Assise en tailleur, à même le sol, dans ce salon qui n’est pas le sien, elle paraît pourtant parfaitement à sa place. Elle a cette faculté, Cassey, celle de pouvoir s’approprier n’importe quel lieu où elle passe. C’est plus encore le cas chez lui. Chez Owen. Là où elle n’avait encore jamais mis les pieds quelques jours auparavant, elle s’intègre désormais complètement au paysage. Elle ne vient pas pour autant si fréquemment, elle a besoin de garder son indépendance. Besoin de se dire qu’elle maitrise la situation quand, en vérité, elle ne contrôle plus rien. Elle essaie de ne se concentrer que sur ce qui est le plus urgent en ce moment, rembourser ses dettes. Elle se démène pour vendre les œuvres aux sommes les plus pharamineuses à ses clients, dans la boutique ou sur le net. Et force est de constater que cela fonctionne. Mais cela va lentement, trop lentement. Elle n’a pas même encore atteint la moitié de ce qu’elle doit à son créancier. Et elle vide peu à peu sa boutique sans pouvoir réinvestir, ni se réapprovisionner. Seulement, elle n’a pas le choix. Elle est déterminée à se battre. Et, malgré toute la volonté d’Owen ou de Nikolaï pour lui donner l’argent dont elle a besoin, elle n’est pas prête à l’accepter. Ce n’est pas tant de la fierté, juste de la jugeote. L’un se mettrait dans les ennuis à son tour, l’autre devrait renoncer à des souvenirs qui lui sont essentiels. Elle ne peut pas leur faire une chose pareille. Alors elle essaie de se débrouiller seule même si, paradoxalement, elle laisse de plus en plus son ex petit-ami l’approcher. Jusqu’à effacer toute la distance qu’elle a tellement cherché à préserver.
Mais t’as pas pu t’éloigner de lui, T’es si faible face à lui.
Ils ont fait l’amour tous les deux. Ce n’était pas comme la dernière fois. Son corps était en accord avec son âme toute cette nuit qu’elle n’a pas regrettée. Mais il en est autrement pour sa conscience. Les questions fusent dans son esprit. Elle ne sait plus ce que cela signifie. Ni ce qu’il en est de leur relation. Il y a beaucoup trop d’enjeux pour qu’elle parvienne à avoir les idées claires. Tant de raisons qui la poussent à reculer. Des raisons qu’elle oublie chaque fois que ses yeux croisent les siens. Il a un effet dingue sur elle, Owen. Il n’en profite pas tellement. La dernière fois, c’est elle qui s’est approchée, elle qui l’a attiré. Il y a quelque chose de rassurant dans le fait de retomber dans les bras de son premier amour. Celui qui, en plus, est le seul au courant de tout ce qui lui arrive. Elle fait tout pour se persuader que ce sont les seules raisons à leur rapprochement, Cassey.
Mais tu sais que ton cœur ne l’a jamais oublié.
Seulement elle n’est pas prête à se poser toutes ces questions. La peur de voir la réalité, la peur de devoir renoncer, la peur de finir par perdre quelque chose, quelqu’un en qui elle tient. Ou pire, se perdre elle-même, à cause d’Owen. Mais la peur, encore plus intense, d’affronter tout ce qui lui arrive, sans lui. Le poids est devenu tellement moins lourd à porter maintenant qu’il est là, avec elle, tous les jours. Elle ne saurait s’en passer. C’est sûrement pour cette raison que, lorsqu’il lui a demandé de garder sa nièce, elle a tout de suite accepté. Le feeling passe bien avec la petite. Elles sont toutes les deux installées, l’une à côté de l’autre, en train de dessiner paisiblement. Elle sait s’y prendre avec les enfants, Cassey. La petite fille lui raconte en même temps des histoires, et elle en fait de même, quand la porte finit par s’ouvrir. – Bonsoir toi. salue-t-elle le propriétaire des lieux, alors que Gaby se lève pour se précipiter dans les bras.
Si vous étiez dans un film, tu les rejoindrais, Tu embrasserais ton bien-aimé, Le parfait décor d’une famille soudée, Mais c’est tellement loin de la réalité. Une illusion dont t’avais pourtant tellement rêvée.
