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| › talking about nonsenses - Zadig | |
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| Sujet: › talking about nonsenses - Zadig Dim 15 Sep - 12:34 |
| Au crépuscule, les bouches marquées entonnent des rugissements, amères des mensonges qui trouvent leur vérité. Les damnés poursuivent leur danse funèbre sous les étoiles ; des fracas qui brisent l’ossature des corps, la peau qui recouvre désormais mille et une nuances de bleu, l’artillerie aiguisée par un geste laconique qui lacère la chair. Ces violences qui s’acharnent, le regain des esprits meurtris par la disgrâce, des visages enlisés sous les ecchymoses. La petite épée traverse l’abdomen, silencieusement, presque imperceptible. Les effluves du liquide vermeil qui se répand sur le bitume parfument la brise nocturne et la saveur gourmande de l’effroi qu’il fait culminer baigne dans les abîmes de ces têtes brûlées. Finalement, les bouches fêlées vitupèrent contre la fresque de leur domina.
La lune est pleine ce soir, elle a dû se servir du vide qui les fustige pour parfaire son éclat. La nature humaine est une drôle de chose, elle ne capitule ni devant l’éphémère existentiel, ni la vulnérabilité du destin. Les humains se dévoilent quand le derme se fend, dans une violente collision cutanée, parce qu’autrement ils ne se souviennent plus qu’ils vivent encore.
Roseen s’approche de la débâcle alors que le feu brûle toujours, la tête curieuse, légèrement inclinée. Ses talons qui claquent le goudron, rythmés par la pluie éparse qui s’écrase contre les obstacles, trahissent l’insatiable. Les guerriers victorieux la considère, nonchalance au fond des orbes. Dans un geste de grâce, l’un des hommes profane la sépulture de leurs adversaires en les marquant de sa salive, tandis que son acolyte soulage ses reins du fluide doré. De la manche de sa veste, il efface grossièrement le sang qui s’écoule de son nez. Ils finissent par fuir les lieux, l’un en reniflant brièvement la gamine sur son passage, l’autre en heurtant son épaule. Un sourire fulmine sur son visage séraphin, espiègle. L’enfant s’approche des carcasses immobiles que même l’éclatante douleur ne parvient à mouvoir, et ploie ses genoux sur le sol entre ces deux têtes.
« - Vous n’allez pas mourir ce soir, elle affirme la voix emplie de sérénité. Mélancolique. »
Sa main caresse les crânes atones, caresses divines, exutoires d’insanité. Emmurée dans l’embellie, Roseen prend soin de redresser celui qu’une salve de coups avait terrassé, fêlant les côtes et enfonçant le diaphragme. Il peine à respirer, à capturer l’oxygène dans son corps, le faire circuler dans chaque hémisphère. Une dague a pénétré les entrailles de son complice, il gît dans cette mare sanguinaire. Les mains célestes de la jeune femme se promènent sur son abdomen, cherche l’hémorragie qui noie les poumons de l’Adonis.
« - Pronostic vital engagé, elle murmure, secoue la tête, transcendée. » |
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| Sujet: Re: › talking about nonsenses - Zadig Lun 16 Sep - 19:03 |
| Nouvelle bagarre, celle de trop probablement. Les détails se fondent dans la douleur, il n'arrive plus à se souvenir de ce qu'il s'est passé. Il sent qu'il est responsable une fois de plus. L'alcool glisse dans ses veines et rend le tout encore plus flou. Les coups pleuvent et puis plus rien. Grognement qu'il lâche contre son gré, autant de colère que de douleur. L'odeur qui prend son nez le pousse à tousser puis grogner une fois de plus. Connard qui profite de sa domination éphémère. Connard qu'il retrouvera un jour, il s'en fait la promesse. Douceur qui se profile quand la silhouette s'approche d'eux. Inconsciente probablement du danger qu'ils peuvent représenter. Acolyte qu'il ne connaît pas et qui semble s'en sortir encore moins bien que lui. Il est d'jà mort. Et s'il l'est pas, il va crever. Tu d'vrais t'casser avant de t'retrouver dans les emmerdes. Il tente un rire, qui le fait tousser un peu plus.
