∴ toutes les machines ont un cœur, t'entends? (abel)

De sa naissance à maintenant

Abel est un franco-américain, il a vu la lumière la première fois le vingt-huit mai en mille neuf cent quatre-vingt-quatre. Sa mère est née à Ollioules, sa ville natale, à moins de trente minute de Toulon et son père est un Américain venue vivre sur la terre française pour voir les innombrables paysages qu’on pouvait voir. Il y a vécu toute son enfance jusqu’à l'adolescence. Une fois la fin de ses études, il a pris l’avion pour venir vivre ici, parce qu’il avait décidé de suivre son coeur qui appartenait à cette fille, magnifique, renversante mais qui était en réalité son professeur d’anglais. Il a eu des opportunités professionnelles en arrivant, mais même si le trentenaire était allé à la fac, il n’a pas vraiment eu des bons résultats, la moyenne de partout, c’était déjà beaucoup pour lui. 

Le Français a demandé à la jeune femme sa main, un an après être venue s’établir dans le Queens. Elle n’a pas refusé, elle lui a sauté dans les bras, en criant qu’elle le voulait, qu’elle ne pouvait être qu’heureuse qu’enfin il se décide. C’était comme une évidence pour ces jeunes adultes qu’ils étaient. Ils ont vécu heureux, jusqu’à une certaine année, il y a huit ans à ce jour, Abel n’a rien vu venir. Sa relation avec sa femme s’est détérioré, il avait beau faire tous les efforts du monde pour la satisfaire, rien à faire. Elle devenait de plus en plus distante, avait-elle rencontrer quelqu’un? Avait-elle des soucis? Aimait-elle toujours le jeune homme? Malheureusement, le blond n’avait aucune réponse à ses questions. 

Les disputes commencèrent, plus violentes les unes que les autres, de plus en plus récurrentes. Abel n’est pas le genre d’homme à être violent, encore moins envers une femme, cela lui arrivait de hausser le temps, mais jamais la main. Il pensait que les hommes qui battaient leurs femmes, étaient des hommes faibles, remplis de noirceur. Cependant, plus d’une fois la vaisselle avait volé à cause des accès de colère de sa femme. Pour lui, les disputes étaient chose futiles, la communication était de prime dans un couple. 

L’année suivante, ils ont essayé de surmonter les épreuves, de sauver ce qui restait de leur couple, pourtant si solide dans leur jeunesse. Sa femme réussit tant bien que mal à le convaincre de devenir père, chose qu’il n’a jamais regretté, Alissia est née, petite fille ravissante qui a su réchauffer le coeur de cet homme, elle avait hérité de ses cheveux blonds, couleur qui avait lui-même reçu de sa mère. Plus la petite grandissait, plus il avait l’impression que la petiote était là pour réparer la déchirure de leur couple, qu’elle servait d’intermédiaire. Pour lui, c'était la prunelle de ses yeux, sa princesse, sa bouffée d’oxygène. Il était tellement heureux de l’avoir dans sa vie, loin des siens. Sa femme par contre... On ne pouvait pas dire la même chose, elle était redevenu la femme qu’elle était avant la naissance d’Alissia. Saute d’humeur, perte d’appétit, insomnies, un baby blues en somme. Malheureusement celui-ci s’est transformé en vrai dépression. 

Abel ne savait plus quoi faire, il avait à nouveau tout fait pour consoler sa femme, la mère de sa fille qui ne demandait qu’à être aimé par celle qui l’avait fait naître. Puis quelques années après la naissance de son trésor, elle disparut de la circulation. Il s’en rappelait comme si c’était hier, il était à son poste, surveillant une résidence quand son téléphone se mit à sonner. C’était l’école maternelle de sa fille. Sa femme n’était toujours pas venu chercher Alissia, la petite était inconsolable depuis une heure, il était dix-sept heures passées et elle était censée récupérer sa fille vers seize heures moins dix. Il abandonna son poste immédiatement, appela une fois, deux fois, trois fois sa femme, c’est au bout de la quinzaine fois qu’il abandonna, tapant le numéro de son patron pour expliquer la situation, il arriva rapidement à l'établissement. Abel essaya tant bien que mal de consoler sa fille qui avec ses toutes petites mains s’accrochait désespérément à son père, pleurant. 

Quand ils arrivèrent dans leur appartement familial, ce fut un choc pour Abel. Toutes ses affaires avaient disparu, rien qui laissait penser qu’elle avait vécu ici. Le blond trouva un simple mot accroché sur le frigo dans la cuisine, des excuses griffonnées rapidement, des piètres explications qui n’en était en réalité même pas, écrit dans la précipitation. Il la rechercha en vain pendant plusieurs jours, appelant sa famille à elle, ses amis, ses collègues. Toute personnes connaissant sa femme. Personne ne savait où elle était. Il se rendit rapidement compte qu’elle l’avait abandonné lui mais surtout sa fille, son bébé qui, du haut de ses quatre ans ne demandait qu’une chose; sa maman. 

Abel n’a plus jamais revu sa femme depuis, il lui en veut terriblement de lui avoir fait subir ça mais davantage en sachant tout le chagrin qu’avait ressenti Alissia. Un enfant ne devrait jamais subir une telle chose… Aujourd’hui, le blond vit toujours seul avec sa petite fille qui a maintenant six ans, petite princesse qu’il aime terriblement. Il l’a fait passer avant tout le reste. Aucune femme n'a pris la place vide dans son lit, depuis deux ans, depuis le jour où sa femme est parti, il n’a jamais eu d’autre relation avec une femme, même pour une nuit. Sa fille, Alissia, lui prend tout son temps libre, il l’a comble de bonheur, comme elle lui comble le sien. C’est tout ce qui lui importe, le reste n’est que superflu à ses yeux.
 

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