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 come on, do me some damage (tadeo)

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Message Sujet: come on, do me some damage (tadeo)   come on, do me some damage (tadeo) Empty Jeu 15 Aoû - 6:32


'Cause love is only worth it when it's deadly.
Dans la nuit, souvent, les monstres venaient te prendre des petits bouts de toi. Te dévorer quelques battements sous la terreur, te voler quelques souffles dans la paralysie, l'impression que des démons poussaient de chaque cotés de ton corps pour renfoncer ton squelette, pour en finir avec ton vaisseau humain, ta misérable vie. Là, c'était bien pire, au milieu de la nuit, on t'arrachait ton soleil. Cruel kidnapping. Parce que t'étais noyer dans le soleil, t'étais Icare qui avait réussis, qui était devenue Phoenix, plongée dans les bras brulants de ton astre, celui qui venait doucement graviter autour de toi, petite lune, étoile, oiseau, perdu, cramé pour mieux l'aimer. Ses rayons caressant tes joues sans les cramer, c'est agréable, tu souris contre les murmures du soleil. Sauf qu'il menace de te quitter, de revenir comme il ne revient jamais vraiment, après un orage. Tu veux protester mais ta bouche est scellé, tes mots ne parlent pas, perché si haut. Ton coeur se débat doucement, de la peur, la peur pure. Le soleil t'enroule dans un nuage, sauf que le soleil part, que t'as froid, de plus en plus froid, tu grelottes, parce que toi aussi, tu t'éteins. Littéralement. Tes ailles de feux, celles accrochées à ton dos, plantés dans ta chaire, elles s'éteignent doucement, comme une chandelle sur laquelle on souffle trop tôt. Tu ne brules plus, ne voles plus, n'as plus que des ailles cramées, noires et douloureuses. Des trous dans les nuages et tu tombes, tu souffres. Une chute libre que rien n'arrêtes, Icare, tu vas t'écraser, t'éclater, parce que le soleil t'as abandonné, parce qu'il n'a pas voulu de toi. Tu vois le sol arriver à toute vitesse et t'essaies de ne pas mourir, mais c'est trop tard, tu percutes le sol, tu t'éclates, mais tu ne meurs pas, pas tout de suite. T'es en mille morceaux, un amas gluant qui ressens toutes les douleurs de l'univers d'un coup. Incapable de te recomposer, y a bientôt les vautours, des oiseaux aux têtes de démons, de ses trucs sortis de l'imagination tordue et qui donnent froid dans le dos. Ils rigolent, ils te regardent, te dévorent et tu ressens chaque entrailles qu'ils tirent avant leurs becs jusqu'à s'en repaître. Tu maudis le soleil et tu pleures avec ce qu'il te reste d'yeux, de vie.

Tu te réveilles au sol, en larmes, le corps véritablement douloureux et si u bouges enfin ton corps, ce n'est que pour te rouler en petite boule parce que ton coeur se débat encore, que ta cervelle n'arrive qu'à peine à savoir que c'est pas vrai. « Neo... »  Que ta voix paniquée appelle tout bas, se fracassant au silence, tu trembles incontrôlablement. Il est parti, c'est ça ? Il a su où t'étais aller la première nuit et il en avait eut marre de toi, marre de cette fille que tu n'arrivais pas à oublier. Ça allait, maintenant, elle t'avait jeté, d'une solidité. Jetant tout ce que vous aviez été rien que parce que tu ne pouvais pas promettre de rester, que tu ne pouvais pas promettre de ne plus merder. Parce que ce n'était pas vraiment toi, qu'elle voulait, peut-être seulement l'idée, l'image, l'idéal qu'elle avait de toi, celui que tu ne serais jamais. Parce que t'éais cassé, parce que t'étais pas stable, qu'elle méritait mieux. Toujours. Parce que ta vie ne faisais plus trop de sens depuis, que Shabh t'avais aidé un peu, mais que c'est avec Neo que t'étais revenu à la vie, sans lui que t'étais de nouveau une épave, l'ombre d'un humain. Sale mauviette, celle qui hurle plus fort. « NEO !» Chiales plus fort en te frappant au silence assourdissant, au manque d'air, qu'il ne pouvait revenir te donner, te montrer du bout de ses lèvres, le bon rythme avec lequel respirer, celui qui te calmais. Alors tu pleurais, tu rampais, jusqu'au balcon, arrachant le t-shirt accroché à toi, celui qui tordait ta gorge comme un boa constrictor. Addossé au mur, à même le sol, tu pressais tes mains dans tes paumes, tentant de calmer l'anxiété que tu voyais venir comme un tsunami, impuissant, tu ne pouvais rien faire, ta respiration s'accélérant, ta cage thoracique trop petite pour ton propre être, l'assurance que t'allais mourir. Tu ne pouvais pas, pas mourir sans lui. Puis la crise venait, la nervosité extrême, le délire, l'impression qu'on te voulait du mal, que les ombres dans l'appartement cherchaient à te trouer le dos et t'arrivais à te cacher nulle part, foutant un bordel incroyable en cherchant une cachette à tes angoisses, c'est finalement dans la douche que tu t'es réfugié, dans le fond du bain, les mains toutes écorchées, ensanglantées, tu sais même plus pourquoi. T'es juste resté là, à pleurer, à te balancer, à lutter pour ne pas te rendormir et pleurer encore plus. Pleureur parce que t'étais cassé, que t'en avais marre de toi, que surement lui aussi. Et ton coeur se pinçait et se demandant combien de temps tu survivrais, sans lui. Combien de d'heures tu te supporterais encore, sans faire de conneries. Il y avait de baux rasoirs pas loin, une douche-téléphone, une jolie pharmacie pleine et peut-être des trucs plus durs sans la chambre de votre pote, hein ? Y avait vraiment un truc qui clochait avec toi, dans ta paranoïa, dans tout ton être, dans l'envie de te faire mal. Est-ce que tu serais okay ? Tu savais pas. Pas tant qu'il serait pas là. Tu comptais les larmes à la seconde jusqu'à t'en zombifier. Il ne reviendrait pas hein ?

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@Neo Ames
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Message Sujet: Re: come on, do me some damage (tadeo)   come on, do me some damage (tadeo) Empty Ven 16 Aoû - 2:49

Le jour maussade qui caresse la east river, la clôture de fer qui t’empêches de te jeter dedans. De l’eau glacée pour le ramener à la vie, pour écarquiller ses yeux de taupe. Il aurait besoin de ça Neo. Mais le courant, ses membres lourds, ses réflexes de locque. C’est pas une bonne idée. Il enchaîne les mauvaises idées. Ses doigts enroulée autour de la rambarde, ses jointures blanches sous la pression. Ça tangue encore sous sa peau, beau bordel de ce qu’il a ingéré la veille. Les couleurs brûlent sa rétine. Il a le souvenir d’un feu, ou c’était peut-être juste les cheveux de la fille. L’envie de gerber, tant mieux, il a rien avalé. Ses os sont douloureux, sa tête dans du coton. Peut-être que s’il reste sans bouger, ça va s’améliorer. Le nez froncé, il grince des dents. Sa joue tiraille, il se souvient du mur de brique. Neo tente de replacer ses conneries en ordre, démêler ce qu’il a imaginé de ce qui s’est réellement passé. Ça lui reviendra plus tard.

Une paume dans ses yeux. Il était sorti pour quoi déjà ? Renflouer ses poches. Il a bien fait de ne pas retirer ses derniers gains la veille. Il serait rentré les mains vides. Le guichet au coin de la rue gobe sa carte bancaire et recrache plusieurs vingts. De quoi les soutenir un moment.

L e s. Lui et Tadhg.

