good shits happens to babes who hustle. (malo)

@Malohe Bernascodi

Putain de semaine. C'est toujours dur, long, caféiné, rempli de long soupirs et de questions existentielles. Pourtant tu l'aimes ton métier, qu'est-ce que tu l'aimes bordel, mais certaines journées sont juste faites pour rester chez soi, en position nemale dans son lit, à mater les dernières conneries netflix ou un vieux disney. Ton dernier dossier est comme une espèce de plaie qui ne cesse de gratter, tu sais que tu ne dois pas céder à cette envie atroce qui te ronge et poser les ongles contre ta peau pour ne pas avoir une putain de cicatrice qui prendra trois piges à disparaître, mais tu ne peux pas. C'est le ressenti que tu as sur ce dossier. Le plus nul. Pour la dernière arrivée en date. Typique. Un peu machiste, mais typique. Puis tu n'as pas franchement le choix, faut bien que tu gagnes un peu de fric, la vie est toujours plus jolie et franchement tu voudrais bien tout plaquer pour une épique journée shopping sans regarder la moindre dépense ou ton compte. Ouais t'en rêve. Genre, plus que n'importe quoi. C'est un peu une thérapie pour toi, ça permet de virer tous les démons qui traînent dans ta tête à longueur de journée, de soirée, de nuit, et qui pourrissent ton quotidien. Ils ont bien des noms, mais tu éviteras toujours de le dire à voix haute pour ne pas les invoquer et te faire encore plus de mal.
Non, la seule chose qui peut te sauver outre une bordel de journée shopping, c'est Malo. Elle va te changer les idées, tu le sais, elle a un talent pour ça. Tu ne préviens de ta venue, après ta journée de taf acharné, d'un simple emoji envoyé par texto. Pas la peine de s'étaler, elle te viendra bien arriver by the way. Well, après un dernier soupir, tu fermes tout ce qui te rattache au taf et à cette affaire débile pour déambuler dans les rues bondées de cette ville qui n'a jamais l'air de pioncer. Ça te fait sourire, t'aimes l'animation. Finalement arrivée à destination, tu entres telle une reine dans l'établissement après avoir capté le regard de Malo. Salut pétasse. Lâches-tu tout en t'installant en face d'elle, large smile collé sur ton visage qui s'illumine d'un coup. L'effet Malo. Ne travaille pas trop, j'ai besoin de toi après.

Le travail, un vrai cauchemar pour toi. Pourtant tu devrais y être habituée depuis. Mais non, toi tu rêves d’une vie de princesse. D’une vie de star ou le travail devient un passe-temps pour garder une certaine notoriété. Ce que tu aimerais passer tes journées à la maison à regarder des séries, faire du shopping sur internet puis sortir le soir pour manger dans les restaurants les plus chics de New York, aller dans les meilleures boites de nuit et faire le tour du monde quand tu en as marre de la ville qui ne dort jamais. C’est ça ton rêve, ton but ultime dans la vie. Mais pour l’instant il te semble très loin. Tu te dois de travailler pour payer ton loyer et pour payer tes cours sur internet. Tout serait plus simple si tu ne venais pas d’une famille d’immigrés. Mais tu ne peux pas te résoudre à cracher sur ton patrimoine. Ta grand-mère est la personne la plus précieuse à tes yeux et c’est pour ça que tu dois te débrouiller toute seule. Elle t’a tellement donné que tu ne veux plus lui demander de l’aide. Il faut que tu y arrives par toi-même. C’est là que le boulot de serveuse dans ce petit café du Queens intervient. Tu ne l’aimes pas plus que ça. Ce n’est pas ton style de trainer dans ce genre d’endroits. Mais les propriétaires paient assez bien et ils sont sympas. Ils comprennent ta situation. Alors pour l’instant tu t’y accroches, en prenant sur ta fierté de princesse.
Tu reçois un message d’Alaska, ta meilleure amie, celle qui sait tout, ou presque. Elle sait ce que tu traverses et que tu veux une vie meilleure. Elle te comprend et te soutient car elle aussi, elle veut une vie meilleure. Mais heureusement pour elle et malheureusement pour toi, elle vient d’un niveau de vie déjà plus élevé.