L'éthanol se distille, les terminaisons nerveuses s'éveillent une à une, révélant sans faille la géhenne que ces brutes ont déchaînée. Pour une fois il craint. Pour sa vie. Il n'est plus si certain d'être en meilleur état que celui qui s'est pris la dague, tant le mal est omniprésent. Os peut être brisés pour certains. Peau éclatée assurément quand il sent le liquide carmin s'échapper de son corps. Redressé il peine toujours à respirer, sans parvenir à reprendre sa respiration. Et en plus de la panique de ne pas survivre, il ressent un malaise profond à l'idée de laisser Evie sans protection... Sans lui Idée qui le terrasse plus sûrement que les coups qu'il a encaissé de plus en plus difficilement. Alors sans tarder il attrape le poignet de la demoiselle égarée. La douceur est absente de ce geste uniquement dicté par un désespoir latent. Si jamais j'crève. J'peux t'demander un service? J'sais qu'tu m'dois rien, mais j'veux pas crever sans rien lui dire. Il déraille sans tarder, la douleur s'insinuant dans chaque partie de son être. Le géant semble diminué face à l'afflux de sensations défaitistes qu'il n'a jamais éprouvé auparavant.
Chaque inspiration se fait plus sifflante et il ne peut s'empêcher de lâcher quelques jurons dans son russe natal. C'est tellement bête. Idiot qui cherche les ennuis et enfin les trouve, quand il ne voulait pourtant rien de mal. Conséquences de combats qu'il a déjà mené et qui semblent lui retomber sur le coin du nez. Il se souvient maintenant, de ce type qui l'a attaqué. Une bête histoire de territoires non respectés. Et un pauvre type qui se trouvait là. Dommage collatéral, pour lequel il n'éprouve pourtant aucun regret. T'es une sorte de médecin? T'as l'air de savoir c'que tu fous! Il parle et tousse aussitôt. Le peu d'air qui lui reste semble gâché par ces questions vides de sens. S'il crève, que lui importe que ça soit entre des doigts graciles mais inexpérimentés. De toute façon, c'est déjà fini...
@Roseen Akemi |
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| Sujet: Re: › talking about nonsenses - Zadig Mar 17 Sep - 15:03 |
| Les précieuses admonitions de l’homme tombent en elle dans le maelström de son insouciance, ébranlées par une parfaite ataraxie. Elle a les yeux qui gouvernent ailleurs, sur d’autres frontières que le visage du mutilé. Elle entend que sa respiration s’écharpe à travers les mots qu’il laisse choir d’entre les lèvres de l’offense.
Si ce n’est dans la douleur, où l’humain trouve-t-il un semblant de paix? Vivent-ils sans cesse au bord d’un précipice infini?
Piégée dans une étreinte inextricable, elle observe ces doigts qui l’enserrent, songe que son poignet sera souillé, maculé d’un discours aussi étranger qu’insensé. L’homme ne saurait mourir dans l’égoïsme avec lequel il s’était plongé dans cette guérilla. Et maintenant, elle le sait, il doit sentir ses membres s’atrophier, peut-être même subit-il la tourmente des chimères. Le fracas des sensations, comme les derniers lambeaux d’une vie. Quelques secondes pour s’absoudre des derniers événements parce que son souffle n’est plus celui qu’il était, renégat qui implore que ses ultimes paroles possèdent les esprits à qui il aurait aimé dire adieu sans affection.
« - Et ce soir, alors que vos côtes sont brisées, vous n’aurez jamais été aussi si éloquent, se dessine un sourire malin. »
Mais ailleurs, un périple ne trouve pas sa juste fin, recueilli dans une flaque écarlate, abandonné sur le front comme la dernière balle du fusil. Roseen refuse la résignation, elle ne s’inclinera pas devant le fleuron de son cadavre. L’homme nargue encore ses blessures de questions dérisoires qu’elle n’entend plus.
Est-il possible que ce corps voit la fin? Qu’il touche encore l’herbe parfumée par la rosée matinale? L’absurde tableau d’une déchéance inéluctable, car aussitôt que je lui aurai insufflé la vie, il la perdra encore des centaines d’autres fois.