Un grognement s’échappe des lèvres, un souffle de fumée d’antan, d’hier, de cet espace-temps où il a fait le con. Plus que de raison, Plus que d’habitude. Neo secoue ses épaules pour les recrinquer, pour les remonter. Ça sert à rien, il pas la colonne, pas la force. Il y a la gueule de Tadhg qui prend toute la place dans sa tête. Sa gueule des mauvais jour où ses yeux sont cachés sous un bordel de cheveux bruns, où il semble vouloir s’arracher les maux des veines, où son sourire contagieux de grand gamin ne fait plus lever le soleil. C’est peut-être pour ça qu’il fait gris.

Sans le décider, ses pieds martèlent le pavé. Neo tourne en ronds, à chercher la bonne rue, la foutue rue, celle où son pote habite, celle qu’il a fermé hier, faut croire que la dope lui a bouffé sa mémoire vive, qu’il sait plus régurgiter les commandes, que l’info passe pas jusqu’à sa conscience. C’est peut-être qu’il reste encore trop de merde dans son sang. Neo se claque les tempes jusqu’à réveiller ses instincts, ceux qui le ramènent toujours à Tadhg.

Il y a ce fil invisible qui relie leurs vies. Et en fermant les yeux, Neo finit par refermer ses doigts autour du fil, une corde rêche qui râpe sa paume, et le suivre. Au bout de la rue, la porte, la bonne. L’appartement, pas le leur, mais celui qui empêche le ciel de leur tomber sur la tête. Et le divan, abandonné. Que les coussins écrasés, déformés par leur poids, par leur incapacité de dormir séparés.

Le chercher dans tous les recoins, trouver ses souliers abandonnés, pas assez pour confirmer sa présence. Le silence qui bouffe, celui qui hante, le silence qui gueule, assourdissant. Les paupières baissées vers  le sol, prêt à s’agenouiller, à rendre les armes. Des traces carmin qui lui froissent le coeur. C’est pas vrai, c’est qu’un accident. C’est Tadhg qui a voulu se faire un sandwich et qui s’est coupé. C’était pas grave, il est parti, il a foutu le camp, il a pas passé la nuit seul, il a retrouvé ses vieux amis, ceux qui pourraient le garder, ceux qui savent pas que leur emprise brouille Neo. Ouais, il est avec eux, il rigole bien. Incapable de s’arrêter, alors qu’ils sont tous fatigués, alors qu’ils sont béats de le retrouver. Sauf que les quelques gouttes sur le plancher se morphent en traces de doigts contre le mur puis en carnage sur le cadre de porte de la salle de bain. Alors Neo tente de bouger, mais se déverse dans ses entrailles cette paralysie morbide, celle de trouver plus de sang dans la salle de bain, et un coeur abandonné sur le plancher. C’est peut-être la drogue qui peint carmin tous les murs, qui lui montre le pire.

Neo se force à bouger, plutôt que d’imaginer. « … Tadhg ? » qu’il appelle, poussant lentement la porte de la salle de bain, ses oreilles qui bourdonnent, son coeur sous sa langue, son âme au bord du précipice. Qu’une silhouette recroquevillée dans le bain, qu’une scène de crime, celui de Neo. Il a achevé Tadhg de son absence, il l’a débranché. « oh merde, fuck, fuck, fuck. » grince la voix cassée de Neo, où se cache l’esquisse d’un sanglot, s’il arrivait à laisser filer l’air de ses poumons. Sauf que ça bouge, dans le bain. Neo repousse le rideau, pour tomber sur un portrait qui lui arrache les entrailles. S’il pouvait trouver un moyen de ne rien ressentir, il le ferait, parce que rien ne peut être pire que la vision de Tadhg, les mains lacérées, le visage inondé, les yeux terrifiés. rien ne peut être pire que de savoir que c’est sa faute, qu’il a causé ça. Qu’il a été con, qu’il voulait se prouver quelque chose, qu’il a été rancunier, toxique, qu’il aurait pu aiguiser des lames à même la chair de Tadhg que ça aurait été pareil. « Tadhg! il s’est passé quoi, tes mains … attends, on va arranger ça. t’as mal ? jsuis con, bien sûr que t’as bal. bouges pas… attends, fuck… c’est ma faute, pas vrai ? je… j’aurais dû être là. non, réponds pas. je suis là maintenant, ok. juste… juste… tu sais que quand tu te fais du mal, ça m’en fait à moi aussi ? tu le sais, non ? … Tadhg, te fais pas ça. je sais que tu fais pas exprès, mais tu peux pas te faire ça… jpeux pas te perdre, ok ? » Et Neo s’en fout que Tadhg soit barbouillé de sang, il ose pas toucher ses mains, pour pas faire plus de dégâts, mais il prends son visage entre ses mains, pour chercher ce qu’il y a de brisé au fond de ses yeux, pour tirer le fil qui l’a mené ici, pour le tendre et l’enfiler, pour recoudre ce qui est déchiré. Neo peut sentir le souffle de Tadhg, rapiécé, essoufflé, terrorisé. Et il sait qu’il dit les mauvaises chose, mais il sait que parler quand il faut pas. Il devrait peut-être appeler les secours, ou fouiller sous le lavabo à la recherche de pansements, il devrait, mais ça voudrait dire enlever ses paumes du visage de Tadhg, de ses joues humides qu’il tente de sécher de ses pouces comme s’il pouvait masquer les dégâts pour calmer sa conscience. Neo en tremble, de tout son corps, de tout son coeur.

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Message Sujet: Re: come on, do me some damage (tadeo)   come on, do me some damage (tadeo) Empty Ven 16 Aoû - 3:53


Tu ne sais pas combien de temps tu restes là. Comme un cabot qui attend son maître, tu perds un peu la notion du temps. On dirait que ça fait des siècles que ta crise te serres le coeur. Tu ne sais plus combien de petites gouttes rougies viennent colorer doucement la baignoire trop blanche. C'est pas grave, ça fait tellement mal que tu ne ressens plus trop. Y a un moment où la douleur physique est si insupportable que le cerveau l'efface, pour la survie. Y a un frisson qui te parcours en y pensant en imaginant des scénario-horreur qui te rendent plus anxieux encore, si c'est possible.

Puis y a sa voix, Neo, que t'as même pas besoin de voir pour reconnaître. La joie éclairant tes prunelles, la queue du toutou battant bien fort de joie de retrouver son humain, t'en oublies les conneries, la position dans laquelle t'es quand il pousse le rideau pour te trouver en bien mauvais posture.

« Neo... » Que tu murmures, content, perdu, pas certain que ce n'est pas ta cervelle qui se l'imagine, peut-être avant de crever. T'as plus de mains pour lui toucher, on dirait que tes doigts passent au travers de lui, même si c'est plutôt au travers de toi. L'odeur du sang te donne un peu mal à coeur. Neo il parle beaucoup et toi t'as un petit sourire en coin, parce que ça se calme, parce que tu dois être en train de mourir.

«Je sais pas, j'ai paniqué un peu je crois. » Que tu cherches à expliquer sans qu'il ne te laisse trop placer des mots, mais ça te vas, parce que quand il parle, t'es zen, tu pourrais presque fermé les yeux, mais tu ne veux pas manquer une seconde de lui, surtout si t'es pour crever au bout de ton sang. Ça tourne un chouia. T'as une main qui cherche le contour de la sienne. «T'es là, hein ? J'te sens pas. T'es là pour vrai ? T'es pas que dans ma tête. Ce serait cruel de la part des anges de te voler ta gueule, en même temps, ce serait pas étonnant...» Que tu délire un petit peu, rigolant, approchant ton nez de sa joue doucement pour sentir qu'il est bien là, que son odeur est encore la même, contre sa mâchoire mal rasée, un peu pointue. Tu rigoles encore un peu, puis tu pleures sans que tu ne contrôles le changement de l'un à l'autre. «Je sais, je sais pas. J'pensais que tu reviendrais jamais. J'ai pas fait exprès. J'suis malade Neo. Je m'excuse, je me fais mal parfois, est-ce que ça te fais trop peur ?» Est-ce que tu vas partir encore ? C'est quand la fois où tu ne reviendras plus. Ton coeur de fait mal plus que tout ce qui saigne en toi. Surtout quand il prend ton visage dans ses mains, sèche tes larmes. Même la honte ne tarde pas à venir prendre la place, te rapeller comment t'es un boulet. Tu reviens, doucement à la réalité. Celle dans laquelle tu te souviens combien de cases il te manque. Pourquoi t'as toujours considéré que t'étais un poids pour tout le monde, pour tout le monde que t'aime, que t'as aimé, que t'as brisé avec tes conneries. T'as toujours été destructeur, depuis tout petit, normal qu'à un moment, ça se retourne contre toi. Conscient ou pas, peut-être qu t'avais voulu faire du mal à Neo. Peut-être que justement, si ça ne lui faisait pas mal, tu préférais mourir. Tu sais plus ce qui a foutu le camp, ta réalité se distortionne trop souvent en ce que tu souhaite. Ce qui est le moins difficile à assumer. Comme le fait que tout ça c'était un accident.