Tu devines au message qu’elle risque sûrement de passer. De toute façon il se fait tard et tu sais que c’est la fin de ta journée. Alors tu encaisses tes derniers clients et passe la main à un collègue. En attendant sa venue, tu prépares ton café et le sien. Celui de d’habitude. « Salut pétasse. » tu relèves la tête et tu vois Alaska, avec son petit sourire en coin. Tu ne peux t’empêcher de sourire et de te sentir heureuse. La voir te réconforte toujours et tu sais que vous allez pouvoir discuter et profiter jusqu’à pas d’heure. « Ne travaille pas trop, j'ai besoin de toi après. » tu étouffes un petit rire et ramènes les deux tasses de café à votre table. « J’espère que tu ne m’emmènes pas dans des plans foireux encore après » tu lui fais un clin d’œil et t’installes en face d’elle. Vous avez le don pour mettre en place les pires coups montés. Vous n’allez jamais quelque part sans but réel. Après tout, il faut entretenir votre niveau d’amusement. La vie est trop courte pour passer sa vie à ne rien faire. « J’espère que je t’ai manqué et que tu as des ragots juteux à me raconter, sinon je te mets ce café sur ta note… et le mien en plus » un petit sourire en coin s’installe sur tes lèvres, fière de ta réplique. Même si au fond, ce café est gratuit pour toutes les deux.

C'est toujours le plus grand des plaisirs, rien que de voir son minois au travers de la vitrine. C'est l'effet qu'elle te donne, à chaque fois qu'elle est là, ou pas loin de toi, d'un coup tu te sens bien. Parce que tu sais que tu passes un bon moment avec elle, à chaque fois. Ce n'est pas ta meilleure amie pour rien, elle a gagné cette place de droit, parce que c'est la meilleure tout simplement. Et puis ça efface tout d'un coup, toutes les merdes de la journée, de la veille, de la semaine, que tu traînes avec toi du matin au soir, de chez toi au bureau, du bureau à chez toi. C'est une overdose de merdes. Et t'es encore assez sadique envers ta propre personne, parce que tu l'aimes ton métier. Et toutes les merdes qui viennent avec.
Impatiemment tu entres, là où elle travaille, dans cet endroit que tu connais bien, pour venir la déranger pour le restant de sa journée, même s'il lui reste peu. Et heureusement, tu mourrais sûrement d'ennui en attendant qu'elle ne puisse t'accorder son temps plein. Tu souris, la regardant, alors qu'elle a déjà prévu de faire ton café. Un adorable bébé. Tu t'installes, ici tu commences clairement à avoir tes petites habitudes. C'est limite si tu ne passes pas plus de temps au sein de l'établissement que dans ton petit studio. En même temps, l'ambiance est cool, il y a toujours des distractions, Malo est là et le café n'est pas trop dégueulasse. Alors clairement, ton QG c'est ici. Plan foireux? Moi? Tu imites une moue faussement outrée, posant une main sur ton cœur pour exagérer encore plus le tout, avant de pouffer. C'est vrai que vous avez le don de vous foutre dans des histoires sans même savoir comment. C'est votre don. Enfin si, ça part souvent d'une idée, de l'une de vous. Je te raconte tout si t'es sage... mais on sait toutes les deux que ça risque pas de t'arriver. Lâches-tu d'un air sérieux, avant d'étendre un sourire sur ton visage. Non, avec elle, impossible de garder une poker face plus de trente secondes, c'est un fait. Et même avec ça, tu sais que tu vas quand même finir par blablater et tout lui raconter. T'es faible. Ça aussi, c'est un fait Comment tu vas toi? T'as pas fait trop bêtises en mon absence? Tu arques un sourcil, attrapant la tasse encore chaude, la tenant fermement du creux de ta main alors que tes yeux ne quitte pas le visage de Malo, l'air curieux.

Tu ne t’attendais pas vraiment à avoir Alaska débarquer dans ton petit café du Queens, mais tu n’étais pas surprise non plus. Cela arrivait qu’elle débarque sans prévenir en plein milieu de ton service pour venir passer du temps avec toi. Et cela te faisait toujours plaisir de la voir. Cela te permettait de faire une pause dans ta journée, ne pas broyer du noir. Tu en avais tellement marre parfois. Cette vie à faire des petits boulots, à te coucher a pas d’heures à cause de tes cours du soir. Tu en pouvais plus. Tu avais envie que ça change, d’avoir une vie meilleure. Mais tu n’avais pas trente-six mille solutions, il fallait que tu gagnes de l’argent pour te payer un toit ou dormir et de quoi manger aussi. Ou alors il fallait que tu te trouves un gars riche. Ce qui était assez facile à faire, mais avec le temps tu avais de plus en plus de mal à jouer les filles amoureuses de ces gosses de riches. Ils étaient tous pareils, égoïste, avide d’argent et de pouvoir. Au final ils n’étaient pas si différents que toi. Sauf qu’eux ils avaient tout eu. Toi, tu bossais dur pour tout avoir. Et ça ne payait pas encore.
