never coming back. (thomas)

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{ never coming back }
crédit/ tumblr ♔ w/@thomas farrel

Déambulant dans les rues de New-York, elle s’apprête à rentrer chez elle, Faye. Rien de plus classique. Rien de plus normal. Et tout devrait se dérouler de la façon la plus simple qui soit. Pourtant, elle a cette boule au ventre. Cette petite appréhension, qui ne cesse de venir envahir son esprit malade. Elle ne sait pas, elle ne sait plus. Elle repense à cette nuit-là, celle où tout a disparu. Une agression. Agression banale, dans les rues du Queens. Mais pas pour elle. Pas pour toi, Faye. Parce que t’as perdu ce sentiment de sécurité. Parce que t’as perdu ta mémoire, tes souvenirs. Parce que t’as perdu la santé. Il n’y a rien qui soit normal, pour elle, désormais. Rien qui puisse effacer ce qu’elle a vécu, se retrouvant laissée pour morte en pleine rue. Elle ne sait pas ce qu’elle serait devenue, si elle n’avait pas été retrouvée par cette jeune femme. Si quelqu’un, un ange, n’était pas arrivé pour lui sauver la vie. Elle ne sait pas. Elle ne sait plus rien. Elle presse le pas pour rentrer chez elle, tentant de faire au mieux avec sa jambe défectueuse. Et puis elle sent, une main sur son épaule. Une main qui se pose. Et le sursaut qui l’envahit. La peur de revivre la même chose que l’autre soir. La peur, de nouveau. Jusqu’à ce qu’un visage vienne apparaître sous ses yeux, calmant ses craintes, apaisant ses peines. Thomas. Son dealer. Thomas, cet homme si mystérieux qu’elle a toujours apprécie, plus qu’elle ne le devrait. Et tu ne sais pas pourquoi, Faye. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu sens que vous avez ce quelque chose en commun, tous les deux. - Thomas… Excuse-moi, tu m’as fait peur… Un bref sourire. Un petit sourire. Tentant de cacher ce qu’elle ressent vraiment. Tentant de cacher la fatigue, aussi. - Tu…tu vas bien.. ? La brune plonge son regard dans le sien. La question tombe sous le sens, parce que cela fait de longues semaines qu’elle n’a pas croisé sa route. Qu’elle ne l’a pas appelé. Pas la tête à consommer. Pas la tête à se droguer. Pas encore, pas à peine sortie de l’hôpital. Parce que le retour à la réalité est bien plus difficile qu’elle ne le voudrait. Le retour à la vie de tous les jours est bien plus dur qu’elle ne le voudrait. Parce que t’as ces névroses, Faye. T’as les névroses qui t’envahissent toujours un peu plus. T’essaie de t’en défaire, pourtant. D’elles. De tes parents. De l’emprise que ton enfance a encore sur toi. Mais c’est trop. Beaucoup trop lourd pour tes seules épaules.