Jamais elle n’aurait cru pouvoir se retrouver dans ce salon. Se retrouver chez Owen, en son absence, pour garder sa nièce. Cela confère à leur relation une intimité nouvelle. Peut-être même plus profonde, encore, que la nuit qu’ils ont passée dans les bras l’un de l’autre. Une nuit peut ne rien signifier de plus qu’une nuit. Alors que des moments pareils, incontestablement, sont le signe qu’ils sont en train de rentrer dans la vie l’un de l’autre. Pas pour favoriser la relation entre Owen et Arya, pas pour protéger Cassey, rien de tout cela. Si elle est ici, ce soir, c’est uniquement pour rendre un service, comme si c’était naturel, comme si c’était normal. Comme s’ils étaient amis, tous les deux, alors qu’ils sont tout sauf des amis. Le lien qui les unit est beaucoup trop intense, beaucoup trop violent, pour qu’ils puissent être des amis. Et tu le sais, Cassey, vous ne serez jamais que des amis. Elle n’a aucune idée de ce que tout cela peut signifier, elle n’a pas plus envie d’y songer. Elle ignore même ce que lui peut en penser. Il y a cette partie d’elle qui a la sensation qu’il veut éviter de la brusquer. Mais le désir qu’il a pour elle, elle le ressent. L’attraction toujours présente, pour lui comme pour elle, c’est magnétique. Elle ne sait pas ce qu’il ressent, elle ne sait même pas ce qu’elle, elle ressent vraiment. Peut-être qu’elle a juste trop peur de se poser trop de questions sur leur relation si complexe. Elle sait seulement qu’elle se sent bien ici, dans cette maison, avec la petite Gabriella comme compagnie. Quand la porte finit par s’ouvrir, c’est par un sourire qu’elle accueille le retour d’Owen alors que la petite fille se précipite déjà jusqu’à lui. Ils ont l’air proches, tous les deux, si proches. Elle ne peut pas s’empêcher de penser à Arya. Cela lui serre un peu le cœur. Le regard posé sur eux, elle les laisse se retrouver, avant que le pompier ne décide de venir s’installer à ses côtés. – T’en fais pas, c’est un ange. Elle a mangé et pris son bain du coup. précise-t-elle pour qu’il ait l’esprit tranquille là-dessus. Elle observe la petite fille et son oncle échanger, un petit sourire au bord des lèvres. – On s’est bien amusées, pas vrai Gaby ? La principale intéressée hoche la tête, toujours focalisée sur son dessin. L’attention de la jolie blonde se repose alors sur Owen. – Et toi, comment ça s’est passé ? Peut-être qu’elle devrait partir. Maintenant qu’il est de retour, il n’a plus besoin d’elle. Pourtant, elle reste là, juste à côté de lui.
Il y a quelque chose de naturel à se trouver ici, auprès d’Owen, comme s’ils étaient ramenés des années en arrière. Qu’il arrivait alors qu’elle était en train de faire du baby-sitting pour, disait son père, apprendre la notion de l’argent. S’il savait, son père. Elle ne l’a visiblement jamais vraiment apprise. Des années plus tard, elle est toujours cette fille un peu trop irresponsable, un peu trop téméraire. Celle qui a fini par se mettre dans cette sale affaire. Et, des années plus tard, il est toujours là, Owen. C’est peut-être bien l’aspect le plus surprenant de la situation. C’est déstabilisant d’être à ses côtés. C’est encore plus déstabilisant d’être à ses côtés, mais de trouver ce moment normal. La jeune femme évite toutefois d’y penser alors qu’ils sont en train de discuter de la petite Gaby. Adorable avec elle, Cassey a remarqué sa timidité, surtout au début. Mais elle s’est facilement laissée approcher. Sans doute parce qu’elle a vu combien son oncle a confiance en elle. Puis, c’est facile pour elle, aussi, de se faire apprécier des enfants. Elle a le tempérament insouciant qui leur plaît, la douceur qui leur est nécessaire. Aux paroles de son ex petit-ami, elle laisse échapper un petit rire. – Ils en ont tous un. Arya, tout le monde a toujours dit qu’elle était