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| Sujet: vomit the night (morgan) Ven 16 Aoû - 3:51 |
| pudique, y’a l’soleil qui s’pointe derrière les buildings du queens. ça pue la misère. ça sent l’effervescence et la bidoche tassée. ça pullule de naïfs à happer, d’âmes à dévorer malgré leur goût de cramé. cahal il est pas regardant ; il bouffe tant que ça rapporte. les corps pour marchandises et les belles gueules pour monnaie, il vend ce que personne n’a jamais osé. la dévotion en sous-vêtements, la tristesse dénudée. son appétit qui s’pose inlassablement sur les créatures qui déambulent juste devant. elles sont ivres, vulnérables. elles sont faciles si on les appâtent avec un sourire. l’index qui se presse sur leurs épaules fragiles et leur vie qui bascule dans le vide. vendre leurs corps et leurs cœurs, leurs viscères et toutes leurs mœurs. poussées dans l’ombre, guidées dans le macabre d’une pièce calfeutrée, offertes par amour aux babines qui débordent. par amour de les briser.
le regard qui décroche, cahal se sépare de l’idyllique pensée de toutes les posséder ; elles et tout ce qu’elles pourraient rapporter. il laisse choir ses pulsions ainsi que le cancer qu’il tient entre ses doigts. d’un geste si souvent répété, la mort s’étouffe dans les braises sous la semelle de la richelieu impeccablement cirée. la proie vient de se pointer. quelques dizaines de mètres ; dans ce qu’il reste d’obscurité, le cadet qui retrouve l’intimité de la ruelle qui borde sa tanière essoufflée. avec la lumière c’est le closer qui s’endort tandis que de l’autre côté, les videurs dégagent les derniers assoiffés. la tignasse blonde est désabusée, les mèches enragées et les cernes bien creusées. depuis quand il a pas pioncé. aussi longtemps qu’son aîné. il cherche en vain dans son jean troué quelques clopes qui pourraient y traîner. le manque devient frénétique et l’insulte prête à être balancée. cahal sort de l’ombre qui l’hébergeait contre le mur d’en face, s’approche de son sang. tu t’es encore fait dépouiller ce soir morgan. il se débarrasse de son couvre chef qu’il fourre dans la poche de son long manteau gris et de l’autre main, tend au cadet un paquet métallique dont une clope dépasse négligemment des autres bien rangées. elle est mauvaise, l’habitude. le blond se sert, le brun l’imite. et c’est la nicotine qui brûle le parfum humide de la ruelle abritée.
il a la gueule abîmée, comme trop d’soirées, il a la carcasse déhanchée et la démarche sabotée, shootée, guidée par son hémoglobine alcoolisée. plus l’ombre d’un pouvoir irlandais. cahal lève le menton, hume l’air avec une discrétion relative ; juste assez pour être remarqué. il dénonce l’éthanol dans l’parfum pas frais d’son cadet. tu dois être ton plus rentable client. le pigeon de tes propres soirées. le venin calmement craché, habitude sociale du roi de l’illégalité. pas vraiment plus violent qu’à l’accoutumé. morgan sera à peine froissé. reprends-toi morgan. le cancer recraché. il serait temps que tu grandisses. des propos volontairement infantilisants, cahal n’espère presque plus la naissance d’un frère aux épaules solides. il s’adosse à l’un des murs qu’il possède, laisse un morgan bancal debout dans l’obscurité. j’ai un job pour toi. grassement payé. pas l’choix pour le cadet, il le sait. l’intérêt titillé. |
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| Sujet: Re: vomit the night (morgan) Dim 18 Aoû - 13:13 |
