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 j’entends tes pleurs (meg)

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Louison Maillard;

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Louison Maillard



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Message Sujet: j’entends tes pleurs (meg)   j’entends tes pleurs (meg) Empty Ven 23 Aoû - 12:36

@Meg Arganza

Comme la foudre contre le bois, les prémices étincelants du jour nouveau pourfendent les âmes ensommeillées. À travers les rideaux des filets de lumière constellent le visage de l’enfant. Ses afflictions nocturnes peintes dans le néant infernal de cette cage de béton. Les orbes brunies par un repos volé, elles jaugent le plafond d’heure en heure ; fleuve tranquille d’une vie latente. Insomnie. Des transports qui la transcendent au-delà des nécessités du corps, au-delà de cette fatigue qui fauche les peines. Morphée déchu, déni du marchand de sable, vacuité immersive. Charlie, rejeton d’une inexorable léthargie, les chiffres de l’horloge qui raisonnent dans le cortex, ultime sentence du fatum. Un souffle jeté dans l’air fragilise l’accalmie, les traités dyonisiens s’interrompent, et les ferveurs de l’esprit avec. Un souffle éructe, sorti des abîmes, achève l’inanité matinale.

[…]

Il fut un temps où son nom n’effleurait aucune lippe. Elle errait, massue en main, vers les sentiers austères de l’indifférence réservée aux novices. Une main tendue, tâchée par la salive amère des hérétiques de la morale, stérilité des cœurs abîmés. Charlie offrait ses services à l’hôpital du queens, berceau fertile de démences criardes, les malades à fleur de peau. Ses doigts frôlent le papier déposé sur son bureau: « M. Arganza ». Entre les pages, Arganza n’est qu’une enchevêtrement d’assertions médicales. Pathologies métaphysiques, hypocondrie existentielle. Une jeune femme renversée par les forces substantielles des drogues, une chute scabreuse vers la perte de connaissance. Charlie s’enquit des événements, les ordres lui incombant un suivi thérapeutique. La patiente offerte aux soins délicats de la collaboratrice.

Alors, des lèvres sifflaient son nom lorsque les tragédies se prêtaient à la nuit, fuyant le fulgurant éclat du jour.

Ce dossier entre les doigts, ses sentinelles impassibles maintenues derrière un vaste bureau fait de chêne, des grands fracas belliqueux remuent la porte et captent son attention. Muée par un élan nouveau, sa carcasse se place derrière le mur boisée qui maintiennent les apparences de la docteur et sa patiente quelques instants de plus dans les confins de l’imaginaire. Enfin, le rideau tombe: portrait meurtri d’une gamine dans l’embrasure d’une porte revêche.

« - Entrez. »

Le silence cultivé jusqu’alors par ces deux êtres éclataient sur les côtés des formalités. Ces filles d’Eve désormais assises l’une en face de l’autre s’apprêtaient à détruire la charpente des confessions indicibles de desseins éprouvés, éprouvants.

« - Vous n’avez pas vraiment envie d’être ici, n’est-ce pas? »

Une question finement enveloppe d’un ton détaché, que la névrose n’a pas encore bouleversée.

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Message Sujet: Re: j’entends tes pleurs (meg)   j’entends tes pleurs (meg) Empty Lun 26 Aoû - 21:24