L'esprit qui divague, le coeur qui se serre dans ta poitrine. Tu sors de ta première séance chez la psychologue. Ça fait bizarre de dire ça. Pourtant, c'est vrai. Toi, Thomas Farrel, tu viens de consulter une psy pour la toute première fois de ta vie. Peut-être aurais-tu dû le faire bien avant afin de faire disparaitre tous ces cauchemars de ta vie, mieux vaut tard que jamais comme on dit. Ce qui t'as fait réagir c'est ton comportement envers Ella. Tu agis comme le dernier des crétins avec elle. Tu l'aimes, t'en es sûr mais t'attacher à quelqu'un t'es impossible. T'es abimé, blessé. Ton beau-père t'as détruit. Tous les jours, l'image de cet homme te hante. Tous les jours, tu revois ces images où il arrive dans ta chambre et te force à avoir des relations sexuelles avec lui. Tu sens son odeur encore sur toi, tu as beau te laver encore et encore, tu le sens toujours sur ta peau. Son odeur, son image. Chaque fois que tu marche dans la rue, tu as l'impression d'être suivis. La peur de le croiser ici, à New-York,  t'effraie. Tu tremble. Tes pas te conduisent en dehors du bâtiment. T'as chaud. Envie de rentrer chez toi, te foutre sous ta couette devant une série ou un film. Envie qu'on te fiche la paix. Ça ne va pas être compliqué. Les seules personnes qui te contactent ce sont tes clients, ceux à qui revend ta drogue te servant à payer ton modeste studio. Ce n'est pas le grand luxe mais au moins, c'est chez toi et ça, personne ne pourra te l'enlever. Tu trembles, tu n'as pas froid. T'es juste faible, épuisé par tout ce qu'il vient de se passer là-haut dans le bureau de la femme. Les séances seront nombreuses, ça va te couter cher mais tant pis, tu veux juste que ces cauchemars disparaissent. Tu souhaite retrouver une vie normale et être de nouveau capable de t'attacher à quelqu'un. T'as jamais été très sociable, depuis ce que tu as vécu à tes seize ans, ta sociabilité est nulle voire en-dessous de zéro. Il est tard, la nuit commence à tomber sur la ville. Tu erres dans les rues de New-York, tu n'as pas envie de rentrer chez seul et te retrouver seul chez toi face au grand silence qui t'entoure. Tu erres dans les rues. Au détour d'un carrefour, une silhouette féminine se dessine devant toi. Tu la reconnais grâce à ta très bonne mémoire visuelle, il s'agit de Faye. Une de tes clientes. Ça fait un moment qu'elle ne t'as pas contactée. Ce n'est pas son argent qui te manque, tu l'aimais bien la demoiselle. Pas autant que tu apprécies Ella cela dit, Ella et toi, c'est différent. C'est un autre niveau et ça t'effraie. Inconsciemment, tes pas se mettent à suivre Faye. Tu tentes de la rattraper et, une fois à sa hauteur, tu viens poser ta main sur son épaule. "Faye .. Pardon, je ne voulais pas te faire peur .." Loin de toi cette idée. Tu lui lances un faible sourire en coin avant de passer ta main dans tes cheveux. Tu n'as jamais été à l'aise avec tes pairs, encore moins avec les personnes du sexe opposé. "On fait aller .. Et toi ? T'as pas l'air dans ton assiette j'ai l'impression.." Empathique, tu ressens la détresse de la jeune femme comme de toutes les personnes que tu côtoie qui se trouvent dans le même état que la jeune femme actuellement. Tu lui lances un nouveau sourire plus rassurant, du moins tu l'espère.

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crédit/ tumblr ♔ w/@thomas farrel

Il y a cette peur. Pas de Thomas, non. Cette peur de l’homme. Cette peur de l’inconnu. Cette peur de se retrouver blessée, à nouveau. Cette peur de se retrouver diminuée, à nouveau. Il y a cette peur qui ne la quitte pas. La même qu’elle ressentait, lorsqu’elle n’était qu’une enfant. Lorsqu’elle rentrait chez elle, trouvait son père ivre mort. Cette même peur qu’elle ressentait, lorsqu’elle rentrait chez elle, trouvait sa mère, accompagnée d’un amant. Jamais le même. Tous différents. Les regards lubriques et les mains baladeuses, lorsqu’elle est devenue une jeune femme. Tu avais ces formes pulpeuses. Celles que tu étais obligée de cacher pour ne pas avoir à supporter les gestes déplacés. Ces formes qui auraient pu t’aider à devenir une femme, mais à la place, tu t’es retrouvée brimée, Faye. Elle s’est retrouvée à craindre. Craindre le monde entier. Jusqu’à ce qu’elle ne s’émancipe. Jusqu’à ce qu’elle commence à vivre sa vie, sa propre vie. Loin d’eux. Loin des personnes censées la protéger, ses parents. Elle a construit sa vie, précaire. L’escorting pour payer son loyer, ses factures et ses études. L’escorting comme source de revenue, pour survivre. Survivre et rien d’autre. Mais cette angoisse, elle est revenue. Qu’elle le veuille ou non. Qu’elle l’accepte ou non. Sa réaction avec Thomas n’en est qu’une preuve supplémentaire. Preuve tellement forte qu’il le voit, bien trop rapidement. Il le voit, lorsqu’il lui demande si elle va bien, sourire rassurant sur les lèvres. T’aimerais pouvoir dire que tout va bien, que tu vas bien. Mais ce serait mentir. Ce serait mentir au plus haut point, Faye. - Ce n’est pas grave. Qu’elle répond, en souriant légèrement, juste avant de reprendre. - Je…ça va. On fait aller. Et elle reprend ses mots. Elle reprend ses mots parce qu’elle n’est pas capable d’en trouver d’autres. Elle reprend ses mots parce qu’elle n’a pas la force d’en trouver d’autres. C’est ce qui lui manque, là, tout de suite, de la force. C’est ce qui lui manque, parce qu’elle n’est plus apte à en faire preuve. - T’as pas l’air trop en forme, toi non plus… Sa voix est douce, parce qu’elle voit bien qu’il souffre, lui aussi. Peut-être pas de la même manière qu’elle. Certainement pas de la même manière qu’elle, mais il souffre. Et peut-être que cette douleur, elle pourra les rapprocher. Peut-être que s’ils souffrent, l’un comme l’autre, ils pourront s’épauler. Au moins pour une fois. Au moins pour ce soir. Et tu réalises que tu n’as jamais pris le temps d’apprendre à le connaître. T’as jamais pris le temps, au-delà des moments de folies, au-delà des nuits de beuverie. Pourtant, t’es pas la même, ce soir, Faye. Et lui non plus, il n’est pas le même.