| — When I play it on repeat Until I fall asleep Spilling drinks on my settee [ cahal & morgan ] @arctic monkeysles affres se cumulent le long de son échine. des frissons à peine dissimuler derrière le regard bleuté de sa conscience foutue à la poubelle pour la soirée. il dégueule d'une charge trop lourde à porter sur ses épaules. les bouteilles se sont enchainées sans qu'il n'en voit la fin. comme toujours. cette rengaine perpétuelle. elle l'agace autant qu'elle l'enivre. il aimerait ne perdre pas perdre le fil de ses ambitions. mais elles sont bien trop petites pour qu'il ne les attrape. elles s'envolent, s'évaporent en même temps que les souvenirs fracassés d'une vie défaite de tous sens communs. pilier de bar pour un soir, pilier pour l'éternité. c'est dans son antre qu'il se laisse couler, happer par l'appel le plus scintillant de ses longues nuits de solitude. le closer est bondé. trop à son goût. mais il fait abstraction de la foule qui s'agglutine. le verre entre les doigts et les filles qui faiblissent. ça sent la fin. les derniers effrontés de cette vaste blague, tirent les billets de leurs poches. entament la macabre danse des pourboires dans les strings bien remontés. il jette un coup d'oeil derrière son épaule. contemple la débauche purulente. le goût amer dans la bouche part pas. c'est comme s'il était le maitre d'un jeu dont il ne saisit même pas les règles. ça n'a jamais été ce que tu voulais. patron d'un strip club pourri. du bout des lèvres, il finit son verre de liqueur d'une seule traite et commence à déplacer sa carcasse brumeuse. dans la foule qui sort peu à peu de la tanière, morgan se fraye un chemin, entame la danse volatile. celle d'arriver à tenir debout. il se gratte l'arrière du crâne, bouscule quelques âmes sur son passage. pas d'excuses. il se fou royalement de tout ce soir. il est bien trop entamé par l'alcool pour s'en soucier. l'air hagard, l'oppression comme étendard. y a l'air frais qui envahit ses poumons, il en prend une grande inspiration. lève les yeux vers la lune. elle se tire. laisse la place au levé de soleil. il ne devrait pas tarder et ça lui fou déjà la migraine. de ce dire qu'il probablement pas dormir. que ses cauchemars n'ont qu'à fondre de la lumière ou de l'obscurité. dans le fond de ses poches, il cherche la cancéreuse. le paquet de l'éternité qui se fait bouffer. ses phalanges tiraillent le jean puis les poches de sa veste. rien. il s'est fait plumer toute la soirée. s'est laissé aller à un peu de générosité. il peste silencieusement, buffle ce qu'il a au fond de ses poumons. une voix s'élève dans l'horizon et instinctivement, morgan relève les yeux vers son ainé. pas besoin de le voir pour savoir qui se cachait dans la pénombre d'une ruelle malfamée. il le connait sur le bout des doigts. le sang. d'un pincement de lèvre, il secoue la tête vivement, déjà agacé de le voir se ramener. c'était la dernière chose dont il avait besoin. parce que dans ses traits, il sait déjà ce qu'il est sur le point de lui demander. les politesses mise en placard, elles n'ont jamais fait partit de leurs familiarités. tu vas tâcher ton costume à trainer dans l'coin. ici et là. loin de l'effervescence d'un quartier. cahal, il se complait dans toutes les situations. qu'importe l'endroit, qu'importe le moment, il est toujours là où on ne l'attend pas. la clope que son frangin lui tend et c'est entre ses lippes qu'il vient coincer la cancéreuse, cherchant au passage, dans le regard de son frère ce qui pouvait bien l'amener dans le coin en cette heure matinale. il ne remarque même pas la prise d'inspiration trop occupé à allumer le tube. la fumée dégagé et les mots acerbes ne tardent pas à pointer le bout de leur nez. prévisible. il ne s'en froisse plus, se contente de secouer vivement la tête, un sourire en coin au bord des