« Plan foireux? Moi? » elle entre dans son jeu, avec son air outré et surpris. Tu ne peux t’empêcher de rire. Cela te faisait tellement du bien de la voir. Tu te sentais si légère à ses côtés. « Oui toi Mademoiselle Hawkins. Quel est le mec à qui tu à fais tourner la tête au bureau aujourd’hui ? » tu lui fais un clin d’œil et attrape ton café pour y boire quelques gorgées. Tu avais bien besoin de ce café aussi. Il te réveillait partiellement, assez pour rester debout quelques heures histoire de profiter de ta meilleure amie. « Je te raconte tout si t'es sage... mais on sait toutes les deux que ça risque pas de t'arriver. » tu hausses les sourcils, un sourire amusé s’affichant sur tes lèvres. Tu prenais presque ça comme un défi. Certes tu n’étais pas une fille très sage, mais tu savais garder des secrets. De toute façon tu savais qu’elle rigolait, la preuve, elle ne pouvait pas s’empêcher de sourire cinq secondes après avoir parler. « Voyons je suis toujours sage, je ne vois pas de quoi tu veux parler » tu souris, avalant une autre gorgée de café au lait.
Elle te demandait comment tu allais. A vrai dire tu n’avais pas de réponse à cela. Tu avais l’impression qu’il se tramait un mauvais truc avec ta famille et tu étais en retard dans ton loyer. Sauf que tu ne voulais pas inquiéter Alaska. Tu n’aimais pas que les gens te prennent aux petits soins. Tu voulais être indépendante. « oh … je vais bien, rien de nouveau. Mais tu me rendrais service si tu me trouvais un mec riche sur lequel mettre la main. » tu tirais la langue et rigolais. C’est vrai que tu aurais bien besoin d’un sugar daddy ou un sugar boyfriend. Pour l’instant tu étais loin du compte.

Les mauvaises pensées s'envolent rapidement alors que tu te trouves en face de la jolie brune. T'essaies sans arrêt de les chasser, c'est dur, surtout quand tu te retrouves seule avec toi-même, à devoir t'écouter encore et encore. Ton frère te manque, et ta tête veut bien te le faire comprendre. Le seul moyen que tu as trouvé pour qu'elle se la ferme c'est d'essayer de sortir et te torturer avec d'autres choses. C'est comme quand on se fait mal, pour oublier la douleur à un endroit il faut se faire mal ailleurs. C'est con comme raisonnement, mais au moins ça te soulage un temps. Peut-être que tu devrais songer à en parler, lâcher enfin à voix haute ce que tu ressens et crier à quel point cette connerie est injuste, peut-être même que tu devrais le faire avec Néo, peu importe, avec une personne qui voudra bien t'écouter. Mais chacun ses merdes, t'as pas à ajouter une couche supplémentaire. Donc tu souris, c'est le seul moyen.
Tu ne te forces pas tellement, avec Malo. Ca fait du bien d'être en présence d'une personne amicale, c'est même un soulagement. Juste de savoir que ça ne va pas tourner autour du boulot, mais connaissant Malo surtout autour des mecs. C'est pas plus glorieux de ce côté là, t'as le don pour être une putain de loseuse. Il y a bien ce garçon... maaaaais je pense qu'on aurait besoin de whisky dans ce café avant d'en parler. C'est toute une histoire, même pour toi ça paraît pas réel d'être attachée à un mec pareil, double visages sans cesse. T'es désespérante, mais depuis le temps Malo a du s'y faire. Néanmoins tu souris, ça t'fait même un peu rire. Il y a bien pire dans le monde que d'être accro à un mec avec lequel on ne sait pas sur quel pied danser. D'ailleurs tu prends de ses nouvelles; c'est important. Juste pour être sûre qu'elle va bien et qu'elle n'a pas de soucis. Tu n'peux pas t'empêcher de rire à sa remarque. Tu devrais venir plus souvent au cabinet. Si tu savais le nombre de mecs riches quasi divorcés qui traînent, t'en trouverais sûrement un pas trop dégueulasse et pas trop mauvais au lit. Tu arques un sourcil, puis prend une gorgée de ta boisson chaude. Il faut dire que les divorces sont en vogue en ce moment, et nombreux sont les mecs qui font fortunes ici et qui veulent tout faire pour en surtout rien perdre. Ton cabinet est bien connu pour être un cabinet de requin, d'où ton intérêt de travailler là-bas. T'as vraiment rencontré personne? Ça m'étonne qu'aucun de tes clients ne t'ait proposé de sortir. J'y crois pas une seconde. Tu la regardes, d'un air complice, un sourire au coin. Pas à toi.