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C’est ce qui devait arriver. C’est ce qui devait arriver. Des mots qu’elle se répète, encore. Des mots qu’elle entend, inlassablement. Parce qu’il y a ces voix, celles qui sont dans sa tête, celles qui refusent de se taire. Il y a ces voix, qui viennent lui souffler doucement qu’elle n’est plus rien. Qu’elle aurait dû mourir, elle aussi. Il y a ces voix, qui ne sont qu’un symbole de sa souffrance. Un symbole de sa douleur. Le temps passe mais rien ne s’efface. Ni son absence. Ni le sentiment de culpabilité qui ne fait que la ronger jour après jour. Il est mort, l’homme qu’elle aimait. Il est mort, l’homme qui partageait sa vie. Un accident. Un verre de trop. Un joint de trop. Une vie déchirée. Une vie brisée. Et l’absence de celui qu’elle aime qui se fait beaucoup trop sentir. Tu ne peux pas oublier, Meg. Tu ne peux pas avancer. Parce qu’il est mort par ta faute. Comme ta mère, bien des années avant lui. Il est mort parce qu’elle n’est qu’un putain de poison porteur de malédiction. Parce que toutes les personnes qu’elle aime sont vouées à souffrir, elles aussi. Sont vouées à mourir, elle aussi. S’approche d’elle, se risquer à l’aimer, c’est se jeter dans le vide sans savoir s’il y aura quelque chose sur le sol pour amortir la chute. Prendre le risque de l’aimer, c’est prendre le risque de se détruire. Alors tu les rejette tous, Meg. Ceux que tu aimes. Tu les rejette, pour leur éviter de souffrir. Avec toi. A cause de toi. Elle les rejette, parce qu’elle est convaincue qu’il s’agit là de la meilleure décision. Pas pour elle. Mais pour eux.
Parce qu’elle n’a jamais été égoïste.
Parce que peu de personnes sont rentrées dans son cœur.
Mais celles-ci, elle s’est jurée de les protéger.
Jusqu’à la fin.
Et c’est ce qu’elle fera. C’est ce qu’elle fera jusqu’à ce qu’elle perde vie. Ce qui est peut-être en train d’arriver, bien plus tôt que prévu. Bien plus vite qu’elle ne l’aurait imaginé. Un malaise. Un malaise à cause de la surdose d’antidépresseurs. Parce qu’elle ne sait pas s’arrêter. Parce qu’elle ne sait pas se limiter. Et c’est à l’hôpital, qu’elle s’est retrouvée. Dans l’obligation de se soigner. Une psychologue. Pour elle. Elle qui a toujours été la plus forte de toutes. Elle qui n’a jamais su montrer, dévoiler, ses faiblesses. Mais elle n’a pas le choix. Elle le sait. Alors elle est ici. Assise sur cette chaise. Et elle sent déjà ses démons l’envahir, alors que la médecin s’adresse à elle. - Aucune envie, non. Elle la regarde. Parce qu’elle est à peine plus âgée qu’elle, parce qu’elles sont certainement bien loin d’avoir la même vie. - Je n’ai pas besoin d’être ici. Essayer de prétendre, une fois de plus, que tout va bien.
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Message Sujet: Re: j’entends tes pleurs (meg)   j’entends tes pleurs (meg) Empty Ven 6 Sep - 19:49

Et les mots, tranchants, vindicatifs, jaillissent d’entre ses lippes. Fine exécution du déni, elle étire un maigre rictus. La détresse s’est logée confortablement dans ce palpitant informe, Charlie peut sentir à quel point il y fait chaud, dans cette douleur. La gamine qui exècre sa peine, occulte les châtiments du fatum, et toujours, Charlie l’entend crier. Ses opales rencontrent le papier déposé sur ses genoux, et défient une nouvelle fois celles de la jeune femme.

« - Mademoiselle Arganza. Les regards se soutiennent pour faire régner le calme quelque instant. Je ne fais pas dans la torture, si vous voulez partir, faites-le. »

Ses mots chutent dans une monotonie glaciale. La brune tressaille, son visage séraphin s’éclaire d’une nouvelle ombre. Le noir qui l’assiège, l’imaginaire brumeux d’une opportunité alléchante. Les épines autour de son coeur se remplissent de venin. Charlie entrevoit une jambe secouée par des tremblements légers, la patiente hésite, considère l’éden infernal que la porte de la pièce maintient à l’écart. Elle hésite parce que l’oasis, sans doute, est-elle le fruit de ses chimères? La docteur écoute ce corps qui s’exprime plus qu’il n’en possède la volonté. Elle expire doucement.

« - Saviez-vous que le mot « compassion » est formé du préfixe « com- » et de la racine « passio » qui, originellement signifie « souffrance ». Captée, capturée. Vulgairement, la compassion est synonyme de co-sentiment. Il s’agit de la capacité de vivre le malheur de l’autre, et une multitude d’autres sentiments. Le mot compassion signifie que l’on ne peut regarder d’un coeur froid la souffrance d’autrui. Elle s’interrompt, des secondes éternelles. Meg, dès lors que vous êtes capable de regarder votre propre souffrance de votre coeur froid et taciturne ; dès lors que vous manquez de compassion pour vous-même, alors vous avez besoin d’aide. »

Les prunelles de la demoiselle se fixent sur le faciès de sa patiente. Et maintenant? Est-elle toujours prête à fuir?
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Message Sujet: Re: j’entends tes pleurs (meg)   j’entends tes pleurs (meg) Empty Dim 8 Sep - 20:34