lèvres. ça tombe bien que ce soit ton fric que j'dépense alors. l'arrogance, le périple inévitable. il en prend le chemin, dégage les mèches de cheveux de son visage, d'un coup de main habile. le reste des réponses reste en suspens. morgan ne répond plus à ses attaques incessantes, préfère le pouvoir de l'indifférence. même s'il sait que ça le touchera probablement plus ça non plus. aux derniers mots prononcés, y a ton palpitant qui s'est arrêté. un nouveau sourire agacé perle ses traits, il jette plusieurs coups d'oeil dans le coin de la ruelle. attrape le tube entre ses phalanges et revient aux yeux bleutés de son frère. le même regard, la même couleur des pupilles et pourtant, cette différence qui les anime. grandis cahal. j'pense que t'es prêt à laver tout seul ton linge sale. l'ironie. mécanisme de défense bien apprit par le blondinet. il n'a que ça en réserve de toute façon, s'octroie le droit de rigoler quand il sait que bientôt, il n'en aura plus le loisir. il dégage la fumée de ses poumons et balance dans une flaque d'eau le mégot. les mains qu'il met dans le fond de ses poches, son intérêt tout gagné. mais pas dans le sens que son frère croyait. j'fais plus ça. démerdes toi. les yeux se fixent. il le met au défit. mais pourra surement le regretter. parce que contre lui, t'arrives jamais à rien. t'es un futile clébard bien dressé. et t'aimerai t'en détacher. de ce pouvoir qu'il a sur toi. de cette emprise sans foi ni loi. |
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| Sujet: Re: vomit the night (morgan) Mar 3 Sep - 23:48 |
| ça sent la pourriture. l’air est rance et l’oxygène, asphyxié. c’est pas les poubelles laissées à l’abandon un peu plus loin. c’est pas non plus le type éméché en train d’pourrir dans un coin. et le rat crevé qui s’fait bouffer par la ronce ; encore moins. c’est ce lien. ce fil particulier qui unit les frangins. c'truc amer qui mousse sur leurs lippes tordues lorsqu'ils s'aboient dessus pour un regard échangé. ce goût de bile qui leur brûle les papilles pour un peu qu'ils doivent s'effleurer. y'a rien d'affectueux dans leur posture. pas même d'respectueux. tout t'pousse à croire qu'ils se haïssent. que la nuit ils en rêvent ; que l'autre périsse. t'y croirais pas une seule seconde, qu'la même hémoglobine s'faufile dans leurs artères. que l'même coeur bat dans leurs poitrines austères. pourtant si l'serpent crache son venin sur l'coyote sur l'déclin, c'est parce qu'il s'en éprend. parce que d'puis longtemps il a oublié, qu'un jour morgan, il l'avait aimé.
le cadet s'empare du cancer proposé et vient le coller entre ses lèvres d'un geste assuré - plus que celui du minet, la mèche qui manque de l'faire chavirer. à l'arrière de sa boutique le blond dégringole de son pieds d'estale. l'apollon amoureux dans les yeux vitreux des créatures qu'il attise ; le dyonis éméché dans les yeux blasés de son aîné qu'il méprise. oh, comme tu t'es vautré, morgan et ta gueule d'imparfait. dans tes yeux mon reflet, et dans les miens l'type arraché. cahal rit à peine à la première riposte. un souffle hypocrite qui s'échappe de sa gorge. rien d'plus. puis la seconde qui s'présente comme une paume qui se lève. si tu préfères parasite à pigeon alors, il lève les yeux, dégueule une bouffée de fumée vers son cadet, tant mieux. y'a l'ciel qui aurait pu hurler, la foudre tombée ; rien n'les atteint plus lorsque c'est une armure qu'ils ont revêtue. les mcgrath redoutés. les mcgrath adulés. les mcgrath qui entre eux, n'savent que s'bouffer. connus pour laisser derrière eux linceuls et larmes séchées, c'est à leur propre sang qu'ils aiment le plus goûter.