« Il y a bien ce garçon... maaaaais je pense qu'on aurait besoin de whisky dans ce café avant d'en parler. » tu hausses les sourcils, gardant ton regard fixé sur elle. Un garçon ? tu te demandais quel genre de garçon était-ce pour qu’elle ne veuille pas accoucher maintenant et tout te dire. Il y avait forcément anguille sur roche et tu savais qu’il fallait que tu découvres la vérité. « je peux toujours t’en mettre dans ton café si ça peut te faire parler » tu lui fais un clin d’œil et reprend la parole « plus sérieusement, tu dois me dire maintenant tous les détails, je te laisse pas le choix. » elle ne peut pas sortir une bombe comme ça et s’en tirer. C’est impossible. Toute ta curiosité te titillait et tu voulais tout savoir, maintenant. Après tout t’étais sa meilleure amie, c’était dans ton droit de tout savoir. Tu connaissais la vie d’Alaska presque par cœur, comme elle elle connaissait la tienne dans les moindres détails. Enfin presque…
« Tu devrais venir plus souvent au cabinet. Si tu savais le nombre de mecs riches quasi divorcés qui traînent, t'en trouverais sûrement un pas trop dégueulasse et pas trop mauvais au lit. » tu réprimais un visage de dégout. Tu sais pas pourquoi mais les cabinets d’avocats te faisaient toujours penser à des petits vieux pleins aux as qui couchaient avec toutes les petites minettes blondes de Hollywood voulant du fric et des habits de marque. Au final t’étais un peu comme elle. Tu voulais du fric et des fringues de marque. Mais toi ce que tu voulais surtout, c’était être au pouvoir. Tu voulais que les gens te connaissent et se retournent à ton passage. Et c’est pas des petits divorcés qui allaient t’aider. « Si ils sont en phase de divorce c’est qu’ils sont pas fait pour durer dans le long terme. » oui tu rêvais d’amour. Tu étais humaine à près tout. Même si jusque là tu n’avais jamais été en couple plus longtemps que un an, tu voulais vivre une vraie relation. Mais le problème c’était toi et tes rêves démesurés qui bloquaient tout passage à l’amour. « En plus j’ai pas envie de finir femme au foyer. Tu me vois franchement à courir derrière mes gosses et passer des heures à préparer le repas du soir pour que mon homme mange à sa faim ? Moi non en tout cas. » tu levais les yeux au ciel et tu avalais une gorgée de café. Tu ne comprenais pas ce genre de femme. On est dans une société ou la femme essaye de devenir indépendante, ou elle se bat pour ses droits et ou elle se fait plus entendre, et ce genre de femmes décident de baisser les bras et dédier leur vie à leur mari et enfants. Tu ne comprenais pas et ne voulais pas comprendre. Certes c’est beau de donner tout son temps à ses proches, mais il faut aussi penser à soit parfois. « T'as vraiment rencontré personne? Ça m'étonne qu'aucun de tes clients ne t'ait proposé de sortir. J'y crois pas une seconde. » tu réfléchis, rembobinant ta mémoire en ailleurs. Oui tu rencontres beaucoup d’hommes, mais aucun ne te fais tourner la tête. Tu en as donné des faux numéros et tu en as rembarré plus d’un à ta caisse. Aucun n’était trop bien pour toi. Au fond tu savais qu’il y avait quelqu’un. Quelqu’un qui te connait par cœur et depuis longtemps. Sauf que tu as peur de changer votre relation et il n’est pas aussi la version parfaite de ton futur copain. « Bien sur qu’on me propose de sortir. Je suis quand même la plus mignonne du café. Mais personne ne m’intéresse. Ils sont tous pareils… pas assez ambitieux ni riche pour moi. » tu lui souris et hausse les épaules. Esperant qu’elle se contente de cette version.