«J'suis désolé, j'suis dégeux, j'suis pas normal, j'suis désolé.» L'envie de lui dire de repartir, de te laisser crever tout seul. La peur de lui faire mal en lui disant ça, parce que c'est pas lui en fait, c'est vraiment, vraiment toi. Que dans ses moments là, t'as honte, tu ne sais plus quoi faire de toi-même. Que t'as pas envie de lui faire supporter ça, pas une autre fois. Il va en avoir marre de tes crises un jour, aussi, c'est sur, c'est certain. Reste.
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Message Sujet: Re: come on, do me some damage (tadeo)   come on, do me some damage (tadeo) Empty Ven 16 Aoû - 5:25

Neo reconnaît son nom, dans les lèvres craquelées de Tadhg. C’est la seule personne qui devrait avoir le droit de le prononcer, le seul qui a mérité de pouvoir l’appeler, peu importe l’heure, le jour ou l’année. Neo, il est certain qu’il aurait plus voulu vivre, sans Tadhg. Il sait pas s’il aurait eu le courage de s’achever, il aurait emmerder quelqu’un jusqu’à le mériter. Étirer l’agonie, comme Tadhg au bout de son sang, si ça avait ses veines et pas ses paumes qui avaient été touchées. Qu’une marée basse, qu’un manque d’eau dans le bassin. Ils aiment se croire dans la grande mer, poissons des profondeurs, mais y’a le bocal de la société, piégés, domestiqués, mal diagnostiqués. «Je sais pas, j'ai paniqué un peu je crois. » tente d’expliquer le brun, dans son bain de sang. « un peu ? t’as vu ta gueule, on dirait que t’as essayé de faire de la peinture avec les doigts. si tu voulais faire un pacte de sang, t’avais pas besoin d’en faire couler autant. » raconte Neo, grande gueule, pas capable de se la fermer. Sa carcasse tremble de terreur, incapable de secouer les horreurs qui s’insinuent jusqu’aux os. Il raconte des bêtises, pour tuer le silence, parce qu’il sait pas faire autrement. Essayer de croire que c’est pas grave, c’est une bonne idée, non ? Ça risque de tout arranger ? Lever le pouce sur le bord de la rue jusqu’à perdre ses problèmes de vue. Semer sa noirceur un peu partout en amérique. C’est toujours pire quand ils se posent un moment, Neo en est certain, ou peut-être que c’est son excuse.

Neo appuie ses doigts contre le visage humide de Tadhg. Des mains ouvertes sur les siennes, dans un joli bordel de sang et de larmes, de rires décapés, de sanglots morcelés. Tadhg qui divague. Neo, il sait qu’il est pas un ange, les anges s’approchent pas de la racaille comme lui. Les anges se tiennent loin de ses belles dégringolades. Les anges veulent pas une gueule comme la sienne. Mais s’il est fils du diable, c’est pas le moment de vérifier. C’est son ego, froissé d’être laissé derrière, qui lui a soufflé de pas rentrer. C’est sa peur au ventre, celle qui crie des vérités coupantes. Que ses faiblesses enlignées dans le bon ordre pour le mener à sa perte. Et dans le chaos, il y a Tadhg qui peut pas échapper à la tempête, qui se fait bouffer par le vent qui gifle et qui malmène. Tadhg qui a rien fait pour mériter ça. Tadhg qui tombe de plus haut que tous les autres. Tadhg qui est pas parfait, mais essaie plus fort que n’importe qui.

Que deux gars dans la salle de bain à se faire une fin du monde. «Je sais, je sais pas. J'pensais que tu reviendrais jamais. J'ai pas fait exprès. J'suis malade Neo. Je m'excuse, je me fais mal parfois, est-ce que ça te fais trop peur ?» dit Tadhg, sa voix qui casse, rauque d’avoir le coeur aux lèvres. Neo hausse un peu les épaules, parce que c’est pas nouveau, qu’il aurait dû savoir, qu’il le savait et qu’il l’a laissé quand même. C’est pas juste. C’est pas de se taper chacun son tour sans regarder le mal que ça fait. « La seule chose dont j’ai peur, c’est de te perdre. Tu peux pas me lâcher. Je sais plus vivre sans toi. » C’est pas grave d’être malade, de se faire du mal, ça fait partie de la vie. Neo, il fait pas confiance aux institutions, mais il trouvera un doc qui saura lui dire ce qu’il a Tadhg, pourquoi il a ce mal-être qui ronge ses os. Parce qu’il excelle à fuir ses problèmes, mais que Neo, il se battra s’il faut pour ceux de Tadhg.

Neo ne peut pas s’empêcher de blâmer cette ville. Ils étaient mieux tous les deux, loin du rivage. Si la ville de leur rencontre était aussi celle de leurs adieux, Neo brûlerait tout sur son passage. Ravage des flammes, incendie du coeur. «J'suis désolé, j'suis dégeux, j'suis pas normal, j'suis désolé.» lance Tadhg. Neo ferme les yeux. S’il laisse assez d’air dans ses poumons, il va chialer, se liquéfier. Tadhg a pas besoin d’une loque, faut se tenir fort, solide, pour vous relever tous les deux. « Normal c’est pour les autres. » déclare Neo, sans discussion. Ils seront jamais de ces gens qui travaillent de huit à cinq, qui rentrent dans une boîte de mariage, maison, marmaille. C’est pas pour eux, être normal. Et c’est mieux comme ça. Un décennie de découvertes, du monde à leurs pieds, à ne rien devoir à personne, à vivre de ce qui vient. La belle vie, c’est la leur, pas celle des gens qui ont plus de chambres dans leur maison que d’amis où les mettre. « c’est moi qui est désolé, ok. » murmure doucement Neo, ses doigts sur les poignets de Tadhg, intacts, y’a pas sa vie qui s’en échappe. « j’ai rien contre ton maquillage carmin, mais va falloir arranger tes mains. » qu’il décide. Ça peut pas rester comme ça. Neo s’arme de douceur, parce qu’il est certain que ça sera douloureux, mais plus vite c’est couvert, plus vite ça va guérir.

Ils ont tous les deux vu leur quantité de sang, bagarres continues pour survivre dans ce monde, mais celui là, Neo espère qu’il reste à jamais contre sa peau. Que ses mains soient tâchée des conséquences de sa lâcheté. Plus jamais, il se jure, sachant pourtant qu’il se ment à lui-même comme il respire. Et le problème à ne croire en rien, c’est qu’on a pas aucune diété à embarquer dans ses deals avec l’univers. Personne pour le tenir à ses promesses. Neo sait pas si Tadhg est en état de tenir sur ses pieds, il veut pas tester, il veut pas demander, il veut le sentir respirer. Alors il passe son bras sous celui de Tadhg, le second sous ses genoux, pour le lever et le mener jusqu’au comptoir proche du lavabo. Il le pose là, sur le comptoir, à sa hauteur, dos au miroir, pour pas qu’il voie, qu’il s’est barbouillé de rose. Neo cherche une trousse de premier soin, sans pour autant lâcher Tadhg des yeux. Neo croit que peut-être le karma va venir réclamer quelques années de conneries, lui arrachant Tadhg dès qu’il tourne son attention. Il va le recoller, le recoudre, le reconstruire, peu importe le temps que ça prends. Il ont toute la vie, pas vrai ?