Il lui faut écorcher cette chair de nouveau. L’urgence la contraint à saisir le couteau délaissé sur le bitume, encore chaud des éclats d’urine interceptés. Finalement, elle incise précautionneusement le thorax, créant un sentier scabreux vers les bronches du gamin. A défaut d’un matériel adéquat, Roseen use de la monture d’un stylo en guise de paille, morceau de plastique qu’elle plante dans chacun des poumons irriguant l’hémoglobine abondante hors du corps. Sa bouche se remplit, se teinte de bordeaux, et recrache la lymphe, de longues minutes durant. Hors des battements de cet univers, elle ne perçoit pas immédiatement que l’épiderme s’est violacé, que l’âme a quitté son navire.
L’homme est devenu macchabée. Il est mort ce soir. J’ai menti.
Sa vanité cesse, et ses doigts agiles, couverts d’urine et de rouge, s’assurent dans un dernier geste de grâce que les yeux de la dépouille soient clos.
« - Je suppose que c’est là votre chance, une nouvelle fois, un sourire qui se dessine, frappé de lassitude. » |
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| Sujet: Re: › talking about nonsenses - Zadig Ven 20 Sep - 17:35 |
| Elle parle bien, la gamine, mais lui, ça le fait rire. Jaune un peu, parce qu'il est pas sûr de comprendre la moitié des mots qu'elle emploie. Ces mots d'anglais qui lui échappe quand ses origines reviennent en force à mesure qu'il perd les siennes. Son rictus s'étrangle pourtant dans sa gorge dans une nouvelle quinte de toux et il grogne un peu plus, pour signifier sa frustration. Il déteste être blessé. En plus de lui imposer une douleur insoutenable, toute cette situation le place dans une position de faiblesse dont il n'a pas l'habitude.
Le coeur au bord des lèvres, il observe la demoiselle agir, non sans exprimer une grimace de dégoût en la voyant agir. Malgré ses gestes précis, il déteste la voir planter ce stylo dans la trachée du malheureux, comme s'il avait été fait de guimauve. Inutile, puisqu'il rend son dernier souffle plus que rapidement. Condamné, avant même qu'elle ne se pointe, la jeune femme aurait mieux fait de ne pas s'en occuper. Le géant lui, ferme les yeux et sent sa conscience s'évader chaque seconde un peu plus. Bon sang que c'est difficile, de rester éveillé, de rester concentrer sur ce qu'il se déroule non loin de lui. C'est sa voix, qui revient, qui l'amène de nouveau dans le moment présent. La même chance que lui? Non parce qu'il est mort hein? Evidence qu'il clame, sans se soucier de la peine qu'il pourrait infliger à son interlocutrice. Habituellement, il se serait senti gêné à l'idée de lui faire du mal, de la blesser. Seulement il essaye tant de rester éveillé, qu'il ne parvient pas à s'émouvoir. Ni de la mort du gamin, ni des sentiments de la sauveuse.
Les siens s'atrophient, à mesure qu'il se sent fébrile. Putain. Qu'il murmure, dans un anglais qui se teinte de russe. L'espoir s'étiole chaque seconde un peu plus, parce qu'il refuse de le ressentir. J'te disais. Si j'crève. Tu peux appeler Evie? Et Sévan. Leur dire que j'suis mort. Et que j'suis désolé. De qui? De quoi? Le numéro de la première n'est même pas dans son téléphone à ce nom. Celui de la seconde n'est enregistré que depuis quelques temps et elle se moque bien de ce qu'il peut lui arriver. Futilité qui l'importe, aux portes de la mort, vers laquelle il semble vouloir se plonger sans tarder. Défaitiste pour une simple blessure, qui n'est pas aussi grave que celle de son malheureux compagnon. C'quoi ton nom? Mourir auprès d'une inconnue, ça l'effraie. Rien que son prénom, aurait déjà une douceur à son âme... même s'il ne la connaîtra pas plus qu'avant...
@Roseen Akemi |
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| Sujet: Re: › talking about nonsenses - Zadig |
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