un silence habillé par l'sourire satisfait du blondinet. un silence précédé d'sa dernière arrogance à peine mâchée. et c'foutu silence brisé par l'ricanement acerbe de l'aîné. et la mélodie macabre s'éternise dans l'air obscur tandis que celui qui l'émet fait un pas. sa semelle claque dans la flaque qu'il vient d'violer et ses iris qui dans celles d'son cadet viennent se planter. je crois que tu n'as bien saisi, il prend un énième souffle nicotiné, n'lâche pas les rétines alarmées, ce n'était pas une proposition. il a l'sourire encré, celui qui humilie, celui qui pétrifie. cahal s'approche encore un peu, juste ce qu'il faut pour qu'il sente dans sa nuque les frissons ; ceux d'son frangin qui perd pieds. ses doigts emmêlés dans sa cigarette se lèvent vers la porte que morgan venait d'emprunter, rappelle-moi à qui appartient ce trou à rats. le sourire s'est tordu, s'est transformé dans la douleur en un rictus sadique. sa main libérée s'est faufilée dans la poche intérieure de son manteau ; en sort quelques billets sortis trop tôt. cahal les glisse sans ménagement dans la ceinture du soudainement muet. rappelle-moi à qui appartient ce pognon, ce mot, il l'avait presque craché, que tu aimes tant dépenser. ses doigts qu'il retire et la cancéreuse qui retombe, l'irlandais tourne le menton et s'éloigne. le feu s'est asphyxié alors il se replie pour le rallumer. dans l'étroitesse de son corps replié, il marmonne la suite de c'qu'il a à balancer ; rappelle-moi grâce à qui tu continues, fébrilement, d'exister. le dernier mot fut lent à prononcer, comme une promesse nerveusement prononcée. le cancer de nouveau embrasé. personne pour l'relever, personne pour l'retrouver. juste la haine hypocrite d'un frère déçu, juste les encouragements subtils d'un amour déchu. le serpent se retourne, retrouve sa posture dominante. il tire sur sa clope et fourre son autre main dans la poche de son pantalon. le menton légèrement relevé et l'regard supérieur. alors tu vas me faire ce plaisir morgan, de te bouger le cul et de te munir de tes couilles pour aller laver mon linge sale. dans la lumière grésillante d'un closer à bout d'souffle, cahal coince le filtre entre ses lippes imbibées de venin. les doigts libérés, il remet avec arrogance le billet qui de sa poche tente de s'échapper. puisque la richesse n'a d'cesse de dégueuler. |
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| Sujet: Re: vomit the night (morgan) Dim 15 Sep - 22:52 |
| — When I play it on repeat Until I fall asleep Spilling drinks on my settee [ cahal & morgan ] @arctic monkeysles liens du sang. l'éternel secret des sentiments inavoués. parce qu'ils se sont aimés. un jour, sur un battement de paupières. quelques secondes à peine avant que la pourriture ne s'infiltre dans leurs veines. elle vient du paternel. de cette famille aux abois, continuellement dans le déni des sacrifices qu'ils ont fait. morgan, différent des siens. il en a eu assez de cette pression accumulée. de ce besoin viscérale de compter, d'être un malfrat parce qu'il le devait. et non parce qu'il le pouvait. différents et semblables à la fois. malgré les années écoulées et cette fureur dans le nez, les deux frangins ont toujours été là, collés l'un à l'autre, dans l'espoir vain et vivace que ça comptera. mais rien. nada. ça n'a fait qu'enflammer le feu de la déception dans le regard de l'ainé et la rancoeur dans les pupilles du cadet. il n'a jamais sourcillé morgan. a juste prit la fuite lorsqu'il le pouvait. l'armée, cette envie de s'éloigner. ça l'a aidé. un temps seulement. dix ans loin des siens et pourtant, les vieilles habitudes ont la vie dure. elles le malmènent constamment et il n'a fallu que quelques jours pour qu'il reprenne le chemin des affaires familiales, pour que cahal l'emprisonne dans ses mains illégales. y a jamais eu d'excuses, d'explications. ça s'est fait comme l'eau coule sous les ponts. naturellement. prévisibles. risibles. morgan déteste tout ce qu'il