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Une thérapie. Comment est-ce qu’une thérapie pourrait l’aider ? Comment est-ce que parler à une parfaite inconnue pourrait l’aider ? A-t-elle des pouvoirs magiques, cette psychologue ? Peut-elle ramener les morts à la vie ? Parce que c’est absolument tout ce dont elle a besoin, Meg. Pouvoir ramener les personnes qu’elle aime. Pouvoir ramener les disparus. Pouvoir effacer cette putain de souffrance qui lui crève le cœur et lui bousille l’âme. C’est tout ce dont elle a besoin. Les ramener. Ou oublier. Recommencer à zéro ou périr avec eux. Il n’y aura pas d’entre deux. Il n’y aura pas de nouveau départ. Tu veux juste un paradis, Meg. Fermer tes yeux pour ne plus jamais les rouvrir. Fermer tes yeux pour te transporter, ailleurs, rien que pour un instant. Elle n’a pourtant pas essayé d’en finir, en avalant la dose de trop. Elle n’a pas essayé de mourir, mais lorsqu’elle s’est sentie partie, c’est une douceur infinie qui est venue l’envahir. La douceur de la souffrance qui s’efface. La douceur de la douleur perdue. Mais la ramener ici, dans ce bureau, c’est lui rejeter en pleine face tout ce qui fait mal. C’est lui dire, de la voix la plus audible qui soit, qu’elle n’est qu’une putain de meurtrière. - Je n’ai pas d’autre choix que d’être ici. Et ses paroles qui frappent contre son esprit. Ses paroles qui viennent se frayer un chemin, vicieusement, jusqu’à son cœur. Elle a tort, Charlie. Elle a tort, parce qu’avoir de la compassion pour elle-même reviendrait à se pardonner. Reviendrait à oublier, oublier que tout est sa faute. Parce qu’il est là, ton éternel problème, Meg. La culpabilité. La culpabilité qui ne fait que grandir de jours en jours. - Ah oui ? Et vous pensez que c’est ce qui me manque ? De la compassion ? Sa voix est éteinte. Son visage est fermé. Elle doute vraiment des bienfaits de la parole. Elle a plutôt peur de s’effondrer, vraiment, dès lors qu’elle dira le moindre mot au sujet de ce qui s’est passé.
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Message Sujet: Re: j’entends tes pleurs (meg)   j’entends tes pleurs (meg) Empty Dim 15 Sep - 8:00

Les opales de Charlie observe la douce que les mots éteignent à mesure qu’ils découlent, incoercibles, d’entre ses lippes, s’arrachent à elle dans une douleur vive. Ses mots qui lui affirment, intraitables, que même sa présence ici ne lui appartient pas. « Je n’ai pas d’autres choix que d’être ici », acception qui cingle la cervelle de Charlie, qui lui en susurre plus que de soupçons. Un feu incandescent brûlait les entrailles de Meg, la couronnait d’amertume et de dépit. Etait-ce ce feu lui-même qui l’avait traîné jusqu’ici, fatigué d’éructer ses flammes véhémentes, de vivre dans ce corps terrassé par une sécheresse ardente? Ce choix n’était vraisemblablement pas le sien, car Meg fuyait quelconque enfer de la résilience.

La docteur admirait là les derniers reliquats de vie de l’enfant, à vif et à sang, qu’elle abandonnait sur le parquet, crachant ses dernières invectives au miroir. Chaque mot lui permettait de se flageller, blâmer son existence, mais Charlie ne pouvait encore déterminer les raisons de ce dangereux chaos. Pour sûr, elle savait que c’était le versant de ceux qui avait commis l’irréparable, qui avait laissé leur existence se confondre avec leurs erreurs comme s’ils avaient pu les dépasser à un moment ou un autre.

Bien sûr que tu manques de compassion ; à quelques mètres de moi, j’entends pourtant tes maux qui hurlent, ta culpabilité qui débordent.

« - C’est cette compassion pour les autres qui a anéanti celle que vous vous devez. Et c’est aussi celle-ci qui vous a attiré jusqu’ici. Elle ne vous manque pas, elle agit juste comme une vieille ennemie qui s'est éprise de son adversaire. »

Elle distingue clairement le scepticisme de Meg face à la parole thérapeutique; il lui est si familier. Charlie s’émeut de ce martyr, la tendresse se dissémine en elle, ses apparences demeurent pourtant infaillibles.