adorable. Mais elle pouvait être la pire des tornades quand tout n’allait pas comme elle le voulait. Peut-être qu’elle l’a aussi un peu trop gâtée. Mais elle est fière de sa fille, Cassey. Fière de ce qu’elle devient. – T’en fais pas, c’était avec plaisir. Elle se doute que, avec le métier qu’il fait, Owen peut arriver plus en retard que prévu. Il est loin d’avoir les horaires d’un fonctionnaire. Il pourra tranquillement mettre la petite fille au lit ainsi. Les yeux posés sur la minuscule tête blonde à ses côtés, elle écoute pourtant avec attention les paroles de son interlocuteur. Pas si surprise, en vérité, d’apprendre combien elle s’est repliée. – C’est normal, elle va apprendre à s’ouvrir de plus en plus. Puis, elle sait que tu es là. Elle parle beaucoup de toi. conclue-t-elle avec un petit sourire malicieux. Elle parle beaucoup d’Owen, oui. Et elle paraît plus qu’intriguée sur leur relation, à tous les deux. Elle a posé des questions que Cassey elle-même refuse de se demander. Car elle n’est pas prête, pas assez courageuse, sans doute. La tête qui se tourne vers lui, la jolie blonde l’écoute lui expliquer sa journée, affichant une petite moue à l’entente de ses mots. – Je ne sais pas comment tu fais pour voir ça tous les jours. Elle, elle ne pourrait pas. Elle a trop besoin de voir la lumière, de voir de la couleur, voir la vie. – C’était une bonne journée à la boutique, puis la suite, tu la connais, je suis venue ici. La petite fille se tourne subitement vers eux pour poser son regard innocent sur celle qui l’a gardée. – Tu dors ici Cassey ? Prise au dépourvu, elle croise le regard d’Owen pendant une seconde, puis repose son attention sur Gaby. – Hum, non, je retourne dans ma maison. – Parce qu’il y a ta fille ? – Non, elle n’est pas là ce soir. – Tu peux rester alors ! Un rire léger s’échappe des lèvres de la jeune femme. – Dis, c’est toi qui l’as briffée ? demande-t-elle avec malice à son ex, surtout pour se sortir de cette situation. Esquiver, c’est tout un art, chez Cassey.
Devant l’instant qu’ils sont en train de partager, elle ne peut qu’y penser. La vie qu’ils auraient pu avoir, ensemble, pas avec la fille d’autres mais bien la leur. Ils auraient pu, si elle n’était pas tombée enceinte si tôt. S’il n’avait pas eu peur de lui avouer la vérité. Si, seulement, ils avaient fait les choses correctement. Mais ils n’ont jamais su faire les choses correctement. Elle ne peut pas regretter, Cassey. Elle aime beaucoup trop sa fille pour imaginer l’avoir eue autrement. Mais il y a une certaine mélancolie en elle, chaque fois qu’elle pose les yeux sur lui et Gabriella. Peut-être qu’elle n’oubliera jamais, peut-être qu’elle n’est pas capable de pardonner. Mais la présence d’Owen lui devient de plus en plus indispensable. Trop indispensable pour qu’elle songe à s’en passer. C’est pour lui, au fond, qu’elle est là ce soir. Même si elle adore les enfants, même si elle est heureuse de découvrir la fille de sa défunte amie. D’après le pompier, c’est ce statut qui lui permet l’immunité auprès de Gaby. Sans doute qu’il a raison, sans doute aussi qu’elle n’est pas aveugle face à leur relation. Elle voit mal Owen présenter ses conquêtes d’un soir à sa nièce. Comme elle, elle n’a jamais voulu qu’Arya connaisse les hommes de passage dans sa vie. Devant sa question, elle affiche un petit sourire en coin, un sourire qui peut dire tout et rien. – Elle m’a dit que t’étais un pompier très, très fort, et que tu sauvais ceux qui en avaient besoin. Elle lui a aussi demandé si elle l’aimait bien. S’il était son amoureux. Et beaucoup d’autres questions dont elle ne parlera pas à Owen. Trop peur qu’il veuille en connaître les réponses, lui aussi. Trop peur de se confronter à la réalité. Le regard posé sur son ex petit-ami, la demoiselle l’écoute avec attention