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Message Sujet: Re: come on, do me some damage (tadeo)   come on, do me some damage (tadeo) Empty Sam 17 Aoû - 4:22


Ça allait pas bien, mais depuis qu'il était là c'était un petit peu mieux, quand même. Si tu devais mourir, au moins il était là, au moins il pouvait te serrer jusqu'à ce que ton âme en ai marre de ton corps souffrant. Sauf que toi, tu voulais pas partir. Surtout pas sans lui. Surtout pas sans tout ce que t'avais pas vécu avec lui. Il te manque trop de petits bonheur à voler à la vie, avec ton Neo, pour te dire que c'était complet. Parce que vous avez droit à ça vous aussi, non ? Quelques miettes de quelque chose qui goûte le bonheur. Surtout après toute la merde que vous avez raflée, toutes les emmerdes, toutes les bagarres, les déchirures. Vos vies, ses perpétuels combats, ses enchainements de mauvaises décisions, celles que vous étiez obligés d'assumer, en vous disant que c'était pas grave, que c'était juste la vie. Que vous vous sauviez juste de la police et désormais, que vous n'aviez qu'une quête plus réellement justifiée. Il y avait quoi qui vous retenait ici, désormais, sérieusement ? Peter, Wendy, peut-être l'idée de retrouvé les autres, un jour. Est-ce que c'était assez ? Peter avait pas besoin de toi pour continuer. Pas comme Neo et toi. Et quelque part, oui, ça te rendait dingue quand il était pas avec toi. Tu sais que ça ne s'arrangerait pas, que tu deviendrais plus fou, plus malade, plus il s'éloignerait, moins il resterait sous ta peau et toi, sous la sienne. Tu fais des euphémismes pour pas avouer que ta condition est bien plus grave que ce qu'il ne croit. Son nom sous la langue, qui roule dans ta bouche comme une prière désormais, les yeux à demi-clos. Essaye de rire pour le réconforter, mais ça fait mal, d'être toi en ce moment. T'es trop désolé d'être ta propre carcasse, l'ombre de toi-même.

Heureusement que Neo est là, pour que tu meurs pas. Heureusement qu'il était là, dans tes pires moments. La dernière fois où vous étiez revenus dans le Queens, ou l'autre fois d'avant, celle qui t'avais pas détruite, mais salement amochée. Il avait été là, lui, toutes ses années où il n'y avait absolument personne. Que vous l'aviez peut-être cherché, à n'être que vous deux, cons ensemble, à ne jamais vous remettre en doutes, à ne pas changer, se dire que c'était pas grave, ne laissant personne vous dicter quoi que ce soit. Pourtant là, entre ses doigts, tu ne peut plus nier rien, ni tes malaises, ni tes peurs ou tes envies. Tout est à vif en toi, un peu comme tes mains les sont. Tu sais que ça fait du bien quand il te regarde et fixe les mêmes conditions à son existence, que toi.

« Tu le jures ? » Que tu murmures tout bas, peut-être de peur qu'il réponde non, que ce soit la peur qui lui fasse dire des conneries comme ça. Parce que tu ne peux plus te cacher la face, parce que toi non plus, tu ne peux plus vivre sans lui, sans sa proximité, son support, son amour. Parce que c'est ça qui a fait capoter tout ce en quoi tu croyais. Parce que peut-être que ça fera peur à Peter, aussi. Peut-être que ce sera la raison pour laquelle vous repartirez, la peur d'être jugés, de devoir mettre un nom ou des actions trop concrètes sur tout ça. Parce qu'il n'y aura plus de retour en arrière, parce que justement, vous pourriez vous y perdre, en vous-mêmes. Il vous resterait quoi, quand vous vous aurez brulés, embrasés l'un et l'autre comme de ses cocktails que vous saviez trop préparer.

Tu lui as fait mal, à Neo, avec tes conneries et tu te détestes encore davantage quand il ferme ses yeux, les fait disparaitre derrière ses paupières, ça aussi, ça fait mal. Il te reconstruit doucement, comme rien que lui saurait le faire après toutes ses années. Comme rien que lui te connais encore, après toutes ses absences. Vous vous étiez un peu maudits dans votre course acharnée. Plus personne ne vous connaissait, plus vraiment, à part vous-mêmes. Jolie fixation mutuelle dans laquelle vous étiez plongés, tête première. Oups. Et le plus grave, c'est que tu ne voulais pas vraiment t'en sortir. Tu voulais bruler, jusqu'à la fin, avec lui, deux supernovas. Peut-être qu'au fond, t'étais venu te libérer, t'étais venu mettre les choses au clair. C'était pas ce que t'avais prévu, tu t'étais tellement battu contre-toi même, tellement de fois.

Il souffle qu'il est désolé, caressant tes poignets et tu ne comprends pas trop, fronces tes sourcils, chercher à le rassurer aussi, comme il sait trop bien faire avec toi. « C’est pas ta faute... » Que tu murmures pour enlever le poids de ses belles épaules, fortes, mais pas incassables. Tu ne veux pas être du poison dans son coeur, t'es pas comme ça. Vous chassez tout, parce qu'il faut réparer les dégâts. C'est pas votre force. Vous êtes meilleurs pour le causer que les nettoyés. Sauf que toi aussi, tu crois que t'arriverais à le réparer, à lui retirer la balle la plus enfoncée dans sa chaire, à lui insuffler de quoi le faire respirer, au détriment de ton propre souffle. Donnant facilement ta vie pour la sienne, sans y réfléchir une putain de seconde.

Neo te portes et tu t'accroches du mieux que tu le peux, jusqu'à te retrouver sur le comptoir, jusqu'à voir tes mains pour de vrai, sous la différente lumière. Merde. Tu les sens aussi, un peu, serres les dents alors que Neo cherche de quoi te recoller, que les larmes on presque séchés sur tes joues, sauf celles de sang, celles qui couleront encore quand il te fera inévitablement mal pour te recoller. Tu redeviens doucement toi-même. « Bordel, je sais vraiment pas comment j'me suis bousillé comme ça. » Du verre, tu te souviens de du verre, mais du verre de quoi, tu ne sais pas. Un peu plus et tu te scalpais chaque main pour le fun. C'était beau tes crises. Heureusement qu'il était là après ta tempête, tu soupires doucement alors qu'il revient vers toi et avec lui, toutes tes mauvaises habitudes. Celles de laisser tes yeux trainés sur lui. Celles de lorgner sur ses lèvres, celles désormais retroussées, pincées d'inquiétude, de dégoût, aussi un peu. Surement pas de toi, heureusement. Il s'en veut à lui, surement autant que tu t'en veux à toi. Incapable de lui en vouloir, à lui. Tu t'en veux encore plus d'obséder sur ses lèvres, son corps. Un jour ça va passer, hein ? Cette envie constante de toucher son corps, de dévorer sa bouche, la dernière fusion vous manquant. Un jour, tu l'expieras, cessera de fantasmer sur ton frère. Hein ?

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Message Sujet: Re: come on, do me some damage (tadeo)   come on, do me some damage (tadeo) Empty Sam 17 Aoû - 6:19

Que les néons craquelants de la salle de bain. Que de la fausse lumière pour les envelopper. Que la fatalité d’être deux fils d’acier tordus, enroulés par nécessité, fusionnés par la rouille. Neo a jamais aimé les salles de bain. Quand il était gamin, c’était la seule pièce où il pouvait être seul. La porte verrouillée, l’eau qui coule, le ventilateur qui gronde. Sans son père et ses guerres imaginaires. Il a jamais voulu d’aide, son vieux. Les hommes forts, ça a besoin de personne. Les médecins sont des charlatans, les psychologues des escrocs. C’est peut-être de là que Neo tient sa haine contagieuse de tout ce qui est sanctionné par le gouvernement. Pas possible d’être libre dans ces foutues cages. C’est peut-être toutes ces conneries, toutes ces attentes, toutes ces choses dont il est pas permis de parler qui moisissent lentement dans le noir. Peut-être que Tadhg, il a des guerres dans sa tête, et peut-être que Neo il y peut rien.