La peur se lie dans le regard de la jeune femme. Tu ne la connais pas très bien, voire pas du tout. Faye n'était qu'une cliente parmi tous les autres, tu ne t'ai jamais attarder sur la jeune femme. Tu lui fournissais sa drogue, elle te payait et ça s'arrêtait là. Du jour au lendemain, elle a cessé de venir te demander sa dose hebdomadaire. C'était un manque à gagner pour toi, clairement mais qu'importe. Des clients, ce n'est pas ce qui manque dans le coin. Tu n'es pas un dealer comme les autres. T'es un empathe, t'arrive à détecter la peine et la douleur des autres rien qu'en les observant et elle, Faye, elle ne va pas bien. Elle a peur. « Jt'ai fait peur .. ? Pardon, je ne le voulais pas.. » Une main réconfortante se pose sur la sienne. Tu as horreur que l'on te touche de la sorte sans te prévenir mais, lorsqu'il s'agit de prendre les devants et de toucher les autres par toi-même, là c'est autre chose. Faye te dit que ça va ou, du moins, elle fait aller. Tu arque un sourcil un peu inquiet malgré tout. « C'est vrai ça ? J'lis très bien dans l'âme des gens et toi, t'as pas l'air d'aller si bien que ça.quelqu'un t'as fait du mal ? On te suit ? » T'as toujours eu du mal à te socialiser mais, quand tu es lancé sur un sujet, on a parfois du mal à t'arrêter. C'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité. Tu tentes de noyer le poisson en harcelant presque la jeune femme de question. Tu redoute sans cesse la fameuse question du « ça va ? » quand tu rencontre quelqu'un. Non, ça va. Voici ce que tu as envie de leur répondre. Ça ne va pas depuis une petite dizaine d'années. Tu survis depuis le jour où ton beau-père t'as détruit. Tu le hais, tu le déteste. Partir de San Francisco, abandonner ta mère n'a pas été une décision facile à prendre mais c'était vital pour toi et pour ta santé surtout. Cela dit, même à des milliers de kilomètres de cet homme ne t'inspirant que du dégout, tu as toujours peur. Peur de le croiser dans les rues de New-York. Le moindre bruit te fait sursauter. Les cauchemars rythment tes nuits, ainsi que tes journées. Tu ne peux pas rester sans rien faire, autrement tu ne cesses de revoir ses images aussi horribles soient-elles en permanence dans ta tête. « Moi ? Non, ça va. Jsuis juste crevé en ce moment.. » Ce n'est pas beau de mentir mais t'as pas envie de t’épancher sur tes problèmes. Tu préfère te concentrer sur ceux de la jeune femme et tenter de l'aider. « Je pensais que tu avais quitté la ville .. Je n'ai plus eu de nouvelles du jour au lendemain.. » Elle ne te doit rien, tu n'es que son dealer de toute façon.

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crédit/ tumblr ♔ w/@thomas farrel

