sigrid b.

01&02/ ton enfance et ton adolescence Tu es née ici, et tu te demandes que serais-tu devenu si tu étais née dans une autre ville et si tu avais une autre famille. La réponse ? Bien mieux. Parce qu'on ne peut pas dire que t'as vécu dans une réelle famille. Celles qui te préparent ton petit-déjeuner, qui savent quand est ton anniversaire et te couvrent de cadeaux pour l'occasion. Celles, où le bonheur se trouve dans les cookies encore chauds préparés avec amour par ta mère. Ton père n'a jamais été là, à part pour ta désastreuse conception. Tu portes le tendre prénom de ta grand-mère maternelle, que tu n'as jamais rencontré, et le nom de ta tendre mère. Et ta mère a préféré échanger farine contre cocaïne ou marijuana dans les cookies faits avec amour. Cet amour s'est rapidement retrouvé derrière les barreaux. Et toi derrière un bureau, à te faire présenter à chaque couple voulant d'une enfant leur ressemblant. Mais t'étais toujours trop vieille. Dix ans, c'est un peu trop vieux. Un peu trop vieux pour ces gens qui croient qu'éduquer un enfant se fait à partir du premier jour, qui veulent rendre heureux un enfant abandonné, mais qui en rejettent d'autres, un peu trop vieux à leur goût, qui seront malheureux toute leur vie. Quand on t'a transféré dans un autre orphelinat, qui faisait littéralement passer les enfants comme des objets destinés à la vente, où tu devais toi-même te vendre après un défilé dans ta plus belle tenue et après avoir été retournée - parce qu'après un mois, tes soi-disant nouveaux parents n'étaient pas satisfaits de leur achat, t'as décidé de te barrer. De fuguer. Parce que tu savais que quoi qu'il arrive, tu allais être plus heureuse n'importe où que là-bas. Alors à treize ans, tu t'es retrouvée à la rue. Dix ans que tu connais désormais les moindres recoins de cette ville. Dix ans où tu t'es débrouillée. Dix ans où tu n'as jamais connu l'odeur des cookies sortant du four un dimanche matin.

03/ ton caractère tu es quelqu'un de bienveillant, tu penses un peu trop aux autres, oubliant ce que toi, tu ressens, ce que toi, tu veux. Tu aimes voir tes amis heureux, tu aimes les aider dans leur vie, tu ferais tout pour eux. Tu es très généreuse. De ton côté, tu es réservée, Sigrid. Tu es quelqu'un qui ne se confie que très peu. Tu arrives à surmonter seule tous tes problèmes, sans en parler aux autres. Tu réfléchis, tu te poses avant d'agir. Tu arrives à prendre du recul face à n'importe quelle situation. T'as toujours un sourire aux lèvres malgré ta vie désastreuse. Tu es quelqu'un de cultivé, tu adores apprendre des choses et tu rêves d'un jour entrer dans une grande université. Derrière cette bouille d'ange, t'as un sale caractère. Tu ne te laisses pas faire, prête à taper si on te cherche. Tu tiens tête et si tu as raison, tu iras jusqu'au bout pour le prouver. Sigrid, ça t'arrives d'user de tes charmes et de manipuler des inconnus pour arriver à tes fins.

04/ tes habitudes la rue ne te permet peut-être pas d'avoir une routine parfaite, tu ne connais pas le métro-boulot-dodo. Parce que tes nuits sont courtes, tes heures de travail en noir sont allongées, parce que tu ne gagnes pas assez. Le métro est remplacé par ces nuits à marcher jusqu'à des appartements inoccupés, un partout dans la ville. Généralement, tu te retrouves à grignoter chez le boulanger du coin, c'est sûrement le gars le pus sympa du monde, parce que depuis que t'es à la rue, il te réserve toujours un croissant. C'est un homme généreux, qui t'a déjà fait des faveurs, en réduisant son prix de moitié pour que tu puisses acheter de quoi nourrir tout le crew. Généralement, tu traînes l'après-midi, traînassant dans les librairies ou cherchant un nouvel appartement à crocheter pour pouvoir y entrer. Le soir, on t'appelle généralement, t'as plein de petits boulots, tu ne fais pas ça à plein temps, tu débarques le soir à ces bars, pour demander s'il ne manque personne à l'appel - t'es devenue une habituée, tu sais quand y travailler, même si c'est pour quatre dollars de l'heure, tu sais que ça te fait du bien de gagner de l'argent, mais aussi de penser à autre chose.

05/ ton apparence t'essaies de paraître soignée, alors que tu galères à trouver des vêtements ou à nettoyer le peu que tu as déjà. Tu essaies tout de même d'être féminine, pas parce que tu aimes ça, mais parce que clairement ça te sert - ça te sert à trouver quelques petits jobs de merde, ça t'aide à avoir de la nourriture gratuite, t'es pas bête.