Tadhg, il demande de promettre. Et Neo, il a jamais été très doué pour tenir ça, mais il se jure d’essayer ou de crever. « Je te jure. » Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. Sauf que Neo, il a déjà son aller simple pour les feux des profondeurs. Le jour viendra, où le sol s’ouvrira sous ses pieds, parce que le mal fait dans cette vie surpasse amplement le bien. Il n’y a que Tadhg pour pouvoir attester qu’il a un coeur. Quand ils avaient le ventre qui gargouillait à en réveiller tout le quartier, mais qu’ils partageaient le peu qu’ils avaient. Quand l’hiver se posait sans aviser et qu’il fallait enfiler tous leurs vêtements d’un coup et se coller pour pas geler. Quand il auraient voulu crever, chacun leur tour, mais que ça suffisait de voir une gueule familière qui ne demandait rien d’autre qu’un sourire et une connerie pour continuer à avancer. Alors il jure, Neo. Pour tout ce qui les a menés à ce moment, aujourd’hui.

Le comptoir de la salle de bain, la table d’opération. Fallait le dire, Tadhg, si tu voulais jouer au docteur, y’avait des façons plus agréables. Neo trouve de quoi empêcher les paumes de Tadhg de s’infecter. Des onguents de toutes sortes, du désinfectant, des bandages, du papier collant pour la peau. Ça sera loin d’être plaisant. Neo a le vif souvenir de s’être ouvert la plante du pied et d’avoir désinfecté le tout à la vodka, pas sa meilleure idée. « Bordel, je sais vraiment pas comment j'me suis bousillé comme ça. » commente Tadhg, comme s’il réalisait seulement l’étendue des dégâts. Neo se la joue automate, parce que s’il s’arrête trop longtemps, il va retomber dans cet espace-temps où le pire le bouffe, où ça le gruge de voir la peine peinte sur les joues de sa constante. « si on retrouve pas la bouteille vide d’hier, je dirais que t’es tombé à deux mains dedans. » propose Tadhg, essayant de ramener les choses à la normale. C’était la normale, hier, pas vrai. Neo chasse son petit freak out, c’était rien. Rien comparé à celui de Tadhg. Alors ça va. Ils sont tous les deux cassés, c’est mieux comme ça, non ? « bouges pas, ça va faire mal, mais ça sera mieux après. » prévient Neo, avant de tamponner la main droite de Tadhg d’un morceau de coton imbibé de désinfectant. Ça serait con de chopper la mort par les mains. Il y a un truc de coincé dans la chair. Neo tient son poignet, pas certain qu’il veut lui faire plus mal. « tu t’es pas manqué, je crois que t’as un morceau de verre de coincé là. ça peut pas rester. m’en veux pas. » demande Neo, cherchant quelque chose de pointu. Il met la main sur une paire de pinces à sourcils. Ça fera. Il raconte des conneries, pour distraire Tadhg, pour pas penser à ce qu’il fait alors qu’il va chercher l’éclat dans sa chair. « je t’ai déjà raconté la fois où je me suis ouvert la cuisse avec une canette de bière éclatée. ah mais je suis con, t’étais là. c’était au canada, à je sais plus combien de miles de la prochaine ville. je sais même pas comment j’avais réussi à faire ça, mais on avait pas de quoi m’empêcher de saigner. Alors on avait fermé ça avec du duct tape jusqu’au lendemain. C’est un miracle que j’aie pas chopé le tétanos, ou une autre de ces maladies stupides. » que tu raconte. Le petit morceau de verre tombe comme une balle dans l’évier, glissant dans le drain vers un ailleurs incertain.

Neo reporte son attention vers Tadhg, pour voir comment il va, lâchant son poignet pour repousser ses cheveux qui refusent de lâcher la partie et qui collent à son front. « tiens, on fera un truc bien, que toi et moi, quand tu seras recollé. ça te dis ? » propose Neo. Il fait croire que c’est pour Tadhg, mais c’est pas vrai. Lubie égoïste, celle de le garder proche, de pas le partager, de pas s’enfuir cette fois. Un baiser sur la tempe du blessé. Petit encouragement tactile. Neo termine d’enrouler les paumes de Tadhg de bandages, les doigts tout tâchés de son sang. Ils se sont fait le pire des films d’horreur, celui où ils sont séparés. « si tu voulais être une momie, t’aurais pu attendre halloween. » blague Neo, parce qu’il sait pas dire les vraies choses. Alors il enchaîne les conneries. Comment est-ce qu’on dit, je t’interdis de crever, sans sembler dramatique. Neo regarde un peu autour. Faudra qu’ils se départissent de leur allure gore, mais plus tard. Fallait y penser avant de mettre les pansements. Neo se voit mal jeter Tadhg dans la douche où il vient d’avoir une mauvaise passe. Le blond n’a pas meilleure allure, mais c’est pas grave, ils ont déjà eu pire mine, il y a toujours pire. Neo sent son coeur se serrer, quand il regarde les mains de Tadhg. Ça sera douloureux un moment, pour tous les deux.
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Message Sujet: Re: come on, do me some damage (tadeo)   come on, do me some damage (tadeo) Empty Sam 17 Aoû - 20:12


S'il y a une chose que tu ne regrettes pas, c'est le jour où t'as vu ce grand gamin se faire défoncer par trois autres, que tu t'es senti interpellé, que ça t'a rappelé toi, perdu contre la force d'un titan, celui qui avait réussi à t'assommer et qui avait continué à cogner quand même. Vous étiez bien amochés après cette bagarre, mais pansant vos plaies ensemble, c'est comme ça que vous vous êtes faites toutes ses promesses secrètes.

T'aurais peut-être du savoir, la première fois qu'il a posé ses doigts sur toi, pour regarder tes blessures, que c'était pas normal tout ce mouvement dans ton ventre, que se souffle qui te manquait en lui faisant son bandage à lui, c'était pas qu'à cause de coups, que t'avais plus de souffle. Et tu sais même pas, si t'avais su, si t'avais su tout ce qu'il allait devenir, comment il deviendrait (trop) important, est-ce que t'aurais fuis ? Est-ce que t'aurais pu ? Nan. Tu serais mort il y a longtemps, sans lui. Pour ça que le choix n'était pas difficile, aussi cruel était-il pour les autres, il passait avant tout, souvent même, avant toi. Et en te faisant mal, tu te sentais plus mal pour lui que pour toi-même. Mal de le foutre dans cet embarras. Désolé de ne pas être un mec simple, un mec qui lui aurait checké le poing en lui demandant s'il avait passé une bonne soirée. Non. T'étais juste le gars, le parasite qui manquait d'oxygène quand il était pas là. Qui ne faisait que survivre quand il était en cavale. Qui aurait passé sa vie à le chercher, s'il était jamais revenu.  