« - Qu’est-ce que l’on endure dans un laps de vie qui, en nous, catalyse une telle colère? Elle semble se parler à elle-même, mais la requête s’adresse bel et bien à la jeune femme. »
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Message Sujet: Re: j’entends tes pleurs (meg)   j’entends tes pleurs (meg) Empty Mer 18 Sep - 20:29

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Elle ne réalise pas. Elle ne réalise pas. Elle ne parvient pas à croire qu’elle est tombée si bas. Incapable de gérer sa propre vie. Incapable de digérer ses propres erreurs. Incapable de rien d’autre que de blesser les personnes qu’elle aime. Maudite, c’est ce qu’elle est. Et peut-être qu’il s’agit là du prix à payer. Solitude éternelle pour ne plus détruire les êtres aimés. Peut-être que c’est tout ce qu’elle mérite. Ce à quoi elle doit s’accommoder. Elle est sombre, la vérité. Elle est sombre, cette lueur qui s’émane de toi. Cette lueur qui n’a de cesse de te faire chuter. La souffrance est certainement le pire des tombeaux. Elle est résiliée. Résiliée parce que beaucoup trop fatiguée. Résiliée parce qu’épuisée de se battre sans cesse contre une vie qui n’a jamais été facile. Contre une vie qui n’a jamais réellement voulu d’elle.

La petite cendrillon des temps modernes,
L’oubliée loin des merveilles.


Et les paroles de la brune ont un effet dévastateur sur elle. Ils cognent contre son esprit, cherchant désespérément à se frayer un chemin. Ils cognent contre son esprit, essayant de faire sortir ses pensées les plus profondes. Son mal-être le plus profond. - Vous n’arriverez pas à m’aider avec vos sermons de psychologue. Non, elle ne t’aidera pas, Meg. Pas comme ça. Elle ne parviendra pas à te faire oublier que tu es responsable de la mort des personnes que tu aimes. Pas comme ça. Parce qu’elle est terre à terre, elle l’a toujours été. Ce ne sont pas ses grandes phrases et ses mots subterfuges qui effaceront quoi que ce soit. - Sur les autres, je ne dis pas. Mais sur moi, ça ne fonctionnera pas. Elle se referme. Elle se referme comme une huitre. Serrant légèrement ses points comme un mécanisme défensif. Elle déteste être ici. Elle déteste cette présence qu’on lui inflige. Il faudra beaucoup plus que ça, pour percer ta carapace. Pour accéder à cette souffrance que tu voudrais tant garder pour toi. Placée dans un coffre en acier, parce que tu n’as jamais appris à te montrer faible devant qui que ce soit.
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Message Sujet: Re: j’entends tes pleurs (meg)   j’entends tes pleurs (meg) Empty Jeu 3 Oct - 8:41

La brune écoute attentivement les acerbes désespoirs de sa patiente. Pourtant, elle ne prend la peine d’étouffer les cris de son coeur : elle a mal parce qu’il doit en être ainsi. Intolérable serait l’étrange sérénité de l’indolore.

Juste quelques mots, laisse-moi comprendre ce mal qui t’assène, te peine sans répit.

Charlie a envie de l’ardeur d’une confession, une confiance en filigrane transposée par les mots. Elle voudrait que Meg croit qu’il est permis de se livrer sans engagement, sans que les maux nous soient dérobés.

« - Vous savez Meg, je ne fais pas de miracle. Les gens ne viennent pas ici déballer leur histoire pour s’en trouver guéri en quittant cette pièce. Je ne suis pas médecin, et je crois d’ailleurs que certaines pathologies ne peuvent être guérie et dureront toujours. Les gens viennent dans mon cabinet, parle de ce dont ils ont envie et repartent, avec ou sans quelque chose. Je suis là pour vous montrer que certaines portes existent, c’est à vous de déterminer si vous voulez les ouvrir et à quel moment. »

Les derniers mots du monologue retombent dans le silence qu’ils avaient brisé.

« - Que vous le vouliez ou non, le fait que vous vous trouviez ici n’est pas anodin, peu importe que vous demeuriez silencieuse. Alors pourquoi ne pas laisser une chance aux événements? »

Charlie a ses opales fixées sur le visage séraphin de la jeune femme.

Une main et je te tendrai la mienne.