Forcément, elle ne va pas te laisser te faufiler et t'en sortir aussi rapidement. Finalement tu regrettes presque d'en avoir parlé, mais... non, t'as vraiment besoin d'en parler. Le truc c'est que tu ne sais même pas par où commencer. Tout ça c'est tellement, tellement, tu ne sais même pas. Est-ce que t'es capable de poser un mot sur ce qu'il est pour toi? Sur ce que vous êtes réellement? Non, clairement pas. Franchement, j'dirais pas non. T'arques un sourcil avant de rire un peu, puis redresse le visage vers la brunette. C'est, well, tu connais mes goûts en matière d'mec. Tu lèves les yeux au ciel dans un espèce d'automatisme. Tu ne pouvais t'empêche de penser au premier garçon que tu as réellement aimé, faire le contraste entre les deux et te rendre compte que tu as toujours le même rôle dans l'histoire. Peut-être que tu reproduis les mêmes erreurs sans jamais apprendre de tes conneries. Il est beau. Tellement beau. A chaque fois qu'il est là, j'te jure que j'peux penser à rien d'autre. Tu souris un peu, en y repensant. Mais, j'sais pas, j'ai l'impression de m'accrocher à une personne qu'il ne veut pas être. Ou pas assumer. Tu regardes ta tasse, le mouvement de la boisson, presque hypnotisée. Et pourtant tu souris, malgré ce que tu viens de dire à son sujet, tu souris. Soit j'aime les histoires compliquées, soit il a raison et c'est moi qui complique toujours tout. Tu relèves les yeux vers Malo, d'un air un peu perdu. Comme si elle pouvait te donner une réponse ou quoi, un truc qui te permettrait d'y voir plus clair. Il se pourrait même que j'ai envoyé un message à, tu sais, mon professeur. Et tu ne peux t'empêcher de la regarder d'un air coupable, tel un bébé qui vient de faire une bêtise et qui ne veut pas être puni, te mordant un peu la lèvre inférieure. Tu l'sais, c'est con, et parfois tu regrettes même après toute cette histoire entre vous, la manière dont tout s'est terminé, mais c'est fait. C'est envoyé. Et tant que tu es dans les confidences, autant ne supporter qu'une fois pour toute les gros yeux de Malo. T'enchaînes les conneries, c'est un fait.
Si ta vie sentimentale est un gros désastre, au moins tu peux compter sur celle de Malo. Certes, elle recherche l'homme parfait, qui l'aimera, qui lui laissera les rennes de la relation et qui sera assez riche pour combler tous ses besoins de luxe. Ça t'fait rire, elle est jeune, puis il n'y a rien d'mal à vouloir des belles choses. Si tu peux l'aider à s'trouver un riche prêt à lui donner tout ce qu'elle demande, alors tu le feras. Seulement tu ne connais pas beaucoup de mecs riches, exceptés ceux que tu croises dans le cabinet. Tu ne peux t'empêcher de rire à l'idée d'une Malo en mode maman débordée, presque à l'image de Gabrielle dans Desesperate Housewives. Oh, je suis sûre que tu serais une maman extraordinaire. T'exagères pour plaisanter. Avec des cheveux blancs et une belle ride profonde entre les deux yeux. Tu traces la ride avec ton index, toujours en tentant de garder ton air sérieux. Une bonne mère dépassée et aigrie. Ouh, j'en serais presque jalouse. Presque. Tu hausses les sourcils avant de lui tirer la langue et de tirer une nouvelle gorgée. S'imaginer en maman c'est un peu craignos, t'as pas envie de le faire, pas une seule foutue seconde. Juste parce que ça te filerait des frissons dans tout le corps et l'envie de fuir loin de ce destin. Pas assez ambitieux ni assez riches pour toi. Tu plonges ton regard dans le sien, affichant une légère moue. Il ne faudrait pas qu'elle passe à côté d'un truc, d'une belle histoire, d'une passion à cause de ce genre de critères. Tu peux quand même t'amuser un peu avant de trouver ton homme idéal sur tous les points. Tu pourrais même être surprise. Lâches-tu, innocemment, un sourcil arqué. Si seulement la brune pouvait être plus flexible, peut-être que tu pourrais te la jouer entremetteuse.

"Franchement, j'dirais pas non." si seulement tu pouvais te permettre de mettre du whisky dans ton café tu dirais pas non, non plus. mais bon, t'étais toujours au boulot, même si t'avais fini ton service. il fallait que tu te tiennes correctement ici. tu ne pouvais pas te permettre de perdre encore un boulot. "dès qu'on en aura fini ici, je te mettrais autant de whisky que tu veux dans ton café... même si je me demande si c'est un bon mélange." tu laisses échapper un petit rire, essayant d'imaginer du whisky dans ton café. ça ne te donnait pas vraiment envie. tu aimais déguster ton café bien noire sans rien d'autres. cela venait sûrement de tes gènes mexicains. ta grand mère avait toujours bu son café bien noire, sans sucre ni lait.