Neo il jure et si tu veux le croire, t'as peur quand même. Combien de gens font des promesses en l'air, de promesses pour rire, des promesses qu'on croyait pas vraiment être des promesses, mais qui sont interprétés comme tel par les autres, parce qu'on veut trop, qu'on en vient à étouffer tout le monde. Comme toi, t'es convaincu qu'un jour, tu l'étoufferas de trop le vouloir, Neo. De ne jamais avoir assez de lui, ta maladie qui porte son nom, qui devient de plus en plus grave, de plus en plus fatale, de plus en plus incurable. Combien de gens promettaient de s'aimer devant Dieu pour se tromper le lendemain ? À la première occasion. T'avais pas de divinité, rien que le Chaos comme croyance, les rues comme temple. Et pourtant, tu ferais tout ce qui était en ton pouvoir pour ne pas briser ses promesses que tu lui faisais à lui, celles silencieuses jurées contre sa peau au beau milieu de vos nuits. Et tu ne peux pas t'empêcher de sourire au travers des larmes de sang, quand la promesse glisse dans sa voix. C'est bien de se sentir important pour quelqu'un, vrai, pas qu'un rêve ou un mythe. Avec lui, tu peux être humain, avoir tes défauts, tes insectes plein le crâne, lui il t'aime, il t'accepte comme ça, te lâche pas. Peut-être que ce sera différent demain, peut-être qu'un jour il en aura marre, que tu dépassera ses limites. Sauf qu'aujourd'hui, il est là, que t'espère que ce demain terrible n'existeras jamais. Parce que le jour où il ne voudra plus de toi, sera surement le dernier de ta vie. Parce que tu ne sais pas à quoi d'autres tu pourras t'accrocher, qu'est-ce qui te donneras envie de vivre encore, à chaque matin, à chaque souffle, chaque sourire ? Rien. Rien que lui. Personne est aussi fout que vous, pour s'oublier comme ça, se fusionner comme c'est pas saint, se pardonner parce qu'on s'est jamais vraiment blâmés l'un l'autre pour commencer.

Tu réalises plein de choses quand la vie dégouline du bout de tes doigts, mais qui tu souris quand même au travers de la douleur. Ouais, c'est peut-être la bouteille d'hier que t'as défoncée, que t'as fait éclater entre tes doigts, sans savoir pourquoi. Neo prend soin de toi, même si ça va faire mal, qu'il dit. T'es même plus certain que t'auras mal, que tu peux encore avoir mal. Sauf qu'il te prouve le contraire avec les cotons désinfectant contre tes plaies vives. Tu grognes et serres les dents pour pas trop chialer, comme si t'en étais à une larme près. La mauvaise nouvelle, tu t'es encastré du verre dans la chair.

« Fuck... Essaie de l'enlever, j'veux pas aller aux urgences » Que tu souffles doucement. Trop peur de ne jamais pouvoir ressortir de l'institut, un peu comme quand gamin, on avait fait milles tests sur toi, avec la possibilité que peut-être tu ne sortes jamais des murs trop blancs, condamné à être un zombie contre des murs blancs, toute ta vie. T'avais déjà fait un séjour en psychiatrie, plus jamais. Et en plus, vous n'aviez pas l'argent pour vous permettre une petite balade aux urgences. Neo s'arme donc d'une pince pour fouiller dans ta chaire. Tu serres les dents, pince les lèvres, cherchant à te concentrer sur l'histoire qu'il te raconte, celle qui rend tout ça supportable, surtout le son de sa voix, jusqu'à ce que le petit bout de verre t'abandonne et que tu respires de nouveau, enfin, plus bruyamment.

Il te fait du bien, Neo, qui t'avais des mains, tu le toucherais, le serrais fort, parce que t'es pas doué avec les mots pour lui dire combien tu tiens à lui, combien il est important, combien ses souvenirs sont précieux. Tu sais pas comment dire qu'il est tout ce dont t'as besoin, dans ta vie, qu'il te suffis, même s'il faudrait pas, même si c'est pas bien. Ça retourne ton ventre, parce que si on t'a déjà aimé avant lui, on a jamais pris soin de toi, pas comme ça. Wendy pouvait refermer tes blessures, mais sa vie à jamais été conditionnelle à la tienne. Et c'était très bien comme ça. T'étais trop plein de problèmes et de conneries pour que qui que ce soit d'autres que Neo arrive à te soutenir, à te dépendre. Il repousse tes cheveux vers l'arrière alors que tu lui étire un sourire. T'es sincèrement content qu'il soit là, ton Neo. T'hoches de la tête, tu feras tout ce qu'il veut, n'importe quoi, tant qu'il est là. Tant qu'il embrasse encore ta tempe comme ça. Ses lèvres, tu pourrais facilement t'y habituer, t'aurais probablement du mal à te restreindre, par contre, s'il te les offraient véritablement. Parce que toi t'oserais jamais en demander trop, t'oserais jamais en demander plus. Il t'en donnait déjà beaucoup, déjà trop pour ce que tu pouvais mériter. Il blague et tu rigoles doucement même si tes mains t'élancent.

« Octobre est tout près, j'voulais être certain que mon déguisement soit à point. » Que tu plaisantes en rigolant, venant doucement coller ton front au sien, tes mains désormais invalides, enroulées dans les bandages, posées sur tes genoux. Tes lèvres qui glissent sa joue, viennent doucement embrasser sa peau, longuement, parce que t'as plus rien d'autre pour lui montrer comment tu l'aimes sans devoir le hurler, sans que tes mains te menacent de tomber, te reculant lentement pour le regarder et tant pis si son souffle est trop près du tiens, ce n'est plus très grave. « Merci de t'occuper de moi. T'es précieux. » Que tu lui souffles dans un petit sourire, en manque de le câliner du bout des doigts, de pas sentir sou visage, ses épaules, sa nuque sous la pulpe de tes doigts, ce sera ça ta plus grande torture jusqu'à ta guérison complète. « On fait quoi maintenant ? J'crois pas qu'ils vont nous garder longtemps avec le bordel que j'ai fait. On ne peut pas vraiment reprendre la route. Pas avec mes mains dans cette condition. En plus t'as même pas vu Shabh, on peut pas partir. On fait quoi ? » Que tu redemandes, un peu nerveux de ne pas savoir ce qu'il en sera. Pas envie de dormir dans la rue, pas envie de repartir, pas envie de faire souffrir Neo à rester et la culpabilité pèse encore sur ton coeur. « Je sais que t'as envie de partir, j'ai pas fait exprès, j'veux pas nous retenir. J'sais que le Queens c'est pas tes bons souvenirs, c'est ici que mon père à faillit me tuer, moi aussi. Mais j'sais pas, on peut en créer des nouveaux, des beaux, le temps qui faut rester. T'en dis quoi ? » Que tu le questionnes tendrement. Quand même prêt à le suivre au bout du monde s'il décidait que vous partiez, tant pis pour tes mains qui s'infecteraient. Tant pis pour tout. T'avais pourtant cette petite envie sourde, de te poser un peu, avec lui. De voler assez pour payer quelques dans un appart, un appart rien qu'à vous, de vous faire une petite vie. De guérir, d'essayer doucement de faire de cette ville quelque chose d'un peu moins pourris, à votre façon. Il y croyait encore, à ça ? À vos petites révolutions ?
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Message Sujet: Re: come on, do me some damage (tadeo)   come on, do me some damage (tadeo) Empty Lun 19 Aoû - 15:56

Petite salle de bain aux accents de conneries, se cogner aux murs d’y être tous les deux. Petite cage à l’abri du monde. Neo, s’agite les mains. Ça fait du bien, de faire quelque chose d’utile. De recoller plutôt que de briser. Ses années d’adolescence, à faire toujours pire pour attirer l’attention de son vieux, à se faire du mal en espérant qu’il remarque. C’était sa façon tordue de ressasser le passé. De tester quelque chose d’intangible. Quel beau bordel, d’avoir voulu s’assurer que Tadhg allait remarquer, qu’il allait rester. Neo aurait fait bien des conneries plutôt que de revenir à un appartement vide. Des années à vivre sans que ça fasse un pli à quelqu’un. Alors il repousse du bout du pied la culpabilité qui tente de grimper à sa cheville, d’avoir pensé que Tadhg pourrait avoir été indifférent. Il est trop, Tadhg, trop tout, comme Neo. Ils savent pas où s’arrêter, ils savent pas vivre en société, ils savent plus vivre séparés.