Elle s’en veut. Elle aimerait ne pas avoir peur comme cela. Elle aimerait ne pas avoir mal comme cela. Effacer tout ce qui s’est passé comme sa mémoire l’a été. Effacer cette agression qui la fragilise beaucoup trop. Parce qu’elle est en position de faiblesse, Faye. Et elle n’a pas l’habitude, elle qui s’est toujours battue pour ne pas finir comme son père. Comme sa mère. Pour ne pas sombrer. Mais cette agression vient tout remettre en question, parce qu’elle se sent plus faible qu’elle ne l’a jamais été. Plus seule, aussi, parce qu’elle a oublié une partie de sa vie. Une partie qu’elle ne retrouvera peut-être jamais. Et Thomas vient mettre le doigt dessus, il vient de toucher ce qui fait mal, par simple déduction. Ça crève les yeux que tu souffres, Faye. Ça crève les yeux que t’es plus celle que t’étais. Que l’agression a tout changé. La main du beau brun vient se poser sur la sienne. Un contact qui pourrait lui faire peur. Mais Thomas, elle le connait. Il est une présence rassurante à ses côtés, ce soir. Alors elle ne bouge pas, elle garde cette main contre la sienne. Son visage s’assombrit à l’entente de ses paroles, et elle ne peut s’empêcher de baisser les yeux, presque machinalement. - Je… Inspirant un grand coup, elle tente de reprendre. - J’ai été agressée… Un soir, en rentrant chez moi. C’est… C’est pour ça que je ne suis plus passée te voir. Et elle en profite pour répondre ce qu’il lui dit, au sujet de sa disparition. Parce qu’elle n’a plus la tête à fumer quoi que ce soit, pour le moment. Elle n’a plus la tête à rien. Et lui aussi. Il a beau prétendre qu’il est seulement fatigué, la brune voit que c’est bien plus profond que cela. Que le mal-être est bien plus profond que ça. Et peut-être que c’est difficile pour lui d’en parler, difficile de se confier, après tout, mieux que personne elle peut le comprendre. - Est-ce que tu veux passer boire un verre chez moi ? Tu pourras te reposer… Qu’elle lâche, avec un faible sourire. Elle ne veut pas qu’il pense que c’est lui, le problème. Et puis, rentrer accompagnée serait certainement une bonne chose pour elle. C’est une proposition, simple proposition, elle n’a pas envie qu’il se sente forcé à quoi que ce soit. Et le regard inquiet de Thomas en dit long sur lui. Derrière le dealer sombre et mystérieux se cache un homme peut-être brisé, mais beaucoup plus gentil qu’il n’y parait.

Tu ne t'attendais pas à tomber nez à nez avec la jolie Faye. Il fut une époque où tu étais son dealeur et puis, du jour au lendemain, plus rien. Elle a cessée de te contacter. Tu t'es dis que ce n'était pas grave, elle n'avait plus besoin de tes services. Soit elle avait cessé de se droguer, soit elle s'est trouvé un autre dealeur moins cher que toi. Tes prix ne sont pas exorbitants mais qu'on se le dise, c'est la loi du plus fort dans ce marché. Face à toi, Faye semble effrayée. Tu ne voulais pas lui faire peur, loin de toi cette idée. Faye, tu l'as toujours beaucoup appréciée. Tu ne sais rien d'elle. Ni son passé, ni son présent. Tu ne sais rien et pourtant, la demoiselle est très attachante. Dans le ton de sa voix et dans ses yeux reflétant de la peur, t'es certain qu'il y a autre chose. Ce n'est pas ta présence qui effraie la jeune femme. Et soudain, Faye te parle. Les mots sortent de ta bouche et elle vient t'expliquer ce qui lui arrive ou est arrivé plutôt. Une agression, un soir alors qu'elle rentrait chez elle. Tout devient plus clair soudainement. Tout s'explique. Tu viens poser une main réconfortante sur la sienne et, de ta main libre, tu viens lui caresser le visage. « Je suis désolé .. » Dis-tu dans un premier temps. Tu n'as pas l'être. Ça ne te concerne pas, tu ne lui dois rien. Tu n'avais pas promis de veiller sur elle quoi qu'il puisse se passer. T'étais simplement son dealeur. Tu comprends pourquoi elle a cessée de te voir et, probablement, de trainer la nuit. « Je te proposerais bien de venir chez moi, juste le temps que la peur qui t'envahie s'en aille .. Mon appart n'est pas très grand .. mais jpeux te laisser ma chambre, j'prendrais le canapé .. » Tu hausses les épaules. Tu ne sais pas pour quelle raison tu viens de lui faire cette proposition, c'est fait. C'est lancé, t'as plus qu'à attendre sa réponse. Mais c'est la jeune femme qui te proposer d'aller boire un verre chez elle. Pourquoi pas. De toute façon, tu refuses de la laisser seule. On ne sait pas sur qui elle peut tomber dans ces rues sombres et mal éclairées. « Chez toi, chez moi. C'est toi qui voit mais je ne te laisse pas seule Faye ! » Dis-tu avec une certaine conviction dans la voix. Maintenant que tu sais pourquoi elle a peur, tu ne la laisses pas seule. C'est non négociable. « Allons chez toi ! Je peux même dormir là-bas si ça te rassure ! » Ton regard se plonge dans le sien, tu caresses sa joue avec un sourire idiot sur le visage. Tu te sens utile pour une fois et ça, ça fait du bien. Ça flatte ton égo.