@Meg Arganza
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Message Sujet: Re: j’entends tes pleurs (meg)   j’entends tes pleurs (meg) Empty Jeu 24 Oct - 19:47

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Elle ne sait plus quoi penser. Elle ne sait plus quoi dire. Elle se trouve face à cette femme, cette psychologue, bien plus patiente qu’elle ne le serait à sa place. Bien plus douce qu’elle ne le serait à sa place. Elle tient son discours, elle met les formes, trouve les bons mots. Sans prétention aucune de l’aider à aller mieux, ni même d’effacer ses souffrances. Elle n’a pas cette prétention, Meg. Tout ce qu’elle veut, c’est que tu te livres. Que tu déballes tout ce que tu as sur le coeur. Que tu lâches ce qui te fait mal. Ce qui te détruit, un peu plus chaque jour. Elle n’attend que cela, miss O Connell. Et peut-être que c’est ce qu’il lui faut, à Meg. Quelqu’un qui la pousse. Quelqu’un qui puisse la sortir de sa carapace. De cet élan de malheur dans lequel elle s’est enfermée. Dans lequel elle se laisse aller. C’est horrible à dire, mais t’as envie de mourir, Meg. T’as envie de crever. De rejoindre ceux que tu as aimé. Egoïste, peut-être, mais t’as la sensation de tout bousiller sur ton passage. La sensation de faire mal à toutes les personnes qui veulent bien t’approcher. Qui veulent bien t’aimer. - Bien. Tout le monde meurt autour de moi. Qu’est-ce que vous pouvez répondre à ça ? Qu’elle lâche finalement, le visage dur comme la pierre, le ton sec comme le désert, mais le cœur pourtant plus fragile que jamais. Prêt à exploser à tout instant. Prêt à rendre l’âme à tout instant. Elle ne veut pas se montrer faible, elle ne sait pas faire, elle n’a jamais su. Elevée comme une guerrière. Elevée comme à l’armée par un père militaire. Et pourtant, Charlie l’oblige à le faire, aujourd’hui.
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Message Sujet: Re: j’entends tes pleurs (meg)   j’entends tes pleurs (meg) Empty Jeu 7 Nov - 15:51

La mort est un fardeau, lequel n’a ni raison, ni vérité propre. Charlie savait que Meg n’attendait pas réellement de réponse, aucune du moins qu’elle n’aurait déjà en sa possession. C’est pour ça qu’elle était là, car la mort nous prend, soutire, dérobe sans explication. Elle rompt le fil de l’existence, interrompt l’acte en cours, brise le temps en des milliers d’éclats. On s’endeuille car après la mort, il n’y a plus rien à dire, seules demeurent quelques réminiscences nébuleuses. Que dire de ce qu’il nous reste alors? Des instants volés, la mort et rien d’autre en réalité. Mais pourquoi regrette-t-on la mort? Pourquoi nous en rendons-nous responsable?
On s’endeuille car ils ne sont plus là où nous aurions aimé qu’ils soient, car nous sommes restés quand ils sont partis emportant une part de nous-mêmes dédiée à leur souvenir. La mémoire est égoïste, mais elle est passive, elle ne fait que subir le trépas et il n’y a rien, là encore, à y faire. Charlie sourit, il est faible ce rictus, mais elle est apaisée.

« Vous êtes tracassée par deux choses. La première c’est l’idée que la mort s’abat, injustement, autour de vous. Qu’elle vous a volée les vôtres quand elle aurait pu vous prendre car, enfin, ce n’est pas vous qui vous seriez retrouvée seule, et alors responsable. Sa voix est délicate, souffle imperceptible de réconfort et de chaleur. La seconde, c’est que vous avez entièrement compris ce qu’il retournait du fait de se sortir du deuil. L’on croit à tord que le deuil est le fait des égoïstes, de ceux qui ne tolèrent pas la mort parce qu’elle nous laisse seul, mais le véritable égoïsme réside dans le fait qu’en sortant du deuil, vous ne faites plus vivre les vôtres dans vos souvenirs. »

Charlie appâte les opales de sa patiente, elle a envie de lui dire qu’il y a encore des choses, pour elle, dans ce bas monde. Elle est atteinte par la martyre, sent son coeur qui palpite car elle aussi, l’injustice la traverse. La docteur temporise, elle ne doit pas s’engager.

« Meg, vous n’êtes pas un oiseau de malheur. »

Je ne te demande pas de me croire
Il y a au fond de toi quelque chose qui se bat encore
Défais ton armure, laisse-moi entrer
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