Et son front contre celui de Neo, c’est peut-être comme ça qu’ils alignent leurs pensées, qu’ils sont sur la même longueur d’ondes. C’est peut-être la tendresse de Tadhg, celle qu’il arrive pas à s’offrir à lui-même, qui colle à la peau de Neo, qu’il absorbe sans la mériter. Il ne sait plus qui réconforte l’autre. Neo sens qu’il devrait dire quelque chose qui remets les choses en place, que c’est pas que le corps de Tadhg qui est le plus amoché. Ses paumes vont prendre un moment à revenir à la normale, mais faudra aussi réparer le trou au fond de ses yeux, la fissure qui a laissé couler ses peurs contre ses joues. Colmater les fuites, pour sauver le bateau de leur amitié, le navire de leur fraternité. C’est ça, non, leur normalité ?

Puis les lèvres de Tadhg contre la joue de Neo, doux remerciement. Ça lui esquisse un sourire aux lèvres, puis une tempête dans ses entrailles. Ça bouge et ça se débats, contre l’inévitable. « Merci de t'occuper de moi. T'es précieux. » dit Tadhg, comme si c’était vrai. Neo sait bien qu’il est que cailloux, qu’il a rien de doré, à par peut-être ses cheveux au soleil, mais ça c’est l’or des fous, ça vaut rien, ça fait semblant. On ne contredit pas le patient,

Rester se pose comme une inévitabilité. Mais Tadhg a raison, ils pourront pas squatter chez ce pote longtemps, pas avec le bordel qui leur colle au cul, pas avec l’état de l’appartement quand il reviendra plus tard. Neo évalue les options dans sa tête. Il a du mal à garder le contact et tous les gens qu’il connaît vont probablement les garder pour une nuit ou deux, par politesse, par dédain de dire non et de passer pour des sans-coeurs, les retournant à la case départ tous les deux jours. Faut se poser le temps que Tadhg guérisse, Neo sait bien que sur le béton, il va chopper un truc dans ses plaies, ou être incapable de déguerpir s’ils ont les flics au derrière. Alors il hausse un peu les épaules. Il sait bien que pour Tadhg aussi, la ville est une fresque de mauvais souvenirs, et il se console du fait qu’ils souffrent ensemble, c’est pas grand chose, mais c’est leur vie. Les gars ne l’ont jamais eu facile, mais ils se sont trouvés dans tout ça. Neo ne regrette pas d’avoir mis le feu à son école, ça lui a mis Tadhg entre les pattes. C’est Tadhg qui l’a sauvé en premier, tête première, sans penser. Pas premiers de classes, certainement pas citoyens modèles, mais toujours la main sur le coeur, c’est ça qui a fini par venir à bout de la solitude de Neo, une tête brûlée qui sourit la gueule en sang. Les épaules qui se haussent, l’air de dire qu’ils y peuvent rien, Neo accepte. « on peut rester le temps qu’il faut. on ira voir les petites annonces sur les babillards du quartier ou les annonces en ligne à la bibliothèque. il doit bien y avoir moyen de louer une chambre pour quelques semaines, le temps de te remettre. » propose Neo, effrayé de se poser pour ne plus jamais repartir. Il est pas fait pour cet endroit, c’est un malheur à retardement, un battement trop dans son coeur déjà en ruines. Mais pour Tadhg, il se fera bien des maux, incluant rester dans cette ville damnée. « ça va, ça pourra pas être si pire si t’es là. » déclare Neo, petite consolation. C’est jamais pire s’il y a Tadhg, parce que le pire, ce serait d’être sans lui.

Neo hausse un sourcil, regardant l’état dans lequel ils sont. « t’es tout blanc en dessous de ton rouge. faut que tu bouffes un truc, ça va te ramener à la vie. on peut se faire livrer à manger, t’as envie de quoi ? » propose Neo, les poches pleines de sa virée nocturne, ou plutôt, de son détour matinal. La série de petits pamphlets qui habitent sur la table du salon est une excellente lecture nocturne, quand rien d’autre ne semble faire de sens. Neo est pas difficile, il mange ce qu’il y a, plutôt indifférent. Il a jamais eu le loisir d’être sélectif. « va falloir arranger ta tête, sinon tu vas donner une crise cardiaque au livreur. » réalise soudainement le blond, ouvrant les cabinets de la salle de bain, à la recherche d’une serviette, réalisant qu’elles sont toutes blanches et qu’ils ont déjà laissé leur marque un peu partout sur les murs. Neo finir par regarder son t-shirt noir. Ça fera. Il le tire par le col pour le passer au dessus de sa tête et le mouiller dans l’évier. La fausse serviette est jetée au visage de Tadgh et Neo frotte sans ménagement. « han, quoi, t’as un truc à dire, j’entends rien. » blague le grand gamin, alors qu’il empêche Tadhg de parler, voir d’avaler un bout de t-shirt s’il ouvre la gueule trop grand. Quand le plus gros des dégâts a été effacé, Neo prends un coin, pour délicatement finir le boulot. « tiens, t’es presque propre maintenant. » qu’il déclare, ponctuant ses paroles d’une petite claque taquine sur la joue de Tadhg, déposant son t-shirt détrempé sur son épaule. « t’es bon pour te rendre au salon ou faut que je te traînes ? » demande malicieusement Neo, pas certain de l’état de Tadhg, mais bien prêt à entretenir la lubie qu’il va assez bien pour s’amuser de ses attentions.
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Message Sujet: Re: come on, do me some damage (tadeo)   come on, do me some damage (tadeo) Empty Dim 8 Sep - 7:33

T'as perdu la notion du temps. Tu ne sais plus depuis combien de minutes ou d'heures, t'es revenu à la vie. Tu te voiles encore la face concernant le diagnostic. Parce que la dépendance est grave. Pire que tout ce qu'a pu te faire goûter clochette, en poudre de fée contre ta langue. Tu ne sens plus rien, les mains engourdies par trop de douleur, mais tu trembles quand même, de voir les mains de Neo sur toi, que tu ne peux pas sentir, comme un fantôme que t'arrives pas a attraper. Ça t'engoisse un peu, de pas savoir à quel point t'as merdé. L'anxiété qui vient te chatouiller à l'idée que peut-être que tu ne pourras plus jamais sentir sa peau sous tes doigts. T'as envie de pleurer, sans savoir si c'est cette pensée qui te chamboule ou le fait d'avoir cette pensée qui porte son nom comme ta maladie, comme le soleil de ta galaxie bancale. Pire que le soleil, il est l'univers qui enlace tes planètes, la gravité qui vous permet de tourner sans tout foutre en l'air dans un grand cri comme ceux que t'as dessiné de rouge, sur les murs, plus tôt.

Tu viens que tu ne sais plus, de tes mains, à ton souffle, à ton ventre, ce qui est le plus douloureux. T'as juste mal de vivre. Mal d'être loin de lui, mal quand il est trop près, même s'il est jamais assez près, t'as mal en contradictions, en frustration qui hurlent en silence. Ton coeur gueule contre ton palais, braillant pour tes lèvres, de ne se poser que sur sa joue, de se grafigner contre le sable de la barbe blonde et mal rasée qui dort là. Et si les lèvres de Neo se tordent parce qu'il ne croit être que la pierre et pas le précieux de la roche, tant pis. Il est la montagne qui te protège des intempéries. Une montagne c'est plus utile contre une tornade qu'un tout petit diamant, non ? T'es le propre tsunami duquel faut te protéger.

Catastrophe naturelle, qui, comme tu l'annonces sans étonnements, vous séquestre dans cette ville. Celle qui pue le mauvais rêves, la violence et les dépendances maudites. Tu te sens mal, de l'obliger à ça, tu te convaincs d'à quel point t'es une mauvaise personne pour lui, un poids mort qu'il devrait balancer pour sa propre survie. Il accepte quand même de souffrir pour rester avec toi et t'as encore envie de pleurer. Pleurer parce que tu ne le mérites en rien. Ta poitrine fait encore un peu plus mal quand il affirme que ce sera pas si pire, si t'es là. Et tu vas être là. Tellement là, tellement partout qu'il en aura mal au coeur, tellement accroché qu'il en étouffera, parce que tu ne veux plus le lâcher, que c'est de pire et pire, que c'est pas bien et que ça vous explosera à la gueule et que c'est vraiment ça, qui te fout la trouille, la bombe à retardement qui lie vos deux poitrines. Celle qui compte les minutes, les heures, les secondes avant votre perte, votre ruine.