est, tout ce que son frère en a fait. mais il n'arrive pas non plus, à vivre sans lui, comme une sale odeur qui colle au cuir, comme l'espoir imperceptible qu'un jour, ils se comporteront comme des frères. fatalité acerbe, liés par les méandres d'une fratrie amère. morgan ne s'embrase plus des remarques incessantes de cahal. s'en fiche royalement. il a apprit à vivre avec. à les encaisser sans sourciller. question de routine. de survie aussi. sinon, cela ferait un moment qu'il se serait tiré une balle en plein dans le crâne. la nicotine s'infiltre dans ses veines, ses poumons. il en recrache toute la fumée, laissant s'évaporer avec les jugements dont il est la victime. ça ne le touche plus. plus rien ne te touche de toute façon. il sait très bien ce qu'attend son ainé. une nouvelle victime au bout de fusil, une nouvelle âme qu'il tire de ce monde inanimé. ça ne lui fait plus envie. il n'est pas un assassin, ni même un criminel. il s'est laissé couler. emporter. la négation qu'il clame haut et fort. il ne se retient pas. se fiche royalement des envies et ambitions de son frère. les yeux bleutés se cherchent, se trouvent, n'oscillent pas un brin. y a le duel des pupilles semblables qui s'entame, l'arrogance au bord des lippes alors que la ruelle s'illumine doucement du levé de soleil et d'un queens sur le bord de l'émergement. les klaxons animent le bord de la route, les victimes de la nuit s'entassent non loin, cherchant un taxi pour finir leur nuit. la distance qui les incombe, cahal l'envoie balader. s'octroie de le droit de s'en rapprocher. il hausse un sourcil morgan, scrute le moindre de ses faits et gestes. inspire une grande bouffée de la cancéreuse avant de recracher la dernière vapeur sur le côté. il sait plus sur quel pied dansé. ni même quelle illusion se donnait. tu sais que tu vas céder. il a toujours eu ce pouvoir sur toi. la reconnaissance que tu cherche du regard. la manège que l'ainé exécute avec une impression de déjà vu. y a les phalanges de morgan qui se crispent, les lèvres pincées d'une colère et une haine qu'il n'arrive plus à dissimuler. les paroles, il les encaisse, les entends. mais elles passent et s'envolent aussitôt. laissant dans leurs sillages l'odeur de l'adrénaline et du rejet. y a rien qui anime leurs palpitants. peut être même encore moins de choses dans celui du grand cahal. juste l'effervescence des instants, brisé par les non dits. il lui doit rien. il l'a forcé. il l'a lui même engendré. des envies assassines, sur le bord de l'implosion, il siffle. ses yeux se perdent sur les billets verts déposés sans autorisation dans sa ceinture avant de relever la tête vers le serpent qui se fait subitement la malle un peu plus loin. la distance puis l'omniprésence. morgan n'a rien dit, pas un mots que de regrets dans le fond de ses pupilles bleutées. il l'accumule de ces paroles acerbes, envoie balader les maux qui tiraillent son échine. toujours la même rengaine. cahal il sait où frapper, où ça fait mal. et c'est sur un souffle qui en dit long, suivit d'un rire amusé que le silence s'échappe de sa carcasse. le blondinet secoue la tête vivement et tire sur les dernières lattes de cette cancéreuse au goût douteux tout à coup. t'as fini ? il ose. plus rien à perdre. ou alors, c'est la liqueur qui parle à sa place. peu de fois, il peut les compter sur le bout de ses doigts, les instants où il a osé hausser la voix. réfuter les ordres d'un ainé trop sûr de lui. les ailes qu'il se sent pousser. la chute sera ardu, tu l'sais. tu t'balade comme le dernier des truands, espérant que tout le monde fasse exactement c'que tu souhaites. la distance, il l'avale en quelques pas à peine. les rétines n'ont pas lâché les siennes et c'est à quelques centimètres à peine, qu'il stoppe sa course et arrache les billets verts de sa ceinture. rappelle moi, c'que cette vie t'a couté. le feu qu'il continue d'allumer. pas besoin de donner un prénom ou même de rappeler les faits. ses