la discussion était arrivée au point des garçons et de l'amour. un sujet que tu adorais partager avec ta meilleure amie. bien sur elle avait toujours des histoires à raconter contrairement à toi. et bien sur, elle avait piètre goût pour choisir les mecs. certes ils étaient toujours mignons, mais qu'est ce qu'ils étaient cons. heureusement que tu avais toujours été là pour la rattraper dans toutes ces chutes. "je te le fais pas dire, je crois que tu as un don pour attirer les cas." tu lui fis un clin d'oeil. dans quel pétrin s'était elle mise cette fois. tu demandais qui était l'heureux élu qui allait lui briser le coeur. de toute façon t'allais être là pour elle et si possible, tu ferais tout pour qu'elle le jette avant qu'il l'empoisonne. "Il est beau. Tellement beau. A chaque fois qu'il est là, j'te jure que j'peux penser à rien d'autre." tu lèves les yeux au ciel, soupirant et la laissant finir son discours de princesse amoureuse. "Mais, j'sais pas, j'ai l'impression de m'accrocher à une personne qu'il ne veut pas être. Ou pas assumer." là ça puait d'avance. tu la voyais déjà entrain de t'appeler en larmes parce que l'autre con lui avait fait un coup de pute. "oui il est beau, je veux bien essayer de l'imaginer. mais fais gaffe. quand tu commences à me dire qu'il veut pas s'assumer ou s'ouvrir à toi c'est que c'est pas une bonne idée." tu désapprouvais déjà cette relation. tu ne voulais pas qu'elle souffre. la voir en pleures entrain de manger des pots de glaces devant la télé, tu pouvais pas. tu tenais beaucoup trop à alaska pour la voir triste. "Soit j'aime les histoires compliquées, soit il a raison et c'est moi qui complique toujours tout." en même temps elle est un aimant à histoires compliquées. tu secouais la tête, essayant d'être gentille et rassurante, mais tu pouvais pas. "déjà t'es une fille et nous sommes compliquées. mais pour comprendre ça faut pas avoir un doctorat non plus. moi je te dis de laisser tomber et de fuir de ce genre d'histoire. ou alors tu te fais désirer en allant voir ailleurs et montrant que tu n'as pas que ça à faire de l'attendre venir à toi et s'engager. joue là un peu à la malohe." tu lui fais un clin d'oeil. tu ne sais pas si tu es un bon exemple questions histoires amoureuses, mais des fois ta meilleure amie aurait besoin de ton "non attachement aux personnes du sexe masculin". tu n'es jamais tombée amoureuse à vrai dire. tu te protégeais toujours. et dès que ça devenait trop compliqué, tu fuyais. c'était pas la meilleure des solutions mais au moins tu ne souffrais pas.
"Il se pourrait même que j'ai envoyé un message à, tu sais, mon professeur." t'avais envie de la tuer ou de la frapper contre un mur histoire qu'elle se réveille. "je crois que je vais t'enchainer à moi histoire que tu fasses pas de conneries dans ce genre." tu prends une gorgée de café et tu enchaines. "mais pourquoi ?! pourquoi tu fais ça alaska ? t'es une fille intelligente alors comporte toi comme telle." c'est vrai elle l'était, voir même plus que toi. pourtant elle ne choisissait jamais les bons gars et ça finissait toujours mal.
le sujet se tourna vers toi. et bien évidemment tu n'avais rien à dire. pour toi l'amour représentait l'inconnu. tu ne savais pas ce que c'était. et à vrai dire tu ne voulais pas savoir. tu voyais de l'extérieur comment ça se finissait souvent et tu ne voulais pas vivre cela. tu préférais être indépendante. "Une bonne mère dépassée et aigrie. Ouh, j'en serais presque jalouse. Presque." tu avais du mal à t'imaginer vieillir avec le même homme, entourée d'enfants. non c'était pas pour toi. tu voulais devenir pdg d'une grosse boite et régner sur le monde. te la jouer femme au foyer très peu pour toi. "c'est sur que si je devais femme au foyer je serais aigrie. et frustrée surtout." tu lui souris, essayant d'imaginer ta meilleure amie maman. c'était plus probable qu'elle le devienne que toi. "Pas assez ambitieux ni assez riches pour toi." elle te sort sa petite moue et tu ne peux t'empêcher de rigoler. "efface moi cette moue de ton visage, cela te fait prendre des rides sur ton front." tu lui tires la langue et finis ton café. "Tu peux quand même t'amuser un peu avant de trouver ton homme idéal sur tous les points. Tu pourrais même être surprise. " tu soupires à sa remarque. tu étais si difficile en relation. certes tu enchainais les coups d'un soir, mais tu ne revoyais jamais ces gars. tu avais été en couple si peu de fois... à chaque fois que tu te sentais attachée à quelqu'un tu le repoussais ou trouvais une excuse, un défaut, pour fuir encore une fois. "mais je m'amuse très bien avec mes petits coups d'un soir. au moins je ne souffre pas et je suis la fille la moins frustrée au monde." tu souris, fière de toi et de ton mode de vie. "la recette à la vie éternelle c'est d'éviter l'amour." et tu y croyais dur comme fer.