lorsqu’il lui apprend que le procès pour la garde de Gaby a lieu la semaine suivante. Un moment qu’il doit redouter autant qu’il peut l’attendre. – Oh… Est-ce que… Est-ce que t’as besoin de quelque chose ? Elle ne sait pas ce qu’elle pourrait faire. Témoigner pour lui, peut-être, mais elle n’est pas certaine que leur passif joue vraiment en la faveur d’Owen. Elle pourrait dire, pourtant, combien il prend soin de sa nièce. Combien il fait tout pour elle. Aussi, elle pourrait être là pour lui. Parce qu’elle devine sans mal combien il doit être nerveux, combien il doit être anxieux. Tout se jouera pour tous les deux ce jour-là. Elle n’ose pas même imaginer ce qu’elle ressentirait à sa place. La conversation prend un tournant plus agréable quand ils évoquent son métier de pompier. Un petit sourire se dessine sur les lèvres de Cassey. Elle veut bien imaginer qu’il adore cette adrénaline, ce sentiment de se sentir utile. Mais il faut être relativement fort mentalement pour y arriver malgré toutes les pertes subies. Jamais, elle n’en aurait été capable. – Ça marche bien, oui. Qui sait, je récolterais peut-être ce dont j’ai besoin. Plus de tabou, à ce sujet, il sait déjà tout. Elle a l’espoir d’y arriver, un espoir peut-être un peu naïf car elle comble à peine la moitié de ses dettes pour le moment. Mais elle s’accroche, Cassey. Elle n’a pas d’autre choix que celui-ci. Pendant un instant, son regard est ancré dans celui de son premier amour, comme si elle sentait le bien qu’il était en train de penser d’elle. Un doux trouble l’envahit jusqu’à ce que la voix fluette de la gamine vienne l’en sortir. D’après Owen, il n’a rien fait pour l’inciter à faire une telle demande. C’est plutôt attendrissant qu’elle en parle d’elle-même mais, malgré tout, la jeune femme n’est pas certaine qu’elle devrait accepter. Ce n’est pas ici qu’est sa place, au fond, elle le sait. Un petit rire s’échappe finalement de ses lèvres quand elle entend la comparaison d’Owen entre elle qui dort chez lui, et la Gaby qui dort chez ses grands-parents. – Oui, c’est bien résumé papi. Ce serait tellement simple si ce n’était que cela. Mais c’est un peu plus mouvementé de son côté. Un peu plus intense quand il est question d’eux. Peut-être d’ailleurs qu’elle devrait se décider à partir. Mais son regard se porte sur la petite fille blottie dans les bras de son oncle, incapable de retenir un bâillement. – Je crois qu’il y en a une qui appelle son lit…
Retrouver Owen, le lendemain de la nuit qu’ils ont passée, cela a quelque chose de troublant. Agréable, mais troublant. Comme la preuve que cette nuit n’était pas anodine, comme la preuve qu’il n’est pas simplement une aventure d’un soir. Bien évidemment qu’il ne l’est pas. Quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle dise, il restera toujours le seul homme qu’elle a aimé. Celui qui lui a fait découvrir l’amour, de toutes les manières possibles, celui qui l’a marquée à jamais. Peut-être qu’elle l’aime encore, Cassey, peut-être qu’elle l’aimera toujours. Mais cela, elle n’est pas prête à se l’avouer. Ni même à s’en poser la question. La peur de souffrir, la peur de tout détruire. Car elle se sent à nouveau si bien à ses côtés. Elle ne veut pas gâcher leur relation à peine retrouvée, elle ne veut pas avoir la sensation de le perdre une seconde fois. C’est plus facile de ne pas affronter la réalité. Se laisser aller, sans rien promettre, sans rien espérer. La légèreté environnante, notamment grâce à la présence de Gaby, l’apaise. Elle lui fait du bien. Elle laisse même échapper un rire léger devant les pitreries de son ex petit-ami. Elle le retrouve, tout doucement, elle retrouve celui qu’elle a connu. Elle ne sait pas qu’il se retrouve, lui aussi, en même temps. Elle ne sait pas ce qu’il a été durant toutes ces années, elle ne sait