yeux parlent à sa place. il sait. sa fille échouée. perdu dans les méandres d'une ambition mal calculée. enlevée pour faire mal là où il n'y avait déjà plus rien pour le relever. je t'ai pas demandé d'me mettre à la tête de cette boite de merde. je t'ai pas demandé non plus de m'aider. personne ne peut le sauver. l'argent froissé, il le laisse retomber dans la poche de son costume, tapote dessus histoire qu'il y reste bien cacher. la seule raison qui fait encore que j'suis là, c'est que t'es mon frangin. la voix se perd subitement sur cette vérité qu'ils ont surement oublié tous les deux. comme deux chiens aux abois, trop cons pour se rendre compte de ce qu'ils ont. et que sans moi, tu s'rai déjà dans une tombe. sa main se retire du tissu de son costume, s'immisce dans la poche de son jean délavé avant que ses pieds ne reculent et que ses poumons ne retrouvent de l'air frais. il acceptera. comme à chaque fois. pas parce qu'il lui doit. juste parce qu'ils ont le même sang. et qu'y a encore un brin de famille qui le retient assidument. j'suis peut être rien. mais toi t'as plus rien. plus de fille. plus de femme. plus d'amour à donner ni à recevoir. juste les trafics qui l'assaillent et cette envie malsaine d'être quelqu'un. à défaut de le devenir vraiment. des subtilités que morgan a comprit au fil des années. la prochaine fois, viens avec tes chiens d'garde. parce que j'me gênerai pas pour t'montrer à quel point j'continue fébrilement d'exister. le sourire qu'il a bien vite effacer, laissant sur son visage, le rictus de la peine échouée. il pourrait s'y laisser tenter, à lui montrer qui il est. |
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| Sujet: Re: vomit the night (morgan) Mar 1 Oct - 23:16 |
| et cahal brandit le fouet. comme toujours. il lève sa paume assassine et fait claquer l'autorité dans l'atmosphère pourrie d’la ruelle. il s’fout la voix en l’air depuis trop longtemps. beugle sur la meute pour la tenir serrée, dressée, dévouée. peu importe les crocs qui chantent dans son dos, cahal il maintient les troupes soudées. peu importe le prix ; celui d'se faire détester. d’sentir dans leurs yeux, le fratricide envisagé. et paumé dans la foule, il capte les yeux d’morgan. le clébard aux abois. la solitude que se voit. p’tit roquet qui s’est planté d’chenil. minuscule progéniture noyée dans l’agressivité des molosses aux meurtres habiles. morgan il a pas les épaules. morgan il a plus les épaules. et le corbeau, ça, il l’accepte pas. ça lui pourrit les entrailles -plus qu'elles ne l'sont déjà- et ça l'empêche de respirer. d'laisser leur meute s'essoufler. si te haïr pouvait les faire grandir. si t'bouffer pouvait les secouer. si le prix n'est autre que ta cruauté alors ouais, t'es l'type qui va les sauver.
il aurait pu l'voir venir, l'coup d'gueule du frangin au foie rincé. le roquet qui soudain, sort de l'ombre d'où il s'était planqué. la clope maintenant allumée, cahal redresse le museau. lève le menton bien haut. et scrute celui s'approche. à la première question, le plus âgé acquiesce brièvement. arrogance inconsciente. puis ses sourcils se froncent un peu. juste assez pour qu'sur leur pente dévale la nonchalance du type qui a déjà gagné. le corbeau écoute. le corbeau épie. le moindre mot. la moindre envie. tout c'qui peut sortir des lipes saoules d'son frangin encore groggy, il l'asphyxie dans une bouffée d'air putréfié. une fois. deux fois. trois fois. cahal bouffe son cancer en tube avec la rapidité d'l'offensive aux cheveux dorés. l'autre main enfouie dans la poche d'son pantalon, ça l'fait même pas sourciller. les billets balancés ou l'fantôme de sa fille évoqué. y'a qu'son coeur qui s'est mit à trembler -trop pudique pour s'faire remarquer. elle est une autre vie. elles sont une autre vie. cahal il a tout balancé. tout cramé. tout c'qui restait d'ses fragilités. morgan a beau frapper. il n'fait qu's'agiter contre d'la bidoche déjà clamsée. tu t'fatigues sans t'arrêter.