Tu ne pouvais pas être plus impatiente que Malo ne termine son service. Je t'ai déjà dit que t'étais un ange ? Tu ris un peu, te contentant de ton café pur. Peut-être qu'éviter le whisky n'est pas une mauvaise idée, en tout cas pour le moment. T'as déjà assez d'ennuis comme ça pour en ajouter encore plus, autant tenter de garder la tête froide. Tu termines à quelle heure ? Tu comptes bien l'entraîner avec toi une fois libérée de ses responsabilités ici. Surtout que t'en as besoin, au moins pour te libérer un peu la tête. Tout ce dont tu as besoin c'est d'une soirée entre filles, pas de soucis, juste avec Malo. Même si clairement vous n'êtes jamais à l'abris que quelque chose vienne tâcher l'idyllique type de soirée. Un peu comme à chaque fois. C'est bien pour ça que vous avez toujours quelque chose à se vous dire, ça tourne toujours mal.
Tu préfères en rire un peu, de la manière dont tu choisis tes hommes. Tu ne pourrais pas faire pire, t'es sûrement le pire exemple ici bas. Au moins Malo sait ce qu'elle veut, tu envies ça chez elle, même si tu trouves qu'elle devrait y aller plus doucement et que l'argent c'est qu'un détail, mais elle suit sa direction. Alors que toi tu pars rapidement en vrille dès que ton cœur s'met à pomper à fond, tu t'fais rapidement dépasser et ça termine toujours mal. C'est l'expérience qui parle. Et dans le regard de Malo tu comprends directement que, ouais, tu reproduis exactement le même schéma que lors de ton ancienne relation. Tu te laisses tomber contre le dossier sur la chaise, en soufflant. Je sais. Tu savais d'avance ce qu'elle allait te dire, comme elle sait sûrement d'avance ce que tu vas lui répondre. Mais, j'me dis que, peut-être, c'est juste une barrière. Tu vois. Tu grimaces, comme si tu essayais de faire croire ça à Malo, qu'elle l'avale ou tu ne sais pas trop. Peut-être que t'essaies de te convaincre toi-même en fait. Tu l'écoutes, ses conseils, ce qu'elle a à te dire, ou juste te bousculer. T'en as besoin, faut que quelqu'un te dise d'arrêter, de te prendre par les épaules et te secouer pour que tes pensées s'envolent. Comment tu fais toi? J'essaie, j'te jure, mais c'est juste. Putain j'pourrais même pas te dire, j'suis juste condamnée à devenir totalement débile. Lâches-tu dans un soupir avant de prendre une bonne gorgée de ta boisson. Tes yeux se posent sur la brune, en face de toi, si tu pouvais juste avoir une petite partie d'elle peut-être que tu ne serais pas aussi torturée.
Si seulement ça s'arrêtait là, mais non. T'as toujours de quoi pousser le bouchon encore plus loin et tomber dans le bas fond de ta propre connerie. Le pire c'est que tu en as totalement conscience, mais ta conscience elle ne sert à rien au moment où. Non, sinon tu n'aurais pas fait ça. J'ai besoin de lui je crois. Et ça c'est sûrement la goutte d'eau qui fait déborder le vase, ça fait mal de l'admettre. Ou alors j'suis juste pas capable de rester seule. Pas en ce moment. Tes yeux se perdent dans la couleur de du liquide contenu dans la tasse que tu tiens. La perte de ton frère est une situation assez difficile à vivre, ajoutée par le fait que tu ne parles quasiment plus au seul qui te reste. C'est fucked up.
C'est sur, qu'elle, n'a pas ce genre de problème. C'est sûrement ton inverse concernant les hommes. Toi tu tombes facilement alors qu'elle garde le contrôle. Parfois trop, t'as pas envie qu'elle passe à côté d'un truc, à côté d'une petite once de bonheur si le mec n'entre pas dans la liste de critères imposés à l'entrée. T'inquiètes pas pour mes rides, inquiètes toi plus pour toi. On dirait une maman qui parle, mais forcément toi aussi tu as de quoi dire sur sa vie sentimentale et ses relations avec les hommes. Chacun son tour. Tu secoues la tête, écoutant les mots qui sortent de sa bouche, puis lèves dramatiquement les yeux au ciel. T'es sérieuse? Tu ne peux même pas t'empêcher de rire un peu. Ça va te tomber dessus un jour, tu vas rien comprendre. Et tu ne caches pas ton impatience, juste pour l'entendre faire discours inverse et qu'elle comprenne que dans sa vie, c'est ça qui lui manquait.