pas l’effet qu’elle peut avoir sur lui. Car c’est ainsi qu’elle le connaît, Owen. Quand ils ne se disputent pas car, assurément, leur relation a toujours été explosive. Passer d’un extrême à l’autre était dans leurs habitudes. Elles semblent l’être toujours. Des rires, la conversation prend un tournant bien plus sérieux, bien plus important. Le cœur serré, elle écoute les confidences du jeune homme. Il a beau tenter de la rassurer, elle voit bien que lui aussi est inquiet. Elle le voit à la manière dont il serre la petite fille contre lui, celle dont il se force à lui sourire. Elle décèle la peine en lui, la douleur chaque fois qu’il repense à la famille qu’il a laissée derrière lui. Elle sait le deviner, tout cela, plus qu’elle ne le voit. Mais elle sent aussi la nervosité, la peur qui ne va sans doute qu’empirer jusqu’au procès. – Je viendrais. Je viendrais avec toi. déclare-t-elle simplement alors que sa main se pose instinctivement sur la sienne. Elle veut être présente pour lui. Pour Gaby. Pour Mia. Elle ne peut pas le laisser affronter sa mère tout seul, elle a besoin d’être là. Tout comme lui, malgré ses promesses, a besoin de s’assurer qu’elle va bien. Elle le rassure comme elle peut, Cassey. La vérité, c’est qu’elle est angoissée chaque fois qu’elle y pense. Elle redoute le moment où l’exécutant de son créancier reviendra. Lui ou un autre. Mais elle ne peut rien faire d’autre que vivre avec ce poids sur le cœur. – C’est gentil. Mais je veux que tu gardes cet argent pour Gaby. Son regard croise le sien, intensément, un peu trop longuement. Elle se noie dans ces prunelles bleutées exactement comme elle le faisait il y a vingt ans. Il y a des choses qui ne changeront peut-être jamais.
Il aura toujours ce pouvoir sur toi, Parce qu’il fait partie de toi.
Les pensées confuses qui s’évaporent grâce à l’intervention de la petite fille. Elle lui en est reconnaissante, Cassey. Mais le soulagement est de courte durée parce qu’elle se retrouve bientôt prise au piège. Un piège doux et attirant, mais auquel elle essaie encore de résister. Cette fois, c’est Owen qui la sauve, ce qui la fait doucement sourire. Elle le sait, pourtant, qu’il voudrait qu’elle reste à leurs côtés. Qu’elle soit en sécurité. Mais il respecte son choix, c’est précisément ce dont elle a besoin. C’est aussi, paradoxalement, ce qui l’incite à le laisser approcher cette histoire. Trêve de discussion, les deux anciens amoureux finissent par porter leur attention sur la petite Gaby dont les paupières se ferment de plus en plus. Elle ne se fait pas prier pour aller se coucher, non sans embrasser sa baby-sitter de la soirée au passage. Un léger sourire sur les lèvres, Cassey la regarde filer avant d’entendre la voix du pompier. – Hum, je vais y réfléchir.Pourtant, tu sais déjà la réponse que tu vas donner. Elle lui adresse un doux sourire quand elle sent son baiser sur la tempe avant qu’il ne finisse par s’en aller à son tour. Elle le regarde s’éloigner lui aussi, avant de laisser sa tête tomber en arrière sur le canapé auquel elle est adossée. T’es en train de craquer, Cassey. Tu le sais. Et pas seulement pour la pizza. Elle prend une profonde inspiration avant de se saisir de son téléphone portable laissé sur la table basse. Elle trouve rapidement l’adresse d’une pizzeria et en fait livrer une. Elle connaît les goûts d’Owen, ceux d’autrefois en tout cas. Après quelques instants, elle raccroche et entreprend de ranger les quelques jouets sortis plus tôt pour Gabriella. Elle est en train de terminer quand il revient. – Alors, elle s’est endormie ? Certainement. Ce qui signifie qu’elle se retrouve seule avec lui. Encore. – J’ai commandé une pizza. Une phrase toute simple, une phrase anodine. Mais qui, pourtant, en dit beaucoup sur son état d’esprit. Sur ton envie d’être avec lui.