécher les larmes. à la manière forte mais il s'ra là.
          

  

  
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Message Sujet: Re: Let's get the party started | Aodh   Let's get the party started | Aodh Empty Jeu 24 Oct - 15:31


Elle en a marre, Etain. Toute sa vie, on a tenté de la briser, de la tailler, pour la faire rentrer dans des cases pré-dessinées. Ici un rond, là un carré, et ses proches la prennent, leurs gros doigts pleins de bave et potelés, comme des enfants capricieux, cherchant à la faire rentrer dans le moule. Résultat ? A vingt-trois ans, Etain ne sait toujours pas qui elle est. Elle ignore tout de ses qualités, de ses défauts, ce qu’elle aime… Quand elle se regarde dans un miroir, elle ne se reconnaît pas. Elle ne voit qu’une poupée qui a été pensée par d’autres, POUR d’autres. Dans ce désert, cette tourmente émotionnelle, Aodh faisait figure de phare, comme étant son seul réel caprice, la seule chose qu’elle ait jamais réellement désirée pour elle, et qui semblait la vouloir aussi, pas pour, comme les autres, la foutre dans un moule qui lui conviendrait, mais juste pour elle. Ce phare, il a disparu. Presque un mois qu’elle compose sans lui. Et Etain, elle apprend vite. X fois à terre, X+1 debout. Au point qu’elle en a perdu le compte, pauvre petite fille riche, privilégiée et à la fois esclave. Elle espérait qu’Aodh serait une porte de sortie, une façon de briser ses chaînes… Mais il s’est contenté de disparaître. Etain a appris l’absence, elle a composé avec la déception, s’est endurcie. Et maintenant… ?

Maintenant, elle est plus féroce que jamais, moins encline au compromis. Parce que livrée à elle-même, elle a appris à la dure qu’elle pouvait s’en sortir, elle aspire à l’autosuffisance… Parce qu’il n’était pas là quand elle en avait besoin, parce que son absence a ouvert un gouffre de l’ampleur de la fosse des Mariannes dans son être, et parce qu’elle ne souhaite plus jamais revivre ça. Etain peut faire sans lui. Etain doit faire sans lui, mais surtout, Etain ne laissera plus personne, encore moins lui qui l’a abandonnée, décider de ce que doit être sa vie.

Entendre Aodh lui balancer à la figure qu’elle crie au loup lui fait un mal de chien, mais elle se connaît si peu qu’elle est incapable de se rendre compte, d’avoir le recul nécessaire pour savoir, si c’est vrai ou non. Il parvient à la dégoûter d’elle-même d’une simple phrase, à lui renvoyer l’image d’une gamine capricieuse, dans laquelle elle peine à se reconnaître. Elle serre les poings, et encaisse sans mot dire, le rythme de sa respiration, de plus en plus rapide, trahissant son émoi, sa douleur. Blessée, elle n’a pas la force, ni mentale, ni physique, de se refuser à lui quand il l’attire vers lui, et c’est un nouvel estoc qu’elle doit encaisser… Estocade ponctuée de la pire des remarques qui soient, qui la catapulte droit vers l’horreur de son rapt.

Les racines irlandaises, le tempérament de feu que trahissent ses boucles, s’enflamme. C’est une gifle qui répond à la pique d’Aodh, qu’Etain lui administre, théâtrale, d’un revers de main, les dents serrées et le regard assassin. Elle le sent, tous ses ancêtres, de Cucchulain à la Morrigan, eux qui avaient pour habitude de se gorger du sang de leurs ennemis, l’acclament comme si l’Irlande venait de renaître de ses cendres. Il n’est pas dit qu’Etain se rendra à nouveau à la docilité, pas même pour les beaux d’Aodh qu’elle tuerait pour garder sur elle. « Non… » Elle laisse tomber, froide comme la mort, résolue, la colère l’aidant à dégriser. « Si moi j’crie au loup, toi t’es comme la cavalerie… Toujours à la bourre. » Elle assène, sans aménité, usant des mêmes armes que lui a voulu utiliser. L’arroseur arrosé, un moyen pour Etain de faire briller le fait que rien de tout cela ne serait arrivé si Aodh avait été là pour commencer. « Plus rien de ce que je fais ou pas ne te concerne. T’as décidé de te barrer, et ben barre-toi… Mais t’attends pas à ce qu’il suffise que tu surgisses de nulle part et me file un ordre comme à une chienne pour que je t’obéisse… T’as plus assez de crédibilité pour ça… » Elle serre les dents, se détruisant elle-même en sortant toutes ces sottises de fierté qu’elle ne pense pas, consciente du fait que, certains de ses ordres, elle les suivrait encore… Mais il a piqué son orgueil, il a remué ses traumas… Et maintenant, Etain ne fait plus que dériver à l’aveugle au milieu de la vase.
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