« on va quand même éviter de me faire virer si on me voit essayer de bourrer la gueule à une cliente » tu rigoles et te dépêches de finir ton café. Tu es encore au boulot et tu ne tiens pas à ce que l’on te vire encore une fois. Tu as besoin de ton salaire et retourner vivre chez ta grand-mère n’est pas une option. Du coup tu guettes les allers venus des employés, histoire de te remettre au travail quand ton chef passera. D’ailleurs Alaska te demande ton heure de fin et tu soupires de soulagement car ton service est bientôt fini. « Dans 15 minutes, je suis toute à toi » tu lui souris comme tu as l’habitude de faire en sa présence. C’est fou comme tu peux te sentir en paix quand elle est là. Même si tu penses à tes problèmes, tu ne sens pas la boule au ventre s’installer en toi. Tu sais qu’elle est là pour te rattraper en cas de chute et ça te rassure énormément.
Le sujet des garçons arrivent vite. En même temps vous ne perdez jamais de temps à arriver à parler du sujet. A vous deux vous pouvez écrire un roman sur toutes vos histoires avec la gente masculine. Ta partie de l’histoire ne serait pas très grande car tu n’as jamais connu l’amour, mais tes péripéties sous la couette en valent le détour quand même. Si seulement Alaska arrivait à se détacher de ces vautours, cela lui faciliterait grandement la vie. « Mais, j'me dis que, peut-être, c'est juste une barrière. Tu vois. » tu secoues la tête. Tu n’es pas d’accord avec elle. Certes les mecs peuvent être aussi compliqués que vous les filles, mais s’ils font attendre la fille, c’est qu’au fond ils ne la veulent pas à 100%. Et pour le coup, tu n’as pas envie de ramasser ta meilleure amie à la petite cuillère le jour où se connard lui brisera le cœur. Ce qui au fond ne saurait tarder vu comme son cerveau marche à reculons en pensant à lui. Elle te demande du coup comment toi tu fais. Tu lui donnerais bien la recette magique, mais tu sais qu’Alaska elle ne pourra jamais être comme toi. Elle est beaucoup plus sensible que toi et elle a un cœur. Toi, seul ton bonheur t’importe, et celui de tes proches. Les mecs sont juste des outils pour toi, tu t’es rentrée cela dans la tête quand tu étais encore au lycée. « Y’a pas vraiment de solution miracle. Toi t’es née avec un cœur, moi non. Et tu n’es pas débile, je te défends de penser ça de toi. Tu es une file formidable et intelligente et ce gars ne te mérite pas c’est tout. » tu sais pas trop comment l’aider, à part la distraire le plus longtemps possible et tuer le gars en question. Mais tu sais très bien que cette option n’est pas envisageable. Tu ne peux pas te permettre d’avoir un casier judiciaire avec tes origines et tes revenus. « J'ai besoin de lui je crois. » t’as envie de lui foutre une gifle quand elle te dit ça. Mais ce qu’elle te dit après te déchire le peu de cœur que tu as. Tu sais très bien que la perte de son frère l’a profondément marqué et tu ne peux que la comprendre. Certes tu as grandi sans parents, mais le fait qu’ils ne soient pas là te fait souffrir chaque jour. Tu regrettes presque d’être née. Si ta mère n’avait pas été enceinte de toi, elle serait toujours là. Pendant longtemps tu t’en étais voulu, et tu t’en veux toujours un peu. Mais tu ne peux pas broyer du noir. Trop de gens comptent sur toi. Tu poses donc ta main sur celle de ta meilleure amie et la regarde avec tendresse. « Je suis là moi. Tu n’as pas besoin d’un mec qui ne t’offre son temps que de temps en temps. Tu as besoin de quelqu’un qui sera toujours là pour toi. » et toi tu le seras. Tu ne la laisseras jamais tomber. Tu tiens beaucoup trop à elle. Alaska est devenu ta famille avec Jace.
Vient ton tour pour les histoires d’amour. Celles qui n’ont jamais existé dans ta vie. Au fond de toi tu rêves d’une belle histoire d’amour comme dans les films hollywoodiens, mais tu es bien trop réaliste pour y croire. « Je suis très sérieuse. Je crois que je vais finir par me marier avec moi-même » tu rigoles mais tu te forces un peu. Cela te désole de t’entendre dire ça. Mais ta confiance en les hommes reste très faible. Un jour un d’eux profitera de toi, et tu ne veux pas que cela arrive. « J’espère pas. J’ai pas vraiment envie que tu me ramasses à la petite cuillère. En plus cette personne devra me supporter et je pense pas que ça soit possible. » surtout avec ton caractère de merde.

» (viv) shits and giggles [délai : 17/05]
» malo ◊ the world can be a nasty place
» what's the good of being good ? (amos)
» got it good.
» a very good night | Taz