En attendant, vous devez vivre. Ou dans votre cas, survivre, manger, dormir, avec quel argent, dans quel bordel, c'est pas grave. T'as envie de quoi ? De toi. Que ça raisonne en malaises dans ton ventre, que ça fait bugger ta cervelle, le regard un instant paniqué à l'idée que tu l'as peut-être dit tout haut. Non, non, c'est bon, il a l'air calme, tu ris nerveusement. « Ouais, ouais ! Bonne idée. S'que tu veux. Des dumplings ? J'sais pas. Ahah. » Fuck. Tu reprends ton souffle, te souviens pas d'avoir jamais eu aussi peur dans ta vie. C'est pire encore quand il retire son t-shirt pour éponger ta gueule. Que tes yeux coulent doucement vers son ventre que tu ne peux même pas toucher, même pas effleurer du bout d'un pouce maladroit pour retracer l'anarchie contre son bide. Tu sais pas combien de temps, tu pourras supporter tout ça sans rien dire. Tu sais pas non plus, comment tu survivras après avoir vomis tout ce qui danse en toi, putain de mushpit dans ton ventre. T'avais aucune idée qu'finalement, ce serait pas tes mains qui te feraient le plus de mal, mais leur absence. Difficile d'être tactile quand on n'as plus rien pour toucher. Privé d'un sens primal, de ce qui était tout naturel entre vous. Tu serres tes doigts dans tes pansements en te rapellant que ce ça fait, tes doigts dans le blond de sa tignasse. Heureusement il te bloque la vue, te noyant dans son odeur lorsque tu rigoles. Au moins t'imprègnes son goût sur toi, sortant la langue contre le tissus, comme si tu pouvais percer le cotton avec, jusqu'à ce qu'il te libère. « MALTRAITANCE ! » Que tu siffles fausement rageur en lui tirant la langue. Ton frère termine même avec une petite tappe contre ta joue alors que tu grondes doucement. Claquant tes dents ensemble et tentant d'attraper la coupable de la micro-giffle. Deux gamins joueurs, t'arrives finalement à serrer un bout de peau entre tes dents, à mordiller la peau entre son index et son pouce, le petit pouce que t'arrives même à grignoter jusqu'au bout de la connerie, jusqu'à ce que tu t'arrêtes, son doigt contre ta langue et le bordel que ça te fait quand tu le recraches, sans savoir si c'est pire ou mieux, vite ou lentement. Juste un petit malaise que tu chasses en grognant comme si c'était pas grave. Tu veux juste déconner, avec lui, que rien ne compte plus que vos rires pour vous faire mal aux ventres.

« Oh oui ! PORTES-MOI COMME UNE PRINCESSE ! » Que tu t'exclames avec la soudaine envie d'avoir une couronne sur le sommet du crâne. Tes mognons qui s'enroulent déjà derrière sa nuque, tes jambes qui emprisonnent sa taille comme le ferait un bébé gorille, ou kangourou, t'es pas bien bon avec la faune toi, de toute façon.
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Message Sujet: Re: come on, do me some damage (tadeo)   come on, do me some damage (tadeo) Empty Ven 20 Sep - 21:53

Remettre un peu de vie dans la jolie gueule pâle de Tadhg, peindre ses joues d'énergie, mettre du carburant dans la machine de chair. Ils sont pas rendus à l'époque des robots, pas encore capables de fonctionner sans coeur. Faut se gaver de sentiments, pour pas dépérir, pour pas faire famine. Boulimie du myocarde, anorexie du palpitant. Quelque chose de concret pour chasser la faim de lui. « Ouais, ouais ! Bonne idée. S'que tu veux. Des dumplings ? J'sais pas. Ahah. » choisis Tadhg, alors Neo hoche la tête, accomplissant de petites choses faciles, parce que de faire face à ses ratés, ça demande plus de courage que ce qu'il possède. La culpabilité est un poison, invisible, cherchant le chemin des battements de son coeur pour cesser les vibrations, lentement, sûrement. « je peux emprunter ton téléphone ? le mien est toujours en morceaux. » demande Neo, cherchant à agripper ce sentiment d’incompétence qui voulait juste le gober, deux nuits passées. Et Neo préfère composer le numéro du restaurant asiatique, c'est pas Tadhg avec ses doigts momifiés qui arrivera à emmener de la nourriture jusqu'à la porte. Neo voudrait embrasser ses plaies en s'excusant, mais ça ne servirait à rien, ça serait manipuler un pardon qu'il ne mérite pas.

Tadhg proteste quand Neo lui débarbouille la gueule, plus que de nécessaire. Et ça le fait rire, du fond du ventre, là où le vrai bonheur se forme, celui qui fait peur. Il tente de mordre la main de Neo, d'arrêter la torture avec la seule arme qui lui reste. Ses dents s'enfoncent confortablement dans la peau entre le pouce et l'index de Neo, alors qu'il fronce le nez, grognant faiblement du contact. « eh, oh, je sers pas à faire tes dents. » s'insurge Neo, se demandant sous tout ça, si Tadhg voudrait pas le mordre ailleurs, sur l'épaule, à la croisée du cou, tout autour de l'oreille, juste pour voir. Il gronde plus pour la forme qu'autre chose, alors que son doigt disparaît dans la bouche de Tadhg, c'est plus ses dents, mais sa langue, qui se fait sentir, douce et chaude, brûlante et liquide. Neo chasse les idées connes qui tentent de grimper contre ses côtes. Quand il récupère sa main, il s'en sert pour venir tourner la tête de Tadhg et lécher du plat de la langue tout le côté de son visage de façon bien humide. « ça t'apprendras à baver sur les gens. » rigole Neo, certain de s'être bien vengé, refusant de penser au sillon de son nez contre la peau de Tadhg, foutu ventre qui se tortille à sa proximité, à toutes les choses qu'il vaut mieux pas imaginer.

« Oh oui ! PORTES-MOI COMME UNE PRINCESSE ! » finit par déclarer Tadhg, sous l'hilarité de Neo qui se récolte plutôt un bébé koala, le soulevant du comptoir pour le traîner à travers le corridor, regrettant de pas lui avoir retiré son t-shirt tout taché, pour avoir été peau à peau, juste le temps de bouger, de se sortir des enfers de salles de bain, des carreaux sur les murs qui renvoient les démons. Neo pose Tadhg sur le divan sans le lâcher, ayant besoin de s'assurer qu'il respire bien, que son coeur bats à cent miles à l'heure. « alors, c'est quoi ce nouveau rêve de devenir princesse ? faudra rester tranquille niveau tulle parce que si t'essaie d'échapper aux flics en robe à crinoline, on va rester coincer sur une clôture, je te le garanti. » déclare Neo, trouvant que c'est la seule chose qui cloche avec ce plan.

La journée semble vouloir toucher sa fin, jouant à la grisaille depuis son commencement. Le soleil voulait pas être témoin de leurs déboires. Neo joue maladroitement avec les mains bien enroulées de Tadhg, replaçant les bandages qui glissent, n'importe quelle putain d'excuse pour le toucher. « ça me fait peur de penser à vivre sans toi. » dit Neo avant de pouvoir attraper ses mots. Ils ont filé entre ses lèvres, bandits en cavale. C'est peut-être trop vrai, mais la terreur est là, celle de le trouver peint carmin, de l'imaginer n'ouvrant plus jamais les yeux, ses lèvres tordues loin du sourire con qui lui va si bien.
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