cahal retient ses applaudissements par esprit d'fraternité. pas besoin d'le rendre plus énervé qu'il n'est déjà bourré. il pince les lèvres. les mâchoires qui oscillent d'avant en arrière d'un accord hypocrite. tu te sens mieux ? l'irlandais balance le mégot qui lui crame les doigts et revient à son sang qui boue d'émois. fallait que ça sorte je présume. à peine murmuré. un coup d'oeil jeté aux cendres qui meurent dans la flaque d'à côté. c'est bien. il parle au blond autant qu'à l'horreur dans sa poitrine. il parle à son frère autant qu'aux fantôme qui les observent. il a c'ton insupportable du désintéressé qui essaie d'se débarrasser d'un gamin trop agité. le type viendra au closer demain soir. pas une once de réponse à tous ces problèmes que morgan s'est évertué à soulever. pas une bribe d'intérêt pour toutes ces futilités qu'on appelle commodités. inutilités. il te demandera. tout est déjà prévu. ses rétines autoritaires qui viennent se heurter à celle de son cadet. et tu pourras lui montrer à quel point tu continues fébrilement d'exister. |
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| Sujet: Re: vomit the night (morgan) Ven 11 Oct - 11:46 |
| — When I play it on repeat Until I fall asleep Spilling drinks on my settee [ cahal & morgan ] @arctic monkeysil pourrait s'énerver. déverser sur les os de son ainé, l'envie fugace de le fracasser. de lui montrer combien ses doigts peuvent le calciner. il en serait capable. dans d'autres temps et circonstances. là, il ne peut simplement pas. détruire une vie, au péril de la sienne. cette culpabilité lui collera à l'échine. ce n'est pas les excuses qui manquent pourtant. il en a des tas. rien que par les mots acerbes que lui délivre le frangin, rien que par ses regards malsains. morgan se renfrogne, balbutie des mots avec le bon vouloir de le piquer à vif. même ça, il sait très bien que ça le touchera pas. il s'est forgé une armure au delà de tous les murs, s'est façonné de façon à ce qui rien ni personne ne l'atteigne. il le respect. il l'envie par moment. puis contemple la solitude qui l'entoure. ferme juste les paupières, croisant les doigts pour cet instant disparaisse. la vérité, cahal est seul. cahal n'a pas d'amis. ni même de frères. ils sont tous là, uniquement poussés par les billets verts et la peur qui tiraille leur entrailles. y a pas de loyauté spontanée. ni même de confiance aveuglée. l'alcool parle plus que le sentiment qui les lie. il veut le piquer et à la fois l'aimer. il veut le réveiller et à la fois, le voir se tirer. des émotions contradictoires, des intentions dérisoires. les pupilles bleutées se scrutent un long moment, se fixent sans ménagement. mais y a rien qui se passe. pas même l'ombre d'un spasme. il n'oscille pas, ne bouge. plus rien ne bat dans ce qu'il a derrière la cage thoracique. pas même l'ombre d'une pulsion sanguine qui pourrait le faire sortir de cette léthargie calculée. et tu pourrais lui dire que tu l'as aimé, oh cette effroyable vérité. le cadet se recule face à l'inactivité de l'ainé. les fumées vaporeuses de la cancéreuse consumées lui donne tout à coup un mal de crâne improvisé. un pas, puis un deuxième, avant de tremper ses pieds dans la flaque immaculée. il connait déjà son sort. cette scène jouée et rejouée. la fin préméditée. il a jamais pu lui dire non. n'a jamais été capable de le renier. malgré des tentatives plus que surjouer. ses yeux se font la malle, descende le long de son échine avant de se poser sur le macadam. il a encore les idées brumeuses morgan. la liqueur infiltrée et cette sensation qu'il va bientôt tomber. est-ce que tu te sens mieux ? pas vraiment. il se renfrogne dans l'idée que rien ne pourra jamais changer. que rien ne pourra jamais les réanimer. fataliste quant à l'idée qu'un jour ils pourront vraiment se parler. sans user et désabuser des mots acerbes et amers. le silence s'est emparée de ses lippes fermées. il relève subitement le regard vers l'ainé, avale sa salive comme il pourrait bien se laisser tomber dans une bouée. la tête qu'il secoue brièvement. il capitule. ça se lit dans ses yeux. ça se lit à la façon si soudaine qu'il a de baisser les épaules. ça boue en émois dans le fond. les pulsations d'un palpitant sur le bord de l'explosion. t'es qu'un stupide chien docile. t'abois. tu mords pas. les mains calées dans les poches de son jean délavé, morgan subit les mots. scrute son frangin sans une once de sentiments. y a plus rien. le vide complet. le néant ombragé. un ouais. balancé à la va vite mettant fin à cette discussion qui n'en a jamais été une une. l'ordre donné, comme un capitaine à son soldat. ça ressemble à un déjà vu. morgan lui tourne finalement le dos, contemple l'antre dont il est prisonnier avant de s'y laisser échouer. retrouver ce qui le tient en sécurité. boire les litres de liqueur qu'on est bien capable de lui donner avant de s'exécuter. foutue loyauté. |
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